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Yutaka Makino (Traducteur)
EAN : 9782742789511
253 pages
Actes Sud (15/04/2010)
3.87/5   839 notes
Résumé :
Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d’affaires absent, mère d’une fillette de trois ans qu’elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n’a aucun souvenir avant l’âge de cinq ans. Plus étrange encore, les albums de famille ne renferment aucune photo d’elle au berceau, faisant ses premiers pas… Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clef à tête de lion et u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (195) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 839 notes
Il y a des romans qui vous happent littéralement, à peine avez-vous mis le nez dedans que vous n'arrivez plus à vivre normalement. Vous devenez accro à l'histoire et au style, et rien n'a plus d'importance à part ce sacrément bon polar.
Vous négligez tout, votre conjoint (pas le temps pour des calinous), les chats (ils sont bien gras, ils mangeront demain) vous oubliez le gratin dans le four (deux heures trente de cuisson, c'est peut-être un peu trop), vous zappez la douche avant le travail pour pouvoir finir un chapitre (vous mettrez un peu plus de parfum !), vous prétendez avoir besoin d'aller aux toilettes au boulot toutes les 10 minutes juste pour lire en douce quelques pages…
Bref, ce roman japonais est vraiment bon, le style est assez froid, un peu distant mais cela s'accorde très bien avec l'histoire.

Justement qu'en est-il de l'histoire ?
Une jeune femme reçoit un drôle d'héritage à la mort de son père : une grosse clé et un plan d'accès intrigant. Elle décide alors de faire appel à un ancien petit ami pour découvrir l'endroit dont il s'agit, et à partir de là, on ne décroche plus de cette histoire qui nous emmène dans une étrange maison cachée, à la recherche d'un passé oublié.
D'indices en indices, nous allons réveiller bien des fantômes et mettre à jour des secrets longtemps enfouis.
Bon, vous l'aurez compris, j'ai adoré et je le recommande chaudement à condition de ne rien avoir d'urgent ou d'important à faire dans les prochaines heures.
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Un polar noir obsédant, d'une froideur étrange, un huis-clos lugubre oppressant, totalement addictif !

Je n'ai pas pu lâcher ce livre avant de l'avoir fini tant il est haletant. Impossible de le poser sans savoir ce qui se passe. Ce d'autant plus que la construction est brillante, si nous pensons parfois détenir des bribes d'explications, elles partent aussitôt en lambeaux quelques pages plus loin. Nous ne comprendrons qu'à la toute fin l'histoire, reconstituant peu à peu le puzzle d'une tragédie vertigineuse. C'est d'autant plus passionnant que Keigo Higashino traite d'une thématique sensible, celle des lacunes de notre mémoire et de la quête d'identité consécutive. Et ce que cachent ces lacunes.

Sayaka Kurahashi contacte son ancien petit ami pour lui demander de l'aide. A la mort de son père, elle a reçu une étrange clé à tête de lion et un plan conduisant à une bâtisse totalement isolée dans les montagnes, près du lac de Matsubara. Elle sent que cette maison recèle peut-être des explications au trouble dont elle souffre confusément : une amnésie concernant sa jeune enfance. Elle ne se souvient en effet de rien avant ses cinq ans, pas le moindre petit souvenir, amnésie amplifiée par l'absence totale de photos d'elle avant son entrée en primaire dans les albums de photos familiaux. Elle a besoin d'y aller car elle va mal et pense trouver une explication à son mal-être. Mariée à un homme d'affaires souvent absent, elle maltraite en effet sa petite fille de trois ans et a peur de commettre l'irréparable.
Ils vont découvrir une étrange demeure manifestement abandonnée, à la porte condamnée et dont la clé à tête de lion ouvre une discrète porte au sous-sol. A l'intérieur, le temps semble s'être arrêté, tout est laissé en plan comme si les habitants étaient partis dans la précipitation, comme semblent l'indiquer les tasses sur la table, les vêtements sur cintre, les cahiers ouverts sur les bureaux. Tout semble s'être arrêté exactement à 11h10, horloges et montres figées à cette heure-là, vingt-trois ans plus tôt. Dans une chambre d'enfant ils vont trouver le journal intime du petit garçon qui vivait là et comprennent peu à peu l'ampleur de la tragédie qui a eu lieu.

Je n'ai pu m'empêcher de me demander quel était mon plus vieux souvenir, de me remémorer là où j'ai vécu enfant. Une part de moi y est-elle encore ou y est-elle morte, je ne saurais le dire, sans doute les deux, mais elle est indéniablement constitutive de ce que je suis devenue. Comment peut-on se construire sans souvenir ? L'amnésie n'est-elle pas un réflexe de défense de l'organisme face à un traumatisme ?

"Chacun n'a-t-il pas une maison où l'enfant qu'il était est mort autrefois ? "

Ne surtout pas en dire plus, si ce n'est que la construction est brillante ; l'écriture épurée et concise, incisive pourrait-on dire, sans fioritures ni digressions poétiques, au service de l'ambiance lugubre et angoissante ; le déploiement de l'intrigue est implacable pour d'autant mieux nous glacer ; la personnalité des personnages semble assez froide de prime abord pour mieux nous surprendre ensuite ; le suspense engendré par les secrets de la maison, thème également passionnant, est menée de main de maître. La lecture se fait véritablement en apnée. le titre interpelle immédiatement, l'incipit laisse perplexe, nous voilà bien harponné, jusqu'à la dernière phrase. Savoureusement haletant !

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J'ai découvert récemment la littérature japonaise avec des titres qui m'ont fait sortir de mes habitudes, une incursion dans une autre culture et d'une certaine façon, la découverte d'un autre univers. Je souhaitais poursuivre l'expérience avec des polars et des romans noirs, et le nom de Keigo Higashino m'a été suggéré, un choix judicieux.
Je vais le dire tout de suite, j'ai adoré cette lecture, beaucoup aimé l'écriture et le style de l'auteur, mais surtout j'ai admiré la construction de cette histoire dont je reprends l'excellent résumé d'introduction si dessous.

"Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d'affaires absent, mère d'une fillette de trois ans qu'elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n'a aucun souvenir avant l'âge de cinq ans. Plus étrange encore, les albums de famille ne renferment aucune photo d'elle au berceau, faisant ses premiers pas… Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clef à tête de lion et un plan sommaire conduisant à une bâtisse isolée dans les montagnes, elle se dit que la maison recèle peut-être le secret de son mal-être. Elle demande à son ancien petit ami de l'y accompagner".

Inutile de préciser qu'avec une telle introduction, on croit se douter du fin mot de l'histoire et des causes de ce mal-être, c'est compter sans le scénario concocté par Keigo Higashino qui va nous proposer quelque chose de complexe et assez original, à savoir l'exploration d'une maison remplie de secrets et d'indices.
Une enquête aux allures d'un "escape game", une exploration méticuleuse où l'auteur fait lentement monter la pression avec une rare maestria et sans effets superflus, utilisant la logique comme seul boussole, nos deux enquêteurs ayant chacun leurs points forts, réminiscence et intuition pour Sayaka et logique "scientifique" pour son ami.
Nous avons ici plus à faire à un roman noir qu'un polar, le génie de ce scénario étant dû essentiellement au fait que les investigations vont être menées par deux personnes tout à fait "ordinaires". Dans cette histoire il sera aussi question de psychologie et de théories sur l'amnésie et les blocages psycho somatiques, de leurs conséquences comportementales, un atout de plus pour cette lecture captivante.
Je ne vais pas en dire plus, j'ai apprécié de bout en bout, le rythme est idéal et l'ensemble parfaitement maîtrisé, en un mot, c'est brillant, je ne compte pas m'arrêter là avec Keigo Higashino !
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Chacun de nous se rappelle plus ou moins de sa petite enfance : bribes d'évènements familiaux, endroits insolites, jeux particuliers, frayeurs parfois…

Le personnage principal de « La Maison où je suis mort autrefois », Sayaka, n'a aucun souvenir de ses premières années. Pas une photo de famille, pas une allusion de ses parents à sa tendre enfance auxquelles elle pourrait se rattacher !

Est-ce la raison pour laquelle, aujourd'hui jeune maman, elle ne supporte pas sa petite fille au point de la maltraiter ? Ses actes insensés ne trouvent-ils pas leurs origines dans des évènements potentiellement traumatiques qu'elle aurait vécus toute petite ? le phénomène déclencheur de ses pulsions suicidaires serait-il dû à cette amnésie incompréhensible ?

Livrée à elle-même, son mari est à l'étranger pour plusieurs mois, Sayaka sollicite l'aide de son ex petit ami lequel est devenu scientifique mais resté célibataire.
Celui-ci en pince toujours pour la jeune femme et les voilà tous deux, le samedi suivant, à plusieurs heures de voiture de Tokyo dans une maison inoccupée mais meublée.
Feu son père a laissé à Sayaka une enveloppe avec un plan indiquant le chemin conduisant à celle-ci ainsi qu'une clé permettant d'y entrer.

De façon habile, Keigo Higashino livre une à une les pièces d'un puzzle macabre et plonge le lecteur dans un huis-clos captivant sur les pas de ces deux explorateurs.
Peu à peu les indices découverts à différents endroits de la demeure apportent de l'eau au moulin de leurs supputations.
Son ami scientifique s'avère un fin limier et aide brillamment Sayaka à transformer en évidences factuelles les incohérences matérielles observées ici et là.

Isolez-vous une poignée d'heures dans cette bâtisse poussiéreuse, sans eau ni électricité !
Cet inconfort passager est le prix à payer pour découvrir un à un les secrets d'une famille cruellement éprouvée par le destin.



P.-S. : Si vous prenez plaisir à lire ce très bon thriller, vous apprécierez également l'excellent « le Dévouement du suspect X » du même auteur.
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La maison où je suis mort autrefois est un roman très bien construit et subtil qui m'a captivé. Je l'ai lu d'une traité, englué dans le récit de Higashino.

Le narrateur est recontacté par son ex-petite amie qui lui demande de l'aide pour aller visiter une vieille maison reçue de ses parents. Elle ne se souvient pas de son passé avant sa cinquième année et est persuadée que la visite de cette maison isolée et mystérieuse pourrait lui faire revenir la mémoire, ce qui est important pour elle car elle veut pouvoir analyser les raisons profondes qui font qu'elle maltraite sa fille et qu'elle pense liées à son enfance... Entrés dans la maison abandonnée, les deux personnages se retrouvent englués dans une atmosphère oppressante, d'autant plus que la demeure est étrange et semble avoir abrité des événements tragiques...

Le style de Higashino est concis, sans fioritures, ce qui permet de créer une atmosphère étriquée et angoissante, car le lecteur suit pas à pas les événements et retient toujours son souffle.

C'est cela qui m'a frappé : normalement, rien ne devrait nous stresser, puisque la maison est abandonnée et que les faits se sont produits il y longtemps ; mais l'auteur parvient à nous angoisser, cette maison est étouffante et on sent que quelque chose d'anormal s'y est produit. de ce fait, le lecteur est sans cesse dans l'expectative, et attend avec anxiété la suite des événements. Toutefois, il n'y a ici nulle épouvante, puisqu'il ne peut rien arriver de physique aux personnages ; la crainte provient de ce que l'on pourrait apprendre, du pressentiment funeste que l'on a dès le début du récit. Hishigano parvient à livrer un livre étonnant à la tension psychologique et au suspens fort, ce qui est paradoxal puisque l'action se passe dans une demeure abandonnée. C'est un tour de force !

Un autre aspect intéressant de ce livre est qu'il constitue une reflexion tres pertinente de l'influence du passé sur les individus. En effet, il présente Sayaka qui veut connaître son passé car elle croit que cela pourra l'aider à résoudre ses problèmes, mais la découverte de faits tragiques la concernant et qui au passage bouleversent plusieurs de ses certitudes ne sont-ils pas de nature de l'affaiblir psychologiquement voire de la rendre malheureuse ? La réponse de l'auteur semble être la suivante : même si on veut le nier ou on le méconnaît, notre passé s'impose à nous de manière impérieuse, car c'est lui qui nous construit et nous structure.

Au final, en dépit de son apparente simplicité au niveau de l'intrigue, La maison où je suis mort autrefois est un récit captivant et fort qui interroge les liens des individus avec leur passé.
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critiques presse (1)
Telerama
07 mars 2012
Un beau suspense psychologique, écrit par l'une des figures majeures du roman policier japonais.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
Au cours de l'interview, j'avais appris que près de soixante-dix pour cent des mères téléphonant pour un conseil se disaient maltraitantes. Selon la conseillère, prétendre que si l'on était capable de demander conseil on pouvait aussi s'arrêter, c'était ne rien comprendre à la maltraitance. Les mères appelaient justement parce qu'elles souffraient de ne pouvoir s'arrêter. Par exemple, elles frappaient leur enfant à la tête et, quand celui-ci perdait connaissance, elles se précipitaient pour l'emmener à l'hôpital où, pendant qu'il était soigné, elles pleuraient dans le couloir. Elles téléphonaient pour dire qu'elles avaient peur, si cela continuait ainsi, de tuer leur enfant.
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Celui qui était autrefois mon père m'a annoncé il y a environ un mois que la vieille maison dans laquelle j'ai vécu enfant allait être détruite. Bien sûr, il a dû prendre sa décision en concertation avec la femme qui a été ma mère. Cela fait déjà plusieurs années qu'ils ont quitté cette vieille maison pour aller vivre paisiblement dans un appartement au bord de la mer. On peut dire qu'ils y passent leurs vieux jours.
(Incipit)
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10 février, ensoleillé. J'ai eu mal au ventre, mais je suis quand même allé à l'école. Parce que je veux pas rester à la maison. Je voulais en parler au professeur, mais on peut pas faire confiance aux adultes. Le professeur va sûrement croire ce que l'autre dira. Personne croit ce qu'on dit. Et puis après l'autre, il se venge.
Quand je suis rentré de l'école, il était allongé sur le sofa. Pour pas qu'il me voie, je suis tout de suite monté dans ma chambre. Sur mon lit il y avait Chami qui pleurait comme la dernière fois. L'autre a dû encore lui faire du mal.
Je peux plus le supporter. Il n'a qu'à mourir.

(p 88 extrait du journal intime de Yusuke)
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Je lui ai demandé s’il s’était réveillé mais il ne m’a pas répondu. Il regardait dans ma direction, mais c’était comme s’il ne me voyait pas. Il n’avait pas l’air d’entendre ma voix non plus. Il regardait l’espace d’un œil vague. C’était comme s’il n’avait plus d’âme. Mais papa m’a dit une fois que l’âme n’existait pas. Il m’a appris que les hommes bougeaient grâce à leur cerveau. Alors c’est son cerveau qui ne va pas peut-être. (p.117)
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— Ton père ou ta mère ne t’ont jamais parlé d’un incendie ?
— Peut-être mais…, dit-elle en secouant la tête, découragée. J’ai oublié.
J’acquiesçai en disant que ce n’était pas étonnant, et je retournai à mes
recherches dans le tas d’objets de l’ancienne maison. Bientôt je trouvai un
petit réveil rond. Le rebord métallique était rouillé et le cadran tout rayé, mais
les chiffres et les aiguilles étaient en bon état.
Le réveil indiquait onze heures dix.
Je le montrai à Sayaka.
— Nous comprenons enfin à quoi cette heure correspond. C’est l’heure à
laquelle s’est produit l’incendie.
Après avoir plusieurs fois cligné des yeux, Sayaka poussa un grand soupir.
— C’était donc ça… Mais alors, pourquoi a-t-on synchronisé toutes les
pendules de cette maison sur cette heure-là ?
— Peut-être pour rappeler que jusqu’à cette heure-là, la maison existait
encore ? À onze heures onze tout était réduit en cendres.
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Vidéo de Keigo Higashino
Malgré l'annulation des 17èmes Rencontre de l'Imaginaire pour les raisons sanitaires que nous connaissons, la ville de Sèvres a soujaité maintenir le Prix Actusf de l'Uchronie. Grâce au concours toujours fidèle de Jean-Luc Rivera, notre agent littéraire, la participation ed la Maison d'édition Actusf et le suivi logistique et virtuel de la Médiathèque de Sèvres, les prix décernés au nombre de deux sont les suivants : 1er Prix Littéraire : - Les Miracles du Bazar de Namiya de Keigo Higashino chez Actes Sud, 384 pages ... 2ème Prix / Prix Spécial : - Jeu unchronique en ligne "Un monde meilleur" https://abw.lue/index.php ... Un grand merci à tous, Grégoire de LA RONCIERE, Maire de la ville de Sèvres.
+ Lire la suite
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