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Philippe Djian (Traducteur)
EAN : 9782070780747
96 pages
Gallimard (28/09/2006)
3.42/5   39 notes
Résumé :
"DAVIES : Tous ces maudits va-nu-pieds, mon vieux, ça sait seulement se conduire comme des cochons. J'ai peut-être été sur les routes durant quelques années, mais vous pouvez y aller, je suis propre. Je prends soin de moi.
C'est pour ça que j'ai quitté ma femme. Quinze jours après l'avoir épousée, non, même pas, pas plus d'une semaine, je soulève le couvercle d'une casserole et vous savez ce qu'il y avait dedans ?
Des sous-vêtements à elle, des sales. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Sur ma route de découverte des Nobel, première incursion dans l'univers de Harold Pinter. Sans clés de lecture évidemment, l'auteur se faisant à la Beckett un malin plaisir de n'en pas donner, sans compter que la lecture "sèche" sans l'aide de la mise en scène et du jeu d'acteur n'a pas aidé la lectrice déroutée que je fus à sortir du brouillard.
Restent des impressions sur cette pièce qui m'aura au final assez plus, bien que je sois bien en peine d'expliquer pourquoi.
Peut-être est-ce d'avoir été bousculée par des sensations mêlées au vu de ressentis contradictoires, tantôt de violence tantôt de fraternité profonde, presque de la tendresse; perturbée aussi par le personnage de Davies qui parait tour à tour écrasé par son sort, vagabond misérable, puis manipulateur démoniaque.
En tout cas il y a quelque chose de l'atmosphère de la chambre dans laquelle se déroule cette pièce qui m'a attrapée, avec son décor sombre, ce bric-à-brac d'objets entassés comme des déchets d'une vie trop lourde à porter, et ces trois hommes qui se livrent à un commerce humain sans objet ni sens.
A relire...
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"Suis-je le gardien de mon frère" ? Genèse, IV, 9
Deux frères dans la pièce de Pinter, et un homme, sans abri, que l'un des frères ramène chez eux, dans leur taudis. Les deux frères vivent plus ou moins ensemble et le sans abri tentera d'une drôle de façon de prendre la place de l'un ou de l'autre, juste pour avoir un coin où dormir, pour y vivre ou y mourir.
Qui garde qui dans cette pièce ? Qui est le gardien ? le sans-abri à qui on propose un job de gardien ? le frère qui prend sous son aile, au début, le sans-abri ? L'autre frère qui héberge son frère ?
Le message de fraternité et de solidarité sous-jacent est parasité dans la pièce par des silences répétés, par des bruits gênants comme celui de la goutte dans le seau d'eau, par les bruits suggérés du frère qui bricole tout au long de la pièce, toujours sur la même pièce, parce que le travail ne se fait pas, et du coup, rien n'avance dans les travaux de la maison qui est une maison délabrée, dévastée, encombrée par tout un tas de bric-à-brac sans valeur, et la maison reflète les dialogues de la pièce, qui virent souvent au monologue parce qu'on ne s'écoute pas, qu'on se perd dans les méandres de sa pensée, comme si on se devait de fouiller dans les tiroirs des meubles cachés sous le lit à chaque fois qu'on cherche une phrase à balancer à l'autre. Parfois, on sort un couteau et on s'attend à la reproduction du geste de Caïn sur scène, à un meurtre mais le meurtre reste symbolique dans la pièce, comme si l'on tuait l'autre, si différent, autrement, par son indifférence, peut-être.
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Première pièce de Pinter pour moi et impression assez indéfinissable. Le théâtre classé comme de l'absurde fait souvent naître en moi cette hésitation: est-ce bon ou ridicule ? du génie ou de la supercherie ? Un peu à l'image de l'art contemporain où on aperçoit les fulgurances mais où on reste par moments totalement insensible.

Les trois personnages qui se croisent dans cette pièce sont le reflet d'une certaine misère humaine. Ils se croisent, ont parfois l'impression de se comprendre, de trouver une oreille où déverser leur histoire. Et quand ils comprennent qu'ils se trompent ou quand ils révèlent qu'ils ont trompé l'autre, ils sont déçus et déçoivent.

C'est un message assez simple, qu'on perçoit parfois comme terre à terre. Certains moments ont sonné juste à mon oreille, d'autres plus creux. Peut-être aussi que la détresse qui sourd de ces pages n'est pas des plus faciles à supporter pour le lecteur.
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Ça faisait bien longtemps que je n'avais plus lu de théâtre. C'est pourtant un rythme de lecture qui me plait. Un genre qui me transporte sur une scène, où j'imagine le décor et les personnages.
Connaissant Pinter de nom, je n'avais jamais rien vu ni lu de lui. Voilà cette lacune comblée.

Trois actes relatant l'accueil par Aston d'un vagabond dans une maison en cours de rénovation. Les deux hommes vont partager une pièce s'apparentant plus à un débarras qu'à une chambre. Chacun d'entre eux est exclu de la société, l'un par sa pauvreté et son errance, l'autre par ses troubles psychiques. La cohabitation n'est pas évidente surtout à partir du moment où Davies (« l'invité ») comprend que l'immeuble appartient à Mick, le frère d'Aston et non à ce dernier.

La traduction est excellente. le texte vif. Les didascalies suffisantes pour imaginer aisément les scènes.

On y parle exclusion, racisme, marginalisation, spéculation immobilière et surtout relations humaines.

De jolies retrouvailles avec le théâtre !
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Je pense que cette pièce de théâtre doit être très comique lorsque celle-ci est jouée sur scène. J'ai bien aimé ce livre, ce genre d'humour me plaît. On voit, tout au long de l'oeuvre, une situation absurde, notamment avec le personnage de Davies qui est un grand manipulateur et qui n'a pas de limite. J'ai trouvé cette pièce divertissante, sans prise de tête, et plutôt drôle.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ecoutez, je lui ai dit, je suis un vieillard, j'ai dit, là où j'ai été élevé, on savait parler aux vieillards avec le respect qui convient, on nous élevait avec des bons principes, si j'avais quelques années de moins je... je vous casserais en deux. Le patron venait juste de me flanquer à la porte. Je fais trop de tapage, il dit. Du tapage, moi ! Ecoutez, je lui dis, j'ai mes droits. Je lui ai dit ça ! j'ai peut-être été sur les routes mais personne a plus de droits que moi. Soyons un peu franc jeu, j'ai dit. N'empêche, il m'a flanqué à la porte.
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DAVIES : […] Tenez, ce qu'il me faut, c'est une pendule ! Il me faut une pendule pour savoir l'heure ! Comment est-ce que je pourrais savoir l'heure sans pendule ? C'est impossible ! Je lui ai dit, regardez voir, j'ai dit, et si vous apportiez une pendule pour que je puisse savoir l'heure qu'il est ? C'est vrai, si on sait pas à quelle heure on en est, on sait pas où on en est, vous me suivez ? Maintenant, voyez-vous, ce qu'il faut que je fasse quand je vais faire un tour, il faut que je trouve une horloge pour regarder l'heure, et puis que je garde l'heure dans ma tête pour quand je rentre. Mais ça sert à rien, je veux dire, je suis pas rentré depuis cinq minutes que je l'ai oubliée. J'ai oublié l'heure qu'il était ! […]

[ACTE II, au milieu]
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Tous ces maudits va-nu-pieds, mon vieux, ça sait seulement se conduire comme des cochons. J'ai peut-être été sur les routes durant quelques années, mais vous pouvez y aller, je suis propre. Je prends soin de moi. C'est pour ça que j'ai quitté ma femme. Quinze jours après l'avoir épousée, non, même pas, pas plus d'une semaine, je soulève le couvercle d'une casserole et vous savez ce qu'il y avait dedans ? Des sous-vêtements à elle, des sales. Et c'était pour cuire les légumes, cette casserole. Exprès pour les légumes. C'est après ça que je l'ai quittée et je l'ai plus jamais revue
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ASTON
Vous empestez toute la place.

DAVIES
Nom de Dieu, vous osez me dire ça !

ASTON
Ça fait des jours. C'est pour ça que je peux pas dormir. Entre autres.

DAVIES
Vous me balancez ça ! Vous me balancez que
je pue !

ASTON
Vous feriez mieux de partir.

DAVIES
JE PUE VOUS-MÊME !
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Vidéo de Harold Pinter
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