AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782757899977
144 pages
Points (18/08/2023)
3.83/5   121 notes
Résumé :
Pendant des années, Kessané et sa soeur ont passé une partie de leurs étés en Géorgie, chez leurs grands-parents.
Même quand la situation politique est devenue instable, leur mère, Daredjane, tenait à ne pas les couper de son pays natal, qu'elle avait quitté pour s'installer en France avec son mari. Ainsi, tous les étés des années 1980, la même scène se reproduisait à l'aéroport de Moscou, au retour des vacances : les douanières soviétiques fouillaient les va... >Voir plus
Que lire après Nous nous aimionsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 121 notes
5
14 avis
4
13 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis
Après la mer noire que j'ai adoré, je retrouve avec émotion l'écriture vibrante de Kéthévane Davrichewy et sa nostalgie profonde dans l'évocation des paysages du Caucase et son histoire.

Kessané et sa soeur Tina avaient pour habitude d'accompagner chaque été leur mère Daredajne dans les montagnes de l'Abkhazie en Géorgie voir leur grands-parents avant que tout s'arrête brutalement avec les guerres d'indépendance des années 90.

Elles n'iront plus jamais en Abkhazie.

Une coupure franche et irrémédiable avec les lieux mais aussi avec les émotions pour Kessané et sa mère au centre du roman.
Une déchirure qui cisaille les liens d'amour comme si la perte de l'Abkhazie les avait démembrées et désunies pour n'en faire que des personnes distantes et froides entre elles. Un rupture cruelle que seule l'imagination peut encore sauver « Je voudrais tisser avec les mots une couverture qui nous protègerait, à défaut de nous rapprocher ».

Nous nous aimions, c'est un très beau roman sur le chagrin et la perte quand il ne reste que la beauté rare des souvenirs sensoriels comme des fossiles précieux .
Viennent les souvenirs de Kessané et de Daredjane qui se tiennent comme un vieux pont entre elles. Des retours en arrière sur le passé de Daredjane qui rejoignent les désirs et les envies de Kessané même si elles l'ignorent toutes les deux.

Seules l'imagination et l'écriture ont ce talent de rapprocher et de tout dire. En silence.
Commenter  J’apprécie          562
Nous nous aimions est un petit livre par sa taille mais un immense roman qui explore les liens fusionnels d'une mère avec sa fille, d'une soeur avec sa soeur.
J'avais découvert Kéthévane Davrichewy avec : La mer noire, et j'ai été très émue de lire aujourd'hui un second titre de cet auteur.
L'histoire familiale de Kéthévane Davrichewy est étroitement mêlée à l'Histoire d'un pays: La Géorgie.
Sa mère géorgienne, quitte la Géorgie pour épouser à Paris un géorgien de l'immigration des années 20.
Chaque année, Kéthévane Davrichewy , sa soeur et sa mère se rendent pour l'été en Géorgie vivre des moments inoubliables avec leurs grands-parents.
Mais la situation est compliquée, la Géorgie , à cette époque est une République d'URSS qui voit d'un mauvais oeil ces voyages et n'hésitera pas par le biais des douanières à humilier deux petites filles qui vivent dans la peur constante qu'on retiennent leur mère en URSS.
Pendant des années, la famille constituée du père, de la mère et des deux soeurs vivent sur un îlot de bonheur.
A la mort du père, les rapports changent et Kéthévane Davrichewy parle avec beaucoup de pudeur de ses liens qui se délitent avec sa mère et sa soeur jusqu'au désamour complet.
L'épilogue du roman est poignant, Kessané, l'aînée écrit à sa mère ,elle ne peut plus lui parler qu'avec des mots écrits.
" T'écrire pour mettre des mots à la place du chagrin" écrit -elle.
"Je voudrais tisser avec les mots une couverture qui nous protégerait, à défaut de nous rapprocher."
Ce n'est pas forcément un roman autobiographique, certainement une fiction, mais qu'importe, les paroles touchent, ces situations de désamour familial existent bel et bien.
Merci à la masse critique de Babelio de m 'avoir offert ce beau roman.
Commenter  J’apprécie          546
Tina et Kessané , deux jeunes Françaises d'origine Géorgienne,retournent dans leur pays d'origine pour les vacances avec leur mère .Elles sont soumises à l'humiliation de la douane après avoir été plongées dans la culture de leurs ancêtres et côtoyé les proches de leur mère.
Roman plein de sensibilité qui navigue entre les époques : La jeunesse de la mère, danseuse géorgienne qui va croiser l'amour à paris , la jeunesse des filles et la vie de famille "idyllique" et enfin les filles sont devenues maman et rien n'est plus comme avant.
C'est un roman sur la famille et ces faits qui engendrent des ruptures , des crevasses infranchissables , des jalousies dévastatrices.
C'est très bien construit, avec en toile de fond , le retour aux sources ou encore la guerre en Abkhazie . Il n'y a rien en trop dans ce roman nerveux, à la plume précise et concise.
Après L'autre Joseph , l'auteure a encore une fois su m"émouvoir.
Commenter  J’apprécie          512
Daredjane est une jeune danseuse géorgienne qui, à l'occasion d'un voyage à Paris avec son ballet géorgien, fait la connaissance de Tamaz dans les coulisses du Théâtre des Champs Elysées.
De ce coup de foudre réciproque, va naître une relation improbable, amour fusionnel incertain, même si Tamaz a lui aussi des origines géorgiennes.

Après bien des épreuves (pas facile du tout d'obtenir un passeport pour la France quand on habite un pays contrôlé par les Russes) et après s'être mariés en Géorgie, elle va réussir à rejoindre celui qu'elle aime et avec qui elle veut vivre, malgré toutes les tentatives de ses parents (et notamment de son père) de lui en dissuader.
De leur idylle naîtront deux filles : Kessané puis Tina.
La vie semble idéale pour les 4 membres de la famille.

Le roman s'ouvre pourtant sur une scène peu banale : Daredjane emmène ses deux filles régulièrement en Géorgie (sans Tamaz son mari) et celles-ci doivent affronter des douanières russes redoutables, qui n'hésitent pas à les humilier, et à menacer leur mère de lui interdire de prendre son vol pour la France à tout jamais. Mais qu'importe : Daredjane tient à ce que ses filles connaissent leurs grands-parents et le pays de son enfance.
différentes périodes : nous vivons ainsi les premières amours de Kessané pour un jeune géorgien qui l'intrigue et la séduit en même temps.
Puis nous découvrirons Kessané et Tina devenues mères à leur tour, et la perte de leur père qui meurt de maladie.

Mais la belle entente familiale se grippe : Les deux soeurs, jusqu'à l'adolescence très proches l'une de l'autre, s'éloignent et deviennent même comme deux étrangères. Leur mère Daredjane prend le parti de Tina, la plus jeune, mais aussi la plus fragile face à Kessané la soeur aînée à qui tout réussi dans la vie.

J'ai découvert l'histoire de la Géorgie au travers de « Nous nous aimions » - j'avoue que j'ai dû me plonger dans Wikipédia pour mieux comprendre le fond historique, pour ce pays, situé sur la côte Est de la mer Noire dans le Caucase, c'est-à-dire à la fois en Europe de l'Est et en Asie de l'Ouest. J'ai appris que la Géorgie était considérée comme faisant culturellement, historiquement et politiquement parlant partie de l'Europe et qu'elle rêvait de rentrer dans l'OTAN – un pays qui a eu de nombreux démêlés avec la Russie voisine, ce qui n'est pas sans rappeler l'actualité que nous connaissons.

De Kéthévane Davrichewy j'avais déjà lu « Les séparées », qui traitait d'amitié fusionnelle, mais relevant déjà des failles entre deux amies, et « L'autre Joseph », où elle raconte l'histoire de son mystérieux arrière-grand-père prénommé Joseph, et qui côtoya de près un autre Joseph qui devint plus connu sous le nom de Staline.

Mais le plus intéressant dans ce récit, un peu brouillon dans ses allers et retours dans les différentes époques, se situe dans les relations intrafamiliales qu'il relate : amour fusion entre les deux parents, vision idyllique de la vie à quatre au Vésinet, près de Paris, pendant l'enfance des deux filles, et puis surtout déréliction des liens familiaux, notamment dans la relation entre les deux soeurs, et, par voie de conséquence, entre la mère et sa fille aînée. Il règne un fond de tristesse sur ce récit – dont on se demande quelle est la part autobiographique, l'auteure étant d'origine géorgienne – qu'une lettre finale tente de moduler : dans cet épilogue final Kessané (Kéthévane Davrichewy ?) s'adresse à sa mère pour lui écrire ce qu'elle n'arrivera pas à lui dire.
« Il y a dans ce monde où tout s'use, où tout périt, une chose qui tombe en ruine, qui se détruit encore plus complètement, en laissant encore moins de vestiges que la beauté : c'est le chagrin. »

Cette citation de Proust, que Kessané insère dans sa lettre, pourrait servie de résumé à ce récit douloureux, marqué par le sceau du chagrin pour un passé qui n'est plus.
Commenter  J’apprécie          336
La fidélité à un auteur existe bel et bien. Je suis depuis des années fidèle à Kéthévane Davrichewy. J'apprécie l'élégance de sa plume, la justesse de ton, le regard qu'elle porte sur ses personnages et la profondeur qu'elle leur donne.
Nous nous aimions est un roman "intimiste", familial. Trois femmes, la mère Daredjane, ses deux filles, Késsané, journaliste reconnue, et Tina, danseuse restée au tapis suite à un accident. Pas d'hommes , ou plutôt plus d'hommes. Tamaz le père est décédé, les pères de leurs enfants sont absents, divorce ou séparation, Késsané est en proie au désamour de sa mère et de sa soeur, doit elle le combattre ou doit elle se résigner? Où est passée la famille unie et aimante qui a été la leur? La Géorgie est loin , l exil encore récent , les mots s'enchainent et font parfois très mal...
Un roman doux-amer sur la vie et ses combats.
Commenter  J’apprécie          340


critiques presse (2)
Telerama
23 octobre 2023
Comment cette autrice parvient-elle à un rendu si doux, avec une écriture aux bords si tranchants ?
Lire la critique sur le site : Telerama
RevueTransfuge
06 décembre 2022
Le style minimaliste de Kéthévane Davrichewy évoque la devise d’une célèbre entreprise suédoise de mobilier en kit : FFF, « forme, facilité, fonctionnalité ». La tristesse de son propos contraste avec la blanche vivacité de la narration, mais une idée de son lointain pays se forge au fil des pages.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Elle se faisait belle pour lui, se précipitait en entendant ses pas dans l’escalier. Il la prenait dans ses bras sur le seuil. Parfois, ils mangeaient froid ou même sautaient un repas, préférant rester au lit. L’odeur de cuisine, poisseuse, stagnait dans l’air pendant la nuit, remplacée au matin par celle du café.
Commenter  J’apprécie          50
Tous les étés, Daredjane est menacée de ne pas pouvoir repartir avec ses filles. Kessané a surpris une conversation entre son grand-père et sa grand-mère un soir en Abkhasie. "Tu te rends malade, disait Bebia, tu vas finir par avoir un ulcère si tu continues. Depuis le temps, tu devrais être habitué. - Jamais, répondait Babou. On ne s'habitue pas à la peur. Ils ont Daredjane dans le collimateur depuis qu'elle s'est mariée et est partie en France. Un jour ça va mal finir - .
Commenter  J’apprécie          20
Les lieux meurent aussi.
Commenter  J’apprécie          291
La famille vouait une passion à l’histoire de France, à la littérature française. Daredjane avait lu les classiques, elle aimait Victor Hugo, Flaubert, Balzac. Elle avait entendu sa mère et sa grand-mère réciter des poèmes qui évoquaient les bords de Seine et des amours malheureuses et romantiques.
Commenter  J’apprécie          10
Les SMS sont néanmoins des pointes acérées sur une plaie mal cicatrisée. L’anniversaire de leur mère approche et la situation se tend au moment des fêtes de famille. Que faire ? Continuer à célébrer ensemble ou renoncer ? Acter la rupture ? Ne plus y penser. C’est ce qu’elle a de mieux à faire, lui disent ses amis. Mettre une distance psychique, si elle ne peut être physique. Kessané a cessé d’espérer retrouver le lien de l’enfance, de leur jeunesse, elle peine à se rappeler le temps où elles se confiaient leurs moindres émotions.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Kéthévane Davrichewy (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kéthévane Davrichewy
À l'occasion du festival de Nancy "Livre sur la place" 2022, Kéthévane Davrichewy vous présente son ouvrage "Nous nous aimions" aux éditions Sabine Wespieser éditeur.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2641391/kethevane-davrichewy-nous-nous-aimions
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : georgieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (244) Voir plus



Quiz Voir plus

Tout ira bien Kéthévane Davrichewy

Comment se nomme le personnage principal ?

Pierre
Jean
Antoine
Abel

10 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Tout ira bien de Kéthévane DavrichewyCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..