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Emmanuel Adely (Autre)
EAN : 9782490828029
48 pages
Maison Malo Quirvane (25/03/2019)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Haute écriture pour ce texte écrit à partir d’une peinture du Louvre, principe de la collection XVIIème : le portrait d’Alof de Wignacourt par le Caravage.
Le Grand-Maître de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem avait combattu les Ottomans pour défendre Malte lors du Grand Siège de 1565. Mais l’auteur délaisse le fait guerrier pour entrer au coeur du corps à corps, du désir, des blessures et de la mort.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de Janvier.
C'est une première pour moi, et j'en suis ravie !

Le livre :
Avant de l'ouvrir déjà il étonne !
Sa forme est inhabituelle.
Le petit format des livres de poche, très peu de pages ( 48 pages au total + la couverture), un papier très épais, non seulement pour la couverture mais également pour l'intérieur, une texture papier proche du Velin et dans un grammage de 300g environ. Une finition cousue, ce qui ne se fait plus guère... Bref un petit livre qui déjà interpelle par sa forme, car il ressemble à un petit objet.

Le texte lui aussi étonne.
Par sa forme tout d'abord : on voit tout de suite, avant de commercer la lecture, qu'il n'y a pas de ponctuation du tout . Il y a pourtant des chapitres, mais ils s'enchainent sans coupure, sans majuscule. Il y a des paragraphes aussi, et des sauts de lignes, mais là non plus, ni ponctuation, ni majuscule pour nous aider à nous repérer dans ses lignes ininterrompues, pour nous faciliter la lecture. Et pourtant le texte coule, sans que l'on en comprenne bien le sens.

Le texte étonne également par son style : il s'agit plutôt d'un long poème en prose, avec des répétitions qui donnent le sentiment que tout se répète sans cesse, que tout n'est que recommencement, que tout n'est que destin.
Les phrases ressemblent à des versets d'un texte inspiré d'une religion.

Mais l'originalité ne s'arrête pas là :
La genèse de ce texte est étonnante . La collection XVIIe propose à des auteurs d'écrire un texte inspiré par un tableau du XVII siècle exposé au Louvre... et Emmanuel Adely, l'auteur, a choisi le Portrait d'Olaf de Wignacourt par le Caravage.
Je m'attendais donc à un texte sur le tableau et la vie du peintre.
Que nenni ! ce texte raconte en fait le Grand Siege de Malte en 1565, mené par les Ottomans pour prendre possession de l'archipel et surtout en chasser l'ordre des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem.
Une bataille horrible, un siège particulièrement difficile et sauvage, où 2 armées se sont écharpées au nom de Dieu ... et des richesses à conserver ou à voler.
Et parmi ces guerriers il y en a un qui du haut de ses 18 ans s'est fait remarquer par sa bravoure.... C'est le fameux Olaf de Wignacourt, qui, une fois devenu riche et Grand Maitre de l'ordre de Malte, commandera à Caravage, de passage à Malte, ce fameux tableau où on le voit toute en gloire dans sa superbe armure.

Mais le texte évoque à peine le tableau, la commande et Caravage.

Il est totalement centré sur le siège.
Et à travers ce texte, c'est toute l'horreur des guerres, dans leur triste universalité, qui est évoquée.
Toujours au prétexte d'un Dieu outragé, des guerres se font et se feront avec cette bêtise de part et d'autre, cette conviction que l'autre est à abattre, à violer, et que sa misérable dépouille ne mérite que profanation.

Pour comprendre ce texte, il m'a fallut lire quelques ouvrages sur ce qu'avait été ce grand siège de Malte.
J'ai relu ensuite "et sic in infinitum" plusieurs fois ( 48 pages ! ca va ! ) et j'ai trouvé chaque lecture plus belle et intéressante que la précédente.
Le titre " et sic in infinitum " prends tout son sens .

il y a dans ce texte une violence inouïe servie par une écriture très poétique.
Je recommande cette lecture vraiment intéressante à plus d'un titre!
Je remercie Babelio et la Maison du Négoce Littéraire Malo Quirvane pour cet envoi .
Jamais je n'aurai eu même l'idée d'ouvrir ce livre sinon.


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Nous voilà en février. J'hésite entre déjà et seulement tant notre perception du temps est suspendue avec cette crise sanitaire… En tous cas, cette année est pleine de surprises livresques ! C'est le facteur qui m'a apporté ce livre, et je tiens tout d'abord à remercier Babelio, et la maison d'éditions, pour l'envoi de ce livre singulier. Lorsque je l'ai pris en main, j'ai été charmée par ce titre en latin, et la quatrième de couverture : « il y a vrai dieu d'un côté et il y a vrai dieu d'un côté et ce n'est pas le même et ça pourrait résumer à ça c'est-à-dire à ceci qu'il y aurait le vrai dieu des deux côtés… ». La première page du livre mentionne l'intention de la maison d'éditions: proposer des textes inspirés par des tableaux du XVIIème siècle, exposés au Louvre. L'auteur s'est inspiré du Portrait d'Alof de Wignacourt par le Caravage. Cette impulsion, très originale, présente un joli exercice de style…

Un résumé de cette oeuvre serait réducteur. Si votre curiosité est exacerbée, je vous recommande de lire ce livre en une fois, en une seule respiration. Un récit qui s'étend sur quelques quarante pages, sans majuscule, sans point. Sans phrase aucune. Des répétitions. Une logorrhée qui nous plonge dans un combat du XVIIème siècle, au plein coeur de ce tableau. Une lecture qui ne peut vous laisser de marbre. Si la lectrice que je suis a été bousculée dans ses attentes, la prof de français quant à elle a été horrifiée par l'absence de construction syntaxique. Ce texte pourrait être adapté en théâtre : un long monologue qui rappellerait Lucky dans un certain Godot qu'on attend toujours…
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et sic in infinitum est un texte inspiré du Portrait d'Alof de Wignancourt par le Caravage. Il fait partie de la collection XVIIe, qui propose à des auteurs d'écrire en s'inspirant d'un tableau du Louvre datant du XVIIe siècle.

Emmanuel Adely revisite le Grand siège de Malte en opposant les "garçons du dieu du croissant" aux "garçons du dieu de la croix". L'homme figurant sur le tableau est l'un de ces garçons.

L'auteur propose un style très particulier et donc surprenant. Des phrases très longues, sans majuscules ni ponctuation, doublées de nombreuses répétitions de termes. Les premiers mots passés, on s'immerge toutefois totalement dans ce court récit et le côté original du style choisi prouve son efficacité en capturant et captivant le lecteur. Il permet de l'entraîner au coeur des combats, de saisir l'absurdité et la bestialité de ceux-ci ainsi que la tristesse de voir de jeunes gens donner leur vie pour des idéaux qui ne sont que prétextes pour les généraux de ces guerres menées au nom de dieu mais pour le profit des hommes.

En somme, le texte d'Adely est un texte coup de poing, rapide et efficace, d'une grande puissance évocatrice.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
car hormis le dieu au nom de chacun dans sa langue et hormis la langue d’après Babel ce serait mêmes pieds mêmes jambes mêmes ventres mêmes bras mêmes cous mêmes têtes face à face ce serait mêmes corps pleins de fluides et de vie encore gauche et désir animal
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qui ne pouvant déverser la vie dans les filles vierges déversent l'énergie de la mort dans les garçons vierges et cela paraît grand et digne dans les grands mots comme les grands mots de bravoure et comme les grands mots de fougue et comme les grands mots de force et de puissance mais dans les gestes et le concret des gestes il ne s'agit en somme que du désir mammifère de pénétrer le corps de l'autre et le fouiller et le posséder et le marquer de semence et cela est interdit entre garçons et garçons et oblige à tuer et cela interdit entre garçons et filles oblige au viol
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ainsi et de cela il y a longtemps des années et des siècles les 18 ans des garçons des deux côtés avaient la certitude de se battre pour le bien et se battaient dans la foi et se battaient dans la vigueur car se battre et vaincre est le propre des garçons
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Entretien réalisé en février 2008 – Source : Auteurs TV
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