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EAN : 9791097365585
Revue America (08/01/2020)
4.42/5   37 notes
Résumé :
Cet hiver, America se pose une question brûlante d’actualité : l’Amérique aime-t-elle la guerre ? Dans ce 12e numéro, retrouvez les témoignages de trois vétérans devenus écrivains – Tim O’Brien, Kevin Powers, Elliot Ackerman – tandis que James Ellroy revient sur le rapport singulier de son pays avec la guerre et que Don Winslow décrypte la guerre contre la drogue, cet autre conflit livré par les États-Unis sur leur propre territoire. Autre temps fort de ce nouvel op... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Au menu de ce dimanche, l'Amérique comme vous ne l'avez jamais lu. Ça tombe bien, j'ai faim. J'ai envie d'un T-Bone au BBQ arrosé d'une bonne rasade de Tennesse Whiskey. C'est que j'ai du chagrin à noyer, j'aime pas la guerre et cette revue en est remplie. A toutes les pages. Et cela commence très tôt, la guerre contre les indiens, la guerre contre les bisons, la guerre contre les teutons, la guerre contre les vietcongs... En fait, l'Amérique est tout le temps en guerre, elle semble avoir basé son économie - lucrative - sur un pays en perpétuelle guerre. Les méchants changent juste d'un pays à l'autre...

Après un grand entretien de Margaret Atwood - qui me désespère presque du fait que je dois en avoir au moins 5 dans ma PAL, je garde en mémoire, le grand entretien de Tim O'Brien. Lui aussi, j'en ai plein dans ma PAL, mais je sais que je vais bien vite les déterrer. Lui c'est le Vietnam, et sa vision de cette guerre est pleine de réalisme et d'horreur. Mon moment préféré dans cette épisode-là d'América, session 12.

Après Tim, Kevin.
Kevin Powers, guerre d'Irak. Un grand premier roman lu à sa sortie. Comme quoi on peut être soldat et avoir de beaux trucs à dire, même en pleine guerre.

Le problème, c'est que quand j'ai fini ce genre de revue, j'ai toujours ma PAL à reprioriser, j'ai toujours une PAL qui s'agrandit, j'ai toujours de nouvelles entrées dans mon pense-bête - pour info, qui n'intéresse pas grand monde, j'ai donc rajouté un vieux truc du Vietnam, Putain de Mort de Michael Herr, sur une putain de guerre, mais c'était pas ma guerre...

Seattle aussi... In the City. Tu me diras quel rapport avec la guerre. Probablement aucun... Sauf qu'il est question de Kurt Cobain. Que faisais-tu le 5 avril 1994. Moi, je devais boire une bière... Peut-être même que j'écoutais Nervermind. Avec le temps l'écorché Kurt a pris plus de place dans mon espace. J'y reviens souvent. Dans mes moments tristes. Très souvent. Et puis tant qu'à me promener à Seattle, autant me faire toutes les saisons de Six Feet Under... C'est indémodable, c'est tendre, c'est triste mais c'est humain, pas comme ces putains de guerre.

Alors, j'attaque la session 13. En attendant, je vais me faire, un autre Kurt(z), Apocalypse Now et sa chevauchée des walkyries...
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Rendez-vous trimestriel avec la revue America pour découvrir un nouveau thème et cette fois-ci un sujet brûlant : La Guerre sous ses différents aspects.....  Et des guerres l'Amérique connait et en a mené de nombreuses et en mène encore. Conflits extérieurs mais aussi guerres intérieures. Ce numéro fait prendre conscience que depuis sa création, l'Amérique vit les armes à la main..... Et ce n'est pas peu dire.

Revenir sur les guerres du passé, les guerres actuelles, les témoignages de ceux qui y participèrent comme Elliot Ackerman,Tim O'Brien, ce qu'elles ont changé en eux, comment ils en sont revenus. 

Très bel article de Jennifer Haigy qui revient sur ces femmes pionnières dans l'armée, la difficulté à trouver sa place, à être reconnu uniquement sur leurs capacités, à se protéger non seulement de l'ennemi extérieur mais aussi des agressions au sein de l'armée sans compter le retour à la vie civile encore plus compliquée que pour un homme :

"Comparées aux civiles, les vétéranes ont trois ou quatre fois plus de risques de devenir sans-abri. (p107)"

Il y a également les guerres du futur, que l'on  croyait du futur, les dystopies et on se rend compte à la lecture de l'interview de Margaret Atwood, qu'elles sont de plus en plus malheureusement d'actualité concernant la maternité, les femmes. Mais il y a également la guerre contre la drogue dont nous parle Don Winslow :

"Nous nous sommes attaqués aux symptômes d'une maladie, pas à ses causes. Et nous avons éludé les questions difficiles que nous devrions nous poser :

-Pourquoi une des nations les plus riches au monde est-elle celle qui consomme le plus de drogue ?  (p115)"

Philippe Coste aborde le milieu carcéral américain, ce pays où "70% des condamnations se soldent pas un séjour en prison, où un homme de moins de 35 ans sur huit a fait de la prison", on sanctionne mais on ne soigne pas....

Bruno Cabanes revient sur le Memorial day.... Célébration des vivants et des morts de l'histoire militaire américaine

"Né d'une guerre, le pays a connu moins de vingt années de paix dans toute son histoire. Même pour une nation relativement récente, cela semble peu. (p67)"

de la guerre d'indépendance à la guerre en Irak. Edifiant.

James Ellroy évoque la part d'ombre de l'Amérique, Lola Lafon livre son carnet de route de Seattle, Douglas Kennedy évoque le film French Connection,  Kurt Vonnegut relate une guerre des nerfs lors d'une partie d'échec un peu particulière.

Et puis un très bel article sur Ernest Hemingway, l'écrivain des guerres avec l'évocation d'un de ses plus grands romans Pour qui sonne le glas.

Petit clin d'oeil contrasté avec le reportage photo Sun City de Kendrick Brinson, village modèle de retraités qui ont choisi une autre façon de vieillir sous le soleil d'Arizona.

En premier lieu le thème ne me ravissait pas mais j'ai finalement pris beaucoup d'intérêt à découvrir une facette des Etats-Unis dont je n'avais pas totalement conscience en particulier sur le fait que c'est un pays qui ne connaît que la guerre, le pouvoir des armes , qui n'en est pas toujours sorti de façon glorieuse, et ce fut donc une lecture instructive et passionnante et surtout, et comme toujours, permet de confronter les différents points de vue des grandes plumes de la littérature américaine en particulier, d'en découvrir certains.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Encore un excellent numéro de cette remarquable revue . le dossier est consacré aux rapports qu'entretiennent les américains avec la guerre : témoignages d'ex-combattants devenus écrivains , articles de James Ellroy et , surtout Don Winslow qui dénonce la prétendue « Guerre contre la drogue ». Également un article sur les prisons qui fait froid dans le dos et deux interventions de Art Spiegelman (sur l'univers Marvel) et de Margaret Atwood . Cette dernière développe à partir de sa dystopie « La servante écarlate » une passionnante réflexion sur les menaces de l'avenir .
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Excellent numéro ou tout les articles sont très intéressants.
Une prodigieuse et vertigineuse nouvelle de Kurt Vonnegut que j' ai adoré. Très bon article de Bruno Cabanes qui replace de manière historique le coeur du sujet de ce numéro de manière utile et pédagogique sans etre " pompeux ".
Les rubriques habituelles " série ", " cinéma " bénéficient d' un choix toujours aussi judicieux doublé d' une étude très intéressante.
Bravo pour l' ensemble de ce numéro
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Une revue passionnante, littéraire et sociologique, initiée par François Busnel;
Publiée avec l'objectif de durer le temps de la présidence de Trump et d'étudier cette période avec le regard des écrivains. James Ellroy, Joyce Carol Oates, Margaret Atwood et Kevin Powers entre autres prestigieux écrivains!
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Avec la guerre du Viêtnam, l'Amérique fait définitivement son deuil de l'aura qui avait entouré la Greatest Generation. Les combattants de la guerre de Corée avaient été ignorés, ceux de la guerre du Viêtnam sont traînés dans la boue, surtout au début des années 1970, après la découverte des exactions commises contre les civils vietnamiens, comme lors du massacre de My Lai, perpétré par les hommes de la Charlie Compagny le 16 mars 1968. Même si la ségrégation dans l'armée avait officiellement pris fin en 1948, le Viêtnam fut une expérience profondément inégalitaire. En termes raciaux, d'abord : les Afro-Américains, 10% de la population américaine, représentaient environ 20% des morts aux combats. En termes sociaux également : un jeune homme des quartiers pauvres de South Boston avait vingt fois plus de risques de mourir au Viêtnam qu'un ancien étudiant du MIT ou de Harvard. Près de 15 millions d'Américains furent exempté de service ou bénéficièrent de reports successifs lorsqu'ils étaient étudiants, mais encore fallait-il faire des études à plein temps : les étudiants de milieu modeste, qui devaient travailler à temps partiel pour financer leurs études, n'en bénéficiaient pas.
Sur les 27 millions d'hommes qui atteignent l'âge de 18 ans pendant la guerre du Viêtnam, entre 1964 et 1973, 10% seulement partent sur le terrain. Parler d'une "génération Viêtnam" est donc excessif, du moins en termes démographiques. Mais, pour ce qui est de la culture de l'époque, c'est autre chose : le pays tout entier fut marqué par les années de guerre.
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[Tim O'Brien].

Je savais très bien ce à quoi je me risquais en partant au Viêtnam. J'avais manifesté contre la guerre quand j'étais à l'université, je savais que ce qui s'y passait là-bas était terrible. Mais j'ai été appelé sous les drapeaux juste après mon diplôme, et je n'arrivais pas à savoir quel choix était le bon : bien sûr, j'étais un opposant à cette guerre, mais je me sentais aussi des obligations envers mon pays. J'ai été lâche, incapable de dire : "Non, je n'irai pas." J'avais peur du ridicule dans ma ville natale, peur de l'embarras de mes parents, peur de la réputation qu'on me collerait. Alors j'ai fait le mauvais choix, et je suis parti au Viêtnam. A première vue, vous pourriez penser que c'était une décision courageuse que d'aller au combat, de devenir soldat - et d'ailleurs je suis devenu un bon soldat. Mais en mon for intérieur, j'étais dévasté par ma lâcheté. Cinquante ans plus tard, je dois toujours me coucher le soir et me réveiller avec la conscience de cette lâcheté, avec le regret de n'avoir pas su trouver la force intérieure de dire non à cette guerre que je savais être une erreur.
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François Busnel : A quel moment avez-vous su que vous deviendrez romancière ?
Margaret Atwood : A l'âge de 16 ans. J'étais au lycée. Je me destinais à devenir scientifique, mais j'ai soudain été rattrapée par l'envie d'écrire. J'écrivais très mal, à vrai dire. Mais quand vous avez 16 ans, vous pensez que tout ce que vous écrivez est génial. J'ai fait un mauvais choix, à l'époque : au lieu de prendre des cours de dactylographie, qui m'auraient permis de taper à la machine et aujourd'hui d'écrire correctement et vite sur un clavier d'ordinateur, j'ai pris des cours d'économie ménagère, c'est à dire de couture et de cuisine. Donc, si vous voulez que je répare votre fermeture Éclair, je peux le faire, mais je ne sais toujours pas tapé un texte.
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[Tim O'Brien].

La guerre est une expérience complexe à vivre. D'un côté, votre sang est chargé d'endorphines, votre corps soumis à des poussées d'adrénaline, de pure excitation face à la proximité de la mort. Et, dans le même temps, votre esprit ne cesse de vous dire que tout cela est mal. Votre regard est ébloui par le spectacle de la guerre, par la majesté du napalm, par la grandeur de ces flammes vermeilles après le passage d'un bombardier B-52. Mais votre cœur vous rappelle que ces bombes viennent de tomber sur un village à quelques kilomètres de là, tuant certainement des femmes et des enfants. La guerre fait de vous un homme, dans le sens où elle vous pousse à répéter des gestes que les hommes ont accomplis tout au long de leur histoire. Et elle tue l'homme en vous, en vous demandant de commettre des actes qui seraient jugés criminels en temps de paix, comme abattre un autre homme d'une balle dans la tête, par exemple, avec la bénédiction du gouvernement.
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Kurt Cobain fixe l'objectif, des traînées de larmes noires de mascara coulent sur sa barbe blonde.
Je me souviens du soulagement ressenti à l'écoute du deuxième album de Nirvana, Nevermind, ce sentiment d'avoir trouvé un grand frère à la douce virilité hésitante. Le 5 avril 1994, comme des milliers de gens, je me souviens de l'endroit où je me trouvais lorsque j'ai appris le suicide de Kurt Cobain.
Grunge signifie "dégueu". La musique de Nirvana, tout comme celle de Pearl Jam, n'avait pas pour vocation de distraire ceux qui l'écoutaient : elle était traversée d'une rage désillusionnée face à un futur auquel on ne savait comment échapper, ces sourires éteints des parents fatigués.
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