Pour la première fois dans le Cycle de Fondation, une histoire reprend presque exactement là la dernière s'est terminée. En effet, cinq ans après les événements relatés dans le deuxième tome, le Mulet s'est rendu maitre de la galaxie grâce à son pouvoir mutant psychique qui lui permet de de transformer la personnalité des gens avec qui il entre en contact. Bref, d'assurer leur loyauté en leur imposant sa volonté. Une seule chose menace ce pouvoir : la Seconde Fondation. Si elle existe réellement… En effet, elle serait peuplée de gens se consacrant aux sciences mentales, psychiques. Pour contrer cette menace, le Mulet prépare une mission de la plus haute importance : retrouver la Seconde Fondation et l'anéantir. Il donne cette mission à son fidèle lieutenant Hans Pritcher et Bail Channis. Génail ! Une quête, avec possiblement de l'aventure, l'exploration de nouvelles planètes, etc. Malheureusement, dans Seconde Fondation, on rencontre moins d'action et d'aventure que la prémisse ne le laissait supposer. Finalement, ce tome est à l'image des précédents. Une grande partie est consituée de dialogues. Au moins, la finale est réussie. Les protagonistes retrouvent la Seconde Fondation mais est-ce la bonne planète ou seulement un leurre ? Dans ce jeu de manipulation hautement intellectuel, quels personnages croire ?
La deuxième partie, même si elle se déroule deux générations plus tard, est exactement à l'image de la première. Beaucoup de dialogues. Des intrigues de plus en plus complexes. Je m'y suis un peu mêlé mais j'ai retrouvé mes repères éventuellement puis ça a été mieux. Cette fois, on suit Arkadia Darrell, petite fille de Toran et Bayta Darrell, protagonistes apparus dans le deuxième tome du cycle. Elle aussi est mêlée (indirectement d'abord) à cette histoire de Seconde Fondation, qui constitue l'espoir (ou la menace) de la renaissance d'une civilisation galactique.
Ce que j'ai aimé particulièrement de troisième tome, c'est qu'
Isaac Asimov prend davantage le temps de décrire les lieux. Enfin, je pouvais facilement les visualiser. Les planètes, leur apparence, les villes, leur aspect, le type de bâtiments, les conditions météo, etc. Quand un auteur présente un univers différent, nouveau, je m'attends à quelques détails. L'originalité de l'intrigue n'est pas tout, un conteur exceptionnel doit offrir plus à ses lecteurs. Et, enfin, Aismov livre la marchandise à ce niveau. Par exemple, Trantor est merveilleusement bien décrite, et à plusieurs endroits : sa grandeur d'antan (une planète-ville, je l'imaginais semblable à la Coruscant de Star Wars), sa déchéance, ses ruines, quelques îlots encore protégés, etc. Pareillement pour d'autres planètes. Bref, plus j'avançais dans ma lecture, plus j'avais l'impression de m'immerser dans un monde nouveau. le style s'améliore aussi au niveau de l'atmosphère. Sans parler de suspense,
Asimov réussit à surprendre ses lecteurs. Trop ? L'élément le plus marquant est sa théorie de psychohistoire qui consiste à prédire le futur grace aux statistiques, aux événements passés, etc. (Je vous dispense des détails, beaucoup plus complexes). Tout ce qu'on sait, c'est que l'empire ressuscitera dans mille ans grâce à la Fondation. Mais comment ? Par qui ? le plan n'est jamais dévoilé, seuls quelques indices ont été glanés ça et là. Malgré tous les dialogues des personnages, leurs suppositions et tentatives de le découvrir, rien ne transparait. Et, lorsque les événements se déroulent et que les menaces sont écartées l'une après l'autre, tout devient clair et on se demande comment avoir pu manqué tous les indices. Une seule fois je suis parvenu à prédire : j'avais deviné l'emplacement de la Seconde Fondation, dévoilé à la toute fin.
Il ne reste plus que deux tomes à ce cycle, ce n'est plus le temps de prendre une pause…