Il y a une grande diversité dans les romans de
Jacques Attali, et, forcément, un intérêt plus ou moins grand selon le genre : ici, l'éthnomathématique, le toc, la prescience, sous l'éclairage d'une situation mondiale conflictuelle. On pense très vite à une U-chronie…
Le narrateur, Tristan Seigner, professeur de mathématiques fondamentales à l'université de Princeton, postule à la direction d'une chaire d'éthnomathématiques dans cette même université. A Genève, il est attendu pour prononcer une conférence sur le thème « XXI ème siècle : le temps de l'Afrique » ou il sera question de fractales ; puis attendu par sa maitresse, une actrice. Ça, c'est le programme officiel. Entre deux, il y aura cette rencontre avec Yse, lui qui se prénomme Tristan… N'y aurait-il pas là comme un signe du destin ? Yse que semble bien au courant de son toc…
Suivent une série de modifications/annulations dans son emploi du temps, annoncées dans la presse comme lui étant imputables avant qu'il ne soit lui-même au courant…
Qui est Yse ? et Jonasz, son frère ? Sont-ils prescients, comme Yse le prétend ?
Qui « bricole » le temps et les événements qui le portent ?
Faut-il se rendre à Vârânâsi, en Inde alors victime de troubles ethniques importants ?
Un intérêt plus ou moins grand… Tout est réuni ici pour faire du bon : un fond de crise mondiale, des théories nouvelles sur le temps et les fractales, la prescience, une histoire d'amour tristanesque… On se prend au jeu ; et puis
Attali n'a pas son pareil pour nous tenir en haleine comme ici dans sa construction obsédante en fractales.
Seulement voilà : une U-chronie qui n'en est pas vraiment une, des portes ouvertes qui ne se referment pas, le côté répétitif de la construction en fractales… tout ça ne s'assemble pas très bien et laisse comme une impression de bâclé… et la fin qui fait pschitttt…
Il y a de grands romans d'
Attali, «
Il viendra », «
La confrérie des éveillés », «
le premier jour après moi »… Mais là ; bof ! On reste sur sa faim.