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sur 7367 notes
❎Lire ce livre parce que tout le monde le lit ...
❎Même si il y a quelques lenteurs, continuer à lire ce livre ...
❎Se laisser emporter et finalement dévorer ce livre ...
❎Réfléchir 30 secondes. Pas plus ...
❎Regarder sa fille ...
❎Se dire bêtement qu'on a de la chance de porter des jeans à trous ...
❎ Se dire que, vraiment, vous ne comprendrez jamais le pourquoi de ttes ces choses, de tous ces actes posés au nom d'une "religion" ...
❎Réaliser que nous sommes sur le fil. Que nous sommes dans de domaine du possible ... Et en avoir froid dans le dos.
❎Penser que ce livre devrait être au programme scolaire ...
❎Offrir ce livre ...

❎N.B : n'avoir qu'une envie, regarder la série !
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Quelle claque, mes ami.e.s ! Quelle claque !

Je savais que cette lecture allait être particulière, d'une parce qu'il est difficile de ne pas avoir entendu parler du succès et de l'impact de son adaptation télévisuelle et de deux parce que je l'ai menée avec Aelinel. Jour après jour, nous cheminions l'une et l'autre au diapason : finissant le soir, à quelques pages près, notre lecture au même moment du récit et la reprenant avidement dès le matin suivant.

La servante écarlate a réellement remué en moi beaucoup de questionnements, fait surgir des images et des réflexions personnelles au point que plus d'une semaine après en avoir achevé la lecture, elle me taraude encore !

Et pourtant… dans ce récit, Margaret Atwood, ne fait que rassembler dans une même « république » ce qui existait dans notre monde à la rédaction de la servante écarlate (les femmes afghanes sont passées de la mini-jupe dans les années 70, à la burqa en 80, de la fac, des cabinets de médecine, d'avocats, ... à la cuisine et au lit ; les mormones sont toujours soumises au bon vouloir des hommes et accessoirement de Dieu, et j'en passe car la liste était déjà longue à l'écriture de ce livre). Alors pourquoi s'étonner de le lire actuellement comme si c'était une prémonition ? Parce que notre monde devient de plus en liberticide ? Parce que les femmes sont de plus en plus la cible des intégrismes de tout bord ? Parce que cela commence à toucher l'occident et ses valeurs que nous croyions acquises, immuables ?

Ne nous voilons pas la face, ce dont il s'agit ici, c'est d'une société qui impose aux femmes un rôle défini préalablement par des caractéristiques fonctionnelles et biologiques : les fertiles seront des ventres voués à la reproduction, les belles de jolis ornements pour les dirigeants, les ménagères des cuisinières et bonnes à tout faire. Les soumises qui "malheureusement" n'auront pas une de ces qualités seront offertes aux bons soldats en récompense, mais pour les autres (les rebelles, les révoltées, les antifemmes), ce seront les travaux forcés avec éventuellement, avant cette dernière étape qui conduit à la mort, une escale dans les maisons closes, car il faut bien que les grands de ce monde se délassent et s'amusent un peu...

Et le moteur déclencheur de tout cela, c'est quoi ? La baisse démographique, les religions, le chômage, la guerre, le sexisme, le totalitarisme, la pollution et la destruction d'une partie de notre biotope... ? C'est tout cela à la fois, mais c'est, je pense, surtout, notre passivité (et je me compte largement dedans), cet "aquabonisme" qui tue dans l'oeuf toute velléité de rébellion et toute saine colère ! Ne plus savoir dire NON !

"La République de Gilead, disait Tante Lydia, ne connaît pas de frontières. Gilead est en vous."

"Il y eut des marches de protestation, bien sûr avec beaucoup de femmes et quelques hommes. Mais elles étaient plus clairsemées qu'on n'aurait pu s'y attendre. J'imagine que les gens avaient peur. (...)
Je ne participai à aucune des manifestations. Luke avait dit que ce serait inefficace et que je devais penser à eux, ma famille, lui et elle."

Elle devait penser à eux... Combien d'entre nous avons déjà dit, reçu... cette phrase ? Vous avez sûrement entendu parler de la charge mentale ? Est-ce que ce ne serait pas là aussi une autre clef, un verrou à faire sauter ? On parle de celle des femmes, mais elle existe aussi pour les hommes : les femmes doivent tout gérer, organiser, se taper une seconde journée de boulot quand la première est terminée, Supermum joue à la roulette russe avec le burn-out tous les jours ! Les hommes doivent assurer la subsistance et la protection de leur foyer, sans faillir ni faiblir ! Je vous l'accorde, l'une est sans doute plus confortable que l'autre, mais inverser les rôles et c'est la société qui tousse ! Et toutes ces "normes" et "préjugés", notre éducation a fait que nous les avons intériorisées. Nous y consentons (hommes et femmes) implicitement.

Ce que l'éducation a fait, sans doute est-elle seule à pouvoir le défaire... Personnellement, j'en suis convaincue. Sans elle, toutes les lois ne sont que des solutions provisoires (même si nécessaires) décorées d'un beau smiley "politiquement correct", des pansements sur des jambes de bois. L'éducation en est la sève et peut seule faire changer les mentalités, durablement et profondément... D'ailleurs n'est-ce pas ce que font tout totalitarisme, tout intégrisme,... à coup de triques et/ou de lavages de cerveaux : à grand renfort de propagande et de ré-éducation, ils modèlent les esprits) ? En démocratie, la manière est plus subtile, mais elle n'est pas moins exempte de telles pratiques (communication irresponsable, manipulation médiatique, ce que Walter Lippmann a appelé la fabrique du consentement*).

Sortons de cette "pédagogie de l'impuissance" de ce TINA** de Miss Thatcher, et ne renonçons pas à changer le monde ! Parole de Colibri, naïve et pas plus futée que les autres qui s'est un peu lâchée dans cette chronique, mais qui a tendance à croire que c'est possible...

* La « fabrique du consentement » est une expression de l'essayiste américain Walter Lippmann, qui, à partir des années 1920, mettant en doute la capacité de l'homme ordinaire à se déterminer avec sagesse, a proposé que les élites savantes « assainissent » l'information avant qu'elle n'atteigne la masse.

** Tina, initiales de « There is no alternative » (« il n'y a pas de solution de rechange »), propos
de Mme Margaret Thatcher posant le caractère inéluctable du capitalisme néolibéral.
Lien : https://page39web.wordpress...
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On a déjà écrit tant de critiques élogieuses sur ce livre ...
Je confirme, c'est un livre à lire, un livre choc, une dystopie écrite par la visionnaire Margaret Atwood, en ... 1984 - et un peu 1985.
Une dystopie écrite par une fan de dystopies, qui avait bien sûr lu les "classiques" du genre : "1984", "Le meilleur des mondes", "Fahrenheit 451" ... Une dystopie / témoignage féminin, féministe, par une femme visionnaire, par une personne soucieuse de cohérence (cf. les notes très intéressantes de l'auteure à la fin de l'ouvrage, où elle précise qu'elle n'a RIEN inventé, toutes les technologies et toutes les bassesses citées dans le livre avaient déjà existé avant son écriture), par une personne ayant étudié les dictatures et bassesses de l'âme humaine ...
Livre choc à lire, à relire
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Abandonnez toute espérance, vous qui entrez ici, dans la dystopie de la Servante écarlate ! Vous pénétrez dans un univers à l'opposé d'une utopie. Comme dans la plupart des fictions de ce genre, l'auteure, Margaret Atwood, imagine une société fondée sur un système idéologique d'où ne peuvent émerger que des réalités insupportables, telles qu'un pouvoir dictatorial s'appuyant sur la terreur, la privation des libertés individuelles et un dogmatisme mortifère. Dans une société dystopique, il est impossible, je dirais même plus, il est interdit de construire son bonheur personnel.

Dans La Servante écarlate, il apparait que les citoyens des États-Unis d'Amérique s'étaient perdus dans des excès de consommation futile et de perversion de leurs moeurs. le régime libéral avait finalement été balayé par une révolution d'inspiration fondamentaliste chrétienne puritaine, donnant naissance à la République de Gilead, une société théocratique, régie par des institutions totalitaires et contrôlée par une administration de fanatiques.

La vie sociale est rythmée par des rites collectifs protocolaires, comme les « Rédemptions » ou les « Festivoraisons ». La société est structurée en castes, dans lesquelles les rôles, les devoirs et l'apparence vestimentaire de chacun sont codifiés. Quelles que soient leurs castes, les femmes sont subordonnées aux hommes. La parole officielle est relayée par les femmes de la caste des Tantes, tandis que les Yeux guettent subrepticement les comportements déviants. Les sanctions sont épouvantables. Malheur à celle ou à celui que vient chercher un fourgon noir au flanc décoré d'un oeil ailé !

Gilead doit faire face à un phénomène d'infertilité générale et à un effondrement de la natalité qui menace la pérennité du pays. On a donc recensé les femmes présumées avoir la capacité d'enfanter. Elles sont exploitées comme des mines, des filons, dont on espère extraire une matière précieuse. Supposées n'avoir ni cerveau, ni coeur, ni âme, dépourvues d'identité propre, ces femmes, les Servantes, sont vouées exclusivement à la mission d'enfanter. Pour qu'on les reconnaisse, elles portent toutes la même ample robe rouge, cachant des formes que l'on ne saurait voir. Elles sont placées dans les familles des Commandants, pour y jouer un rôle exclusif de mère porteuse. Un rôle stratégique, mais un statut d'intouchable.

La narratrice est l'une de ces Servantes de rouge vêtues. Sur un ton naïf et monocorde qui suggère le lavage de cerveau, elle raconte ce qu'elle voit, ce qu'elle entend, ce qu'elle ressent, tout au long d'une série d'anecdotes qui permettent de comprendre la réalité de la vie quotidienne en Gilead.

La lecture est plaisante car l'écriture est limpide et les anecdotes aussi variées qu'insolites, ce qui ne les empêche pas d'être sinistres dans le fond. le personnage de la narratrice est touchant dans ses propos empreints de soumission amère, de réminiscences éparses de sa vie de femme d'« avant », et d'enthousiasme désespéré pour la couleur des fleurs ou la chaleur du soleil.

Mais la nuit, seule dans sa chambre, la Servante se laisse partir à la recherche d'elle-même. Elle médite, cherche à comprendre, à boucler ses souvenirs. Germe alors l'envie irrépressible d'un rejet, d'une rébellion. Où cela peut-t-il bien la mener ? Au salut, ou à la chute ?...

Publié en 1985, le livre est inspiré par le fanatisme pudibond de la révolution islamique iranienne, ainsi que par des ouvrages dystopiques mythiques comme le meilleur des mondes ou 1984. Aujourd'hui, il a perdu son originalité, les fictions dystopiques étant devenues courantes, tant dans l'édition qu'à l'écran.

La Servante écarlate est toutefois d'une modernité saisissante dans notre actualité d'affirmations féministes et de débat récurrent sur la gestation pour autrui, la fameuse GPA. Il prend bien sûr sa pleine place dans l'indispensable critique des idéologies religieuses, aussi bien islamistes qu‘évangélistes, qui font prévaloir une parole présumée divine sur la vérité scientifique.

Le livre met mal à l'aise lorsqu'est évoqué le glissement progressif vers la mise sous tutelle des femmes qui avait préfiguré la révolution, et aussi, bien entendu, au fur et à mesure que se révèle l'absurdité dystopique.

Soyons conscients que des dystopies peuvent aussi être la conséquence d'utopies qui tournent mal. Vigilance !

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Publié dans les années 80, ce roman connaît un succès depuis quelques années, d'autant plus depuis l'adaptation en série télé (que j'espère visionner bientôt), et il me semblait impossible de passer à côté. le challenge FeminiBooks avec la thématique pour le mois de mai (à savoir "Lire un livre de science-fiction dont l'héroïne est une femme") semblait tout trouver pour le sortir de ma pile à lire.

Nous allons suivre Defred, une femme qui a été séparée de force de son mari Luke et de leur fille. Elle est amenée dans une sorte de couvent, désormais servante écarlate, destinée à procréer pour les Commandants et les Épouses. Elle nous raconte son quotidien dans ce milieu carcéral, dans un monde les droits des femmes ont été retirés. du jour au lendemain, elles n'ont plus eu le droit de travailler ou de disposer d'une carte de crédit. Defred est maintenant obligée d'enfanter pour autrui et évoque alors ses souvenirs et son désir que les choses changent.

Au départ, j'étais peu enthousiaste en lisant cet ouvrage, puisque je trouvais la plume de l'autrice un peu froide : nous en savions peu sur Defred et ça me semblait impersonnel. Mais, au fur et à mesure de ma lecture, quelques réponses étaient apportées (bien que d'autres restaient en suspens), et je me suis prise à tourner les pages presque avec frénésie, quand je commençais à lire.

Ce qui est intéressant - et terrifiant ! - avec les dystopies, c'est qu'elles finissent toujours par s'approcher de la réalité... Cet ouvrage a été publié il y a plus de trente ans et, alors que j'ai commencé à le lire, certains États des États-Unis ont mis en place des lois interdisant l'avortement. Bien sûr, il ne se passe pas la même chose que dans ce roman, mais il semble être une perspective possible de l'avenir.

Parfois, j'avais froid dans le dos ou envie de pleurer, parce que je sentais que ça pouvait devenir vrai. Quels droits allons-nous conserver en tant que femmes, dans le futur ? Ils semblent ne s'appuyer sur rien, et il reste tant de chemin à parcourir pour atteindre l'égalité... Alors oui, je sais que l'autrice ne dit pas que ce livre est féministe (puisque la condition des hommes dans l'histoire n'est pas bien plus enviable), mais il s'en approche et est souvent qualifié ainsi.

Il s'agit d'un roman aux allures prémonitoires effrayantes, que j'ai beaucoup aimé et qui me marquera longtemps.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Je sors déçue de la lecture de ce bestseller dont on m'avait tant et tant parlé (entre temps j'ai appris qu'on en avait tiré une série, ce qui explique sûrement tout le bruit qu'on a fait autour de ce bouquin)… On est bien loin des maîtres de la dystopie, bien loin de l'écriture racé de Zamiatine (et son magnifique « Nous »), bien loin de l'imagination d'Aldous Huxley et du suspens de George Orwell

Le début est très lent, la vie de l'héroïne n'a rien de passionnant et je me suis demandée plusieurs fois quand démarrerait vraiment l'histoire. La romancière a pris le parti d'un récit à la première personne, et pendant le premier tiers du roman, la narratrice, une servante rouge, nous explique – expliquer est peut-être un grand mot, elle décrit plutôt – comment ce pays imaginaire d'Amérique du Nord est arrivé sous une dictature intégriste et machiste, comment on en est arrivé à appliquer le taylorisme jusque dans les « fonctions sociales et sexuelles » de la femme. Ces explications n'améliorent bien sûr pas la tension narrative … Et les éclaircissements sont tellement partiels que le lecteur reste encombré par ses questions, empêtré dans son désir de compréhension.

Ensuite, une sorte de commerce s'établit entre la servante rouge et son Commandant, et là on se dit que ça y est, l'histoire va enfin démarrer, on va enfin avoir quelque chose à se mettre sous la dent, car oui si la servante accorde une faveur non autorisée au Commandant, si minime soit-elle, elle sera en position de force, pourra négocier – ou même exiger – elle aussi une faveur, un service en retour, voire même elle pourra manipuler l'homme et améliorer son sort ou celui de ses proches, ou peut-être se tirer d'affaire. Mais non, tout cela s'essouffle, tout se traine, tout se perd … et on en reste quitte pour le suspense …

Et ce qui m'a terriblement gênée, ce sont les stéréotypes de genre à profusion, l'homme prédateur sexuel à la recherche du seul plaisir physique (presque mécanique même), la femme fleur bleue en demande de bras protecteurs et dont le seul souci est d'obtenir de la crème hydratante pour les mains … Peut-être que dans l'Amérique des années 1970 c'était « normal » (quoique j'ai des doutes … ) mais aujourd'hui le trait est tellement gros que cela en devient caricatural. Et cela déforce tout le roman. Seule Moira, la garagiste lesbienne, m'est apparue sympathique …

Beaucoup de blabla pour pas grand-chose. Dommage pour nous lectrices et lecteurs car l'idée de départ était excellente, et il y avait certainement mille choses à dire, à dénoncer ou à revendiquer. Mais ce roman reste à être écrit …
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Qui était-elle ? Une ombre pourpre. Où vivait-elle ? Trop près de moi. Je ressens un manque parce qu'elle ne me raconte plus rien. J'ai tourné la presque dernière page, le coeur en attente, de vie-de mort. D'une charnelle écoute mon oreille sentait qu'elle bruissait de son âme, seule survivante d'un corps dédié à l'enfantement. C'est beau ce mot, enfantement. On dit que c'est un heureux évènement et pourtant je lisais une « mise bas » Que pouvait-il en être d'autre ? Femme utérus, rabaissée, mise si bas qu'elle ne s'appartient plus, que l'enfant ne lui appartiendra également pas. J'ai décidé de faire une petite promenade pour souffler, respirer. J'ai encore deux minutes. Quelques rues, quelques magasins et je les ai vues, ses compagnes de route qui déambulaient deux par deux avec leur panier d'osier et leurs bons de retrait. J'ai vu des fantômes écarlates, je n'ai jamais vu leurs yeux. Je me suis sentie étrangère dans un monde qui me rappelait d'autres temps, d'autres lieux et je concevais ce canevas. Comme il avait été facile à ces messieurs d'organiser cette société. Tout était en place, il suffisait d'invoquer les vieux démons, les vielles craintes pour modeler notre existence dans ce monde qui sentait déjà la charogne, la peste radioactive et la chrétienté. J'avais pris les devants, c'était trop évident ce qui allait nous arriver. L'envie d'avoir un enfant c'est aussi l'envie de ne pas en avoir, pour lui. Alors j'étais devenue stérile, volontairement. Moi aussi, je reproduisais un schéma déjà connu. Mais je dois vous laisser, c'était mon dernier écrit. Je me dirige vers le Centre. Je voulais une dernière fois voir du rouge, sans voir rouge car il est trop tard pour cela. Oui Monsieur l'Oeil, j'ai mon ticket, je suis prête. Un rebut, une rognure, un déchet inutile. Je vais nettoyer vos merdes, y laisser ma peau. Un « bas-fond » pour une « mise bas », j'en rirais presque. Mais un jour, vous aussi vous lirez ce livre et vous rougirez, de honte.
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Difficile de passer à côté du phénomène autour de la série télévisée The Handmaid's Tale sortie l'année dernière qui a permis de remettre sur le devant de la scène le roman original sorti dans les années 80. Cela fait un moment que je souhaite lire ce roman qui est un classique dans le genre de la dystopie et j'avoue vouloir le lire avant d'entamer la série. Après lecture, je ne suis plus vraiment sûre de vouloir la regarder tant le roman décrit un univers dur et impitoyable. Des scènes me restent encore en tête, même quelques semaines après la lecture.

La Servante Ecarlate est un roman à l'ambiance très particulière et assez malsaine. Je n'ai pas été très à l'aise tout le long du roman. L'auteure (que je découvre enfin) a une écriture très particulière et assez indescriptible. le roman nous décrit un environnement où la femme a un rôle prédéfini et où les Servantes ont le devoir de concevoir et ne représente donc plus qu'un simple utérus sans sentiment ni humanité. En nous proposant de suivre une de ces servantes habillées de rouge, l'auteure nous dépeint ce monde sous un regard morne et sans espoir. Son personnage central ainsi que le monde décrit sont froids et sans personnalités et cela ajoute encore un aspect encore une fois totalement malaisant au récit. le roman est une expérience de lecture assez particulière à vivre. Je ne saurai dire si j'ai réellement appréciée ma lecture mais en tout cas, elle fut marquante.
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Après avoir visionné le film de Volker Schlöndorff en 2003 grâce à la médiathèque de mon quartier, je me décide à chercher le roman qui changera ma vie de jeune fille (à l'époque) à tout jamais. Soudainement, je comprends que nous sommes dans une société patriarcale et que ce que vivent ses femmes dans cette fiction, d'autres le vivent dans la réalité. Ce roman me réveille et ce sera le début de mes lectures sur la condition des femmes.
Des années plus tard, la série est réalisée et dans certains états des USA, le roman est interdit.
Et aujourd'hui, Margaret Atwood sort une édition imbrûlable pour contrer la censure.
"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant." Cette citation de Simone de Beauvoir résume le propos du roman.
Et enfin, j'adore son style d'écriture, ce qui ne gâche rien.
J'encourage tout le monde à lire ce roman.
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Je n'ai plus mon nom...
Je suis seule, je ne sais pas ce qu'est devenue ma famille.
Je ne dois faire confiance à personne.
J'ai vu mon monde basculer en peu de temps dans un régime totalitaire, dirigé par des fanatiques religieux.
J'y ai perdu mes droits de femme libre.
Je dois porter continuellement cette robe rouge et cette coiffe blanche, cela identifie ma mission.
Je dois servir à la reproduction, ou plutôt mon corps doit servir à procréer, pour contrer la chute de la natalité.
Je suis la Servante écarlate...

Un récit glaçant, tant il pourrait devenir réel.
Au-delà du fait que suivre l'histoire poignante et effrayante de cette jeune femme fut addictif, on mesure aussi à quelle vitesse et avec quelle facilité on se résigne et s'adapte à une situation que l'on aurait jugé impossible quelques années auparavant. La perte des repères, la peur et l'isolement facilitent le conditionnement...
«N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.» dixit Simone de Beauvoir. Ce roman l'illustre parfaitement.

Une lecture qui fait réfléchir sur notre monde actuel et appelle, plus que jamais, à la vigilance.

Merci à Cricri pour nos échanges autour de cette lecture, l'immersion à Gilead fut un peu plus légère grâce à elle.
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