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La Fille Aux Yeux D'Or est une longue nouvelle écrite dans ce style toujours aussi plaisant pour ceux qui affectionnent la prose De Balzac. En revanche, sa construction n'est peut-être pas un modèle du genre à montrer dans les écoles d'architecture littéraire...

Je la qualifierais de " romantique ", au sens le moins attrayant du terme, à savoir, une histoire d'amour — d'amour impossible, cela va sans dire —, où l'auteur semblait tellement pressé de faire en sorte que ça finisse mal que j'avoue ne pas avoir pleinement compris d'où venait l'impossibilité.

Les protagonistes — autre poncif —, sont beaux comme des statues grecques, intelligents comme pas deux, riches, etc. Bref du gros romantique qui tache, comme j'ai peine à le lire, et une nouvelle qui n'aurait en soi pas grand intérêt si elle n'était ourdie par la toujours précieuse analyse sociale De Balzac.

En particulier, le tout début de la nouvelle (qui n'a pas grand-chose à voir avec la suite) où notre sacré Honoré nous peint un portrait aux petits oignons de la société parisienne et qui — chose quasi incroyable —, pourrait presque être encore d'actualité de nos jours (bien sûr c'est une provinciale qui s'est fait rabrouer plusieurs fois par la légendaire amabilité parisienne qui vous parle). Évidemment qu'il y a un peu de caricature là-dessous, mais peut-être pas autant qu'on voudrait bien nous le faire croire dans les guides touristiques... Demandez aux touristes, pour voir...

Les personnages : un homme, Henri de Marsay, une vieille connaissance des adeptes de la Comédie Humaine, fils illégitime d'un lord anglais, beau, fort, riche, intelligent ; la femme, Paquita Valdès, géorgio-cubano-hispano-je-ne-sais-trop-quoi (même Balzac semble ignorer au juste le pedigree de son héroïne), belle au point que Monica Bellucci, dans ses grandes heures, c'était pas grand chose à côté ; évidemment ils s'adorent, ils sont prêts à mourir l'un pour l'autre (Henri un peu moins peut-être, c'est du Balzac quand même, il y a bien la petite gousse de cynisme attendue).

Vous dire pourquoi leur amour n'est pas réalisable, je ne sais trop, j'ai dû rater un passage bien que je n'en ai pas l'impression. En somme, fallait que ça capote à la fin, par tous les moyens possibles (et d'ailleurs, si aucun moyen n'est possible, Balzac n'est jamais à court de moyens impossibles).

Vous l'aurez compris, cette nouvelle n'est pas, et de loin, ma préférée de l'auteur, mais ce n'est là que mon avis, autant dire, bien peu de chose, face à l'immense Balzac.
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Voilà un récit d'un romantisme échevelé, l' histoire d'un amour lascif, couvé dans les alcôves d'un boudoir oriental...On se croirait dans un tableau orientaliste de Delacroix...

Tous les ingrédients d'un roman sulfureux sont au rendez-vous: maison close, parfums capiteux, serviteur mulâtre farouchement obéissant, duègne- mère-maquerelle au parler incompréhensible ,maîtresse saphique au poignard acéré et, au centre de cet écrin vénéneux et aphrodisiaque , la courtisane aux yeux d'or, bien sûr: la belle Paquita Valdès, dont le dandy de Marsay tombe amoureux et qu'il veut coucher..sur la liste de ses conquêtes.

L'audace de Balzac est étonnante: amours saphiques, rivalités amoureuses surprenantes et quasi-incestueuses , esclavage érotique et libertinage délétère...n'en jetez plus, l'alcôve est pleine!

Le récit doit d'ailleurs s'effrayer de ses propres audaces : sa construction un peu hâtive et même bâclée peut faire passer à côté de quelques perles, il y a de quoi perdre le nord, dans cet étrange caravansérail..

Mais le charme du style De Balzac, chatoyant, opulent et néanmoins teinté d'une élégante ironie, sauve de l'invraisemblance et de l'excès ce conte un peu poivré et pas toujours bien ficelé...

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Pas vraiment envoûtée par les accents orientaux de ce petit roman (de commande?), fort court heureusement, dans lequel ficelles et décors du drame arrivent un peu pesamment : beauté vénéneuse, Maure énigmatique, diligence nocturne et yeux bandés, passion, bagarre, tout y est, merveilleusement écrit comme toujours, mais bon.

Cependant, puisqu'il y a toujours quelque chose à aimer chez Balzac, deux aspects m'ont l'un réjoui (la peinture au couteau fielleux d'un parisianisme snobinard faits de jeunes fats prétentieux et vains) et l'autre étonnée, à savoir l'évocation du thème de l'homosexualité féminine qui est particulièrement rare sous les plumes, et en particulier celles de cette époque-là.
Sacré Balzac!


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Un début d'une longueur à perdre un peu, Balzac tarde à nous livrer une étude sur Paris et ses parisiens, un exercice bien énorme, à ce qu'on a compris de ses observation, Paris est une ville bien fière et les parisiens sont les hommes les plus capricieux, difficiles à appréhender et drôlement imprévisibles. Mais en persistant dans la lecture, c'est une belle fenêtre que l'on va ouvrir...une histoire d'amour abracadabrante avec au bout une tragédie abracadabrante
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Henri de Marsay, fils illégitime d'un lord anglais et futur premier ministre, est alors un jeune homme à la beauté parfaite, riche et oisif, blasé par ses succès auprès des femmes. Il a pour ami Paul de Marneville, jeune provincial venu brûler à Paris une partie de son héritage et de sa jeunesse – mais dans des limites raisonnables. Ayant croisé au cours d'une promenade une fille aux yeux jaunes, magnifique créature orientale, enfermée et surveillée comme une esclave chez le marquis de San-Réal, son supposé amant, Henri n'a plus qu'un désir : la posséder.

Aventure plus romanesque que romantique contrairement à la Duchesse de Langeais, dernier volet de l'Histoire des treize, où vont se mêler plaisir, jalousie, ambiguïté et cruauté, car Henri y croise sa rivale et double féminin dans le drame de la scène finale. Ce roman est également l'occasion pour Balzac de nous brosser un portrait saisissant de la société de l'époque, à travers ses différentes classes sociales qu'il décrit comme autant de cercles d'un enfer dont il va s'avérer être le Dante et s'efforcer de nous en dépeindre une vision globale à travers sa Comédie humaine. C'est plutôt bien parti !
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Une nouvelle de moins de 100 pages mais un concentré extraordinaire du génie balzacien, féroce dans sa description sociale, cruel par l'issue de l'intrigue et le cynisme du principal homme de l'histoire, audacieux dans son évocation de l'homosexualité.

Et puis, un Balzac qui nous joue une histoire exotique, orientale, en plein Paris, où rien ne manque, la belle « esclave » enfermée dans un Palais, le janissaire de couleur, les parfums, les décors, bref on se croirait chez Delacroix, ou chez Baudelaire. Et une histoire où l'homosexualité se révèle être la clé de l'intrigue, je n'en dis pas plus, je ne spoile pas comme on dit de nos jours.

Le récit fait partie de l'histoire des Treize, au même titre que Ferragus et la Duchesse de Langeais, mais ici, le lien est bien ténu. On comprend que l'un des personnages principaux, Henri de Marsay est un membre de cette confrérie occulte et influente; et Ferragus, le Chef des « Dévorants», autre nom de la confrérie, fait une brève apparition à la fin de l'histoire.

Rien que pour le premier chapitre, le livre vaut le déplacement. Balzac nous dépeint une vision dantesque de Paris, sauf qu'au lieu de cercles, voici des sphères de plus en plus élevées et de moins en moins nauséabondes, celle des ouvriers, puis celle des professions que l'on qualifie de nos jours de « libérales », puis celle des artistes, et enfin celle de l'aristocratie des riches, de ceux qui possèdent tout et passent leur temps à passer le temps.

Ce préambule va nous amener à l'un de ces très riches, le tout jeune Henri de Marsay, fils d'un Lord anglais qui ne n'est pas occupé de lui, mais l'a laissé dans de bonnes mains, et a fait de lui un grand propriétaire de biens.
Mais qui est aussi, un très beau jeune homme, et un Don Juan avide de nouvelles conquêtes féminines, et, nous le verrons, cynique et peu sympathique. Avec son ami le bien moins riche Paul de Manerville, on le voit en train de « draguer » dans la grande Allée des Tuileries, à la recherche d'une femme d'une beauté exceptionnelle, Paquita Valdes, qu'ils surnomment la Fille aux yeux d'or. Celle-ci ne sort que très rarement, enfermée qu'elle est dans le Palais du Marquis de Réal, mais se montre réceptive aux avances d'Henri.

Après une série de péripéties romanesques à souhait, les amants se retrouvent enfin, dans un décor oriental raffiné, et leurs ébats font découvrir à Henri une fille encore vierge mais experte en « la chose » ( on comprendra pourquoi plus tard), ce qui ne manque pas d'étonner, mais aussi de vexer ce mâle conquérant, qui se demande à qui il a affaire, et, après quelques rendez-vous galants, la fera traîner pour en prendre un nouveau.

L'auteur va ensuite nous mener à un coup de théâtre final, surprenant et dramatique, et à un épilogue cynique.

J'ai beaucoup aimé cette histoire baroque, qui dit sans vraiment dire, bien plus subtile qu'elle veut bien le montrer, et je la recommande aux lectrices et lecteurs qui voudraient découvrir une autre facette du talent De Balzac. Et, pour celles et ceux qui ont apprécié les monuments que sont par exemple Les illusions perdues, Splendeurs et misères des courtisanes, ou encore le Père Goriot, La Cousine Bette, je crois qu'ils goûteront aussi ces petits bijoux que sont Gobseck, La Maison du Chat qui Pelote, La bourse, La vendetta. ..
Mais, vous pouvez aussi ne pas être balzacophile, c'est votre droit, et je ne vous en voudrai pas.
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Ce roman court, ou cette longue nouvelle, commence par l'évocation d'un Paris organisé en cercles concentriques, comme l'Enfer dont Balzac est le nouveau Dante : après la Divine Comédie, voici la Comédie Humaine. Au fond de cet enfer parisien, il place deux êtres jeunes et beaux, Henri de Marsay, noble, riche et promis à un grand destin, et Paquita Valdez, esclave séquestrée dans une sorte de harem à l'orientale par celle qui l'aime. Au premier regard, c'est le coup de foudre entre les deux jeunes gens, entraînés dans une intrigue à l'orientale où rien ne manque, ni les parfums capiteux et les tapis, ni le janissaire, ni le sérail en plein Paris. C'est au Delacroix des "Femmes d'Alger" que le livre est dédié, où bien des pages rappellent les plus beaux tableaux du maître de la couleur romantique. On remarquera que Balzac rend explicitement hommage à trois grands maîtres du roman d'amour : le Rousseau de "La Nouvelle Héloïse", le Laclos des "Liaisons Dangereuses", et l'auteur de Justine, le marquis de Sade. Ces hommages, au détour d'une page, aident à imaginer et à apprécier l'écriture et l'inspiration de "La Fille aux Yeux d'Or."
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Ce roman fait partie de la trilogie des Treize ( avec Ferragus et la Duchesse de Langeais ), et dans la Comédie humaine : il traite des scènes de la vie parisienne.
Balzac décrit Paris : " le plus délicieux des monstres " avec son luxe, le règne de l'argent roi, la bourgeoisie en pleine expansion, l'élégance et en particulier : le dandisme..
Cédant à l'orientalisme né au XVIII ième siècle, Balzac comme Mérimée, Delacroix va encore s'attacher au destin d'une femme et, faire preuve d'audace en 1835 en évoquant la passion entre 2 femmes et leur travestissement !
Henri de Marsey est le fils illégitime de Lord Dudley et de la marquise de Vordac, il été élevé par un prêtre : il est beau, séducteur, fat et " snob ".
Il raconte à son ami Paul de Manerville qu'il a rencontré en promenade aux Tuileries une femme magnifique aux yeux d'or et, il veut la revoir ! C'est Paquita Valdès ( géorgienne ou espagnole ? ) qui est cachée dans l'hôtel particulier du marquis Don Hijos de San Réal à qui elle appartient, elle est gardée par une duègne : Concha et un mûlatre : son père nourricier et serviteur dévoué..Par un subterfuge, il arrive à lui donner rendez-vous et, finalement elle va le recevoir en cachette, et le recevoir dans son boudoir...mais quand ils s'unissent, Henri la découvrira " vierge mais pas innocente " et, quand elle l'aura déguisé en femme et aura joui en criant " Mariquita " : Henri s'en ira vexé..Il retournera cependant lui rendre visite pour se venger et, il va la trouver ensanglantée : elle a été poignardée par Margarita, marquise de San Réal, son amante.
Un récit romantique et réaliste avec le style exceptionnel De Balzac, mais avec une intrigue sans réel intérêt compte tenu des chefs d'oeuvre qu'il a écrit !
L.C thématique d'août 2022 : une couleur dans le titre.
L.C Thématique de juillet/août 2022 : un livre porté à l'écran ( à souligner le talent de la belle Marie Laforêt ).
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Cela commence par un tableau de Paris, bavard et dantesque, où s'insère peu à peu le héros, Henri de Marsay, jeune dandy, fat et fier de l'être, et on ne peut plus antipathique, puis cela évolue sans crier gare en roman mi-gothique, mi-oriental pour enfin se clore brutalement. Cette nouvelle étrange, mixant à la fois le goût de l'orientalisme (n'est-t-il dédicacé à Eugène Delacroix) à celui des récits gothiques (Ann Radcliffe n'y est-elle pas citée) n'est peut-être pas la plus agréable à lire, c'est mon avis. Je préfère de loin le Balzac des courtisanes.
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Après ma lecture des Diaboliques de Barbey d'Aurevilly, j'ai eu envie de rester parmi les classiques et de choisir une valeur stylistique sure. Cette nouvelle De Balzac, dont le résumé annonçait une histoire d'amour impossible, correspondait tout à fait à cette envie.

En termes d'amour impossible et mortelle, j'ai été parfaitement servie, mais n'ai à vrai dire pas compris comment : Balzac semble lancer plusieurs fausses pistes potentielles pour expliquer l'impossibilité d'amour pour le couple central, mais aucune n'aboutit véritablement, et la mort finale m'échappe. Heureusement, cette intrigue bancale a été compensée pour moi par la peinture des personnages : la fille aux yeux d'or a bien sûr été parée de tous les attributs mystérieux propres à susciter la fascination ; quant au héros masculin de ce drame, il correspond parfaitement au type du libertin du 18e siècle, dans ses moindres détails. Par ce caractère, il correspond également tout à fait à l'état d'esprit parisien décrit par Balzac en ouverture de son texte.

Cette nouvelle ne compte sans doute pas parmi les meilleurs textes De Balzac, mais fut l'occasion d'un moment de lecture plaisant.
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