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Jean-Pierre Aoustin (Traducteur)
EAN : 9782070403387
304 pages
Gallimard (27/08/1997)
3.12/5   33 notes
Résumé :
À seize ans, Christopher et Toni, deux inséparables copains, réalisent que c'est uniquement dans le métro qu'ils peuvent être vraiment seuls avec eux-mêmes et imaginer tout ce qui changera quand ils seront enfin dans la Vraie Vie. Il y aura le mariage - et l'amour huit fois par nuit -, de grandes quantités d'argent à la banque, les boîtes de nuit... Bref, les rêves de tous les garçons de leur âge.Mais sous la plume de Julian Barnes, qui signait là son premier roman,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce premier roman de Julian Barnes nous narre des faits probablement largement autobiographiques mais sa portée est universelle. Sa ‘marque de fabrique' : trois grandes parties et des thématiques qui seront reprises dans ses oeuvres ultérieures.

Nous allons suivre ici Christopher, un adolescent originaire du quartier de Metroland (banlieue de Londres), pendant une quinzaine d'années.
Généralement accompagné de son meilleur ami Toni durant son temps libre, Christopher explore le monde qui l'entoure, jauge les gens, et fait différentes expériences en parcourant les quartiers de la ville et en particulier la National Gallery. Que vous réserve la vie, quels choix pouvons-nous faire, qu'est ce qu'être un petit bourgeois ? Son grand problème : savoir ce qu'est l'amour alors qu'il n'en connait que ce que les écrivains classiques en disent. Les choses changent lorsqu'il se retrouve seul pendant quelques mois à Paris durant l'année 1968. Les événements politiques sont complètement occultés. Julian Barnes s'attache ici à nous montrer la vie de dilettante en terre étrangère d'un Anglais qui découvre enfin l'amour physique. Mais où mènent le mariage et la fidélité ? le roman se clôt sur l'adulte qu'il est devenu et les choix qu'il a faits, bien loin de ceux de son ami Toni.

Julian Barnes, le plus Français des Anglais, sait évoquer les rencontres, les choix de vie que nous pensons avoir, en les teintant d'humour et de drôlerie.
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Ce roman raconte le parcours en trois temps de Christopher et son ami Toni, en 1963 au Royaume-Uni, puis 1968 à Paris et à nouveau le Royaume-Uni en 1977. En 1963 les deux personnages ont 16 ans et des occupations tout à fait désuètes pour les ados d'aujourd'hui comme flâner, "épater" et "écraser" des inconnus à partir de bon mots, observer les gens à la National Gallery, compter les fois où on les appelle monsieur ou entrer en communion avec des oeuvres d'art, et tout cela en prenant consciencieusement des notes sur un carnet. J'ai tout de suite été accrochée par le premier chapitre où les deux jeunes hommes observent les visiteurs du musée avec leurs jumelles car c'est tout à fait absurde. La description du quotidien des deux adolescents est extrêmement bien écrite : on suit leurs interrogations sur leur futur et sur les femmes et la sexualité. C'est d'ailleurs amusant de lire un récit où deux ados ont pour seules références de l'amour Racine, Corneille, Shakespeare ou Molière. Par ailleurs comment résister à un livre où les héros expriment qu'ils n'ont pour but dans la vie que l'art? Enfin, le fil conducteur du roman est le ''metroland'' puisqu'ils se rendent compte qu'au milieu de ce quotidien entre école et famille c'est uniquement dans le métro qu'ils peuvent se retrouver vraiment seuls. J'ai aussi apprécié la façon dont l'auteur clôt chacune de ses trois grandes parties par un court chapitre dédié aux objets : les objets qui marquent l'histoire de Christopher à chaque période de sa vie.
On retrouve ensuite Christopher à Paris, en plein milieu des événements de mai 68, qu'il observe de bien loin et sans bien en comprendre les causes et les aboutissants. Parti soit-disant faire des recherches pour la thèse qu'il prépare il découvre surtout les joies d'une vie plus libre et l'amour des femmes. J'avoue que j'ai été bien plus touché par la première partie mais l'auteur déroule son histoire de la façon égale jusqu'à la troisième partie où l'on retrouve le héros un peu changé, entré dans la vie active et prêt au mariage et à devenir père. Nous découvrons qu'il a perdu contact avec son plus vieil ami. Je ne sais pas si son séjour en France a eu une incidence quelconque sur le reste de sa vie, en tout cas l'écart est grand entre les espérances du jeune homme des débuts et sa vie en 1977.
Lien : http://summerday.hautetfort...
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Très déçue par ce roman, je me suis beaucoup ennuyée en le lisant. J'ai plusieurs fois été tentée d'abandonner en cours de lecture, mais j'ai persisté. Je me suis même dépêchée à le lire pour le finir au plus vite et l'oublier tout aussi rapidement.
Seul point positif, la rencontre entre Christopher et son oncle Arthur, qui trouve toujours les travaux les plus ingrats à lui faire faire, mais c'est sans compter l'impertinence du jeune homme, qui ne les réalise jamais comme il le faudrait. Mais ce passage est beaucoup trop court.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je me considère comme un homme heureux. Si je suis un peu prêcheur parfois, c'est en raison d'un modeste sentiment de plénitude, et non par orgueil. Je me demande pourquoi le bonheur est méprisé de nos jours : on le confond dédaigneusement avec le confort ou le consentement de soi, on voit en lui un ennemi du progrès social et même technologique. Les gens refusent souvent d'y croire quand ils en ont des manifestations sous les yeux, ou parlent à son sujet de pure chance, de phénomène purement génétique : quelques gouttes de ceci, une petite dose de cela, deux ou trois synapses reconnectées. Pas un accomplissement.
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C'est Toni qui le premier avait avancé le concept de Flânerie Constructive. Nous étions en permanence soumis, expliquait-il, soit à un gavage de crâne obligatoire, soit à des divertissements non moins obligatoires. Sa théorie était qu'en flemmardant avec toute l'insouciance requise, sans cesser pour autant d'ouvrir l'oeil, vous pouviez réellement surprendre la vie dans toute sa vérité - vous pouviez récolter tous les apreçus du flâneur. Ce qui nous plaisait aussi, c'était de nous balader les mains dans les poches et de regarder les autres s'activer et se fatiguer. (...) Nous allions à la cathédrale Saint Paul avec nos jumelles, prétendument pour examiner les fresques et les mosaïques du dôme, mais en réalité pour observer les fidèles en prière.
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Les choses ne changeaient jamais pour vous ; c'était une des premières règles de votre existence. Vous parliez volontiers de ce qu'elles seraient quand elles finiraient par changer : vous imaginiez le mariage, et l'amour huit fois par nuit, et comment vous élèveriez vos enfants d'une manière qui combinerait la souplesse, la tolérance, la créativité et de grandes quantités d'argent ; vous rêviez d'avoir un compte en banque et de fréquenter les boîtes de nuit et de posséder des boutons de col et de manchettes et des mouchoirs marqués de votre monogramme. Mais toute menace sérieuse de changement vous inspirait de l'appréhension et du mécontentement.
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La vie à seize ans était un prodige de confinement et d'équilibre. D'un côté il y a avait la contrainte de l'école, détestée et aimée à la fois. De l'autre, la contrainte de la vie de famille, détestée et aimée à la fois. Au-delà de ces limites, aussi vagues et merveilleuses que l'Empyrée, commençait la Vie avec une grand V. Il y avait bien certaines choses - les vacances, par exemple - qui semblaient pouvoir vous donner un avant-goût de la vraie vie ; mais elles finissaient toujours par se révéler marques du sceau de la famille.
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Vous appreniez vite les ficelles du voyage. Comment plier un journal de façon à avoir en permanence une page devant soi et non deux. Comment feindre de n'avoir pas vu les femmes auxquelles vous étiez censé céder votre place. Où se tenir dans un wagon bondé pour avoir les meilleures chances de s'asseoir quand il commencerait à se vider. Où se placer dans un train pour en descendre exactement à l'endroit voulu. Comment, dans les gares, utiliser les couloirs marqués "Sortie interdite" en guise de raccourcis. Comment se servir de son ticket mensuel au-delà de sa période de validité.
De telles préoccupations vous maintenaient en forme. Mais il y avait aussi des expériences plus intéressantes à faire.
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