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(01/01/1900)
3.5/5   1 notes
Résumé :
"Le Martín Fierro" de Jorge Luis BORGES
Traduction : Bernard Lesfargues.
Suivi de "Quatre vies imaginaires" :
- Bernard Hœpffner : "El original es infiel a la traducción",
- Brigid Brophy : "Une histoire littéraire"
- Colin Richmond : "Un souffle pluvieux et les origines de Penkhull"
- Al Mokthar Al Maghrebi : "L’invention de Borges"

"Martín Fierro" est le titre d’une œuvre de José Hernandez parue en 1872 qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Je me mets ici à chanter
Au rythme de ma guitare,
Car l'homme que tourmente
Une peine extraordinaire,
Tel l'oiseau solitaire
En chantant se console. »
C'est ainsi que s'ouvre « Martin Fierro », le poème épique de José Hernandez, écrit dans le dernier tiers du 19ème siècle, fleuron de la poésie gauchesca, élevé en Argentine au rang de livre national, et que Borges, dans cet essai, commente et cite abondamment. Un poème au lyrisme puissant, à la fois triste et sauvage, loin de tout exotisme, comme peuvent nous le rappeler ces quelques vers qui évoquent les paysages de la Pampa, quand l'homme errant n'a plus pour toit que les étoiles :
« Il est triste, en pleine campagne,
De passer des nuits entières
A contempler dans leur course
Les étoiles que Dieu a faites,
Avec pour toute compagnie
La solitude et les bêtes. »
Martin Fierro comme d'autres gauchos, a été enrôlé de force, laissant sa femme et ses enfants, pour servir dans un fortin de la frontière, que menacent les incursions indiennes. Quand, trois ans plus tard, il voudra retrouver son foyer, après avoir déserté, sa femme vit avec un autre et ses enfants ont quitté leurs terres, lesquelles ne sont plus désormais que des ruines. Martin Fierro devient alors une sorte de banni, qui se bat dans les tavernes, et finit même par commettre quelques crimes. La police tente de l'arrêter, mais il réussit à fuir, avec un sergent qui, impressionné par son courage, avait finalement pris son parti. Ils vont au-delà de la frontière, dans le désert, ce sud qui n'avait pas été encore conquis, et où vivaient des indiens aux moeurs parfois brutales. Voulant secourir une femme captive, dont l'enfant venait d'être sauvagement assassiné, il tue l'un deux et fuit à nouveau, dans l'autre sens cette fois ci, et sans son ami, le sergent Cruz, qui était décédé :
« Agenouillé à son côté,
Je le recommandai à Jésus.
Ma vue s'obscurcit,
Je sombrai dans l'inconscience,
Je tombai comme foudroyé
Quand je vis que Cruz était mort. »
C'est en homme vieillissant, sans peur et sans volonté de nuire qu'il retrouvera « la terre où pousse l'ombou » et de terminer ainsi sur une note plus fière et compatissante que plaintive :
« Car les malheurs que j'ai narrés
Sont ceux de tous mes frères.
Ils conserveront fièrement
Dans leur coeur mon histoire ;
A jamais, mes compatriotes
Me garderont dans leur mémoire. »

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Vidéo de Jorge Luis Borges
INTRODUCTION : « Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […]. L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].  […]  La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […] Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […] Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […] […] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […] Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […] Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […] La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Alejandra Pizarnik 2:30 - Santiago Kovadloff 3:26 - Daniel Freidemberg 4:52 - Jorge Boccanera
5:51 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Alejandra Pizarnik : https://universoabierto.org/2021/09/27/alejandra-pizarnik/ Santiago Kovadloff : https://www.lagaceta.com.ar/nota/936394/actualidad/santiago-kovadloff-argentina-pais-donde-fragmentacion-ha-perdurado-desde-siempre.html Daniel Freidemberg : https://sites.google.com/site/10preguntaspara1poeta
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