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La Tétralogie noire tome 3 sur 4
EAN : 9782221017067
291 pages
Robert Laffont (01/02/1977)
3.96/5   119 notes
Résumé :
Le monde en 2010. Tout est informatisé, automatique, électronique. Le Réseau est accessible à partir de n'importe quelle prise, téléphonique.
Et si vous êtes un petit malin, vous pouvez savoir tout sur tous.
Les plus, forts, évidemment, en savent davantage.
Jusqu'à ce que Nickie Haflinger, génie de l'informatique qui compose des programmes comme Bach des cantates, décide de ruiner le Réseau.
Et y expédie des couleuvres. Ce qu'on appelait ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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John Brunner m'a beaucoup impressionné, que ce soit avec son célèbre « Tous à Zanzibar » sur la surpopulation, ou « Le troupeau aveugle » sur la pollution à outrance de notre environnement, dont le souvenir provoque encore chez moi des quintes de toux incontrôlables. Aussi attendais-je beaucoup de ce nouveau roman, sur un réseau informatique qui contiendraient l'ensemble des données possibles sur n'importe quel citoyen…

Pour le côté prospective, l'auteur a frappé juste. Alors qu'Internet n'était alors qu'un petit réseau rassemblant péniblement une poignée d'ordinateurs, Brunner avait déjà imaginé un monde où chaque citoyen était connecté en permanence à un tel réseau, où la plupart des décisions et des échanges d'information se font en ligne, et dans lequel des systèmes de surveillance analysent l'impressionnante quantité de données du réseau pour trouver des anomalies (et punir leur auteur). Il postule également des éléments, tels qu'un manque de relations sociales dans la population, ou des vies constituées de fragments éphémères sans cohérence, qui sont également dénoncés aujourd'hui.

Ceci dit, l'intrigue n'est pas vraiment à la hauteur du sujet. Les enjeux restent flous tout au long du roman ; on nous désigne bien un méchant facilement identifiable, mais sans pouvoir mettre le doigt sur le danger qu'il représente exactement : les faits les plus immoraux qu'on peut lui reprocher n'ont au final pas grand-chose à voir avec la trame principale. Les rebondissements sont très artificiels aussi, j'avais à chaque fois l'impression de voir le deus ex-machina arriver sur scène avec toutes ses poulies et ses ficelles. Même l'usage de l'argot, qui m'aide d'habitude à entrer dans le monde de l'auteur, m'a assez rebuté, et quelques expressions me sont restées incompréhensibles jusqu'au bout du roman.

Le livre me confirme l'impression que Brunner a une vision de l'avenir intéressante à découvrir, et je n'hésiterai pas à aller puiser à d'autres livres de sa bibliographie, mais la lecture de celui-ci ne m'a pas franchement emballé.
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J'ai déja dit, il y a bien longtemps, que Brunner était pour moi l'un des auteurs d eSF les plus clairvoyants, et cette relecture et l'occasion parfaite d'une confirmation de cette opinion.Ce roman, qui a inspiré la série télé "Le caméléon", nous raconte les aventures d'une espèce de hacker de génie, capable à la fois de pénétrer les systèmes informatiques les mieux gardés, mais également de changer d'identité, de métier, de vie, en 5 minutes sans préparation, et sans jamais être démasqué.Naturellement, à un moment, il se découvre une attirance pour une fille - loin d'être bête, la fille, vraiment loin d'être bête - qui va l'emmener à la découverte d'une communauté refusant le mode d evie américain prédit par l'auteur. Des gens qui vivent donc "à la coule", loin du stress de la vie moderne, sans pour autant renier les plaisirs de la vie. Son arrivé va naturellement semer la pagaille, et lui donner l'occasion de révéler tout un tas de secrets gouvernementaux bien cachés.Bon, dit comme ça, ça a l'air simpliste, mais je suis loin d'avoir le talent de Brunner.J'ai ressenti en lisant ce roman l'impression totallement glaçante que l'auteur décrivait à merveille le côté orwellien de notre société de surveillance moderne, et décrivant en son personnage principal le prototype de ce qu'est Edward Snowden : un type formé par le gouvernement pour le gouvernement qui un jour, parce qu'il croit en les principes fondateurs de son gouvernement, choisit de révéler tout le paquet de sales petits secrets qu'il connaît. Et il en connaît un tas.Honnêtement, c'est le genre de lecture qui fait une impression vraiment bizarre : le gars savait déja en 73 dans quelle direction on allait. Et il le savait avec suffisament de précision pour écrire ce roman parfaitement articulé sur le culte du secret dans la civilisation de la transparence. Chapeau.Alors évidement, certains éléments sont curieux (les ordinateurs sont en fait un seul et même énorme machin). Mais dans l'ensemble, ça marche parfaitement bien.Lisez-le donc, vous verrez à quel point Brunner est un des auteurs méconnus de la SF. Méconnu ? Oui, parce que pour moi, il mérite une palce largement plus visible que celle d'auteur pour érudits de la SF.
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Écrit en 1975, marqué du sceau du courant "cyberpunk", j'avais un peu peur de commencer ce petit roman : il arrive que la technologie dépasse la science-fiction et celle-ci prend un tel coup de vieux, qu'on en oublie le message initial de l'auteur.
Dans le cas présent, je me suis aperçu le vocabulaire science-fictionnesque employé est tout à fait abordable, pas comme peuvent l'être William Gibson ou Walter John Williams, dans le même genre. L'histoire est rythmée par de courts chapitres dont les titres sont pleins de jeux de mots, ce qui permet de se détacher de l'intrigue et de rigoler un peu. de même le "style-de-vie banane" qui n'est pas sans rappeler les "bobos".
Les thèmes employés sont très actuels : crise de l'énergie, individualisme, hédonisme, accaparement du pouvoir par une soi-disant "élite", dénonciation de la techno-science voire retour d'une forme d'eugénisme, refus par les dirigeants de voir se développer d'éventuelles alternatives à leur "nouvelle conformité". Bien entendu, l'écriture de se roman s'est faite en plein mouvement hippie : il y a une préoccupation écologique, la mise en valeur des communautés, la sobriété joyeuse... J'y verrais une petite touche de décroissance, ou tout simplement l'héritage de certaines valeurs des années 70.
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Attention, roman culte ! Un peu à l'instar de Jules Verne un siècle plus tôt, John Brunner a provoqué le futur en l'anticipant.
Sociologue de formation, John Brunner écrit ce roman en 1969 alors qu'arpanet, l'ancêtre militaire de ce qui est aujourd'hui le réseau internet était en train de naître. Il y décrit une société américaine décomposée, où les sondages ont remplacé les débats politiques, où les communautés se sont repliées sur elles mêmes, où les gang - qui se reconnaissent à leurs couleurs de vêtements - se livrent une guerre sans pitié dans les banlieues sordides et où tout et tout le monde est relié à un immense et omniprésent réseau informatique qui tient lieu à la fois de média, de canal de communication, d'espace de travail, de place de marché et d'espace identitaire ...
Le héro - the "shockwave rider", celui qui surfe sur l'onde de choc en anglais - est un hacker de génie qui va tout faire exploser en créant un "ver" qui se nourrit de données, s'autoréplique dans le réseau et grandit jusqu'à saturer celui-ci ... et bloquer la société tout entière.
La légende veut que le premier virus informatique ait été créé l'année suivante par un jeune étudiant du MIT qui faisait un stage pour les Bell Labs et avait été inspiré par cette saine lecture :-)
Au delà de ces anticipations stupéfiantes, c'est aussi et surtout un extraordinaire roman de science-fiction qui mérite de figurer dans toute bonne bibliothèque.
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J'ai une histoire particulière avec ce bouquin. Il y a un élément de l'histoire qui a pris le pas sur tout le reste dans mon souvenir, à tel point que j'en avais changé le titre pour "Le pavillon d'Eustache". Dans ce roman dystopique, d'une dictature basée sur le numérique, le seul espace de liberté qui reste sont des cabines téléphoniques où les gens qui n'en peuvent plus peuvent se rendre pour y déverser toute leur hargne ou leur désespoir, en toute impunité (y compris s'en prendre aux autorités, avouer un crime…), auprès d'un numéro d'urgence tenu par des psychologues à l'écoute de la désespérance de la société (d'où l'appelation de "Pavillons d'Eustache"). Cet îlot de ”liberté de parole" dans un monde totalitaire, constitue sa soupape de sécurité. le dénouement final est d'un cynisme complet, mais qui fait réfléchir.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— Après avoir étudié, comme vous dites si bien, les composantes distinctes du système nerveux, nous nous sentons finalement capables de nous attaquer à leurs interactions. Nous avons refusé d'accepter la personnalité comme une donnée. Votre attitude ressemble à celle d'un homme qui se contente de contempler une rivière sans s'intéresser à sa source, ni à son bassin, ni aux variations de pluie, ni à la qualité du limon qu'elle charrie.
— Je constate que vous ne parlez pas des poissons qui sont dans la rivière. Ni de la soif qu'elle étanche.
— Est-ce que c'est en restant assis sur la rive que vous saurez pourquoi il n'y a pas de poisson cette année ?
— Est-ce que c'est en mesurant le débit horaire que vous saurez pourquoi la rivière est belle ?
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Il y a deux catégories d'imbéciles. Ceux qui disent: "cela est ancien, donc bon", et ceux qui affirment: "cela est nouveau, donc meilleur".
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Il y a deux catégories d'imbéciles. Ceux qui disent: "cela est ancien, donc bon", et ceux qui affirment: "cela est nouveau, donc meilleur".
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A partir d'un certain stade , des processus restrictifs apparaissent : la libido masculine est réduite , ou détournée vers des canaux infertiles , l'ovulation féminine devient irrégulière et parfois ne s'opère plus du tout .Mais bien avant d'atteindre ce point,nous trouvons la compagnie de nos semblables si insupportable que nous commençons à nous entre-tuer , ou à nous suicider , en ayant recours à la guerre ou aux affrontements tribaux.
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- N'étiez-vous pas exaspéré d'avoir à vous reformuler sans cesse à cause de circonstances extérieures ?

Il y eut un nouveau moment de silence, beaucoup plus long, cette fois-ci.
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Video de John Brunner (1) Voir plusAjouter une vidéo

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