J'ai pris ce livre comme ça, sans vraiment choisir car les titres qui s'offraient à mes yeux ne me tentaient pas.
Vue du ciel Berlin offre un paysage apocalyptique. L'histoire de «
L'ami allemand » se déroule en 1945 dans une Allemagne vaincue.
Comment retrouver quelqu'un dans une ville réduite à néant où les gens ressemblent plus à des fantômes. Et vite, une image plus récente s'affiche dans mon esprit, celle d'Alep (Syrie), ville réduite en tas de gravats et fumée grisâtre. Finalement, les hommes ne retiennent pas les leçons du passé et l'Histoire se répète.
Le lecteur découvre Berlin partagée entre les forces des Alliés qui se partagent le gâteau.
Jake, le reporter poursuit sa recherche. Dans les rues, les langues se délient peu à peu et des secrets bien gardés voient le jour. Les souvenirs ressurgissent forts, vivaces et douloureux.
Dans ce roman, il est question de guerre (bien sûr), de trahison, d'amour, de souffrance et de petits bonheurs aussi. Chaque personnage joue le rôle que le destin lui a donné. Dans «
L'ami allemand » il y a les méchants et les gentils, les vainqueurs et les vaincus, les fous et les faibles et surtout les vivants et les morts. Mais rien de macabre dans les descriptions que nous fait l'auteur
Joseph Kanon. Son style accrocheur passionne et ses mots sont des petits cailloux sur un chemin tortueux et dangereux que le lecteur suit avidement sans répit. Aucun temps mort.
Kanon a fait naitre de sa plume des histoires dans l'Histoire ce qui donne plus de crédibilité à son roman. Un brin de romantisme sur fond de souffrance ou bien de la souffrance sur fond de romantisme ?
Seul hic, l'auteur incrimine trop les Russes et les diabolise tout en ne tarissant pas d'éloges sur les Américains. On sent qu'il a une dent contre « les rouges ».
La tension est maintenue jusqu'aux dernières pages. Bluffant !!
Mais au fait qui est «
l'ami allemand » ?