« Merde Actually » est le second roman du Britannique
Stephen Clarke, publié il y a une dizaine d'années. Il fait suite à « A year in the Merde ».
Son personnage principal, l'anglais
Paul West, essaie de comprendre le fonctionnement de la vie en France, de son administration et de ses habitants. Tout cela avec humour, un peu de moquerie mais aussi une certaine affection puisqu'il vit en France.
Le titre peut paraître singulier, un peu grossier. le titre français de la version vendue chez nous est «
God Save les Françaises » ! Je n'aime ni l'un ni l'autre. le titre français s'explique sûrement par le fait que
Paul West est un tantinet obsédé par les femmes et le sexe.
Je l'ai lu dans sa langue originale ; cela me semblait plus logique pour conserver les quiproquos liés au mauvais maniement de la langue de
Shakespeare par nos compatriotes. Même si le livre a été bien traduit en Français, il ne peut s'agir que de transpositions la plupart du temps.
Les babelionautes affichent une nette préférence pour son premier volume (en français « God Save la France ») ; je ne peux pas m'exprimer à ce sujet vu que c'était le premier de
Stephen Clarke que je lisais, mais en revanche, je peux dire que j'ai passé un bon moment, me disant parfois « heureusement que je ne suis pas dans le métro », car j'ai souvent éclaté de rire.
En effet, l'auteur manie bien l'humour, notamment lorsqu'il rapporte ce que des Français ont pu lui dire en anglais, dans un vocabulaire on ne peut plus approximatif, et avec un accent qui rend les choses incompréhensibles car donnant lieu à des mots complètement différents, existants parfois, mais avec un sens différent. Je vous renvoie à une scène savoureuse entre Paul et ses futurs co-locataires français qui cherchent à savoir s'il connaît la série américaine « Friends » (dont ils prononcent bien entendu, comme de nombreux Français, toutes les lettres, ce qui donne pour un Anglais quelque chose comme « free ends », et cela ne veut plus rien dire).
Si je partage les critiques de certains babelionautes quant à la lourdeur des allusions sexuelles quasi-permanentes (not very British ,is it?), j'ai quand même apprécié l'oeil critique de quelqu'un qui est extérieur à la communauté française et peut ainsi nous ouvrir les nôtres sur certains de nos comportements.
Stephan Clarke m'a fait penser à son compatriote
Peter Mayle, de 20 ans son aîné, installé en France également, en Provence plus précisément, jusqu'à ce qu'il soit obligé de s'expatrier aux Etats-Unis, victime de sa notoriété et des paparazzi. Celui-ci a écrit plusieurs livres sur la Provence et les Français, sur un ton humoristique également et dans un langage plus châtié que celui de S.Clarke. Il est toujours délicat de manier l'humour et le langage familier, voire l'argot, dans une langue étrangère. Je me suis demandée si l'auteur avait vraiment mesuré l'impact de son langage. Néanmoins, je vous conseille la lecture de ce roman si vous avez besoin de décrisper vos zygomatiques, en sachant qu'il ne s'agit ici ni de philosophie ni de grande littérature. Have fun !