AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 1547 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rosamond vient de mourir, en laissant à sa nièce, Gill, des cassettes que celle-ci devra remettre à Imogen, une petite cousine qu'elle va essayer de retrouver, en vain. Selon les dernières volontés de Rosamond, dans l'impossibilité de remettre ces cassettes à Imogen, Gill va les écouter elle-même. Elle le fait en compagnie de ses deux filles. Et en notre compagnie, vu que l'écoute de ces cassettes forme la presqu'intégralité du roman de Jonathan Coe. Dans ces cassettes enregistrées juste avant sa mort, Rosamond se base sur 20 photos, en commençant par la plus ancienne, les décrit, raconte l'histoire de sa famille autour de ces photos, et on parcourt ainsi des décennies d'histoires et bien souvent de drames, qui commencent pendant la deuxième guerre mondiale, quand Rosamond est envoyée en sécurité dans la famille dysfonctionnante de sa tante, et qu'elle fait la rencontre déterminante de sa cousine Beatrix. J'ai bien aimé ce procédé littéraire. Comme Gill et ses filles, je n'ai pas pu m'arrêter de lire, tellement j'avais hâte de connaître ce qu'avait été la vie de Rosamond, Et j'ai été marquée par le message principal selon moi dans ce roman : le manque d'amour quand on est enfant laisse des traces indélébiles et peut se répercuter sur des générations.
Commenter  J’apprécie          100
Découverte de Jonathan Coe grâce au challenge solidaire. Pris pour le titre, je ne m'attendais à peu de choses, une description de trois vies de femmes entre croisées par le support fragile de vingt photos, d'une voix cassée par la vie, enregistrée sur une cassette. L'exercice était risqué, qui ne s'ennuie pas lors de soirées souvenirs autour de photos de vacances... Mais par son écriture fluide, tout en douceur, l'auteur réussit le pari de nous transporter à travers les souvenirs de Rosamund, témoin involontaire d'une histoire de désamour maternel. Trois femmes, trois générations, deux mères, deux relations avec leur fille détruites dès l'origine. de cette absence de reconnaissance, de ce lien maternel si ténu qu'il a forgé un manque cruel, un manque de confiance en soi, un manque d'amour, un manque de stabilité, un manque pour vivre tout simplement, pour vivre avec les autres, les siens.

Une histoire tout en délicatesse, sur l'héritage de notre passé, de notre vécu sur celui de nos enfants. Un roman plein de poésie qui pourra toucher à certaines cordes sensibles, à des moments où on est à la croisée de chemins.
Commenter  J’apprécie          100
Un roman de femmes qui sonnent réellement féminin.
Quelle originale et excellente idée de transmettre son histoire familiale à une jeune fille aveugle en décrivant de vieilles photos, 20 photos exactement dépeintes avec beaucoup de précision !
Beaucoup de subtilité, d'émotion et de sensibilité dans ce roman autour du souvenir et qui amène une réflexion sur le destin et le hasard.
Poignant et angoissant !
Commenter  J’apprécie          103
Superbe livre, j'ai bien fait de ne pas m'arrêter à la « Maison du sommeil » qui ne m'avait guère plu. Jonathan Coe veut savoir pourquoi nous vivons et comment, savoir si le hasard existe ou si tous nos actes sont déterminés. Déterminisme ou libre-arbitre ?
Existe-t-il des malédictions transgénérationnelles. Reproduisons nous toujours les mêmes fautes, les mêmes comportements de générations en générations ou pas. J'ai beaucoup aimé sa façon de construire le roman en s'appuyant sur la description d'une vingtaine de photos et puis les personnages essentiellement féminins sont puissants et tous un peu malades de vivre. Ce sont surtout des mal-aimées avec les dégâts monstrueux que cela entraine dans une vie. Une magnifique histoire familiale sur plusieurs générations.
Commenter  J’apprécie          100
Pensez-vous connaître l'histoire de votre famille? La pluie, avant qu'elle tombe va vous emmener au coeur d'une famille qui va découvrir une parcelle de son passé.

Rosamond, 73 ans, a décidé de mettre fin à sa vie. Avant de partir, elle a enregistré sur quatre cassettes, une histoire a transmettre à la jeune Imogen. Son histoire. Gill, s'occupe du testament de sa tante, et doit retrouver cette Imogen, qu'elle a rencontré lors d'une soirée familiale. Ces deux filles l'aident à passer des annonces en ligne et dans la presse nationale. Elles ont contacté par courrier les homonymes, ne donnant rien non plus. Ces cassettes deviennent bien intrigantes. Que pouvaient-elle contenir?

Gill décide de monter chez ces filles à Londres, afin d'écouter en famille le contenu. Toutes les trois confortablement installées, mettent en marche la machine, et la voix de Rosamond va les captiver jusqu'à leur dernière écoute. "J'espère, Imogen, que c'est toi qui m'écoutes. Je crains de ne pas pouvoir en être certaine, car tu as l'air d'avoir disparu. Mais je fais confiance au destin - et surtout à l'ingéniosité de ma nièce Gill - pour que ces enregistrements finissent pas arriver jusqu'à toi." Voici les premières phrases prononcées. A travers 20 photos, elle va décrire des morceaux de sa vie. "Vingt scènes de ma propre vie, pour l'essentiel, car c'est ça, j'imagine, que je me propose de te raconter : l'histoire de ma vie - jusqu'au moment où tu en es sortie, si peu de temps après ton apparition." Est-ce que Gill connaissait bien sa tante?

Presque en une seule fois, assises ensemble, pour partager ce moment unique, les sentiments à fleur de peau, captivées écouter l'histoire. Rosamond avant pendant la guerre était hébergée chez sa tante, qui habitait loin de Londres et loin des bombardements. Elle sympathisa avec sa cousine, Béatrix. La seule personne de la maison à faire attention à elle, à lui donner de l'attention. D'aventures en aventures, elles vont devenir soeur de sang, et ce sentiment de rattachement, elle va le ressentir très longtemps en elle. Les deux filles grandirent, et gardèrent contact. Béatrix grandit, se mariant jeune car grandissait en elle un enfant. L'amour n'était pas vraiment au rendez-vous. Elle avait du mal à donner de l'amour à cet enfant, Théa, n'en ayant pas reçu elle même. Un soir, elle décide de fuir en Irlande avec un homme dont elle est tombée amoureuse.

Trois ans, de voyage en roulotte, qui se conclut, car de nouveau Béatrix a rencontré un homme dont elle amoureuse. Elle quitte Jack, fait un détour par Londres et confit sa fille à sa meilleure amie, Rosamond pendant 2 ans, car elle part rejoindre son futur mari au Canada. Rosamond est follement amoureuse de Rebecca. "Je me suis blottie dans la chaleur de mon lit, les mains entre les genoux, serrant ce souvenir contre moi. Et en même temps, je sentais planer une vague terreur à la lisière de mes pensées, la conscience de m'aventurer en territoire inconnu et dangereux. Mais j'ai repoussé cette terreur, je n'ai pas voulu la prendre en compte." Elles hébergent dans leur petit logement ce bout de chou qui leur a procuré tellement de bonheur. Son départ a été une vraie déchirure, a telle point que son amoureuse va la quitter très peu de temps après.

Un lien invisible c'était crée avec ce jeune enfant et Rosamond. Même quand Béatrix est partie au Canada, elle a essayé de rester en contact avec Théa, que sa mère détestait profondément. Mais les choses ne pouvaient être si simple. Béatrix dévoilait son vrai visage de femme cruelle et manipulatrice, brisant à jamais cette affection magique qu'elle pouvait avoir. Sa fille, Théa en grandissant se mit à devenir taciturne, imperméable aux émotions. Elle brisa la coeur aussi de Rosamond, qui lui laissait tout de même une affection éternelle. Surtout lorsqu'à son tour, elle eut un enfant, Imogen. Un magnifique enfant, mal aimé. Suite à un mauvais traitement de sa mère, elle perdit la vue. La mère partit direction la prison et la fille, une famille d'accueil aimante et chaleureuse.

L'histoire se finit-elle ainsi? Tout est beau dans le meilleur des mondes? Non, car nos vies ne sont pas si roses, même si on le voudrait. La brave Imogène est morte, sans pouvoir revoir sa mère, sa grand-mère biologique et Rosamond, qui l'aimait tant.

Assise sur mon canapé, mon thé au sirop d'érable, je finissais la lecture du livre avec plaisir avec en fond sonore les albums de Devendra Banhart. Une lecture très agréable et plaisante. J'avais l'impression moi aussi d'être assise à mon aise, d'écouter les cassettes, avec ce bruit que font les vieux lecteurs et d'écouter cette histoire familiale si incroyable. Ce n'est pas pour autant que je crois au déterminisme social et à la reproduction de la violence familiale sans possibilité de modification. A chaque page que je tournais, j'avais l'impression d'écouter l'histoire. A être même perturbé, légèrement quand au milieu du livre la maman et ces filles doivent se rendre à un récital, car je voulais écouter la suite de l'histoire. Après avoir tout entendu/lu, j'aurais voulu rencontrer Gill et ces filles pour partager ce moment remplis d'émotions. "Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux."
Commenter  J’apprécie          100
Gill s'est résolue à écouter les cassettes léguées le jour de l'enterrement de sa vieille tante Rosamond. Elle avait pour mission de les donner à Imogen, mais elle ne sait pas comment retrouver celle-ci. Alors entourée de ses deux filles, elle se permet d'écouter les enregistrements dans lesquels la vieille dame raconte son histoire familiale déroulées sur trois générations de femmes.
J'ai aimé le cadrage original qui nous fait entrer dans vingt photographies choisies et minutieusement décrites par Rosamond.
Ce magnifique roman m'a enthousiasmé par son style et m'a donné envie d'ouvrir des albums de photos pour écrire.
Commenter  J’apprécie          90
Est-il encore nécessaire de souligner le talent de Jonathan Coe ? Possible, car je pense que parmi vous, certains sont encore passés à travers les mailles du filet littéraire de ce conteur britannique fort talentueux. Lu en quelques heures, La pluie, avant qu'elle tombe révèle une fois de plus un grand talent narratif de cet auteur, tant pour la construction de son intrigue que dans sa maîtrise de la description.

Car le roman aurait pu être un pensum indigeste si Jonathan Coe n'avait pas su faire vivre les photos qui servent de base au récit de Rosamund. Des photos qui représentent différentes étapes de sa vie, et de celle de la dite Imogen, des photos qui sont décrites les unes après les autres, prétexte pour la vieille dame à faire ressurgir ses souvenirs personnels et historiques... Or, Coe réussit à ce que ces images prennent forme devant les yeux du lecteurs. Nous aussi, nous tenons dans notre main les rectangle de papier qui retracent une vie...

Côté intrigue, rien à redire. Jonathan Coe fait se croiser l'histoire de Rosamund et celle de Gill. Peu à peu, les secrets se dessinent et vont peu à peu sortir de l'ombre, se révéler à l'oeil du lecteur. On se laisse porter par ce roman fort où l'intime et L Histoire se mêlent pour raconter des femmes marquées par l'amour (ou l'absence d'amour) maternel.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
Commenter  J’apprécie          91
L'idée est vraiment intéressante : raconter l'histoire d'une personne à partir de 20 photos. 20 épisodes de la vie d'Imogen et de Rosamond. Mais surtout, à travers elles, l'histoire des femmes des 40's à nos jours. Sur 3 générations.

Ce livre est tendre, sombre et poignant.
Commenter  J’apprécie          90
Rosamond vient de mourir. Sa nièce, Gill, est chargée de retrouver une certaine Imogen à qui sont destinées 4 cassettes. Avec 21 photos, Rosamond raconte 3 générations de femmes confrontées au désamour et à la violence.
Une écriture agréable. Des destinées par des photos. Une intrigue sur l'intimité des femmes. Un roman qui se lit très vite, avec grand plaisir. On se laisse prendre par l'histoire même si la construction est faite de facilités.
Commenter  J’apprécie          80
Après le décès de sa tante Rosamund, Gill se rend chez elle afin de s'atteler au lourd travail qui l'attend dans la maison de cette dernière. Elle découvre rapidement des cassettes audio que la vieille femme destinait à une certaine Imogen.
Gill réunit ses deux filles et ensemble elles vont apprendre le destin tragique de la cousine de Rosamund, Beatrix mais aussi de sa fille Théa et de sa petite-fille.

Rosamund est notre narratrice principale, c'est par elle que nous découvrons son enfance et son amitié avec Béatrix qui est le point de départ de l'histoire.
Gill ne sert que de lien, nous en saurons peu sur elle et ses filles.
Les destins de Béatrix, Théa et Imogen sont vraiment tristes. Et ce qui frappe, c'est la répétition qui semble ne pas vouloir finir.
Béatrix est délaissée par ses parents, maltraitée par sa maman, elle en a souffert mais ne pourra s'empêcher de faire pareil avec sa fille et sa fille à son tour commettra des actes horribles.

Beaucoup de gens sont pris dans ce schéma. Ils ont subi des violences, des attouchements, ... plus jeunes et malgré la souffrance entraînée, ils ont tendance (s'ils ne savent pas prendre du recul et travailler la question) à reproduire ce dont ils ont été victimes.
Car malgré les traumatismes, ce schéma est le seul qu'il connaisse, leurs repères sont complètement perturbés.

Cette question était très intéressante à développer et j'ai été prise par ce livre que je n'ai lâché qu'à de rares occasions.
La plume de Coe me plaît toujours autant. Un grand auteur que je suis contente d'avoir découvert.
Par contre, la fin d'Imogen m'a frustrée. J'espèrais qu'enfin quelqu'un allait pouvoir briser le cercle infernal et vivre heureux.
Mais malheureusement, souvent,la vie réelle ou pas d'ailleurs, est loin du conte de fées ...
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (3048) Voir plus



Quiz Voir plus

La pluie, avant qu'elle tombe

A quel âge est morte Rosamond?

71
72
73
74

15 questions
62 lecteurs ont répondu
Thème : La pluie, avant qu'elle tombe de Jonathan CoeCréer un quiz sur ce livre

{* *}