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sur 1546 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon second roman de Jonathan Coe. Après Numéro 11, me voici plongée dans La pluie, avant qu'elle tombe. Un auteur que j'ai découvert grâce à François Busnel et ses carnets de route.
Je commencerai par un avertissement. Les livres de Jonathan Coe ne sont pas à mettre entre toutes les mains. Amatrices et amateurs de suspense, admiratrices et admirateurs de rythme soutenu voire effréné, je vous conseille de passer votre chemin. Alors, certes, de mon point de vue, je trouverais fort dommage de ne pas s'arrêter sur la plume de cet auteur. Néanmoins, je dois avouer que la particularité de son écriture peut ne pas ravir tous les types de lecteurs.
Jonathan Coe prend son temps. Et moi, j'aime ça. Il pose les jalons de l'histoire avant de se lancer dans la narration. La première moitié de la pluie, avant qu'elle tombe peut paraître longue. du moins, ce fut mon ressenti. Toutefois, j'ai trouvé l'écriture si belle que j'ai pris plaisir à contempler les mots. A apprécier leur musicalité. Rosamond, la narratrice, m'a aidée en ce sens. Je l'ai trouvée tellement attachante et émouvante. Elle m'a touchée en plein coeur.
Mais où veut -elle en venir ?
Puis, à la moitié du bouquin, les révélations vont bon train. Rosamond se lance enfin. Ses descriptions des photos, qu'elle s'efforce de décrire avec exactitude à Imogen, son arrière petite cousine aveugle, attisent de plus en plus ma curiosité. Même si l'émotion est toujours présente, la septuagénaire tente d'avancer dans son récit. Coûte que coûte.
Beatrix. Thea. Imogen. Trois générations et ce gène qui se transmet de mère en fille. Des femmes, deux sur trois du moins, qui renferment tant de noirceur. Des femmes pour qui la maternité n'a vraiment rien d'inné.
Une construction remarquable. Une fine analyse. Une profonde sensibilité. Une histoire poignante dans laquelle les femmes prennent toute la place. La douceur de Rosamond. La violence et la folie de Beatrix et de Théa.
C'est délicat. C'est subtil. C'est beau.
Une lecture qui me marquera. Longtemps.
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Ce roman m'a captivé, je l'ai adoré. J'ai aimé l'histoire, les personnages. Je trouve ça original qu'on découvre l'histoire de cette famille à travers des photographies. C'est super bien ficelé, bien écrit, facile à lire. Là encore un coup de coeur, qui m'a donné envie de continuer à découvrir l'auteur :)
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Je découvre le roman en même temps que l'auteur dont François Busnel faisait l'éloge et il faut bien reconnaître qu'une fois de plus, pas d'erreur!
Ce livre emporte le lecteur dans une ambiance mêlée de nostalgie, de fraîcheur et de scènes filmiques, si bien écrite que l'on entend le craquement des branches et le sifflements des bronches de Rosamond.
Une pointe de suspens quant à l'identité d'Imogen et aux secrets de famille bien gardés sert ce livre que l'on quitte à la dernière page...
Je le recommande donc chaleureusement et envisage d'autres lectures du même auteur mais par où continuer?
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A la mort de sa tante Rosamond, Gill découvre que dans ses dernières volontés celle-ci la charge de retrouver une certaine Imogen à qui elle lègue, entre autres, une série de cassettes audio qu'elle a enregistrées accompagnées de photos. Après avoir tenté en vain de retrouver cette personne que Gill n'a rencontrée qu'une fois il y a plusieurs décennies, la nièce se décide à écouter les cassettes avec ses filles à la recherche d'indices.
C'est le début d'un beau récit, une histoire de famille avec ce qu'elle peut avoir de conflits et de secrets. Rosamond raconte à Imogen ce qui les lie alors que leur parenté est assez vague. Dans ces cassettes Gill découvre donc à la fois l'enfance d'Imogen, la vie de ses parents et grand-parents, mais aussi tout un pan de la vie de sa tante.
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Lectrice de Jonathan Coe depuis La maison du sommeil, que j'avais beaucoup apprécié, j'ai lu ensuite Testament à l'anglaise, dont l'humour m'a beaucoup plu et le cercle fermé qui m'a moins emballée… Si je me suis trouvée d'emblée à l'aise avec le style, c'est une autre facette de l'auteur que j'ai découverte avec ce livre, plus sensible, plus émouvante. L'idée, superbe et pas du tout artificielle, est celle-ci : Rosamond, se sachant proche de la mort, lègue à une jeune femme de sa famille, Imogen, une série de photos. Cette jeune personne étant devenue accidentellement aveugle, Rosamond accompagne les photos d'une bande magnétique qui les lui décrit avec quelques explications sur la famille et ses membres, en couvrant trois générations. dans cette famille, on se rend compte que les femmes et les relations tissées entre elles, tiennent une place particulièrement importante.
Aux thèmes de l'héritage, des secrets familiaux, des relations difficiles entre mères et filles se mêle une réflexion sur le déterminisme. Tout m'a plu dans ce roman, les personnages intéressants et plein de profondeur, la construction en vingt chapitres commentant les vingt photos, l'écriture toute en finesse, jusqu'aux coïncidences qui pourraient sembler exagérées et qui semblent tout à fait à leur place dans cet ouvrage. C'est surtout l'idée de partir de la description de photos qui m'a enthousiasmée, elle donne vraiment envie de faire parler toutes les vieux instantanés entassés ici et là ! Si Jonathan Coe veut continuer dans cette veine plus personnelle, je le suivrai volontiers.

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Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen.

Mais ce n'est pas Imogen qui écoute ces cassettes, mais sa nièce Gill avec ses deux filles. N'ayant pu retrouver Imogen, Gill se résoud à écouter les cassettes de sa tante décédée.

S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques.

Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ?

Mon avis :

J'avais adoré "Testament à l'anglaise", un pavé dévoré il y a des années sur la société anglaise des années 80-90.

Ce livre-ci est plus intimiste, plus centré sur les destins d'enfants et de femmes du 20e siècle.

J'ai passé un bon moment de lecture à écouter la vie de Rosamond et ce qui la lie à la petite Imogen.

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Rosamond, à la veille de sa mort, décide d'enregistrer des cassettes à l'intention d'une certaine Imogen. Ces enregistrements, basés sur la description de photos, retracent la vie de cette mystérieuse destinataire.

 Encore un roman familial pour Jonathan Coe mais avec un angle d'approche tout particulier. Beau même si on ne retrouve pas son habituel humour so british.
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Gil, une britannique mère de deux filles, apprend la mort de sa vieille tante Rosamond. En tant que parente la plus proche, elle organise l'enterrement et apprend chez le notaire que Rosamond a divisé son héritage en trois : une part pour elle, une part pour son frère, et une part pour une mystérieuse Imogen, dont elle conserve un très vague souvenir. Mais Gil n'est pas au bout de ses surprises : en rangeant la maison de sa tante, qui vivait seule dans une maison isolée, elle trouve un vieux magnétophone et 4 cassettes posées à côté, accompagnées d'un petit mot :

Gil, Ces cassettes sont pour Imogen. Si tu ne la retrouves pas, écoute-les toi-même

Gil n'ayant pas retrouvé la trace d'Imogen, elle décide donc un jour d'enclencher le magnétophone en compagnie de ses deux filles, Catharine et Élisabeth. Commence alors un long récit à travers la voix enregistrée de Rosamond : récit d'une vie sur trois générations, car si Rosamond elle-même n'a pas eu d'enfant – elle a vécu avec deux compagnes successives – elle était très liée avec sa cousine Béatrix, qui elle-même engendra Thé, qui donna naissance à Imogen…
Tout le talent de Jonathan Coe tient dans son procédé littéraire : il imagine que Rosamond a sélectionné vingt photos, vingt clichés qui viennent ponctuer une vie parfois douloureuse, parfois gaie, Rosamond tour à tour témoin et actrice dans la vie de Béatrix, une fille délaissée par sa mère – qui lui préfère son chien Bonaparte ! - , et dont le destin va se transmettre de mère en fille sur trois générations. le désamour maternel est-il en effet transmissible ?

« Il me paraît essentiel de ne pas sous-estimer ce qu'on doit ressentir quand on se sait mal-aimé par sa mère. Par sa mère, celle qui vous a donné le jour ! C'est un sentiment qui ronge toute estime de soi et détruit les fondements mêmes d'un être. Après ça, il est difficile de devenir une personne à part entière. » dit la voix de Rosamond.

Vingt clichés – vingt stations ? - où s'égrènent un repas sinistre de Noël, une remise de diplômes contrariée, une soirée au bord d'un lac en Auvergne, un chien qui s'enfuit dans la rue et qui crée une catastrophe. Des photos qu'Imogen ne pourra plus jamais voir, étant devenue aveugle suite à un drame qu'on découvrira, mais une description minutieuse par le truchement de la voix de Rosamond qui nous les rend d'autant plus vivantes.

L'auteur de "Testament à l'anglaise" ou de "Bienvenue au club" et "Le Cercle fermé" réussit magistralement à nous livrer un récit poignant, à signer un mélodrame tantôt mélancolique tantôt nostalgique, mais sans doute son livre le plus grave, le plus poignant et le plus abouti dans la forme.
Tout l'art de ce roman tient en effet dans l'adéquation parfaite, quoique paradoxale, entre sa forme rigoureuse, pour ne pas dire rigide, et le souffle sentimental qui l'anime de bout en bout. Mais la forme elle-même évite tout pathos : pas le temps de s'attendrir sur le parcours forcément désastreux de Théa, la fille de Béatrix, et sa rédemption finale par exemple : les cassettes défilent…

Le grand romancier britannique nous donne donc un récit douloureux mais nécessaire, qui pose la question du sens de la vie, comme Gil se la pose en éteignant le magnétophone, où les dernières phrases de Rosamond résonnent encore comme un adieu à cette jeune Imogen :

" Tout ce qui a abouti à toi était injuste. Donc, tu n'aurais pas dû naître. Mais tout chez toi est absolument juste : il fallait que tu naisses. Tu étais inévitable."
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Dans ce récit de vie très touchant, Jonathan Coe entremêle les destins de six femmes. Rosamond enregistre son histoire alors qu'elle est à l'article de la mort. Elle raconte l'amitié avec Beatrix, le destin de Théa et son impuissance à empêcher les unes et les autres de sombrer. Elle parle de Rebecca, de cet amour passionné qui a survécu malgré les aléas de la vie. Et c'est pour Imogen qu'elle témoigne. Imogen qui est la clé, le sens de toute cette histoire.

Le roman de Jonathan Coe met en scène des femmes, les quelques hommes qu'on croise jouent les utilités, le plus souvent ils assurent simplement la procréation. le ton est intime, et nous traversons soixante ans de la vie d'une femme, à travers la relation forte qu'elle à nouée avec sa cousine et ses descendantes. Et chaque générations hérite des larmes des précédentes. La question centrale du roman c'est bien le sens de nos vies. Et comme souvent, Jonathan Coe est plutôt d'avis que c'est ce que nous y mettons, que c'est l'amour que nous donnons et recevons qui fait le sens. Même si ses personnages ont tendance à chercher le Grand Architecte.

La Pluie avant qu'elle tombe est moins politique que les grands romans de Coe. Qu'on pense à Testament à l'anglaise ou à Bienvenue au Club. Pourtant, à y regarder de plus près, il y a dans ces histoires singulières quelque chose qui touche à l'universel. C'est une histoire sur le temps qui passe, sur ce qu'on veut faire de nos quelques années, sur les regrets et sur tous ces petits moments qui font l'épaisseur d'une vie.

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Un sentiment de tristesse émane de ce récit, de ses circonstances, de son contenu.
La vie de Rosamond a manqué de gaieté.
Seules deux années lui paraissent merveilleuses, le reste ayant été gâché ou sacrifié.
Elle a observé le silence et les incompréhensions chez les autres et chez elle, mais l'absence d'amour est ce qui fait le plus mal.
Elle a elle-même aimé Beatrix sans recevoir autre chose qu'un plaisir sadique à la torturer, plaisir qui s'est apparemment prolongé pendant 40 ans.
Comme l'avait fait sa mère avant elle, Beatrix a utilisé sa fille comme un souffre-douleur, un objet de rejet dont elle se débarrassait facilement.
Il n'y a pas de rachat ou de pardon dans ce livre.
Rosamond constate simplement le mal qui a été fait, sans accuser ou blâmer, ce qui renforce encore le malaise ressenti à la lecture.

Lien : http://lirerelire.blogspot.f..
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