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Les Enfants de Longbridge tome 2 sur 3

Jamila Ouahmane Chauvin (Traducteur)Serge Chauvin (Traducteur)
EAN : 9782070344918
560 pages
Gallimard (10/05/2007)
4.04/5   787 notes
Résumé :
L'Angleterre de Tony Blair entre dans le nouveau millénaire, et les héros de Bienvenue au club dans l'âge mûr. Vingt ans après, qu'ont-ils fait de leurs idéaux de jeunesse ? N'auraient-ils d'autre choix qu'entre compromissions et immobilisme ? Seul l'affreux Paul, leur cadet, un politicien opportuniste, semble s'adapter à ces temps nouveaux et aux nouveaux cercles du pouvoir. Mais si les utopies des années soixante-dix semblent maintenant lointaines, il suffit de bi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
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Lecture faite de Bienvenue au club, je n'avais qu'une hâte, lire la suite pour savoir ce qu'étaient devenus les jeunes héros. le cercle fermé me les a donc fait retrouver une vingtaine d'années après, à l'approche du nouveau millénaire.
J'ai donc pu rencontrer à nouveau avec plaisir Benjamin Trotter, toujours un peu décalé, son frère Paul élu maintenant député travailliste, leur soeur, Loïs, incomplètement remise de la mort de Malcolm, Doug devenu journaliste, Philip également, mais divorcé De Claire qui elle revient d'Italie et a toujours du mal à accepter la disparition de Miriam, sa soeur, disparue 20 ans plus tôt. J'ai retrouvé également Culpepper, Steve Richards, Hardings et d'autres encore. À cette liste de quadras s'ajoutent leurs conjoints ou conjointes, leurs enfants, bref un beau panel de personnages. C'est à travers l'histoire de tous ces personnages et en nous racontant leur vie avec leurs succès ou leurs désillusions que Jonathan Coe va réussir à nous faire participer à la vie durant ces années et à accéder à la grande Histoire. C'est ainsi que, le roman débutant en décembre 1999, nous revivons avec Benjamin cette crainte des dernières heures du millénaire où tous les systèmes informatiques du monde avaient le risque d'être anéantis.
Si l'auteur a dénoncé les années Thatcher dans Bienvenue au club, il n'y va pas non plus de main morte avec Tony Blair. La mondialisation s'impose, la plus grande manifestation depuis les années 70 a lieu avec la fermeture annoncée de Rover, filiale de BMW. L'invasion de l'Irak est source de division et on assiste à un regain de popularité pour l'extrême-droite.
Difficile donc pour nos héros souvent en prise avec les fantômes du passé, de se faire une place et de réussir leur vie privée et leur vie professionnelle.
Beaucoup de mélancolie et de tendresse dans ce livre mais aussi, comme souvent avec l'auteur, beaucoup d'humour. En effet, comment ne pas céder au rire lorsque Doug explique à Benjamin, la règle mise en place entre lui et sa femme Frankie et qu'il appelle la règle du sexe : "Un jour sans sexe pour chaque gros mot ordinaire. Deux jours pour P..., et trois jours pour e...".
Avec ces deux romans, Jonathan Coe livre une fresque aboutie de notre époque et nous oblige à la revisiter consciencieusement pour en distinguer toute la cruauté et tout ce qui va pouvoir en découler.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Quel plaisir de retrouver toute la bande de Bienvenue au club, quelle curiosité de découvrir ce qu'ils sont devenus vingt ans après ! Les 1970s de leur adolescence sont bien loin : les voilà en pleine mid-life crisis, tandis que l'Angleterre s'engage dans la « troisième voie » sous la houlette de Tony Blair. Il ne reste pas grand-chose des idéaux et de l'insouciance qui irriguaient le précédent tome. Mais les vestiges des sentiments anciens subsistent. Lorsque Claire rentre de plusieurs années en Italie, il suffit de peu pour les raviver…

Journaliste, écrivain, traductrice de retour de l'étranger, homme politique, chaque personnage est à sa manière le témoin de l'époque. Les grands groupes privés font un hold-up sur des secteurs publics entiers. Leurs PDG s'en mettent plein les poches tout en multipliant les plans sociaux. le cercle exclusif des élites « tendance » se referme, ouvrant une brèche où s'engouffre le British National Party. Mais abreuvé d'émission idiotes et de slogans vides de sens, le pays semble apathique.

Face à cette « superficialité obscène » de la vie culturelle et politique, la frustration des personnages bouillonne littéralement. le bonheur passe-t-il par l'humilité, la stabilité ? Les ambitions impliquent-elles nécessairement des compromissions ? Chacun semble chercher ses propres réponses, mais tous se tournent vers le passé. J'ai trouvé cette nostalgie un peu pesante, surtout dans le cas de l'inconsolable Benjamin. Les souvenirs ressassés m'ont parfois donné l'impression de relire Bienvenue au club mais là où j'avais apprécié l'équilibre entre humour et vitriol, ici la mélancolie prend le pas.

Cela dit, j'aime toujours comment Jonathan Coe joue avec les registres, mêlant roman, lettres, emails, SMS, compte-rendu de réunion, articles de presse, extraits de discours parlementaires et même une fiction dans la fiction. de sa plume féroce, l'auteur décape le vernis des apparences, des carrières fulgurantes et de la vie de famille (l'un des personnages ne s'occupe pas de sa fille, mais accepte de signer une chronique hebdomadaire sur « les joies de la paternité »). Il réussit l'émulsion d'histoire et de littérature, d'intime et de politique que son personnage Benjamin aimerait tant atteindre, révélant la profondeur des répercussions individuelles de ce qui pourrait sembler des péripéties mineures des grands conflits historiques.

Et cerise sur le pudding, ce roman boucle la boucle – ou referme le cercle si on veut – en apportant des réponses à toutes les questions que le premier tome avait laissées ouvertes !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Berlin, 2003, deux jeunes Anglais dînent au sommet de la tour qui surplombe l'Alexanderplatz. le restaurant a pour particularité de tourner sur lui-même, offrant ainsi à ses clients un panorama complet de la capitale allemande. Cette scène ouvre « Bienvenue au club » et clôt « le cercle fermé ». le récit, à l'image de l'établissement, accomplit une rotation complète, la boucle est bouclée. Jonathan Coe s'applique ici à fermer les fils narratifs ouverts dans le premier volume.

Nous retrouvons les adolescents de Birmingham que nous avions quittés au moment de l'élection de Margaret Thatcher. Vingt-cinq ans plus tard, pour fêter l'avènement d'un nouveau millénaire, une grande roue (un cercle à nouveau) a fait son apparition sur les quais de la Tamise : le London eye. le contexte a évolué à défaut de changer. Ce ne sont plus les conservateurs qui démembrent les services publics mais les néo travaillistes de Tony Blair. le Cercle fermé, le club du lycée de King William, continue de se réunir. Devenus adultes, ses membres, politiciens ou affairistes, travaillent à développer l'emprise du libéralisme sur la société anglaise.

La violence a changé de visage mais elle reste souveraine. le Premier ministre britannique veut engager son pays dans la guerre en Irak aux côté de Georges Bush. Les attaques terroristes n'ont pas cessé, les islamistes radicaux ont succédé aux nationalistes de l'IRA. Dans cette société en perte de repères, la racisme monte et l'auteur s'étonne de la convergence d'opinions d'une fange de l'extrême-droite et d'islamistes.

Jonathan Coe livre un tableau plein d'amertume de son époque. Ses personnages en symbolisent la vacuité. Désormais, un ancien candidat d'une émission de téléréalité attire plus l'attention des médias qu'un généticien émérite… Il fait le portrait d'un député ambitieux mais dépourvu de convictions, d'un homme d'affaires qui négocie son parachute doré après avoir conduit une société à la faillite, d'un raciste aux délires conspirationnistes…

Les personnages du roman semblent en pleine confusion sentimentale. Il y a celui qui reste obnubilé par un amour de jeunesse et celui qui quitte tout pour une jeune femme de vingt ans. Leurs aspirations d'adolescents semblent toujours latentes mais ils peinent à les réaliser. L'auteur va faire le jour sur plusieurs mystères de l'histoire, nous en révéler les secrets et réfléchir ainsi sur les forces incontrôlables qui peuvent détruire des existences par leur folie ou leur inconscience.

Dans « Bienvenue au club » et « le cercle fermé », Jonathan Coe fait le portrait sur trente ans d'une génération en entrelaçant l'intime aux événements politiques. Chacun cherche maladroitement son bonheur brinquebalé par la bêtise et la violence de son époque. Le récit est léger mais repose sur une structure créative où chaque fil narratif trouve son sens. Pour conclure, je ne garderai qu'un seul pour qualifier ces deux romans : brillant !
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Les enfants de Longbridge ont grandi. A l'âge où leurs parents les élevaient sereinement dans leurs pavillons de banlieue, certains que leurs mariages survivraient à quelques écarts, nos héros abordent la crise de la quarantaine dans un monde beaucoup plus incertain. Benjamin, dévasté par sa passion de jeunesse pour Cicely, s'est résigné à un mariage sans amour - et sans enfant - avec Emily dont il croit partager la foi. Son frère Paul, marié et père de deux enfants, s'est entiché d'une jeune étudiante, tout en craignant le scandale et sans se douter de ses origines...Doug, socialiste, a épousé une femme richissime alors que Philip, divorcé d'avec Claire - qui fut amoureuse de Benjamin - et dont il a eu un fils, Patrick, s'est remarié. La soeur de Benjamin, Lois, traumatisée par la perte de son fiancé décapité par une bombe de l'IRA, s'est mariée sans conviction...et a une fille, Sophie. Qui rencontre Patrick à Berlin, début de l'histoire, et lui raconte la jeunesse de leurs parents que sa mère lui a contée, début de la saga.

Le 21ème siècle a commencé, d'autres attentats ébranlent le monde, le 11 septembre 2001 l'horreur s'abat sur les États-Unis, en 2003 la guerre en Irak déchire la planète, en Angleterre l'usine BMW menace de fermer sa filiale Rover, les tensions sociales et raciales montent, les rêves des adolescents sont oubliés mais leurs blessures encore bien présentes…
Benjamin poursuit son rêve de devenir écrivain mais se perd dans les méandres d'un pays qu'il ne reconnait plus, essayant d'en retranscrire l'évolution dans des milliers de pages dont il ne voit plus la fin...dans un projet musico-littéraire audacieux mais vain. Indécis, il finit par choisir de disparaitre.
Claire, qui a vécu un temps en Italie, est toujours à la recherche de sa soeur, Miriam, disparue des années plus tôt dans d'étranges circonstances jamais élucidées…

Bref, le passé a du mal à passer, le pays à aller de l'avant, la nostalgie veille, et Jonathan Coe continue à nous dépeindre, avec son humour tendre et féroce, le destin de ses personnages ballotés par les fluctuations de l'époque, pris dans leurs contradictions et leurs compromissions qui les empêchent d'être heureux. Éduqués pour être l'élite, ils ne sont que les pantins d'un monde qui se disloque, où les idéaux d'hier ne sont plus que des variables économiques. le cercle s'est refermé - en partie - le retour en arrière est impossible. Et si on se passionne, c'est parce que cette histoire est également la notre…

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Savoureux !
Encore plus que "Bienvenue au club". Peut-être parce que les années 70 sont de l'histoire pour moi, alors que là on retrouve les mêmes personnages au tout début des années 2000 (ah le bug !!), les années Blair, l'invasion de l'Irak, la mondialisation et le capitalisme qui ne cachent plus leur vrai visage (chômage, délocalisation...), années que j'ai connues....
A lire bien évidemment après "Bienvenue au club" : on retrouve les mêmes personnages (Benjamin, Douglas, Philip....), maintenant qui ont la 40aine.
Une belle description de l'Angleterre des années 2000. Un régal ! Un vrai coup de coeur. Un bonbon à la fois sucré et acidulé....

Ma librairie proposant depuis peu le "click and collect", j'ai commandé et acheté la suite, "Le Coeur de l'Angleterre" (j'avais emprunté les deux premiers tomes avant la fermeture de ma médiathèque préférée, mais le 3e était sorti). Je sens que je vais me régaler !!!!

Challenge pavés 2020
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
p.18 :
"Mais je me rappelle une phrase que Philip citait toujours. Un vieux pilier gâteux de l'establishment anglais qui disait : "Oui, j'ai beaucoup appris de mes erreurs et je suis sûr de pouvoir les répéter à la perfection.""

p.415 :
"Ce couple que Paul n'avait pas reconnu avait participé l'année précédente à l'émission de téléréalité la plus populaire de Grande-Bretagne. Pendant des semaines, le public s'était demandé s'ils finiraient par coucher ensemble sous l'oeil des caméras. Les tabloïds avaient consacrés à ce sujet des dizaines de colonnes. Ni l'un ni l'autre n'avait de talent, ni d'intelligence, ni d'éducation, ni même de personnalité. Mais ils étaient jeunes et beaux, plutôt élégants, et ils étaient passés à la télé, et c'était suffisant. Et c'est ainsi que les photographes persistaient à les mitrailler, les journalistes à leur faire dire quelque chose d'accrocheur ou d'amusant (ce qui n'allait pas de soi, car ils n'avaient pas d'esprit non plus."

p.418 :
""Tu te rends compte? dit-il. Rien qu'en vendant ma réverb', j'ai de quoi me payer un voyage sur le Transsibérien. En première classe !"
Munir émit un grognement dédaigneux "Et qu'est-ce que tu vas faire dans le Transsibérien ?
- Regarder par la fenêtre." (...)"

p.482 :
"Pas de choix possible
Quand le choix est infini."

p.488 :
"Son grand fantasme n'était plus de vivre une idylle passionnée avec une étudiante bronzant nue au Jardin anglais, mais de passer une soirée à la maison avec Emily, assis côte à côte sur le canapé, à lire ou à regarder la télé. Il découvrit que ce qu'il avait naguère voulu fuir était à présent ce qu'il désirait plus que tout."

p.543 :
"deux jeunes gens qui, à cet instant, ne demandaient à la vie que la possibilité de répéter les erreurs de leurs parents, dans un monde encore hésitant à leur accorder ce maigre luxe."
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Des brochures religieuses étaient éparpillées sur la grande table qui occupait presque tout l'espace, et une horloge tictaquait bruyamment au mur, fixant sans émotion le crucifix qui lui faisait face ; comme toujours, cette imagerie sado-masochiste de souffrance et de soumission fit frissonner Benjamin au lieu de lui inspirer des sentiments pieux.
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Tout ce qu'un être humain fait à un autre être humain est le résultat d'une décision humaine, qu'elle ait été prise par lui-même ou par quelqu'un d'autre, qu'elle ait été prise vingt ans avant ou trente ans ou deux cents ans ou deux mille ans ou simplement mercredi dernier.
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On chantait le bénédicité, calme et mélodieux, puis les hôtes prenaient place, servis par deux ou trois moines avec une rapidité et une efficacité joviale à rendre jaloux bien des restaurants du guide Michelin.
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M. Usborne a répondu qu'il était un peu "hors du coup" car il a démissionné il y a 2 mois de son poste de PDG de Pantechnicon, à la suite du scandale provoqué par des violations des règles de sécurité, par le nombre croissant de licenciements et par l'effondrement du cours des actions. (...)
M. Culpepper a adressé à M. Usborne ses condoléances tardives pour avoir été contraint de démissionner de son poste à Pantechnicon. M. Usborne l'a remercié de sa compassion et s'est avoué déçu que les efforts qu'il avait fournis pour l'entreprise aient été mésestimés, et son comportement caricaturé dans certains journaux de la presse financière et populaire. Pour sa part, il était fier d'avoir dégraissé l'entreprise et permis des économies substantielles de capital humain. Toutefois, il a tenu à rassurer M. Culpepper : il a été convenablement dédommagé du préjudice subi, et s'est vu offrir par la suite d'autres postes de président et de directeur général, entre lesquels il lui reste à faire son choix.
Mme Marcus a déclaré espérer qu'il avait intelligemment investi les sommes reçues, et M. Usborne l'a informée qu'il les avait employées à enrichir son portefeuille immobilier.
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Grand entretien avec Jonathan Coe. Modéré par Camille Thomine.
38e édition Comédie du Livre - 10 jours en mai Dimanche 14 mai 2023. 15h - Espace Albertine Sarrazin
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