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Jean-Claude Icart (Traducteur)
EAN : 9782264008749
10-18 (08/01/1993)
4.07/5   23 notes
Résumé :


Léonard Cohen
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Salut L'artiste ,

Que de rêves, que d'espoirs bercés par ta musique et tes mots.
Tes chansons étaient toujours là, au milieu des amis ou au coeur d'une solitude...
De bien beaux moments nés dans la jeunesse .
Traversant les époques , les modes ton oeuvre demeure inaltérée ,d'une pureté rare,presque unique ...
On a envie de croire que ta musique est immortelle.
Un merveilleux souvenir.
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Que de souvenirs dans ce recueil de poèmes et chansons !
Je l'associe à l'album de Leonard Cohen "songs from a room", le deuxième du canadien, le plus apprécié en France, celui qui contient ses plus belles chansons :
Bird on the wire, un oiseau sur le fil (électrique),
Seems so long ago Nancy, Story of Isaac,
The old revolution,
Bunch of lonesome heroes (avec le fameux : Put out your cigarette my love, hurlé sur fonds de guimbarde électrifiée, qui nous donnait soudain l'illusion de comprendre l'anglais dans le texte)
The butcher.
Le recueil publié ne contient pas de textes chantés, mais il recèle des trésors qui permettent de mieux comprendre l'univers cohénien, sa "judaïté", sa conception religieuse de l'amour des femmes, son détachement de toute chose.
Nous rêvions tous alors d'être aussi cool que Leonard, en rêvant sur la photo de la fille, au dos de l'album, Marianne, devant une machine à écrire, dans la maison du chanteur sur l'île grecque d'Hydra.
Mon amour irraisonnée des Cyclades remonte je crois à cette époque, il ne m'a jamais quitté depuis.
Quoi de plus idyllique sinon, une île grecque, l'amour de sa vie, une chambre aux murs chaulés de blanc, et une machine à écrire.
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Dance me to your beauty with a burning violin


Je lisais l'autre grand écrivain Français du vingtième siècle, (1) je lisais ses chroniques sur les procès d'après-guerre en Allemagne, je lisais les mots de cette femme du commandant d'un petit camp d'extermination (à peine deux cent mille assassinats...): 'Vous savez, mon mari, il était gentil, il avait même formé une chorale pour que les jeunes filles Juives puissent aller dans les chambres à gaz en chantant.' Charmant n'est-ce pas?
J'avais posé le livre, et ces mots restaient en moi,
j'ai décidé d'écouter Un Survivant de Varsovie (2), puis après ces sept minutes d'une très violente émotion,
pourquoi? Je ne saurais dire, j'ai écouté Lenard Cohen, sa voix sépulcrale allait-elle me ramener vers cette prière, Chema Israël, que l'on entend à la fin du Survivant? Peut-être, ou était-ce quel qu'autre chose, enfouie dans les fonds de ma conscience?
'Dance me to the end of love Dance me to your beauty with a burning violin'
'Danse moi jusqu'au bout de l'amour Danse, danse pour me submerger de ta beauté dans un violon en feu' (3)
j'ai voulu savoir ce que Leonard en disait, j'ai trouvé une interview à la radio en 1995, que je traduis
'C'est curieux de savoir comment les chansons commencent parce que l'origine de la chanson, chaque chanson, a une sorte de grain ou de graine que quelqu'un vous donne ou que le monde vous donne et c'est pourquoi l'écriture est si mystérieuse. Mais cela venait d'avoir entendu ou lu ou de savoir que dans les camps de la mort, à côté des crématoires, dans certains des camps de la mort, un quatuor à cordes jouait pendant que ces horreurs se déroulaient, c'étaient les gens dont le destin allait aussi être cette horreur. Et ils joueraient de la musique classique pendant que leurs codétenus étaient tués et brûlés. Dans Cette Chanson, 'Danse, danse pour m'amener à ta beauté dans un violon en feu',la beauté est la consommation de la vie, la fin de cette existence et de l'élément passionné de cette consommation. Mais c'est le même langage que nous utilisons pour nous abandonner à la bien-aimée, de sorte que la chanson - il n'est pas important que quiconque en connaisse la genèse, car si la langue vient de cette ressource passionnée, elle pourra embrasser tous les passionnés.'(4) (3)A
La boucle était bouclée,
le ghetto, les assassinats,
les procès des inconscients...



1 Alexandre Vialatte (1901-1971), le plus injustement écarté des écrivains français de 20° siècle, parmi lesquels seul, Proust est son égal. Des traductions de Kafka inégalées, des romans qui sont de toute beauté et des milliers de chroniques aussi intelligentes que décapantes... Faites-vous un vrai, un grand, un intelligent plaisir, (re)lisez Vialatte.

2 Dans Un Survivant de Varsovie, Schoenberg (1874 - 1951) fictionnalise le soulèvement du ghetto de Varsovie et utilise la musique et le texte pour décrire le travail d'un survivant de l'Holocauste sur sa mémoire traumatique. Comme l'annonce le narrateur dans le prologue : « Je ne me souviens pas de tout. J'ai dû être inconscient la plupart du temps. Je me rappelle seulement le moment grandiose où ils commencèrent tous à chanter, comme un fait exprès, la vieille prière qu'ils avaient négligée depuis tant d'années ; la foi oubliée ! » Puis le narrateur décrit les conditions qui règnent dans le ghetto, il décrit aussi cet épisode pendant lequel les soldats Allemands frappent violemment, quasiment jusqu'à la mort, un groupe de prisonniers juifs. L'oeuvre s'achève par le choeur des victimes chantant le Shema Israël, la profession de foi juive, comme moyen de résistance musicale et de solidarité contre leurs tortionnaires nazis.
les procès des non repentants...
2
3 J'ai traduit ces deux premiers vers comme je les ressens, une traduction plus littérale pourrait être:
'Danse moi jusqu'à la fin de l'amour Danse moi jusqu'à ta beauté avec un violon enflammé.'



4 'It's curious how songs begin because the origin of the song, every song, has a kind of grain or seed that somebody hands you or the world hands you and that's why the process is so mysterious about writing a song. But that came from just hearing or reading or knowing that in the death camps, beside the crematoria, in certain of the death camps, a string quartet was pressed into performance while this horror was going on, those were the people whose fate was this horror also. And they would be playing classical music low prisoners were being killed and burnt. So, that music, "Dance me to your beauty with a burning violin," meaning the beauty thereof being the consummation of life, the end of this existence and of the passionate element in that consummation. But, it is the same language that we use for surrender to the beloved, so that the song — it's not important that anybody knows the genesis of it, because if the language comes from that passionate resource, it will be able to embrace all passionate activity.'


effeuillements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Un retour vers mes jeunes années, où je découvrais alors ce chanteur magnifique, poète parfois (souvent?) incompréhensible, et que Graeme Allwright, néozélandais altruiste nous faisait la traduction de son mieux. A l'aube de mes 15-18 ans j'ai adoré ces moments d'écoute et de lecture, et je continue régulièrement à écouter sa voix profonde qui nous manque.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Story of Isaac
The door it opened slowly
My father he came in
I was nine years old
Then he stood so tall above me
Blue eyes they were shining
And his voice was very cold
Said I've had a vision
And you know I'm strong and holy
I must do what I've been told.
So we started up to the mountain
I was running he was walking
He knew I would not hide.

You who sacrifice your children
Forgive me if inquire: just according to whose plan?
A scheme is not a vision
And you never have been tempted
By a demon or a god
You who stand above them now
Your hatchets blunt and bloody
You must not do it any more.

When it all comes down to dust
I will kill you if I must
I will help you if I can

When it all comes down to dust
I will help you if I must
I will kill you if I can
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I loved you in the morning
our kisses deep and wild
your hair upon the pillow
like a sleepy golden storm
you know my love goes with you
as your love stays with me
it's just the way it changes
like the shore line and the sea
but let's not talk of love or chains
and things we can't untie
your eyes are soft with sorrow
hey that's no way to say goodbye
I'm not looking for another
as I wander in my time
but walk me to the corner
our steps will always rhyme
many loved before us
I know that we are not new
in cities and in forests
they smile like me and you
but now it's come to distances
and both of us must try
your eyes are soft with sorrow
hey that's no way to say goodbye
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SUSAN
Susan takes you down
To her place near the river
You can hear the boats go by
You can stand the night beside her
And you know that she's half crazy
And that's you want to be there
And she feeds you tea and oranges
That come all the way from China
And just when you mean to tell her
That you have no love to give her
Then she gets you on her wave length
And she lets the river answer
That you've always been her lover.
And you want to travel with her
And you want to travel blind
And you know you can trust her
For she's touched you perfect body
With her mind.

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It seems so long ago,
Nancy was alone,
looking at the Late Late show
through a semi-precious stone.
In the House of Honesty
her father was on trial,
in the House of Mystery
there was no one at all,
there was no one at all.

It seems so long ago,
none of us were strong;
Nancy wore green stockings
and she slept with everyone.
She never said she'd wait for us
although she was alone,
I think she fell in love for us
in nineteen sixty one,
in nineteen sixty one.

It seems so long ago,
Nancy was alone,
a forty five beside her head,
an open telephone.
We told her she was beautiful,
we told her she was free
but none of us would meet her in
the House of Mystery,
the House of Mystery.

And now you look around you,
see her everywhere,
many use her body,
many comb her hair.
In the hollow of the night
when you are cold and numb
you hear her talking freely then,
she's happy that you've come,
she's happy that you've come.
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And I swear it happened just like this:
A sigh, a cry, a hungry kiss
The Gates of Love they budged an inch
I can't say much has happened since
But closing time...
(...]
And I missed you since the place got wrecked
And I just don't care what happens next
Looks like freedom but it feels like death
It's something in between, I guess
It's closing time...
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Videos de Leonard Cohen (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Leonard Cohen
Pascal Bouaziz en dialogue avec Gilles Tordjman Suivi d'un concert en duo avec Lou
Le grand public connaît « Hallelujah », « Suzanne » et quelques autres chansons. Mais l'oeuvre de Leonard Cohen est bien plus vaste et variée. Poète, romancier, chanteur, mystique, homme à femmes, Juif, bouddhiste, Canadien, citoyen du monde… qui était exactement cet artiste, qui nous a quittés en novembre 2016 ?
Ce livre revient sur son parcours atypique en dix temps forts – de la publication de son premier recueil de poèmes en 1956 à sa dernière tournée et à son superbe album posthume –, prétextes à dévoiler dix facettes de sa personnalité et de son oeuvre. « Ni hagiographie, ni étude musicologique, ni enquête à charge… Mais un livre de profonde admiration », écrit Pascal Bouaziz, qui offre en conclusion de l'ouvrage une interview imaginaire avec le poète-chanteur.
À lire – Pascal Bouaziz, Leonard Cohen, Gallimard, coll. « Les Indociles – Hoëbeke », 2022. Gilles Tordjman, Leonard Cohen, Castor Astral, 2006.
Lumière par Marta Bellini, son par Lenny Szpira
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Ballade avec Leonard Cohen

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