Esther Croft n'est pas une débutante. Voilà plus de trente ans qu'elle dirige des ateliers d'écriture tout en publiant essentiellement des recueils de nouvelles, presque tous primés par de prestigieux prix littéraires. Membre du collectif de XYZ. La revue de la nouvelle, le seul périodique québécois consacré à ce genre littéraire, elle fait partie des nouvelliers incontournables dont chaque recueil est accueilli avec enthousiasme et pour cause. Son regard aiguisé, son sens du récit comme de la chute, tout comme son écriture aux descriptions et aux énumérations éclairantes, mais sans débordement, font de son recueil publié à l'automne 2010 chez Lévesque éditeur, la toute nouvelle maison d'un éditeur aguerri,
Les rendez-vous manqués, un des recueils les plus forts qu'il m'ait été donné de lire depuis quelque temps.
La maîtrise de l'auteure, son sens de la mesure, son talent pour camper des personnages, tout y est pour que chacune des dix nouvelles pose sur chaque rendez-vous (avec soi, avec l'autre, l'aimé comme un parent, ou simplement le quotidien) un regard dévastateur. Comment pourrait-il en être autrement puisqu'il s'agit de rendez-vous manqués?
Si le genre vous a jusqu'ici plus ou moins convaincus, c'est que vous n'avez jamais lu
Esther Croft. Ou
Bertrand Bergeron. Ou
André Carpentier ou bien
Gaëtan Brulotte. Ou encore
Hélène Rioux,
Suzanne Myre,
Gilles Pellerin et
Robert Lalonde, pour n'en nommer que quelques-uns, tous de chez nous.
Les rendez-vous manqués ne le seront pas pour qui s'aventure dans ce recueil d'une centaine de pages au regard incisif et à la plume plus que talentueuse et efficace.
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