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Rye Curtis (Autre)
EAN : 9782351782064
400 pages
Gallmeister (04/02/2021)
3.8/5   56 notes
Résumé :
Seule rescapée d'un accident d'avion, Cloris Waldrip, soixante-douze ans, se retrouve piégée au fin fond des montagnes du Montana. Face à la nature impitoyable, elle ne peut compter que sur sa ténacité pour survivre. La ranger Debra Lewis, résolue à la secourir, se lance sur sa piste, suivie de quelques autres sauveteurs. Mais les jours passent, et l'espoir s'étiole. Quand, épuisée, Cloris se trouve confrontée à ce qu'elle prend pour un miracle, puis pour un fantôme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Ça commence un peu comme dans Titanic ou Out of Africa : la voix de Cloris Waldrip s'élève, vieille dame au soir de sa vie, livrant depuis son ehpad du Vermont le récit des trois mois qui ont autrefois changé son existence. En compagnie de son époux, ce « cher M. Waldrip », le voyage en avion de ces méthodistes texans tourne court, s'écrasant dans le Montana en plein coeur des zones sauvages et élevées des Bitterroot mountains.

Le pilote et son « cher M. Waldrip » mort, il ne reste à Cloris qu'une seule issue pour sauver sa vie : la descente dans le danger et l'inconnu, aidée par une mystérieuse présence bienveillante. Pendant ce temps, Debra Lewis, Ranger alcoolique, désabusée mais obstinée, se persuade contre toute évidence que Cloris est vivante et n'a de cesse que de la retrouver.

Décrit comme cela, Kingdomtide de Rye Curtis – traduit par Jacques Mailhos – pourrait laisser penser à un énième opus de nature writing de la bande à Oliver, qui s'en est fait une spécialité. Il n'en est pourtant rien. Et c'est sans doute ce qui en a dérouté plus d'un ! Car le sel de ce premier roman (certes un peu foutraque), réside dans sa galerie de personnages ayant en commun d'être chacun à des tournants de leurs vies.

Roman de femmes avant tout, voici Debra la Ranger et son agaçant merlot, quasi-morte avant d'avoir vécu, qui trouvera un espoir de rédemption via la jeune Jill et ses dix-huit ans si mâtures. Et voici Cloris, dont la vie rangée et routinière a longtemps masqué les interrogations intimes, qui resurgissent dans la solitude de la montagne. Les hommes ne sont pas plus équilibrés, avec Bloor l'amant occasionnel de Debra et père de Jill, aussi malsain que paumé dans sa propre vie. Sans oublier l'équipe d'enquêteurs à la petite semaine de Debra, Claude et Pete.

Un peu comme pour Dans la vallée du soleil, j'ai aimé ce côté déconstruit et un peu barré de l'histoire, qui part là où on ne l'attend pas, certes parfois en limite d'une certaine forme de crédibilité, mais peu importe. Et j'ai aussi beaucoup apprécié la dimension mystique et métaphorique de ce livre : Cloris la méthodiste, qui marche vers ce qui semble être son salut, aidée en secret par une mystérieuse présence qui la protège et la nourrit. Plus elle avance et plus elle doute. Et parallèlement, en cherchant Cloris, Debra se cherche elle-même…

Un livre qui parle d'espoir, de vie, de tolérance et de rédemption, à la bienveillance tout sauf naïve, parfaitement résumée par sa première phrase : « J'ai cessé de formuler le moindre jugement sur quiconque, homme ou femme ».
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Une aventure loufoque et décalée
Me voici bien ennuyée au moment de faire un retour sur cet ouvrage...
L'histoire en elle-même est assez simple : le  31 août 1986, un petit avion s'écrase dans les montagnes du Montana. A son bord, un couple de septuagénaires, les Waldrip, des texans, qui avaient prévu de passer quelques jours de vacances dans un cabanon en pleine nature. Seule rescapée, Cloris Waldrip se retrouve confrontée à une survie quasi impossible dans les grandioses  Bitteroots Mountains. Une histoire qui promettait : les grands espaces du Nord Ouest Américain, une femme promise à une mort certaine mais qui finira par s'en sortir (je ne dévoile rien, on le sait dès la première page), une ranger obstinée qui tente de poursuivre les recherches et un homme recherché par la police qui se cache dans les montagnes...
Oui, il y a tout ça dans ce livre mais pour tout dire, ça part un peu dans tous les sens et comme cette pauvre Cloris qui a fini par rejoindre péniblement "la civilisation", c'est aussi péniblement que je suis parvenue à la dernière page.
Il y a cependant des points positifs dans ce premier roman : 
-les paysages somptueux des Bitteroots Mountains sont très bien décrits au point que le lecteur a vraiment l'impression de cheminer avec Cloris, poursuivi par des ours, des lynx ou autres habitants à quatre pattes de ces forêts magnifiques.
-les personnages aussi sont intéressants, surtout les principaux : Cloris bien sûr, cette femme âgée qui n'a jamais connu le danger, qui a vécu une vie "ordinaire" auprès de son époux "le cher M Waldrip"  et de son église, dans sa petite ville texane, et dont l'instinct de survie va se révéler plus fort que son chagrin Au fil des pages, nous découvrons la vie de Cloris, qui s'avère finalement moins ordinaire qu'il n'y parait... La ranger Debra Lewis, une femme abîmée par un divorce douloureux qui ne quitte jamais sa thermos qu'elle remplis, sans désemparer, de Merlot... Et l'homme qui se cache derrière un masque et qui prend soin de Cloris. Les autres personnages qui gravitent autours d'eux m'ont semblé superflus : l'équipe de bras-cassés de Debra, Claude hanté par un fantôme, Pete et sa caméra; Bloor un agent gouvernemental , veuf, affublé d'une fille qu'il n'aime pas, (Jill qui partagera un bout de la route de Debra), vil, paumé et malsain (on se serait bien passé de certaines scènes glauques !)
Les points négatifs, ou ceux que j'ai moins aimé : 
-plus on avance dans la lecture et moins on sait où on va ! 
-la descente (au sens propre comme au figuré) de Cloris tourne au mystique et oscille entre rêve et réalité, mais sans cette touche de poésie qui aurait pu magnifier ces pages.
-le parcours de Debra n'est pas moins erratique, Debra, dans un état d'ébriété permanent qui, dans ce brouillard, cherche davantage son propre salut que celui de Cloris...
Mon avis reste mitigé, je suis restée un peu sur ma faim, mais c'est un premier roman, d'un jeune auteur, dont on devine le potentiel. Donc, à suivre !
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🛬🏞 Kingdomtide - Rye Curtis 🏞🛬
Traduction : Jacques Mailhos
@editions_gallmeister

Seule rescapée d'un accident d'avion, Cloris Waldrip, soixante-douze ans, se retrouve piégée au fin fond des montagnes du Montana. Face à la nature impitoyable, elle ne peut compter que sur sa ténacité pour survivre. La ranger Debra Lewis, résolue à la secourir, se lance sur sa piste, suivie de quelques autres sauveteurs. Mais les jours passent, et l'espoir s'étiole. Quand, épuisée, Cloris se trouve confrontée à ce qu'elle prend pour un miracle, puis pour un fantôme, elle hésite à en croire ses sens. Mais s'il existe quelque part un royaume des spectres, ce pourrait bien être dans les forêts du Montana.

Mon retour sera mitigé.
Les chapitres alternent entre l'histoire de Cloris qui essaye de survivre dans la Bitterroot et celle du Ranger Lewis qui tente de la retrouver. J'ai adoré suivre le parcours de Cloris, m'imaginer cette vieille dame tenter de survivre dans la forêt, aller au delà de ses limites. J'ai aimé ses digressions sur sa vie, sa jeunesse, ses années de mariage avec Mr Waldrip (qu'elle n'appelle jamais par son prénom), ses petites pics sur ses amies de l'Eglise ou ses voisines, sa façon de voir les choses ou de parler comme nos grands-mères pourraient le faire. Si le roman n'avait eu que ces chapitres je l'aurai adoré. Mais il y a la partie du Ranger Lewis et ses compagnons sauveteurs, et là je n'ai pas accroché du tout. Je pense que sur cette partie c'est quitte ou double, on adhère ou on déteste. Je n'ai pas aimé Lewis et son addiction au Merlot, j'ai détesté Bloor qui cite sa défunte femme toutes les deux minutes et a un comportement étrange et gênant. Je n'ai pas compris l'intérêt de certaines scènes qui m'ont mises mal à l'aise notamment une qui m'a soulevé le coeur (on ne bave dans la bouche d'une personne jusqu'à la remplir!!! 🤢). Et les situations sont complètement décalées, barrées, un peu trop pour moi, je n'ai pas réussi à apprécier la lecture de ces chapitres.
Bref une lecture en demie teinte.
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Rye Curtis signe avec Kingdomtide un premier roman mystique, remarquable et humain. Dans la forêt de Bitterroot, au coeur des montagnes du Montana, l'auteur nous révèle toute la douleur de l'être humain à travers ses personnages hauts en couleur et désaxés.

Cloris Waltrip ne s'attendait pas à passer autant de temps dans les montagnes du Montana. Ni à y connaître de telles épreuves. Livrée à elle-même dans cette nature impitoyable, Cloris Waltrip, 72 ans, va devoir se battre pour sa survie…


Ce 31 août 1986 devait être pour Monsieur et Madame Waltrip le départ vers un séjour reposant dans le Montana. « Notre pasteur et sa femme ont fait un séjour fabuleux ici. On s'est dit qu'on se louerait une cabane, qu'on pêcherait un peu, et puis qu'on rentrerait chez nous. Ce qui est sûr, c'est que nous devons être de retour chez nous d'ici jeudi. » Malheureusement, l'escapade de quelques jours tourne au drame dès le départ. L'avion dans lequel le couple a embarqué s'écrase. Seule Cloris Waltrip survit au crash. Unique survivante, son premier réflexe est d'essayer de contacter les secours grâce à la radio de l'avion. Après de longues heures d'attente sans réponse, elle se résigne. Dans sa solitude, elle se demande combien de temps elle pourra tenir dans cette forêt et se remémore sa vie avec son compagnon de toujours, Monsieur Waltrip, qui même mort reste présent dans son coeur et son esprit. C'est un temps d'introspection profond pour notre héroïne.

Survivre dans cette forêt inhospitalière n'est pas chose aisée et on peut émettre des doutes sur les chances de survie d'une personne âgée dans un tel environnement. Ce n'est alors sans compter cette présence mystérieuse, d'abord fruit de l'imagination de Cloris, puis par la suite, homme masqué des montagnes, qui l'aide à survivre tout au long de son périple : « Une odeur âcre me réveilla au matin. Vous ne me croirez peut-être pas, parce que je suis une drôle de vieille femme […] lorsque j'ouvris les yeux, je vis une belle grosse truite posée sur un rocher. Un petit mot y était accroché […] il disait : Descendez la rivière. » Il faut croire que les nombreuses prières de Cloris ont été exaucées et qu'une bonne étoile semble veiller sur elle. Cependant, au fur et à mesure de son chemin le long de la rivière, Cloris va se demander si ce n'est plutôt pas un démon qui se charge de la maintenir en vie tant elle souffre. A moins que ce ne soit l'esprit maudit de ces montagnes ?


Si la ranger Debra Lewis n'a pas pu répondre à temps à l'appel au secours de Cloris, elle l'a pourtant bien reçu et s'est mise en tête de la retrouver coûte que coûte, morte ou vive. Ses collègues, Claude Paulson, le chef Gaskell, Pete, Bloor et sa fille Jill, sont contre. « Ca fait maintenant trois jours qu'on survole la zone sans repérer le moindre signe d'eux. Ils ont disparu depuis près d'une semaine. Même si par extraordinaire ils avaient réussi à survivre à l'impact, il y a peu d'espoir qu'ils aient pu survivre tout ce temps seuls dans ces montagnes. »

Pour l'équipe de rangers, le constat est sans équivoque : une femme de cet âge ne peut survivre plus de deux jours dans les montagnes, ce n'est donc pas la peine de courir à la chasse au cadavre. L'expédition pour retrouver les corps peut attendre que la tempête de neige, qui s'abat actuellement sur le Montana, se calme. Qui plus est que ces montagnes ont pour réputation d'être hantées par le fantôme de Cornelia Akersson, un spectre qui terrifie comme fascine les habitants : « le foutu fantôme que Claude veut traquer, dit Lewis. Il bouffe les langues, les cheveux et les couilles des gens. »

Malgré le mince espoir de retrouver Madame Waltrip, Lewis refuse d'abandonner les recherches, quitte à mettre son équipe en danger.

Tout le long du roman, on alterne à chaque chapitre l'histoire de Cloris et l'histoire du ranger Lewis et de son équipe. Les deux ont leur intérêt au récit final. Avec l'histoire de Mme Waltrip, on a une vision de la vie centrée sur la bienveillance et le respect tandis que du côté des rangers, on a une vie plus tumultueuse, brisée, où chacun est soumis à ses propres addictions. le personnage de Cloris est touchant. Quand on la lit, on sent toute la bonté, la gentillesse et la pudeur qui émane de cette personne : « J'ai cessé de formuler le moindre jugement sur quiconque, homme ou femme. » On a l'impression d'entendre une histoire comme nos grands-mères en racontaient autrefois et c'est très agréable ! Si vous aimez le nature writing et les textes qui contiennent un peu de folie et de mystère, Kingdomtide est le titre qu'il vous faut.
Lien : http://untitledmag.fr/kingdo..
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Ce roman décalé oscille entre nature-writing et dérision de ce même genre, comme un clin d'oeil de l'éditeur à son catalogue et une manière d'entériner sa mutation. Les deux héroïnes nous sont tantôt insupportables tantôt sympathiques, l'ironie des pages de Curtis adoucissant nos sentiments à leur égard (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2021/02/18/kingdomtide-rye-curtis/)
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
14 septembre 2023
L'histoire [...] est absolument captivante !
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaCroix
18 février 2021
Ce premier roman américain dépaysant et loufoque invente l'histoire d'une Robinson au féminin, vieille dame survivante d'un crash dans le Montana.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ma femme me disait toujours que les gens sont les animaux les plus terrifiants et les plus turbulents qui aient jamais marché à la surface du monde, mais qu’il était possible de leur apprendre à ne pas chier sur la moquette.
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Cependant, si vous êtes suffisamment attentif vous apprenez, avant d'être très vieux, qu'il est impossible de réécrire une vie et que c'est par votre propre main secrète que vous êtes vous-même l'auteur de votre propre perte.
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Je m’approchai un peu. Terry n’allait pas bien du tout. Il avait recraché un segment de sa mâchoire qui contenait encore plusieurs dents et qui était tombé dans son col de chemise. Un de ses yeux bleus était complètement noir. À son comportement, il semblait incapable d’y voir quoi que ce fût avec aucun de ses yeux. Il continuait à pousser ses cris fous, et je faisait écho à chacun d’entre eux. Mes mains tremblaient et mon coeur bondissait comme un lièvre. Nous étions juste là, lui et moi, à nous hurler dessus l’un l’autre. Dans un monde meilleur, ce grand spectacle eût pu être comique.
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Je ne vous envie pas d'être attirée par quelqu'un que vous ne pouvez ou ne voulez pas courtiser. Mais vous devez choisir si vous voulez être gouvernée par vos élans ou bien vos regrets. Si vous faites quelque chose, ça peut s'avérer bon ou mauvais. Mais comment pourrez vous jamais le savoir ?Voyez, il se pourrait qu'on ne puisse jamais savoir où est le bien, où est le mal, parce qu'on ne peut pas connaitre à l'avance toutes les conséquences de toutes les actions possibles, et voilà pourquoi des hommes d'âges mûrs s'inscrivent à des croisières.
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L'amour est une chose qui vaut qu'on l’espère, qui vaut qu'on l'attende, dit le Dr Howe. C'est le salut de nos ennuis, de toutes nos craintes, mais c'est dur à trouver et encore plus dur à entretenir
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Vidéo de Rye Curtis
Cette semaine, la librairie Point Virgule vous présente deux premiers romans que tout semble opposer : l'un nous envoie dans les rues de la ville de Lyon à la fin du 19ème siècle, l'autre dans les forêts sauvages du fin fond des États-Unis.
- La République des faibles, Gwenaël Bulteau, La manufacture des livres, 19,90€ - Kingdomtide, Rye Curtis, Gallmeister, 24€
Musique du générique d'intro par Anna Sentina. SUPPRIMER
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