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EAN : 9782070347049
256 pages
Gallimard (23/08/2007)
3.09/5   49 notes
Résumé :

Une femme rentre au pays. Elle est fille, petite-fille, épouse, mère et sœur. Ce dernier point est le lieu des secrets.

Cette femme court, déménage, achète des meubles et en laisse d'autres, se pose quelques mois et écrit je de temps en temps.

La Maison des Morts l'attire comme un casino attire un joueur, mais son mari est contre, heureusement.

C'est un petit pays, charmant et balnéaire, mais dont les tradi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'aime l'écriture de Marie Darrieussecq, comme si elle avait une consistance, un volume, comme si c'était de la matière concrète, une sorte de pâte qu'elle étalerait sur la page et graverait. D'ailleurs, dans le roman la mère de la protagoniste est sculptrice: "je compris en la voyant faire que me manquait un aspect purement manuel de l'écriture, une étape du travail qui aurait pu se faire l'esprit ailleurs".

Dans ce livre, le corps est omniprésent, celui qui court, qui sculpte, qui porte un bébé et ressent tous les changements de la grossesse au fil des mois, mais c'est aussi l'absence de corps, le corps fantôme ou virtuel. Marie Darrieussecq est très physique, beaucoup plus qu'intellectuelle.
Ici c'est une relecture à douze ans d'écart, une première fois en tant que jeune femme, maintenant après la naissance de deux enfants, ça change la perception de ce roman.
Il ne s'agit d'ailleurs pas que de corps mais du pays, avec ses frontières concrètes, sa langue originelle, son essence, son relief, sa carte physique, qu'on pourrait toucher du bout des doigts.
Appartenons-nous à un pays, appartenons-nous à un corps? Comment se définir? Des questions intéressantes et une lecture intimiste.
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De Marie Darrieussecq, l'on a lu « Pas dormir », assez déroutant, relevant de l'essai presque scientifique. Ici, c'est un roman de fiction – quoique peut être un peu autobiographique, puisqu'il qui met en scène le voyage de Marie, jeune femme enceinte souhaitant retourner dans son pays natal, avec son mari et son premier fils…

Un voyage géographique et intérieur, Marie chemine, s'interroge, et Marie l'autrice explore ainsi les racines familiales qui s'entremêlent avec les racines terrestres. le Pays, dont elle vient et ses origines sont sans cesse questionnées. Les thèmes principaux que l'on retrouve sont ceux de la famille, des racines, et de la parentalité. Cette double lecture se ressent aussi dans la forme du livre constitué de deux enchevêtrements : l'histoire et des « écrits » plus personnels.

Ce récit répond à plusieurs genres : livre de voyage ? Psychologique ? Autobiographique ? Aventure ?

Les phrases sont complexes, très imagées, compliquées à suivre. Une atmosphère littéraire brumeuse accentuée par une structure enchâssée, avec de multiples retours en arrière. Une lecture brumeuse, peut-être trop métaphorique pour que l'on saisisse réellement les enjeux de ce livre.
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Un couple quitte Paris pour un pays de fiction, pays de naissance de la narratrice : le Pays, où l'on parle la «vieille langue». La jeune femme, enceinte d'un deuxième enfant, est écrivain. Son frère adoptif réside dans une structure psychiatrique. On apprend également que son frère de sang a disparu en bas âge.

Tout cela est écrit alternativement à la première per sonne et à la troisième personne, sans que cela n'apporte quelque chose au récit. au contraire une distance s'instaure qui m'a empêchée d'entrer en empathie avec le personnage. J'ai trouvé la lecture fastidieuse, et surtout, bien que de nombreux problèmes de société soient abordés (l'immigration, le racisme, le rôle des femmes, la naissance...) je n'ai pas eu l'impression d'une cohérence de l'ensemble du roman

Je suis «passée à côté»
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Dès les premières phrases le style est rapide, les phrase sont courtes.
Ce texte adopte une forme narrative, il fait alterner deux voix, la voix intérieure de la femme, la voix narrative du récit.
Elle commence son livre par le Je (parfois orthographié j/e). Les deux voix sont très marquées par des passages en gras et d'autre en maigre. Quand les passages sont en maigre, le style est plus apaisé, la narratrice laisse la place à Elle au lieu du JE.
Elle est entre deux monde.
Elle attend un enfant, sera une fille qu'elle appellera Épiphanie.
" - Épiphanie, Diego est d'accord ?
- Ne mêle pas mon mari à ça !"
La narratrice Marie Rivière est écrivain comme l'auteur, à envie de retourner dans son pays d'origine. Elle décide de quitter Paris pour repartir et s'installer au pays, un pays qui ressemble au Pays Basque, c'est là d'où elle vient. Ce pays s'est homeland d avec Diégo métérologue, son mari et Tiot, leur jeune fils. "La nostalgie de Paris me coupait en deux." "Le sentiment de l'exil est un poids d'abord léger, puis la balance penche, l'axe de la géographie s'incline... le Pays, Paris ; Paris, le Pays : le point d'exil basculait."
Parle de sa mère, de son frère adopté est péruvien Pablo Rivière. le thème de ce livre est le nomadisme.
Le rapport de la narratrice au monde , à la langue. Dans son pays d'origine on parle le yuoangui et donc elle est "écrivain de yuoangui de langue française". Marie Darrieussecq est un écrivain de la famille. "ma mères s'était proposée pour m'accompagner, à l'échographie de la vingtième-deuxième semaine." le livre oscille de l'extérieur à l'intérieur, comme une échographie. S'il décrit par le menu la configuration des lieux, la géographie physique et les réalités propres au territoire, il bascule aussi vers l'intérieur, vers la famille et la gestation.
C'est un livre intéressant par son écriture et sa vision du monde, c'est un livre qui s'adresse pour des lecteurs avertis.
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Quel lien entretient-on avec son Pays, le Pays de sa naissance, de ses aïeux, lorsque nous l'avons quitté depuis longtemps et que les ancêtres sont décédés ? La naissance rattache au Pays, la langue aussi, les traditions transmises, l'histoire, voire la géographie, le climat, la flore ...

Chacun d'entre nous a ce lien qui le tient plus ou moins fortement. Même dans ce monde globalisé, universel et par bien des aspects uniforme, il reste un petit bout de fil rattaché à la grosse pelote, fil qui conduira aux racines profondes, aux sources.

La vie prend sa source au plus profond de l'être. La narratrice, enceinte, quitte Paris pour revenir au Pays de sa naissance, de son enfance. Son Pays qu'elle ne connaît presque plus, son Pays qui ne la reconnaît pas, et qu'ils doivent mutuellement apprivoiser.

Et ainsi, de fil de pensées en fil de pensées, l'auteure tisse sa toile, mêlant les voix, alternant les faits quotidiens et la hauteur de réflexion, pour un récit décousu, comme spontané, mais à la portée symbolique forte. Famille, filiation, morts, mémoire ... des thématiques qui touchent. Et cette évocation du vieux Pays, même fictionnée, qui titille la fibre de qui y est né et a perdu l'attache filiale.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les cachalots portent des traces de com-bat, des cercles de ventouses, qui laissent supposer des tentacules géants. Dans tous les estomacs de cachalot on trouve d'énormes becs de calmars, ce qui veut dire qu'en plus de leur grande taille, statistiquement les calmars sont très nombreux. Chaque calmar pesant au minimum sa demi-tonne, la masse manquante, elle est là : cachée au fond des fosses. La plus grande masse organique de la planète.
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Je courais de plus en plus longtemps. ce n 'était plus le corps de jeune fille allant par impulsions, enfantin. Je m'étais installée. Je possédais un corps, solide, en pleine santé. J'avais confiance, il avait porté un enfant, il avait tenu bon dans plusieurs occasions. Il supportait les variations, les chocs. Mes jambes découvraient la course. Elles étaient capables de ça: tenir. Mon coeur, mes poumons, mes artères. mes genoux, tendons, cartilages, la ponctuation des articulations. La plante des pieds, souple, sensible au relief, l'anticipant, sachant faire avec la route.
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Mes jambes découvraient la course. Elles étaient capables de ça : de tenir. Mon cœur, mes poumons, mes artères. Mes genoux, tendons, cartilages, la ponctuation des articulations. La plante des pieds, souple, sensible au relief, l’anticipant, sachant faire avec la route.
Peu à peu, en courant, je m’évaporais. Les coureurs le savent, au bout d’un moment on se détache de soi-même. Étape par étape, je ralliais des jalons, un arbre, un panneau, un champ. Au début, les premières minutes, mon corps n’était pas chaud. Cet exercice, il le reconnaissait, les jambes protestaient. La machine froide, c’est moi qui la poussais, c’est moi qui la forçais. Je me portais, j’étais lourde.
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Ils habitaient ensemble un point du temps; une bulle tournoyant parmi le temps des autres. Parfois l'un d'eux partait vers les bords,mais il semblait que le mariage soit comme un élastique, qui le ramenait toujours. Un fluide invisible occupait l'espace entre eux.
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Vient un moment – les coureurs le savent – où on ne touche plus terre. On vole. Elle court. Ignorante encore de ce qui se passe. Bulle filant au-dessus du macadam. Séparée à hauteur des poumons et du cœur, à hauteur de machine. Scindée par la soufflerie, par le rougeoiement de l’air chauffé. Comme si un moine zen l’avait, d’un coup de sabre, envoyée dans des nuages asiatiques. Et les phrases venaient, moucherons, libellules, ou coups de sabre. Aussitôt dissoutes ; ou demeurant, chansons, il était temps de rentrer au pays, il était temps de rentrer au pays.
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Vidéo de Marie Darrieussecq
Depuis la publication de Truismes en 1996, Marie Darrieussecq a construit une oeuvre conséquente, riche d'une vingtaine de romans et récits, de plusieurs traductions et livres d'art.
Elle y explore de grands sujets de société sous un angle longtemps occulté, celui de l'expérience féminine. Pour opérer ce changement de focale, elle agence, depuis une dizaine d'années, une galerie de personnages que l'on retrouve d'un texte à l'autre, mais à des étapes différentes de leur vie : ainsi Rose et Solange, les héroïnes de son dernier roman, Fabriquer une femme (P.O.L, 2024), étaient déjà présentes dans trois de ses textes précédents. Comme tout au long de son oeuvre, la langue est la matière principale du travail de la romancière : les adolescentes, puis les femmes, qu'elle met en scène se construisent en cherchant leur propre voix à travers les discours imposés.
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