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EAN : 9782266006712
Pocket (01/02/1979)
4.38/5   13 notes
Résumé :
Alphonse Daudet avait le don des larmes et du rire. Son rire fut quelque chose de musical et de léger... Je n'ai rien dit encore d'une création unique dans ses créations, d'une oeuvre qu'il conçut tout jeune et dont II poursuivit l'accomplissement jusque vers la fin déchirée de sa vie : les trois Tartarin.
C'est peut-être dans ce triple Tartarin qu'il mit le plus de génie et de bonté, qu'il fut le plus créateur. Tartarin est un type populaire comme Gargantua.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dernier volet des aventures de Tartarin, « Port-Tarascon » clôt une trilogie qui, de la comédie joyeuse et quelque peu caricaturale, tombe peu à peu dans une tragi-comédie où la farce laisse la place à une comédie plus teintée d'émotion, et aussi d'amertume. La critique sociale, également, y est plus sensible.
Le sujet s'y prête, évidemment. Alphonse Daudet transpose ici un scandale contemporain (il y avait plein de scandales en ce temps-là, c'est pas comme aujourd'hui) : Entre 1877 et 1882, un escroc, le marquis de Rays, soulève le projet d'une colonie française en Nouvelle-Guinée Orientale (Papouasie), et réunit plusieurs millions d'investissements. Les colons qui ont « mordu » à l'affaire ne trouvent là-bas, à Port-Breton, que misère, maladie, aucune installation, et bien entendu, aucun moyen de bâtir une colonie, encore moins une fortune. C'est ce scandale qui sert de base à « Port-Tarascon ».
Ici, le marquis de Rays devient le duc de Mons, un aventurier belge ; il ne met pas longtemps à saisir la personnalité de Tartarin pour l'embobiner : il lui fait miroiter le poste de gouverneur de Port-Tarascon, un Eldorado idyllique dans une île du Pacifique, où tout n'est que luxe, calme et volupté, bien entendu, mais aussi richesse et opulence, et surtout paradis cynégétique. Notre chasseur de lions et de casquettes tombe dans le panneau, et avec lui toute la population de Tarascon. La souscription est lancée avec un succès incommensurable, et voici nos trois caravelles en route pour Port-Tarascon… Ce qu'ils trouvent à l'arrivée, je vous le laisse deviner. Nos pionniers, après bien des aventures, reviennent au pays, tout penauds (ce sont des pionniers penauds) ; le procès qui s'ensuit met un point final aux aventures de Tartarin.
Sur un tel sujet, d'autres (Zola, par exemple) auraient fait un drame accusateur, montrant à la fois, la malveillance, l'esprit du mal, l'ambition, la soif de richesses de certains aventuriers, et par contraste la crédulité et aussi la détresse des pauvres gens victimes de ces malfrats. Alphonse Daudet s'en tient au ton qu'il utile depuis le premier volume, la faconde méridionale, l'exagération, et la bonhomie mélangée à une certaine innocence. Seulement (on l'avait remarqué déjà sur les Alpes), une certaine amertume se fait jour. Au fur et à mesure que les évènements se retournent contre eux, nos Tarasconnais s'éloignent peu à peu de la caricature et deviennent des citoyens lambda : en fait, des victimes.
Il faut tout le talent de Daudet pour garder ce ton de jovialité (qui au fil du temps se fait un peu forcé) tout au long de ce roman tragi-comique où Tartarin quitte peu à peu sa tenue de chasseur (la caricature) pour une tenue de civil (l'être humain qu'il est, et profondément). L'auteur aime ses personnages, c'est une réelle évidence. Et c'est avec regret qu'on quitte cette troupe de joyeux drilles, aux portraits un peu poussés, peut-être, mais pas tant que ça : des Tartarin, des Costecalde, des Bompard, je suis sûr qu'il y en a près de chez vous.
La Provence de Daudet, qui n'est pas celle de Pagnol, celle de Bosco, ou celle de Giono, est résumée en quelques ouvrages : « Les Lettres de mon moulin », la trilogie de « Tartarin », la première partie du « Petit Chose », et quelques contes issus des « Contes du lundi ». Cela suffit pour créer un univers, à la fois réaliste et réinventé, mais qui fait plaisir à voir, à entendre et à sentir. Carte postale ? Folklore ? Pourquoi pas, le folklore c'est une façon de rendre hommage à une culture. Et Alphonse Daudet le fait admirablement.
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Je referme cette trilogie avec l'impression d'avoir perdu un compagnon de route. Tartarin nous en aura fait faire des voyages... Mais on ne peut pas dire que ce dernier aura été une réussite, abusé comme Tartarin l'a été par le soi-disant Duc de Mons. La satire est plus féroce que dans les deux précédents romans et Tartarin, au final, après s'être beaucoup illusionné dans sa vie, y verra clair.
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Revenu dans sa bonne ville de Tarascon, l'illustre Tartarin rêve de partir pour de nouvelles aventures. Un certain aventurier belge, le duc de Mons, lui propose la place de gouverneur d'une île accueillante de Polynésie dont il prétend posséder les titres de propriété. Une souscription est lancée parmi les habitants. Pour quelques francs, les Tarasconnais peuvent se porter acquéreurs de belles terres riches et giboyeuses. L'enthousiasme est immense. Tout le monde veut partir coloniser cette fameuse île. On affrète trois bateaux. La rafataille (le peuple) part sur les deux premiers avec armes et bagages alors que Tartarin et les notables suivent sur le dernier. Mais à l'issue d'un long voyage quelle n'est pas leur déception ! Rien ne correspond avec le tableau idyllique présenté par Tartarin...
Ce dernier tome des aventures de l'illustre chasseur de lions méridional est tout aussi intéressant que les autres. C'est picaresque, parfois on frise le drame, mais toujours la faconde et l'humour de Daudet sont là pour garder les choses dans la légèreté. Tartarin est une sorte de Sancho Pança affublé de l'esprit de Don Quichotte. Aussi imbu de sa grandeur que naïf et inconscient, il représente à lui tout seul une allégorie de l'honnête homme du Midi, ici, en l'occurrence trompé par un escroc venu du Nord. le lecteur s'amusera des situations décrites avec une certaine légèreté coquine et trouvera de nombreux sujets de réflexion dans cette sorte de conte philosophique comme on n'en écrit plus beaucoup. Humain, très humain. Une pure réussite. Un texte toujours d'actualité.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Port-Tarascon, c'est le contraire de Tartarin de Tarascon. La farce bouffonne se termine en drame. Tirés de faits réels (la colonie de Port-Breton et le marquis de Reys), cette histoire montre un doux rêveur et ses concitoyens tout aussi rêveurs rattrapés par la réalité, la pluie diluvienne de la Nouvelle-Irlande évaporant les mirages.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un matin, Tarascon s’éveilla avec cette dépêche à tous les coins de rue :
La « Farandole », grand voilier de douze cents tonneaux, vient de quitter Marseille au point du jour, emportant dans ses flancs, avec les destinées de tout un peuple, des pacotilles pour les sauvages et un chargement d’instruments aratoires. Huit cents émigrants à bord, tous Tarasconnais, parmi lesquels Bompard, gouverneur provisoire de la colonie, Bézuquet, médecin-pharmacien, le Révérend Père Vezole, le notaire Cambalette, cadastreur. Je les ai conduits moi-même au large. Tout va bien. Le duc rayonne, Faites imprimer.
TARTARIN DE TARASCON.
Ce télégramme, affiché dans toute la ville par les soins de Pascalon, à qui il était adressé, la remplit d’allégresse. Les rues avaient pris un air de fête, tout le monde dehors, des groupes arrêtés devant chaque affiche de la bienheureuse dépêche, dont les mots se répétaient de bouche en bouche :
« Huit cents émigrants à bord… Le duc rayonne… » Et pas un Tarasconnais qui ne rayonnât comme le duc.
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Pas de danger qu'il exagère, celui-là ; avec lui, pas de ces coups de mirage que Daudet nous a tant reprochés !
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Quel livre possède à la fois le parfum de l'enfance et tient lieu d'elixir de jouvence ? Un moulin… des lettres… et surtout le mistral et le chant des cigales…
« Lettres de mon moulin » d'Alphonse Daudet, c'est à lire au Livre de poche.
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