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La Trilogie divine (Philip K. Dick) tome 1 sur 5

Robert Louit (Traducteur)
EAN : 9782070309528
368 pages
Gallimard (09/03/2006)
3.75/5   177 notes
Résumé :
La trilogie divine, Tome 01 :
Siva

C'est en 1974 qu'un faisceau de lumière rose communique à Horselover Fat des informations capitales concernant l'avenir de l'humanité.
Cette force, qui a fait fondre la réalité de cet homme, c'est SIVA. Système Intelligent Vivant et Agissant. Mais qui se cache réellement derrière ces quatre lettres ? Dieu ? Un satellite ? Une race extraterrestre ? Mélange de science-fiction spéculative, de récit autobio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Entre paranoïa, schizophrénie et délire religieux (et sans doute délicieux sous opiacé). Il faut s'accrocher pour suivre ce récit du grand Philip K.Dick. La zone de confort est largement dépassée parce que ma compréhension se limitait à une page sur deux. Autant le dire tout de suite: je ne lirai pas la suite qui s'inscrit dans "la trilogie divine".
Et pourtant, il y a du bon et même du très bon parmi les vestiges de la raison. Elles permettent de mesurer l'imagination, l'érudition et surtout l'état d'esprit très torturé de l'auteur. Les formes de détresses que traversent le personnage principal Horselover Fat sont éloquentes.

Cela le pousse à écrire une exégèse sur la Bible qui m'a interpellé. Mais le produit de cette réflexion exige beaucoup du lecteur parce que la raison n'est pas l'outil adéquat à cette élévation mystico-religieuse.
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Horselover Fat est convaincu d'avoir des révélations divines sous forme d'un rayon de lumière rose. Si l'hypothèse de sa propre folie le tente de temps en temps, quelques faits viennent la remettre en question : une révélation sur une maladie grave de son fils, que les médecins n'ont pas encore détecté, il traduit phonétiquement un texte qui se révèle être en grec ancien, langue que Fat ne connait pas, et d'autres « coïncidences » difficiles à avaler. Surtout que petit à petit, Fat rencontre des gens ayant vécu les mêmes expériences que lui ou ayant des théories qui complètent parfaitement les siennes.

Fat commence alors une « exégèse » en fonction des informations qu'il reçoit de sa divinité : un mélange de philosophie antique, de mysticisme et de gnosticisme, de rêves considérés comme faisant partie des révélations, le tout formant un galimatias proprement imbuvable.

Horselover Fat serait en fait Dick lui-même, d'après deux allusions : « Horselover Fat c'est moi, et j'écris tout ceci à la troisième personne afin d'acquérir une objectivité dont le besoin se fait rudement sentir. » Et bien plus loin dans le récit :
« — Est-ce vous qui avez – comment dire ? Qui avez « appris » des choses ?
L'information a été communiquée à mon ami Horselover Fat.
Mais c'est vous. Philippos, en grec, c'est Horselover : celui qui aime les chevaux. Et Dick est la traduction allemande de Fat : épais, gros. Vous n'avez fait que traduire votre propre nom. »
Malgré tout, Dick parle de Fat à la troisième personne, comme un ami, avec qui il discute, parle au téléphone, critique ses théories et pour qui il se fait du soucis.

L'ensemble du récit a été totalement incompréhensible pour moi. Perdu dans toutes les élucubrations mystiques, ne sachant même pas comment classer ce livre (autobiographie sincère ? Roman métaphysique ? Délire de l'auteur ?), le livre me serait vite tombé des mains, sans l'humour omniprésent dans le texte (même si cet humour, au final, me déconcerte encore plus : on dirait que Dick se moque de son propre récit).
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Puisqu'il est question aujourd'hui de la suite de Blade Runner, sortie au cinéma ce mois-ci, nous allons remettre un peu ce bon vieux Philip à l'honneur. Il y a quelques temps, je vous parlais de Radio Libre Albemuth, le préquel à la Trilogie Divine dont SIVA est le commencement. Les deux romans sont étrangement liés puisque là encore, Philip K. Dick part de son expérience personnelle et mélange réalité subjective et fiction dans un récit schizophrène où deux protagonistes se disputent la personnalité de l'auteur.

Encore une fois, la réalité se couvre de voiles, de surimpressions, de métaphysique et de mysticisme, mais dans SIVA c'est Dieu qui lui vole la vedette. C'est autour de la religion que se tourne ce récit, sous forme de dialogues, principalement, entre sceptiques et catholiques, délirants et raisonnables.

Pour ne pas sombrer dans la folie après son épisode mystique incompréhensible et intense, Fat se lance corps et âme dans la question de Dieu, de la vie et de la mort, de la folie et du glissement de réalité. le récit évolue au fil des nouvelles théories, et évidemment, on y voit le prélude parfait à l'Exégèse, qu'il cite allègrement dans ce livre par fragments entiers. Ce serait donc plutôt un prétexte pour placer là les nombreuses réflexions qui ont alimenté la vie de Philip K. Dick au cours des années 70 jusqu'à sa mort - sachant que l'Exégèse n'était pas à la base destinée à être publiée et que c'est pourtant l'oeuvre majeure de l'auteur, puisque la plus intime, la plus poussée, la plus aboutie (et la plus absurde).

Le point d'orgue arrive lorsque les personnages principaux se rendent au cinéma pour voir le film SIVA, sorte d'OCNI improbable aux messages subliminaux qui reprendra énormément de détails de l'expérience divine vécue par Fat. C'est à ce moment qu'ils décident de rencontrer les réalisateurs et se retrouvent heurtés à une famille d'illuminés déjantés. Pour le meilleur et pour le pire.

En bref, c'est un roman hautement personnel, plutôt théorique, où il y a finalement peu d'action - en quelque sorte, un serpent qui se mord la queue continuellement (ceux qui ont déjà mis un pied dans l'Exégèse n'en seront pas étonnés, on dira même qu'ils sont déjà plus que rodés ; pour les autres, eh bien, ce sera peut-être une révélation ?) On pourrait dire que c'est le jumeau de Radio Libre Albemuth, dont certaines parties sont reprises ici dans le film, créant une mise en abyme qui appuie d'autant plus sur l'idée de réalités parallèles et de temps superposés. Et peut-être est-ce que cela réussit plutôt bien à Philip K. Dick, car c'est dans l'autobiographie que son écriture est la plus poussée, la plus réfléchie, et qu'il fait le plus preuve d'humour. On y voit quelqu'un qui se prend à la fois trop au sérieux et pas du tout, quelqu'un qui aurait surtout aimé avoir des réponses, quelqu'un qui a l'amour de la recherche, de la réflexion, de l'analyse, quelqu'un qui croit sincèrement à ce qu'il écrit dans ses livres, même les plus fous. Quelqu'un de pathologiquement atteint par l'absurdité de la vie et dont la possibilité d'une intelligence supérieure bienveillante qui l'emporterait sur le mal absolu est le seul salut.

Thérapeutique, dingue, éclairé, désespéré, addictif et impossible : voilà qui résumerait bien ce premier tome de la Trilogie Divine. A suivre, donc, avec l'Invasion divine.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Vous aimez la science fiction qui ressemble à quelque chose ou vous voulez découvrir la science fiction ? Alors lisez Philip K.Dick. de façon générale et cette trilogie en particulier.

Chaque livre est une oeuvre en soi. « Siva » accompagne la perception humaine et la croyance, « l'invasion divine » donne la parole aux Dieux, « la transmigration de Timothy Archer » vous parlera de conversion.

Et tout cela est traité avec une telle érudition, que cela en est frustrant. Mais il y dans chaque chapitre tant de réflexions sur la Terre, Dieu, les Dieux, les hommes, le monde, que notre propre réflexion s'affine, page après page.

Ces livres sont des guides, des encyclopédies pour nous aider à voir ou à discerner notre perception de ce que nous sommes et de ce que nous faisons ici-bas. « La Trilogie divine » : un monument.
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Lu à petites doses, cela reste lisible. le salmigondis mystico-religieux de Dick énerve parfois (souvent ?), heureusement qu'il y a de l'humour (noir).

On oscille entre le cocasse et le puéril, et on admire le talent de Dick pour nous raconter une histoire dans l'histoire.

Je ne lirai pas les 2 autre tomes mais cela m'a donné l'envie de lire "Confession d'un barjo".

Ceci dit, et malgré la légendaire "conférence de Metz", je reste convaincu que Dick était sain d'esprit. Outre son talent de novelliste, il avait cette capacité de mettre en scène la folie (ou du moins des pathologies psy) dans des histoires dérangeantes, amusantes et touchantes.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Rappelez-vous, aider les gens était l'une des deux activités fondamentales que Fat s'était vu déconseiller il y a longtemps – aider les gens et se droguer. Il avait arrêté la dope, mais son énergie et son enthousiasme étaient désormais entièrement canalisés dans le but de sauver les gens.

Il aurait mieux fait de s'en tenir à la dope.
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[Fat] savait seulement qu'il avait été bouclé pour un minimum de deux semaines. Il venait de faire une autre découverte en discutant avec les malades : le comté d'Orange lui présenterait la note correspondant à ses frais d'internement. Au total, l'addition se montait à plus de deux milles dollars, en comptant le temps passé dans le service de réanimation cardiaque. Fat s'était rendu à l'hôpital du comté parce qu'il ne possédait pas les moyens financiers de s'offrir un établissement privé. Il découvrait à présent une autre caractéristique de la folie : non seulement cela vous fait enfermer, mais encore cela vous coûte un maximum de blé. Ils ont le droit de vous facturer votre folie, et si vous ne pouvez pas payer, ils ont le droit de vous attaquer, et si vous ne vous soumettez pas au verdict qui aura été rendu contre vous, ils peuvent vous boucler à nouveau pour non-exécution du jugement.
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Il était intéressant d'opposer l'explication de Sophia à celle de Sherri ; celle-ci avait pieusement révélé à Kevin que Dieu aimait tellement le chat qu'il avait jugé bon de l'enlever à Kevin pour le garder auprès de Lui. Ce n'est pas une explication à donner à un homme âgé de vingt-neuf ans ; c'est le genre de baratin qu'on réserve aux enfants. Aux tout petits. Et même eux, ils se rendent généralement compte que c'est de la merde.
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Bien que je n'aie rien pu faire pour aider Horselover Fat, il échappa à la mort. Le salut vint à lui, d'abord sous la forme d'une collégienne de dix-huit ans qui vivait au bas de sa rue, puis sous la forme de Dieu. Des deux, ce fut la fille qui s'en tira le mieux.
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D'abord, c'est la valeur de huit heures d'informations détaillées en provenance de sources inconnues que vous dégustez sous la forme de phosphènes flamboyants en quatre-vingts couleurs disposées comme sur un tableau abstrait ; après quoi vous vous mettez à rêver d'êtres à trois yeux dans des bulles de verre et avec un équipement électrique ; et puis c'est votre appartement qui s'emplit d'une énergie plasmatique pareille à un feu de Saint-Elme qui serait vivant et capable de pensée ; vos animaux meurent ; vous vous sentez envahi par une autre personnalité qui pense en grec ; vous rêvez de Russes ; et pour finir vous recevez deux lettres d'Union soviétique en l'espace de trois jours - des lettres dont on vous a d'avance signalé l'arrivée. Toutefois, l'impression d'ensemble que ça vous laisse n'est pas mauvaise car certains des renseignements ont permis de sauver la vie de votre fils. Ah oui, une chose encore : Fat a vu la surimpression de la Rome antique sur la Californie de 1974. Eh bien moi, je dirai ceci : Fat n'a peut-être pas rencontré Dieu, mais c'est sûr qu'il a rencontré quelque chose.
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