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Vous qui êtes tentés de découvrir cet ouvrage sachez que vous allez faire un voyage littéraire hors du commun. Ici vous entrez dans le Midwest, à Baker et vous n'en ressortirez pas indemne car il s'agit là d'un roman/épopée celle de John Kaltenbrunner qui vint au monde d'une façon brutale et dont la vie se résume en combats à sa manière, la forte, contre l'injustice. A lui le veau gras ! A lui les combats de ceux de la plèbe, des rats, des citrons et trouver les moyens et les armes dont ils disposent pour vaincre les pouvoirs, les religieux, les abus de toute sorte.
C'est un récit exigeant, une longue narration qui retrace un combat douloureux d'un être épris de justice mettant finalement en lumière les bassesses humaines. C'est fort, déroutant, prodigieusement porteur d'images et messages. Une lecture inoubliable dans la forme, la portée, le style.
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Dans cette petite ville du Midwest, on est toujours le plouc de quelqu'un. Pas de chance pour Kaldenbrunner, il est le plouc émissaire.

Elever des poules ou assurer le métier de ripeur, comme John Kaldenbrunner n'est pas à la portée de tous. Tristan Egolf impose un personnage à forte personnalité qui est capable de s'opposer à la société dans le Midwest.

Dans ce Midwest on trouve des portraits de "trolls", de "citrons" et de "harpies". Ainsi nomme-t-il les différentes catégories sociaux-culturo-religieuses de son village. Et cela paraît à peine caricatural tellement les scènes sont décrites avec réalisme.

La violence des mots, John Kaldenbrunner l'a subi très tôt. Délaissé par sa mère, accaparée par la religion et escroqué par la même occasion, il a dû grandir bien seul et essuyer tous les coups.

Egolf crache sur les injustices et règle ses comptes dans ce roman coup de poing.
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A tous les malchanceux, à tous les marginaux, les laissés-pour-compte, à tous les montrés du doigt, à tous les boucs-émissaires, toutes les têtes-de-turcs, à toutes les victimes de la bêtise et de la méchanceté humaine, ce livre est pour vous.
« le temps est venu de tuer le veau gras et d'armer les justes. »

John Kaltenbrunner n'est pas un garçon comme les autres, c'est un solitaire qui vit dans son monde à lui. Intelligent, habile de ses mains et plein de ressources, John aurait pu réussir et aller loin mais c'était sans compter avec les habitants de Baker, la ville où il a grandi et vécu.
John est poursuivi par l'injustice et la stupidité de ses concitoyens mais il n'est pas du genre à se laisser faire. Alors il se révolte mais cela se retourne toujours contre lui. Il finit par écoper d'une peine de travaux forcés loin de chez lui. Sa peine purgée et plein de rancoeur, il décide de retourner à Baker et de se venger. Il transforme alors la ville en un véritable « asile d'enfoirés » selon les propres termes du shériff.

Jouissif, jubilatoire, ce roman est une immense partie de plaisir. Je me suis véritablement régalée à suivre les aventures de John racontées par une personne tierce l'ayant côtoyé. le procédé narratif employé par Tristan Egolf m'a rappelé celui utilisé dans le film « The Big Lebowski ». D'ailleurs, je verrais bien ce roman adapté au cinéma par les frères Coen.

Le portrait social que brosse Tristan Egolf est sans concessions, tout le monde en prend pour son grade, population raciste, habitants consanguins dégénérés, patrons exploiteurs, religieuses professionnelles de l'arnaque et du vol organisé, municipalité et services de police incapables et incompétents.
On entre dans le quotidien des usines d'abattoir aux conditions de travail abjectes ( ça m'a rappelé La Jungle d'Upton Sinclair) et dans celui d'une petite ville de comté à travers laquelle Egolf nous retrace une partie de l'histoire des USA à l'échelle locale.
Quant aux personnages, Tristan Egolf ne s'attarde pas à les décrire en détails. Aucun ne joue véritablement de rôle-clé si ce n'est John. Il reste pourtant un personnage mystérieux, dont on ignore véritablement les pensées et les intentions, ce qui le rend imprévisible, énigmatique. Tristan Egolf ne le dépeint qu'au travers de témoignages dont celui du narrateur qui, finalement, l'a très peu connu, faisant ainsi de son roman le récit d'une légende.

Le style est recherché tout en étant dans le ton, caustique, humoristique, hargneux. On passe tour à tour de l'indignation au fou rire et on ne peut s'empêcher de ressentir une immense satisfaction et jubilation de voir John prendre sa revanche sur tous ceux qui lui ont pourri la vie.

« Il se retourna vers le feu et annonça que, très bien, peut-être accéderait-il à sa demande absurde d'une discussion ouverte, en commençant par le fait qu'elle était la plus hypocrite péripatéticienne coprophile mâtinée de chienne en chaleur qu'il ait eu le malheur de croiser. Jamais, depuis le temps des cabarets clandestins à gin frelaté, aussi cupide maquerelle n'avait foulé les rues de Baker sous le masque d'une citoyenne respectueuse des lois. Elle était une imposture et une imbécile, et elle sous-estimait grossièrement son bon sens. L'entendre, elle, parler des créatures du Seigneur était encore plus écoeurant que l'exploitation éhontée du charpentier et de ses apôtres à laquelle se livrait son marlou prêcheur de révérend. Chacun savait que pour les catholiques Jésus était le fils de Marie, pour les baptistes il était le sauveur, pour les juifs il n'était rien, et pour les méthodistes il était une déduction fiscale. »

Récit sombre , plein de rage, de fougue, le seigneur des porcheries est une sorte d'anti-conte de fées où tout est moche, dur, dégoûtant, injuste, immoral et sent mauvais. Mais comme le titre l'indique, ça n'empêche pas son héros d'être un grand seigneur.
Une belle grosse claque que ce livre et un personnage qui restera parmi mes préférés.
Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Lorsque Tristan Egolf débarque à Paris depuis les USA, c'est un jeune fou promenant une guitare, un manuscrit et une sébile pour mendier dans les couloirs du métro. Sa rencontre avec Marie Modiano sera l'événement déclencheur de l'édition du Seigneur des porcheries, Patrick Modiano ayant déchiffré un chef d'oeuvre entre les pages envahies d'une écriture compulsive.
Jamais plus bel hommage ne fût fait aux culs de basse fosse, aux bannis, aux miséreux d'une Amérique boursouflée et pseudo civilisée.
John Kaltenbrunner voit le jour à Baker, comté de Green, dans le Midwest profond.
Gamin détonnant, asocial, hameçonné dès sa naissance par une étoile pernicieuse, sa courte vie sera un chemin de croix pavé des pires avanies que peut concevoir une humanité pourtant peu encline à la mansuétude. Figure christique d'un univers dantesque, John incarne malgré lui le rôle d'anti héros d'un film apocalyptique.
Dans cette bourgade imbibée d'alcool, de cupidité, de bassesses, où des siècles de consanguinité ont engendré des générations abâtardies grimées de bondieuseries illuminées, la trajectoire de John sera celle d'un ouragan.
Gamin fiévreux nourri de milles expériences traumatiques, il rejoint l'équipe des torches-collines, les éboueurs, que l'échelle de l'humanité relègue juste en dessous des rats d'égouts.
Et la communauté va basculer...
A mesure que la grève initiée par John fait grandir les tas d'ordures, les citoyens se dépouillent de leur vernis civilisé...
Un livre féroce, jubilatoire, écrit au vitriol pour mettre à nu la réalité d'une Amérique biberonnée aux alcools forts, vouant culte aus principes d'autodéfense armés, détestant son prochain avec une ferveur rachetée pour quelques dollars à des prédicateurs en veine de foi mais non de cupidité.
Il y a tant de critiques dithyrambiques à propos de ce livre que mon apport personnel ne rajoutera rien. C'est une claque littéraire qui réussit l'incroyable pari de faire naître des fleurs sur un océan d'immondices.
Quelle énergie désespérée a t'il fallu à Tristan Egolf pour extraire de ses tripes juvéniles ce premier roman époustouflant ?
Les génies ont la peau plus dure que le coeur. Apprendre qu'une balle "autoportée " l'a rayer du monde à 33 ans ne m'a pas surprise. Quelque part, à l'image de John, son probable alter ego, peut-être lui a t'il fallu aller jusqu'au bout de son propre évangile.
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Le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes est le vrai titre du roman, référence biblique si l'en est car c'est bien de cela qu'il s'agit….
Le Seigneur des porcheries" est un livre provocateur et souvent choquant qui dépeint la vie dans une petite ville rurale en Pennsylvanie, qui a rencontré des difficultés pour être publié, faute d'éditeurs – et on pense ainsi au destin maudit de la Conjuration des imbéciles de J.K Toole, car née du même terreau du « deep south » américain.
Kev, un jeune homme marginalisé se révolte contre sa communauté et ses valeurs morales strictes. Il se lance dans une série d'actes de vandalisme et de destruction, y compris la libération d'animaux de ferme et la destruction de biens publics.
Le style d'écriture de Tristan Egolf est brut et intense, avec des descriptions détaillées et souvent dérangeantes. Une atmosphère de désespoir et de chaos dans cette petite communauté, dépeinte avec réalisme. La vie y est sombre et cruelle et la révolution du personnage principal n'en devient que plus « compréhensible ».
La rébellion, la marginalisation sociale, et l'aliénation qui en résulte sont les thèmes de ce roman qui révèlent les dysfonctionnements de la société et en particulier les problèmes de la classe ouvrière.
J'y vois plus la nécessité de la révolte contre son milieu quel qu'il soit pour devenir enfin libre – même si le tragique est souvent la seule échappatoire. Il y a du Steinbeck, du Faulkner dans cette critique sociale.
Et la violence et les descriptions graphiques présentes dans le livre ne m'ont pas dérangée, car si on aime le romantisme noir, on en a vu d'autres – il y a surtout du Steinbeck, du Faulkner là-dedans.
Ça pue.
Ça suinte.
La violence et les descriptions graphiques ne m'ont pas dérangée. Ça m'a rappelé certaines sensations de « la Saison des Charognes » de Johannin.
Cela donne un éclairage sur la vraie Amérique, loin des côtes, celle qui a passé trop de temps enfermé dans sa survie – l'essence de son idéal « sans passeport », celle qui a élu Trump.
C'est un roman provocateur et percutant et si vous êtes intéressé(e) par des oeuvres littéraires audacieuses et provocantes, parfois drôles malgré tout dans cette description précise de la stupidité humaine dans une veine naturaliste, eh bien, ce livre… est fait pour vous !
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Attention! Elle est là... la giffle littéraire.

Infiniment reconnaissant à la commu' de m'avoir poussé a me procurer ces 420 pages de talent brut, injecté aux anabolisants, après quelques mois le temps de digérer un peu le choc, c'est avec un rictus que je laisse trainer mes doigts sur la cote, suintante d'humour,de ce bouquin - joyeux bordel rudement bien ficelé. Et voila je m'en suis encore foutu plein les doigts..

Je vais etre si peu crédible par la suite car il y a tellement d'affect que ce sera difficile d'etre objectif, je vais commencer par les deux seuls reproches que j'ai à faire :

- Armez vous d'une boite de Lexomil / boite à chaussure de cocaïne / ou vidéo de bébés chats, quelque soit votre truc pour passer ce cap fatidique de l'intro qui va vous donner un mal de crâne carabiné et risquerait de vous dévier du droit chemin, de cette ode à l'apocalypse. Vous verrez, vous y reviendrez après avoir fini, la patte tremblante, ce livre ensorcelé, car vous saurez de qui qu'on cause.

-Si vous cherchez des dialogues sous la forme 'standard', renvoyez vous donc quelques Lexo dans l'gosier car sauf erreur de ma part je n'en n'ai pas trouvé. Et je n'irai pas vérifier, cet ouvrage est si précieux que sa place est au coffre.

Une fois de plus, le résumé n'est vraiment pas ma tasse de thé et de toute manière il règne une telle pagaille dans le comté de Greene que c'est encore une partie de ping-pong qui s'en passe dans ma tête.. à tel point que j'ai envie de hurler TAISEZ VOUS façon Finkielkraut ( pour ceux qui auraient loupé cette pépite de freak-out le lien est juste en bas). Allez donc zieuter les critiques un peu plus haut.

Si votre petit péché mignon c'est se délecter d'un bourbon en regardant le monde cramer, alors laissez John, ce bon vieux furieux, Héraut de l'apocalypse, annonciateur de désastre, ou prophète de la zizanie vous choper par le col-back et vous montrer de quel bois on se chauffe.

J'en ai surement déja trop dit alors je me fait la belle en douce, en évitant soigneusement de chambouler cette sculpture de sacs poubelles..
-C'est du Néo-post moderne non ?
..car je viens de voir un porcelet qui se fait la malle.

OUAIIIS ok, je vous l'accorde, je suis en mode private joke, mais rien ne vous empêche d'en faire autant, quand vous aurez devoré ce brillant ouvrage tellement bien ficelé.

Qu'est ce que vous attendez ? Z'etes encore la ? A Vos marques (pages) Prets ?... Feu, harpies, dindes et jus de poubelle !




Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Il a traîné sur une étagère, Il a pris ce fin duvet de poussière sur le dessus avant que je l ouvre de nouveau, après une tentative avortée..dire que j allais passer à côté d un P......de bon roman, une perle comme on en trouve rarement dans une vie de virux lecteur. le style est superbement adapté au sujet (biographie d un "pas grand chose" dans le fin fond des états unis, qui va renverser la vie des bouseux de son bled, Baker, le bien nommé )
C est puissant, bourré d humour malgré le sujet pourtant violent (et pas forcément physiquement).
Un livre coup de poing qui tient à la peau et je dirais même un livre qui fait du bien..
L auteur, qui a mis fin à ses jours, s intéressait à l oeuvre de Céline.
On retrouve certaines scènes exubérantes dans ce texte qui lui rendent hommage..
Un grand moment de lecture.
J aurai aimé le savoir parmi les vivants, Tristan egolf. J aurai guetté les sorties de des ouvrages..
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Dans le Midwest, à Baker les langues se délient et affirment que John Kaltenbrunner serait né dans une cuvette de wc, à bord d'un train filant au sud ouest de la ville.
En vérité John naît à l'hôpital de Baker, et sort deux jours plus tard avec sa mère rejoindre la ferme vide à l'extrémité nord de la ville.
Son père Ford Kaltenbrunner meurt quelques temps avant sa naissance. Son décès est officiellement attribué à l'explosion d'une poche de méthane, mais la rumeur court qu'il aurait été victime d'une manoeuvre criminelle.
Veuve, sa mère devient « une recluse notoire », et les 1ères années de son existence, John n'a donc pas de contacts avec le monde extérieur. Bien qu'il soit le meilleur dans les travaux de la ferme -il fait de la ferme la réplique authentique du lopin familial d'autrefois- à l'école il est très mauvais élève. On aurait dû déceler chez lui une forme obscure d'autisme mais les gens de Baker le considère comme un débile léger et lui font subir les pires affronts, de l'humiliation à la violence physique.
Vers l'âge de 15 ans, John perd la ferme familiale dans des conditions illégales. Enragé, il s'en prend à la police de l'Etat. Il est condamné et écope de 3 ans de travail d'intérêt général en tant que matelot.
Sa mère morte, rien ne le rattache à Baker, et pourtant après ces 3 ans d'absence, John Kaltenbrunner, l'enfant du pays revient tourmenté par la rancoeur. Il va alors se dresser rageusement contre tout ce qui incarne Baker.
Dans cette petite ville du Midwest, tout le monde a oublié ce drôle de gosse, mais lui n'a rien oublié !

Un roman noir époustouflant, nous sommes happés par le personnage de John, sa vie n'est qu'un incroyable enchaînement de coup de poisse. Et quel talent, quelle majestueuse écriture ! Tristan Egolf, grand écrivain à l'âme militante, dénonce à travers son oeuvre la misère humaine, la pauvreté, l'alcoolisme, le dur milieu rural, les conditions précaires du conditionnement industriel, l'extrémisme religieux, et tous les travers d'une Amérique puritaine.
Un grand coup de coeur pour « le seigneur des porcheries », il aurait été fort dommage que je passe à côté de ce chef-d'oeuvre.
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"Le seigneur des porcheries" est un roman de l'américain Tristan Egolf qui, comme John Kennedy Toole, auteur de "La conjuration des imbéciles" se suicida jeune : le premier à 33 ans en 2005, le second à 31 ans en 1969.

Leur livre connut les mêmes difficultés d'édition et leur thème est assez voisin, même si l'approche n'est pas semblable : un individu différent des autres se démarque de la société américaine faussement tolérante, n'acceptant que les individus qui se coulent dans le conformisme de masse et dont la tête ne dépasse pas, alors qu'elle recèle dans son manteau pouilleux les vices les plus sordides : lubricité, alcoolisme, violence, bêtise, et un appétit extraordinaire pour le lynchage.

John Kaltenbrunner, né dans les Midslands (l'Amérique profonde dite "la ceinture de maïs"), n'est pas un garçon comme les autres, et ça se voit. Orphelin de père, sans doute légèrement autiste (pas tourné en tous cas vers les relations sociales), très doué et actif (il relève la ferme maternelle dès l'âge de huit ans par ses seuls talents mulitiformes), il est couronné de nombreux succès dans son entreprise ( mais persécuté et affligé de désastreux bulletins de notes à l'école). Trois mois avant la fin de sa scolarité obligatoire (seize ans) se déchaîne la tempête et tout s'effondre sur sa tête à cause d'un monstrueux enchaînement de circonstances...

Que va denenir John Kaltenbrunner ? Va-t-il surnager ?

Ce qui fait le charme envoûtant du livre est la même chose que ce qui peut en détourner certains : le style. Il est énorme : tonitruant, excessif, plein d'images hilarantes ou sombres, plein d'une infernale ingéniosité, comme le monde qu'il dépeint, et qui n'est pas rose. On croit entendre l'empoignade d'un Dieu fou et d'un Satan ricanant.

"Le seigneur des porcheries" et "La conjuration des imbéciles" sont des oeuvres bien à part. Deux réquisitoires contre l'hypocrisie, l'instinct grégaire et la connerie.

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Le Seigneur des porcheries est un gros coup de coeur, une lecture vraiment épatante qui m'a saisie et refusé de me lâcher jusqu'à la fin de cet épais roman; dont on sort épuisé, regrettant malgré tout qu'il ne soit pas plus long, tout en se demandant si et nous et les protagonistes auraient pu en supporter plus.
Il faut dire que c'est riche, dense, avec une écriture parfois frénétique, pas parfait, non, mais tellement enthousiasmant que je n'ai pu m'empêcher de lui mettre 5 étoiles malgré un ou deux travers.
L'auteur est en rogne et ça se voit et il critique à tout va la bigoterie, la mauvaise foi, le racisme , l'alcoolisme et la bêtise profonde d'une petite ville, caricature de l'Amérique rurale sudiste, mais à portée plus universelle. Autant dire que notre espèce n'en sort pas grandie.
Alors oui, le trait est parfois un peu outré, les coïncidences trop élevées, mais c'est le propre de la satire: de grossir le trait jusqu'à ce que nous n'ayons plus d'autre choix que de voir, que ça nous plaise ou non.
C'est parfois délirant, déchaîné, il y a dans cette oeuvre quelque chose de violent et de passionné qui emporte le lecteur et le met lui aussi en rogne contre le reste du monde.
Alors oui, de temps à autre, c'est un peu trop, après un énième coup bas du destin à l'encontre de notre protagoniste; on finit par se demander: n'y a t il vraiment personne doté d'un minimum de compassion, ou au moins d'humanité, à Baker ? , Tous les méthodistes ne sont certainement pas ainsi? ou Est-ce que vivre dans une banlieue résidentielle a vraiment cet effet délétère sur la cervelle? mais que cela n'arrête pas les lecteurs potentiels : ne craignez ni cette écriture dense, ni l'épaisseur de l'ouvrage, donnez lui sa chance et tentez d'entrer vous aussi dans Baker pour y suivre John: vous ne serez pas déçu du voyage !

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