AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,33

sur 977 notes
5
85 avis
4
34 avis
3
8 avis
2
7 avis
1
0 avis
Le premier chapitre avait tout pour me rebuter ; quelle bonne fée m'a aidée à franchir ce début pénible ? Car le récit de "formation" de John à la ferme m'a transportée au point de l'avoir relu plusieurs fois avant même de terminer le roman. C'est puissant, cela vous soulève avec un sentiment d'injustice presque tangible, une danse qui s'impose dans vos tripes ; rien d'une lecture sereine ou contemplative.
Mais quel voyage !
Commenter  J’apprécie          00
Une plongée vertigineuse vers une amérique qu'on ne voit jamais, celle de la misère sociale, affective, psychologique, vers plus de veulerie, de médiocrité, de bassesse.
Un conte presque mystique vers -on le sait dès le début- le Chaos. Tout ce qui peut dysfonctionner dysfonctionnera pour notre régal voyeur.
Commenter  J’apprécie          00
Faut d'abord dire que Tristan Egolf répond à l'image légendaire du « hobo ». Né en Espagne, vivant en Europe, aux États Unis. Parent divorcé alors qu'il était enfant .Il n'a que 15 ans quand son père se suicide. Sa mère, un peu dépassée par son fils.
Guenilles, jolie gueule un peu cabossée, il chante des tubes de Bob Dylan, accumulant les métiers, plongeur, projectionniste, promeneur de chiens, employé d'une usine de couches. C'était quelqu'un qui ‘'provoquait les atmosphères." A 23 ans, il est découvert par une bonne fée, Patrick Modiano et rédige un chef-d'oeuvre. Dix ans après, il se tire une balle dans la tête, laissant une fiancée et une fille.
Entre temps, activiste politique, il milite contre la Guerre d'Irak. Lors d'une visite du président G. W. Bush, Il est arrêté par la police car il forme, avec d'autres hommes quasi nus, une pyramide humaine pour dénoncer les tortures dans la prison d'Abou Ghraïb en Irak.
Mais il ne faut pas se laisser impressionner par ces drames, cette fulgurance.
Son Seigneur des Porcheries est un roman visionnaire et apocalyptique
Sur fond d'Amérique profonde, où l'hystérie des méthodistes se répand sur une faune de petits Blancs alcooliques, violents, ignares, plus ou moins dégénérés, John Kaltenbrunner, un autiste génial, éreinté dès son plus jeune âge par une pléthore de catastrophes, va fomenter une révolte avec la portion la plus méprisée de sa ville, à savoir ses collègues éboueurs. La petite ville sombrera, ensevelie sous ses propres ordures. John mourra finalement tel un christ, dans un gigantesque chaos.
Il restera aux éboueurs, ses apôtres, à raconter son "évangile» : la rédemption des humiliés. Tout cela à coups de personnages épiques et de scènes d'anthologie : d'un banal match de basket à l'enfer apocalyptique d'une usine de poulets.
Et le langage est à la mesure. Échevelé imagé, puissant.Des descriptions qui saturent, ne laissant au lecteur aucune place à la rêverie. Qui l'oblige à voir. L'histoire est épique mais le langage l'est aussi,
tel «un mandrill herpétique plongé dans les affres d'une fièvre masturbatoire»
Egolf sait monter la sauce. Et l'on craint la venue de «cent cinquante yuppies végétariens bisexuels montés sur des scooters rose vif», et l'on assiste à des spectacles ébouriffants.
Épique et pyromane.

A sa sortie ,quelques :
--« Cette dure dénonciation de l'Amérique profonde n'est pas nouvelle. Mais la forme de ce réquisitoire est remarquable »
--« si tout le monde dit que c'est un chef d'oeuvre, c'est que ça l'est »
--« Je n'ai pas pris du plaisir à lire ce livre »
Mais surtout : « Chef d'oeuvre ». « Chef d'oeuvre » ont accueilli ce livre.
Je l'ai seulement lu maintenant (caché sur un rayonnage surchargé), le thème est encore plus d'actualité : la révolte des « indispensables », l'écologie. Un « trumpisme » latent.
Le découpage et la langue restent.
Plus que jamais un livre de charivari et un chef d'oeuvre.
Avons-nous tellement besoin de câlins? Ou de tel livre, pour voir le Monde?
Commenter  J’apprécie          211
J'étais timide voire réticent à entamer ce roman.
Un titre bizarre, une quatrième plus étrange encore…
Au bout de 30 pages, j'ai eu peur d'une interminable logorrhée.

Mais non, en vérité, c'est un choc, une révélation.
Le récit est féroce, vivant, captivant de bout en bout. A chaque page, on retrouve humour et lucidité cynique sur le caractère inéluctable des évènements que John subit ou provoque, là est la question.
John est cet enfant de Baker, ours sauvage, rejeté par Baker.
Porcs, porcheries, abattoirs, rats d'usine c'est cette bonne bourgade de Baker et sa population de dégénérés, les trolls, dans le comté de Greene, Pennsylvanie je présume. La Corn belt et aussi la bien nommée Rust belt.
C'est dur, âpre, cruel et violent. Glauque. Etrange. le style aussi.
« le Midwest étant la principale pépinière d'auteurs de carnages et de tueurs en série de tout le pays ». Voilà pour le décor. Et encore, Baker est bien pire que cela!

Je me suis surpris à exploser de rire quelques fois, comme les « boueux », les « nègres verts », comme par exemple lors de leur remontée de bretelles par leur nazillon de chef, Kunstler.

C'est à une peinture sociale du Midwest profond que l'auteur nous convoque: saloperie pèquenaude, licenciements abusifs et expéditifs, bagarres d'ivrognes, alcoolisme, violence, maltraitance, perversions…déterminisme et atavisme social. On trouve une charge terrible sur le système éducatif dépassé et malfaisant, l'hypocrisie des bienfaisants méthodistes, l'inhumanité des conditions de travail, la brutalité des travailleurs des bas-fonds entre eux.

Pour comprendre, ou plus humblement voir, ce qu'est l'Amérique profonde, celle de Trump…
Je me suis régalé comme rarement. Incontournable, prodigieux. A lire absolument.
Et un grand merci aux traducteurs qui ont réalisé une prouesse.
Commenter  J’apprécie          170
Livre recommandé par un lecteur sur le site, je l'ai trouvé quelques jours plus tard à la médiathèque.
Emprunté, débuté et dévoré.
Le style est singulier, vif, le récit est prenant, j'ai pris beaucoup de plaisir avec cet ouvrage.
Mon coup de coeur de l'année.
Petit conseil: Zappez la préface, j'ai tenu à la lire, mais elle n'apporte rien et le contenu nébuleux peut dissuader le lecteur.
Attaquez le récit directement, bonne découverte à vous,
Commenter  J’apprécie          162
Je ne savais pas que j'avais ce trésor.. Son titre ne m'inspira guère.. Plus 600 pages d'une écriture serrée, une narration à la troisième personne, pas d'histoire d'amour ni de femme dans ce livre sauf une mère et quelques harpies.. et pourtant, et pourtant, une vraie folie, bien écrit, addictif, captivant. C'est l'histoire d'un garçon courageux dans une petite ville américaine, ces petites villes typiques qui s'affichent au début de chaque série tv américaine, qui respirent le communautarisme et font un peu peur…
Ce livre écrit en 1998, refusé signale Wikipedia par plus de 70 éditeurs américains… Il serait intéressant de savoir pourquoi ? critique trop virulente ? pour une grande démocratie on se pose des questions.. heureusement les éditeurs français réparent l'injustice !
Texte d'une grande maturité pour un premier ouvrage, on dit parfois : livre formidable mais très ennuyeux, ce n'est pas le cas ! toute la société américaine y passe décrite avec un humour sans pareil. On parle d'un style à la Steinbeck ou bien Faulkner... possible vu la facilité d'écriture de cet écrivain surdoué.
Le héros : un gentil garçon de 9 ans John Kaltenbrunner vivant avec sa mère veuve, c'est un perfectionniste, il commence par faire un élevage de poules dans leur fermette, puis de moutons et divers animaux, et cela fonctionne du tonnerre, tout lui réussit. Toutefois il trouve peu intérêt au travail scolaire et devient le souffre douleur de son collège. Sa mère tombe brusquement malade, et là s'abattent sur lui toutes les calamités. Arrivent dans leur fermette ces fameuses églises méthodistes américaines qui s'enrichissent en prenant soin des malades, s'accaparent leurs biens et mettent sous tutelle les mineurs, en toute légalité. Notre héros sera l'une de leurs victimes. Sa vie professionnelle adulte sera exemplaire jusqu'au jour où éboueur, avec sa bande de camarades, ils déclenchent une grève (tout à fait justifiée) du ramassage des ordures, dans sa petite ville. Des passages notamment avec le chef de la décharge publique sont à se tordre de rire... bref j'enfonce des portes ouvertes, 80 lecteurs Babeliotes mettent 5 étoiles ! Bien d'accord.




Commenter  J’apprécie          173
"Le seigneur des porcheries" est un roman de l'américain Tristan Egolf qui, comme John Kennedy Toole, auteur de "La conjuration des imbéciles" se suicida jeune : le premier à 33 ans en 2005, le second à 31 ans en 1969.

Leur livre connut les mêmes difficultés d'édition et leur thème est assez voisin, même si l'approche n'est pas semblable : un individu différent des autres se démarque de la société américaine faussement tolérante, n'acceptant que les individus qui se coulent dans le conformisme de masse et dont la tête ne dépasse pas, alors qu'elle recèle dans son manteau pouilleux les vices les plus sordides : lubricité, alcoolisme, violence, bêtise, et un appétit extraordinaire pour le lynchage.

John Kaltenbrunner, né dans les Midslands (l'Amérique profonde dite "la ceinture de maïs"), n'est pas un garçon comme les autres, et ça se voit. Orphelin de père, sans doute légèrement autiste (pas tourné en tous cas vers les relations sociales), très doué et actif (il relève la ferme maternelle dès l'âge de huit ans par ses seuls talents mulitiformes), il est couronné de nombreux succès dans son entreprise ( mais persécuté et affligé de désastreux bulletins de notes à l'école). Trois mois avant la fin de sa scolarité obligatoire (seize ans) se déchaîne la tempête et tout s'effondre sur sa tête à cause d'un monstrueux enchaînement de circonstances...

Que va denenir John Kaltenbrunner ? Va-t-il surnager ?

Ce qui fait le charme envoûtant du livre est la même chose que ce qui peut en détourner certains : le style. Il est énorme : tonitruant, excessif, plein d'images hilarantes ou sombres, plein d'une infernale ingéniosité, comme le monde qu'il dépeint, et qui n'est pas rose. On croit entendre l'empoignade d'un Dieu fou et d'un Satan ricanant.

"Le seigneur des porcheries" et "La conjuration des imbéciles" sont des oeuvres bien à part. Deux réquisitoires contre l'hypocrisie, l'instinct grégaire et la connerie.

Commenter  J’apprécie          254
Énorme coup de coeur❤❤❤❤❤

Après une longue absence ,je reviens vers vous avec 3 critiques en retard et un abandon.
Retard dû à ma tablette ,qui a 10ans et qui en fait, m'en fait baver.C'est un ami prof.d'informatique ( étant nulle dans ce domaine),qui me l'a réinitialisée,mais je n'avais pas noté tous les mots de passe,ce fut un vrai fourbi ( pour rester correcte),alors ma prochaine commande pour mes enfants au père Noël est déjà prête !!
Bon ,eh bien je ne vais pas vous expliquer la vie de ce seigneur des porcheries,ce serait beaucoup trop long,mais juste l'impression ressentie et la singularité de ce 1er roman.
Et pourtant,je l'avais abandonné ce roman le début étant un peu rébarbatif et sur les conseils de San Drine(accro aux livres FB),je l'ai rouvert.
Et bien ,grand bien m'en a pris,car j'ai vraiment adoré.
C'est un cocktail explosif de Steinbeck,Caldwell,Fante,Bukowski,Rabelais,Queneau,Fallet,Beckett, tout cela pour vous dire que .....C'EST INÉNARRABLE !!.UN CONSEIL OUVREZ LE ET VOUS NE SEREZ PAS DÉÇU.( Les Etats-unis sont découpés au scapel).
Gros gros coup de coeur que je vous invite à partager sans aucun bémol. ⭐⭐⭐⭐⭐

Commenter  J’apprécie          180
Voila un roman bizzarre ça se passe dans les très bas fonds de l'Amérique tout n'est que violence et un Homme,John avait beaucoup pour réussir sauf qu'il a toujours été empéché même dans cette grève des éboueurs qu'il menait demain de maitre.La violence ,la haine les bagarres la prison,tout est au rendez vous de ce livre qui ne laisse pas indifférent en bien comme en mal.
Commenter  J’apprécie          60
Le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes est le vrai titre du roman, référence biblique si l'en est car c'est bien de cela qu'il s'agit….
Le Seigneur des porcheries" est un livre provocateur et souvent choquant qui dépeint la vie dans une petite ville rurale en Pennsylvanie, qui a rencontré des difficultés pour être publié, faute d'éditeurs – et on pense ainsi au destin maudit de la Conjuration des imbéciles de J.K Toole, car née du même terreau du « deep south » américain.
Kev, un jeune homme marginalisé se révolte contre sa communauté et ses valeurs morales strictes. Il se lance dans une série d'actes de vandalisme et de destruction, y compris la libération d'animaux de ferme et la destruction de biens publics.
Le style d'écriture de Tristan Egolf est brut et intense, avec des descriptions détaillées et souvent dérangeantes. Une atmosphère de désespoir et de chaos dans cette petite communauté, dépeinte avec réalisme. La vie y est sombre et cruelle et la révolution du personnage principal n'en devient que plus « compréhensible ».
La rébellion, la marginalisation sociale, et l'aliénation qui en résulte sont les thèmes de ce roman qui révèlent les dysfonctionnements de la société et en particulier les problèmes de la classe ouvrière.
J'y vois plus la nécessité de la révolte contre son milieu quel qu'il soit pour devenir enfin libre – même si le tragique est souvent la seule échappatoire. Il y a du Steinbeck, du Faulkner dans cette critique sociale.
Et la violence et les descriptions graphiques présentes dans le livre ne m'ont pas dérangée, car si on aime le romantisme noir, on en a vu d'autres – il y a surtout du Steinbeck, du Faulkner là-dedans.
Ça pue.
Ça suinte.
La violence et les descriptions graphiques ne m'ont pas dérangée. Ça m'a rappelé certaines sensations de « la Saison des Charognes » de Johannin.
Cela donne un éclairage sur la vraie Amérique, loin des côtes, celle qui a passé trop de temps enfermé dans sa survie – l'essence de son idéal « sans passeport », celle qui a élu Trump.
C'est un roman provocateur et percutant et si vous êtes intéressé(e) par des oeuvres littéraires audacieuses et provocantes, parfois drôles malgré tout dans cette description précise de la stupidité humaine dans une veine naturaliste, eh bien, ce livre… est fait pour vous !
Commenter  J’apprécie          308




Lecteurs (2455) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}