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Un bon livre, finalement très original, mais un peu surcoté à mon avis. Au regard des avis dithyrambiques peut-être ai-je trop pris au pied de la lettre un côté qui se voulait surréaliste? le cadre, un bled rural du centre des USA, n'est malheureusement pas de nature à émousser mon imagination.
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Ne vous laissez pas décourager par l'interminable et obscure 1ère phrase qui ouvre « le seigneur des porcheries ». Les mystérieux termes qui y sont employés –« trolls, Village des nains, Hessiens des Coupe-gorge et autres citrons »-, vous seront expliqués en temps voulu, tout comme les événements qui ont mené à l'effroyable « crise » dont il y est question vous seront minutieusement exposés.
Mais d'abord, nous allons faire la connaissance de John Kaltenbrunner, héros anti-conventionnel qui, pour son malheur, est né à Baker, l'archétype du patelin de bouseux, où la médisance, la bigoterie, l'intolérance, l'hypocrisie et la bêtise règnent en maîtres depuis toujours. Enfant unique de la veuve d'un cadre des exploitations minières de la ville, John affiche dès son plus jeune âge sa différence : ainsi, à 8 ans, alors que ses professeurs le considèrent comme un attardé, il a remis à flot la ferme familiale délaissée par sa mère, et mis sur pied un élevage florissant de volailles. Investi corps et âme dans les projets d'extension dudit élevage, il aurait pu s'accommoder de sa solitude, du rejet subi de la part des autres enfants, mais une succession de malheurs, survenue alors qu'il n'est encore qu'adolescent, va irrémédiablement changer le cours de sa vie…

« le seigneur des porcheries » est un roman dense, foisonnant, difficile aussi, en raison de son intense dimension tragique.
Deux phases principales se distinguent dans l'histoire de John. Dans un premier temps, il cumule une poisse de tous les diables et de telles vicissitudes que l'on se demande où il trouve la force de ne pas sombrer dans la folie, voire tout simplement de survivre… La deuxième partie sera celle de la revanche, celle où John mettra le nez des péquenots de Baker dans leur merde, au sens propre comme au figuré…
Et à ce moment-là, Tristan Eglof est si bien parvenu à nous gagner à la cause de son anti-héros, que l'on applaudit des deux mains ! On se réjouit de voir les plus miséreux, les plus méprisés, avoir pour une fois l'avantage sur ceux qui habituellement les conspuent. le sous-titre du roman est d'ailleurs éloquent : « le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes ».
L'auteur semble avoir exprimé dans ce roman tout son dégoût pour une société profondément injuste, toute son amertume envers un système où les plus faibles sont anéantis, toute sa haine pour ceux qui, se croyant détenteurs d'une morale infaillible, font preuve d'étroitesse d'esprit et de méchanceté.
Rien n'échappe à sa plume acérée, et surtout pas les instances censées représenter les fondements de la communauté de Baker : l'école est « un reliquat pétrifié du principe de Satan le malin géré par des créationnistes irréductibles, des paranoïaques de la guerre froide », la justice condamne les innocents et laisse courir les coupables, et tout est à l'avenant, Tristan Eglof usant d'un ton à la fois désespéré et grinçant, et nous livrant une véritable orgie de métaphores irrésistibles.

C'est à la fois à rire et à pleurer !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Tout est dit dans le résumé éditeur. Reste l'appréciation. On peut se demander pourquoi les gens méprisent autant le jeune John, enfant déterminé, qui ne demande rien à personne, véritable petit prodige autodidacte. Mais la haine de la différence est bestiale et sans borne, ce que découvre John Kaltenbrunner à ses dépends, lui qui est né dans une communauté des plus méprisables. Et sa vengeance sera terrible. A la hauteur des destructions et humiliations qu'il a lui-même subies. Il ne lui faut pas grand chose d'ailleurs, juste un peu de psychologie et la dernière goutte qui fait déborder le vase.

Si donc le personnage est des plus détestables aux yeux de tous, il est plutôt sympathique aux yeux du lecteur, ainsi que la bande d'éboueurs qui entrent dans sa danse. Et le résultat est de toute beauté - le lecteur se venge lui-même de tous les "trolls" rencontrés dans sa vie en se délectant de leurs malheurs - tel un bon troll peu compatissant. Les comparaisons sont superbes. le roman détaillé, parfois longs tant les détails importent pour s'y retrouver.

Je dois avouer que j'ai ressenti des vagues d'enthousiasme mais aussi d'ennui - on descend dans la fange des mal aimés, les détails sont réalistes et atroces et le lecteur plus sensible risque bien de sortir végétarien et/ou misanthropes de cette lecture (mais heureusement, il y a des gens comme les 22!) - ces différents tableaux de la vie et de l'histoire de John ont des rythmes complètement différents et la mise en place de sa vengeance dure un peu. Mais sont aussi nécessaires pour bien comprendre le groupe, la progression de la situation jusqu'au final.

Un excellent roman donc, de la teneur du classique, à déguster en prenant son temps et en se délectant de la langue.
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Ce livre à la lecture difficile (il a fallu que l'ami qui me l'avait conseillé insiste, tant les premières pages m'avaient semblées incompréhensibles).
Rassurez-vous, ce sentiment disparaît rapidement, le temps de rentrer dans le monde de l'auteur.
J'ai aimé ce livre et ce n'était pourtant pas gagné, car j'ai plutôt tendance à aimer les écritures concises ; l'auteur, ici, aime à prendre une idée, la triturer dans tous les sens pendant plusieurs pages, mais ça fonctionne. En partie grâce à une certaine dose d'humour noir dans la description des sentiments humains (noirs également).
J'ai cependant trouvé la description de la déliquescence finale un peu longue. D'autres y trouveront peut-être une certaine jubilation dans la démesure. A chacun de voir ;-)
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John naît sous la pire étoile du monde, à Baker, la ville la plus abominable du Midwest, un cocktail amer d'alcool frelaté, de misère et d'intolérance. Sa malchance incroyable et son caractère exceptionnel le conduisent, rapidement, à devenir un paria honni par une société répugnante et omnipotente.
Le Seigneur des porcheries présente sans concession les ravages du mépris de la différence et de la haine de l'autre dans une bourgade sinistre de la Corn Belt et la spirale de violence aveugle qui la dévastera. Avec un style élégant et râpeux, tout en listes, gradations, métaphores et paradoxes du plus bel effet, l'oeuvre oscille et entraîne le lecteur dans un rythme frénétique et décousu, entre action délirante et plongée vertigineuse dans la psychologie dépravée des épaves humaines qui en constituent les personnages. Ce pamphlet cru et amoral contre le racisme, le fanatisme et toute forme d'ostracisation s'est rapidement hissé au rang des classiques de la littérature américaine, et ne m'a laissée aussi ravie que bouleversée.
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J'ai vu plusieurs fois ce livre en suggestion alors que je cherchais des idées de lecture sur babelio. le résumé m'avait marqué, mais dur de me lancer tant il est mystérieux..
Les commentaires publiés ont finir par me convaincre de lire mon premier roman de Tristan Egolf.

Au cas où certains s'arrêtent tôt de lire ce commentaire, je vais le résumer vite fait : Il est génial, découvrez le de suite sans craintes.

Pour l'histoire, on suit John Kaltenbrunner, un individu touché par toute la misère du monde. Il n'est pas encore né que son père meurt dans une explosion à son travail ; son enfance sera marquée par des maladies en tout genres ; Il est battu par ses camarades à l'école car différent des autres. En effet, John est un enfant surdoué, associable également. Il n'a même pas 10 ans quand il rénove et entretient la ferme familiale lui tout seul.

Malheureusement pour lui, il grandit à Baker : Une ville peuplée de consanguins, d'alcooliques, de "trolls", de voyous etc.. Vous l'aurez compris, il n'y fait pas bon vivre.
La saleté de cet environnement impactera forcément quelqu'un qui attire toutes les embrouilles aux environs. Excommunié de Baker suite à des incidents en séries, il reviendra des années plus tard dans l'anonymat le plus total, le reste je vous laisse le découvrir.

En plus de l'histoire, l'écriture de Tristan Egolf est vraiment plaisante à lire. Des mots qui varient du soutenu à du familier, une écriture cynique qui colle très bien à l'histoire "Madame Veuve Kaltenbrunner", des descriptions de personnages codifiées "les citrons" "les rats de rivières" "les trolls".
Un 5/5 bien mérité.
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Un petit bijou ... un coup de coeur ...
Je ne savais pas à quoi m'attendre. Même la quatrième de couv' est très mystérieuse mais avec elle au moins au sait qu'on va partir dans une histoire pas banale!
Le seigneur des porcheries, c'est John Kaltenbrunner ...
On sait dès le départ qu'il sèmera le chaos dans sa petite ville du Midwest mais rien ne nous laisse deviner de quelle façon. le roman commence par l'histoire de son père et de ce qu'il va advenir de cette famille. Ensuite le jeune Kaltenbrunner, très intelligent mais pas vraiment sociable va aller de déconvenues en catastrophes jusqu'au chaos final...
Quel rythme! Quel cynisme! C'est improbable et jouissif!
Une douce vengeance pour les opprimés...
John, tu es le héros que je n'attendais pas!

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Un petit retour d'un livre « le seigneur des porcheries » de Tristan Egolf qui n'était pas dans ma pal.

Je ne regrette absolument pas ! D'ailleurs, avant d'écrire ce petit poste, il m'a fallu y réfléchir, prendre du recul face à ce roman qu'on peut qualifier oui, d'ovni.

Pour une fois, je vais commencer par :

📍La forme
Une écriture travaillée, incisive, dense, intelligente, ciselée autant de qualificatifs bien mérité pour ce merveilleux travail littérature. Tristan est un raconteur d'histoire..Il avait ce don d'embarquer les lecteurs.
A noter : peu de dialogue, beaucoup de détails et ces petites phrases assassines merveilleusement bien travaillées ! On sourit de cet humour bien tranché mais subtile qu'il glisse ici et là.

📍Le fond : Alors là, je dis stop. Si vous cherchez de la couleur, de la joie, passez votre chemin. Pour ma part, c'est ici que mon retour coince un peu..Non pas que je n'ai pas aimé l'histoire, non mais son écriture est tellement particulière qu'elle transpire d'un mal –être qui est véhiculé du début à la fin. Je me suis sentie mal à l'aise de la lourdeur à travers l'histoire de John. de ce fait, bravo il a réussi son objectif car on est totalement imprégné de l'ambiance sombre de cette trame humaine.

Ce personnage me semble être une personne atteinte du syndrome asperger ; bon c'est un avis purement personnel, mais connaissant assez voir beaucoup ce syndrome, cela m'a sauté aux yeux. (réaction, centre d'intérêt, intelligence, etc etc)

Que se passe-t-il à ce John Kaltenbrunner?

Il doit vivre tout simplement ou survivre à cette société qu'il ne comprend pas et dont il n'a pas sa place.

L'histoire se passe dans une ville paumée des États-Unis : Baker...où la misère humaine suinte, alcoolisme, violence, et bigoterie.

Asocial, John, qui semble être né sous une « mauvaise étoile » est orphelin de père, il grandira dans cette misère, et cette incompréhension de la part de cette société assommée par l'ignorance imbibée l'alcool. Totalement exclu de ses « pairs », son rêve est de redresser la ferme familiale laissé à l'abandon depuis la mort de son père qu'il n'a jamais connu. Il veut, élever des poules, des moutons. Malgré son jeune âge, il a un sens, voir une intelligente différente et a tout les chances pour y parvenir, mais la malchance et la vie crasseuse de Baker lui réservera un tout autre sort
Ce livre m'a touché, m'a gêné aussi, parfois écoeurée par l'odeur fétide des abattoirs de volailles et des poubelles.

Les thèmes sont durs, mais l'histoire incite à réfléchir sur le devenir d'un homme différent, qui à la base souhaite juste une vie tranquille.

✅ Je le conseille vivement.
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Déception. C'est mon deuxième livre de Tristan Egolf, j'avais déjà quelque peu déchanté avec le premier (Kornwolf). Certains auteurs sont surcotés, même si confidentiels. En fait, tant mieux s'ils restent confidentiels.
Je dois évidemment reconnaître que c'est plutôt bien écrit, que ça décrit un univers US particulier, et que le personnage central est rendu passionnant, un personnage dont on peut se souvenir longtemps. Mais mais mais... le problème, mon problème, est que tout ça est trop long, que je me suis essoufflé au fil des pages. Et que d'un chef-d'oeuvre je ne le permets pas. Ou je ne me permets pas d'appeler chef-d'oeuvre un livre qui m'essouffle, m'ennuie presque, au fil de ses pages.
Donc, ce Seigneur des porcheries est, malgré ses qualités indéniables pour moi une déception. Sans doute due aussi à sa "survente".
NB: J'apprécierais bien un film. L'écriture imagée et détaillée s'y prêterait très bien, pour un réalisateur ambitieux.
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Je reprendrai bien une portion d'Amérique profonde…
J - 3 mois, John Kaltenbrunner bien calé dans le ventre de sa mère ne sait pas encore que son père, Ford Kaltenbrunner, vient de mourir dans l'explosion d'un tunnel de la mine où il travaille. Sa mère, Mme veuve Kaltenbrunner, assiste l'esprit ailleurs à son enterrement. Il ne sait pas encore que lorsque la vie devient capricieuse, elle est capable de foutre en l'air une existence rien qu'avec une simple tornade. Il se doute encore moins de ce que la mauvaise fortune lui a réservé. Mais comble du paradoxe, il réalisera sans le vouloir le projet initié par son père, le chaos total, ainsi que sa vengeance personnelle auprès d'une église de « cul bénis » malveillants et envers la petite ville qui le voit naître, Baker « plouc ville », cité des « Trolls », «citrons » et autres « rats de rivière ».
Le roman de Tristan Egolf est la biographie d'un homme que la chance ne harcèle pas, bien au contraire. L'histoire a un arrière-goût de « La conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole. On retrouve le même style d'anecdotes rocambolesques, la même fatalité et la confrontation incompréhensible entre le personnage principal et le milieu dans lequel il évolue.
Le style de l'auteur est parfois « faulknérien », de grands paragraphes d'une phrase avec moults énumérations.
La lecture est dense et croustillante bien qu'elle frôle parfois la confusion par l'effervescence d'éléments communs, de faits sans importance de la vie quotidienne, par le soucis de l'auteur de ne passer à côté d'aucun détail même insignifiant. Heureusement, le plus souvent la verve sarcastique de Tristan Egolf, son humour au vitriol sauve son texte de l'écueil de l'ennui. Pour exemple l'auteur écrit, parlant de John Kaltenbrunner qui s'adresse à Hortense, l'une des grenouilles de bénitier de l'église méthodiste : « Il se retourna vers le feu et annonça que, très bien, peut-être accèderait-il à sa demande absurde d'une discussion ouverte, en commençant par le fait qu'elle était la plus hypocrite péripatéticienne coprophile mâtinée de chienne en chaleur qu'il ait eu le malheur de croiser. Jamais, depuis le temps des cabarets clandestins à gin frelaté, aussi cupide maquerelle n'avait foulé les rues de Baker sous le masque d'une citoyenne respectueuse des lois. Elle était une imposture et une imbécile… »
Néanmoins, il y a quelques lourdeurs liées à des répétitions lors du passage du chaos apocalyptique qui s'abat sur la petite bourgade de bouseux primaires. le moteur de la narration toussote, devient poussif, mais pour vite repartir dans les tours vers une explosion surréaliste.
John Kaltenbrunner est la bombe « H » que Tristan Egolf lâche sur la petite communauté de Baker.
« le seigneur des porcherie » fait partie de ces oeuvres qui ont leur place à l'Elysée de la grande littérature américaine.
Après avoir présenté ce premier roman auprès de plus de soixante-dix maisons d'éditions américaines et essuyé autant de refus, Tristan Egolf part à Paris où il fait la connaissance de Marie Modiano qui le parrainera auprès des éditions Gallimart. « le seigneur des porcheries » est publié en 1998.
Traduction de Remy Lambrechts.
Editions Gallimard, folio, 607 pages.
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