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3,79

sur 665 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dix éminents holmésiens sont réunis à l'Hôtel Baker Street près des chutes de Reichenbach, afin de participer à un colloque exceptionnel. de celui-ci doit sortir le nom du professeur émérite qui sera chargé de diriger la première chaire universitaire d'holmésologie de la Sorbonne. Rivalités, jalousies, mesquineries, bassesses… ils seront prêts à tout pour obtenir ce poste de titulaire tant convoité.
Quand une tempête de neige puis une avalanche les isoleront du reste du monde, aucun ne s'en inquiètera outre mesure. Même un premier décès suspect ne leur mettra pas la puce à l'oreille, trop contents de compter un rival de moins. Et pourtant…

Construit sur le principe du huis clos classique, hommage à « Dix petits nègres », ce roman est surtout l'occasion pour Jean-Marcel Erre de faire une brillante synthèse de ses connaissances sur Sherlock Holmes, des écrits de Conan Doyle à ceux des auteurs contemporains ayant perpétué le mythe. Rédigé dans une langue subtile, au style déjanté rempli d‘humour, le récit multiplie les références sherlokholmesques sans perdre la dynamique de l'intrigue. Accessible à tous, même aux néophytes, cette fiction truculente, véritable Cluedo, nous montre un Jean-Marcel Erre au mieux de sa forme, cultivé et drôle. On se délecte de ses jeux de mots, des situations cocasses imaginées et de son érudition. L'énigme tient ses promesses, elle-aussi, même si, comme dans les romans de Doyle, elle réside moins dans l'identité du coupable que dans celle du détective…
Une lecture on ne peut plus plaisante, à lire lentement pour mieux la savourer.
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Retour de lecture sur "Le mystère Sherlock" de Jean-Marcel Erre, écrit en 2012. L'histoire d'un huis-clos, avec 11 pseudo-chercheurs sur Sherlock Holmes bloqués dans un chalet recouvert de neige, suite à une avalanche. Ce n'est pas vraiment un polar, mais plutôt un livre humoristique d'enquête écrit de manière totalement loufoque. C'est malin, relativement court. Cela ne se prend pas au sérieux, et c'est très agréable à lire. le scénario manque totalement de crédibilité, mais le traitement humoristique de l'ensemble nous rend très indulgent à ce niveau et permet de nous plonger dans l'intrigue. le suspens est plutôt efficace. C'est un mélange totalement improbable entre Frédéric Dard, David Lodge et Agatha Christie. Une lecture de détente, agréable et sympathique.
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Ce livre avait été proposé en lecture commune sur l'un des challenges auxquels je participe, et je me suis dit : « pourquoi pas » ? c'est que le titre et la couverture (autant celle du poche, qui a été la première que j'ai vue, que celle de l'ebook que j'ai finalement lu) m'intriguaient, ce qui suffisait pour me lancer dans l'aventure. Ma seule vraie crainte était de m'y perdre, car je n'ai jamais lu aucun livre de Conan Doyle – or, si Sherlock Holmes est indéniablement connu dans l'imaginaire collectif, je ne l'ai encore jamais approché de près car, même si j'apprécie beaucoup les romans policiers, je ne suis pas trop attirée par les classiques du genre… En refermant ce livre, je peux dire que cette méconnaissance n'a en rien gêné ma lecture, mais il est bien possible, en revanche, que je sois passée à côté de toute une série de choses – allusions, référence à l'une ou l'autre intrigue, etc. ce qui aurait peut-être rendu ce livre plus « vivant », sans mauvais jeu de mots.

Cela dit, que l'on connaisse intimement ou non l'univers de Sherlock et autres « concurrents » (on a plusieurs références notamment à Hercule Poirot, et un énorme spoiler sur les « Dix petits nègres » - ah pardon, il faut dire « Ils étaient dix », désormais – où Poirot n'apparaît pas, paraît-il), on comprend très vite que tout le livre est une extraordinaire parodie de ces romans policiers qui mettent en avant le flair lié à la logique d'un enquêteur principal, qu'il le soit de métier ou non, jusqu'à une résolution finale à laquelle le lecteur aurait pu arriver lui-même, si seulement l'auteur lui en laissait la possibilité… mais le fait-il vraiment ?

Le tout est assaisonné d'un humour, souvent noir, mais pas que, et surtout omniprésent : des tournures de phrases, des calembours et autres jeux de mots, des mots mêmes transformés pour l'occasion, et j'en passe. Contrairement à ce que j'ai lu dans l'une ou l'autre critique, ce n'est jamais de l'humour lourd en tant que tel ! En revanche, pas une seule phrase n'est épargnée, il n'y a pas une seule phrase sans une pointe piquante, un mot qui dérape, une allusion quelconque qui fait sourire – bref, cet humour parfaitement assumé est là tout le temps, tout le temps, tout le temps, au point de frôler parfois l'indigestion, c'est vrai…
Le plus incroyable quand on considère cette façon d'écrire quelque peu délirante, c'est que l'auteur a pris le parti, en plus, de faire une espèce de roman choral : on a la narration principale qui apparaît comme le journal d'une jeune journaliste qui a réussi à s'immiscer au milieu de ces holmésiens qui briguent la chaire d'holmésologie qui doit ouvrir à la Sorbonne. Mais cette narration est entrecoupée par des « fiches profil » sur chacun des holmésiens, ainsi que certaines explications – toujours introduites de la même façon, par exemple « H comme Holmésien » - destinées au livre « Sherlock Holmes pour les Nuls » que la même jeune journaliste est en train de rédiger. Et chaque style de narration présente quelques menues différences qui indiquent que l'on se trouve effectivement à un autre niveau. Et l'auteur va plus loin encore : plusieurs des holmésiens ont également voix au chapitre, que ce soit Dolorès qui écrit de longues lettres à ce qui pourrait être un confesseur, Durieux qui écrit son propre livre extrêmement guindé, ou Perchois qui écrit quant à lui à son « maître », sans qu'on sache très bien s'il s'agit d'un quelconque mentor extérieur, ou s'il croit écrire à Holmes en personne. Ainsi donc, par-delà ces jeux d'humour cités plus haut, l'auteur parvient quand même à différencier chaque voix, à en faire quelque chose de particulier et de reconnaissable !

Avec tout ça : inutile de préciser (quoique…) à quel point les personnages sont caricaturaux ! On est même au-delà des stéréotypes du genre, on est plutôt dans une espèce de surréalisme adapté à un pseudo-polar, où on ne cherche même pas à être crédible, mais où le maître-mot serait plutôt : plus tu es déjanté et improbable, mieux tu seras accepté dans ce cénacle burlesque. Car, oui, c'est bien de cela qu'il s'agit : on est réellement dans le burlesque, tous les codes habituels (du polar classique) sont défiés de façon sidérante. Et cela dépasse le seul cadre des quelques holmésiens et de la journaliste, car les « vrais » enquêteurs et autres secours, qui vont venir libérer ces gens enfermés dans l'hôtel (et tomber sur autant de cadavres), sont eux aussi tous plus douteux les uns que les autres…

Cela dit, si l'exercice de langue française est remarquable, si l'humour est agréable à condition de le lire par petites doses, ce livre ne m'a pas tout à fait emballée. L'intrigue même, également parodique évidemment, ne suscite qu'un intérêt restreint : on rigole (ou pas) aux nombreux calembours, on observe le microcosme composé de ces holmésiens bloqués dans cet hôtel lugubre, mais, pour ma part du moins, on ne s'intéresse pas vraiment à l'enquête (qui semble menée par la journaliste précitée), on ne se demande pas vraiment qui va être le prochain sur la liste des victimes, alors que c'est au coeur de l'intrigue, d'une façon de plus en plus aiguë, ni même qui est le meurtrier…. On lit ce livre pour sa forme (géniale), pas tellement pour son contenu (finalement assez pauvre) – ou, pour le dire autrement : l'aspect parodie est une totale réussite, mais l'aspect policier est plutôt raté. Sauf peut-être le sursaut final ?
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Un pastiche de polar totalement réussi!

"Six cadavres pour cinq survivants, il fallait voir les choses en face: on allait avoir du mal à revenir au score. Entre nous, deux questions insidieuses, lancinantes, accablantes: "Qui est le meurtrier?" et "Qui sera le prochain à rejoindre l'équipe adverse au frigo? "Difficile de regarder son voisin de table sans arrière-pensée..."

Surtout que de survivant, il n'y en aura point, le seul rescapé du carnage ayant eu la mauvaise idée de se trouver pile-poil devant la porte de l'entrée de l'hôtel enseveli sous la neige. Ladite porte d'entrée étant défoncée par la police. le commissaire Lestrade retrouve plusieurs carnets de note ayant appartenu aux morts. Ce qui va lui permettre de reconstituer une bien étrange vérité. Pourtant, une bande d'enseignants farfelus, fans de Sherlock Holmes, qui se réunissent dans un hôtel de montagne en Suisse: on a du mal à croire que ça pouvait tourner au massacre. Mais le but de cette réunion était de nommer le plus grand fan au poste de titulaire de la toute première chaire d'holmésologie de la Sorbonne. Et là ça change tout! Car tous ces allumés, qui pensent que Sherlock Holmes a réellement existé, seraient prêts à tuer pour obtenir le poste. Tuer au sens propre du terme!

Le mystère Sherlock, c'est Dix petits nègres version destroy, un huit-clos totalement loufoque, écrit dans un style percutant, plein de vitalité. D'un côté, un style simple, cru, désopilant, qui permet au lecteur de se marrer du début à la fin. Et de l'autre, un style très littéraire, riche, qui permet au lecteur de réfléchir à des sujets passionnants. Ce livre est une véritable bombe textuelle survitaminée, un feu d'artifice d'humour noir. Un pastiche de whodunit qui vous fera hurler de rire du début à la fin. Avec en filigrane, une réflexion subtile sur le pouvoir de la fiction, et sur le rapport entre l'écrivain et le lecteur. Un rapport plus subtil et plus complexe qu'il n'y paraît. Tout est question de comment on perçoit la réalité, ou plutôt les réalités qui peuvent se mélanger à la fiction, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus faire la part entre ce qui est vrai et ce qui est faux.

Enfin, cette enquête pleine de rebondissements, permet à l'auteur de rendre hommage aux meilleurs auteurs de polars. le mystère Sherlock est une plongée fascinante et érudite au coeur de l'univers du plus grand détective de tous les temps. Un personnage complexe qui aura marqué à jamais de son empreinte l'histoire du polar. le Mystère Sherlock est donc un formidable polar, qui vous fera passer de formidables heures de lecture. Jusqu'au dénouement final, l'ultime rebondissement, digne des meilleurs romans de ... Sir Arthur Conan Doyle. Un polar à la fois rigolo et érudit, qui dit mieux?

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Un colloque un peu spécial (Le professeur Bobo a réuni dix de ses étudiants pour nommer le nouveau titulaire de la chaire d'Holmésologie) a lieu dans un hôtel suisse le bien nommé Baker Street mais les participants se retrouvent bloqués à l'intérieur après une avalanche. Quand les pompiers viennent les secourir quelques jours plus tard, quelle n'est pas leur surprise de découvrir une dizaine de cadavres alignés dans la chambre froide… Que s'est-il passé ? Voici le mystère Sherlock
Un huis-clos bourré d'humour noir, délirant et truffé de références à l'univers de Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle. Je ne me suis pas ennuyée et j'ai gardé le sourire devant la cocasserie des situations et les personnages déjantés et hétéroclites. Jour après jour se dévoilent les évènements qui se sont produits dans l'hôtel grâce aux lettres de Dolores ou encore les notes d'Eva et ce n'est pas triste et de tout repos ! Un sympathique moment livresque, une lecture sans prise de tête donc et bien barrée comme sait si bien les écrire J.-M. Erre 😊
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Entre Conan Doyle et Agatha Christie. J'ai beaucoup aimé ces "dix petits nègres" enfermés dans un petit hôtel de montagne, rassemblés autour de leur même passion pour Sherlock Holmes. Tellement absorbée par la plume si particulière de l'auteur, j'en ai presque oublié que la mort serait au rendez-vous de ces amusantes retrouvailles (car le monde universitaire est un petit monde, nos chères petites victimes se connaissent presque toutes déjà). La plume de l'auteur est en effet assez étrange au premier abord, et je pense qu'elle pourra rebuter certains lecteurs. Quant à l'alternance des points de vue entre les personnages, cela peut paraître un peu perturbant, pourtant cela rajoute encore de l'humour et de la matière au roman. Si on arrive à s'y habituer, ce ne sera que du plaisir ! L'humour acéré de l'auteur est partout, à chaque phrase, dans chaque situation absurde vécue par les personnages, jusque dans le dénouement final incroyable.
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Il y a énormément d'humour de tous genre dans ce court roman policier, et c'est ce qui permet de dédramatiser un peu la situation dans laquelle se retrouve les héros. On soupçonne tout le monde jusqu'à l'épilogue surprenant, on en apprend plus sur Sherlock Holmes et sur les théories qui existent sur sa vie (une des plus farfelues: il serait le père biologique d'Arsène Lupin!).
J'ai passé un agréable moment à la lecture de ce roman comique qui m'a évoqué Agatha Christie...
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce livre, je craignais qu'il y ait un côté trop commercial avec ce titre.
Au final, l'univers de Sherlock Holmes est extrêmement présent puisque 10 universitaires se retrouvent à un colloque sur Sherlock pour savoir qui sera le titulaire de la toute première chaire d'holmesologie de la Sorbonne. Ils sont donc en compétition en se battant à coups de citations de Sherlock, d'éléments de sa vie etc. Sauf qu'après quelques jours de colloque, ils sont tous retrouvés morts... Qui a fait le coup ?
Cela pourrait paraître sérieux décrit comme cela. Sauf que l'écriture est (très) humorisitique. C'est drôle au début. Je craignais que cela devienne un peu lourd mais au final, on s'y habitue.
Il y a quelques éléments sur Agatha Christie. Il faut dire que ce livre a un côté de "Dix petits negres" (renommé "Ils étaient 10"). C'est d'ailleurs explicitement mis dans ce livre, ainsi que le dénouement de "Dix petits negres"
Au final, j'ai passé un bon moment mais sans plus, malgré le dénouement original.
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Je n'ai jamais lu les livres de Sherlock Holmes de Conan Doyle mais je connais le personnage ainsi que son fameux acolyte Dr. Watson. Un mystère policier autour de l'homme avait tout pour plaire surtout avec une dose d'humour. A Meireigen, dans un chalet suisse, se tient un colloque à la fin de celui-ci, le professeur Bobo désignera le nouveau titulaire de la chaire d'holmésologie.
Les personnages sont merveilleusement décrits par J. M. Erre ! A chaque nouvelle entrée d'un des spécialistes d'Holmes, l'auteur le présente sous toutes les coutures, avec beaucoup d'esprit. J'ai beaucoup rigolé au fil des pages et pourtant, les morts s'accumulent, tous plus glauques les uns que les autres. Les théories sur le célèbre détective sont développés avec sérieux (… enfin pour un holmésologue) et les candidats à la chaire donnent tout pour arriver à leurs fins. J'avoue avoir eu un peu de mal avec les aller-retour entre les enquêteurs et les scènes avec les holmésologues mais j'ai appris beaucoup de choses sur Sherlock Homes, ça m'a presque donné envie de le lire mais l'oeuvre complète semble conséquente. En tout cas, je relirai Jean-Michel Erre, j'espère que qu'il est aussi drôle dans ses autres romans.
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J'avoue tout : je suis une holmésienne niveau 1 ... peut-être niveau 2. J'ai lu tous les Sherlock, en connais beaucoup de détails, ai vu beaucup d'adaptations au cinéma ou à la télé. En revanche je ne suis pas fan des adaptations en romans. La copie est souvent bien pâle à côté de l'original.

Je crois qu'être holmésien est quand même une condition, si ce n'est essentielle, du moins importante pour savourer pleinement ce petit bijou d'humour et de dérision.

J'ai un peu moins aimé que "Série Z" mais "le mystère Sherlock" place désormais J.M dans mon petit musée personnel des auteurs dont j'ai envie de tout lire.

C'est amusant, sarcastique, plein d'inventions et d'imaginations. le retrouver tous les soirs avant de dormir a été un vrai régal !!

Mais ce n'est pas que ça. Vers la fin du roman, quand le rire laisse place aux doutes, aux questions, à l'inquiétude, l'histoire nous ouvre une porte. la porte qui sépare la fiction de la réalité. Je ne vais pas divulguer l'intrigue mais j'ai vraiment eu un instant de doute en lisant la page 236. Et si c'était vrai ... Même maintenant, en écrivant ces lignes, le doute subsiste ...

C'est pareil pour la fin. le doute. Toujours le doute.

Finalement, derrière l'humour et le sarcasme de ce roman qui ne se veut pas sérieux du tout, se cache une intrigue fine et surprenante. J.M. n'a pas essayé d'écrire une énième aventure de Sherlock, ne donne pas l'impression de se prendre au sérieux. Et pourtant son roman est mille fois plus "holmésien" que tous les pseudos "sherlock contre machin-truc".

Une lecture que je recommande fortement.
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