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Olivier Clément (Autre)
EAN : 9782220020617
426 pages
Desclée de Brouwer (07/10/1992)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Paul Evdokimov était un théologien et un philosophe. Lorsqu’il aborde l’œuvre de Gogol et Dostoïevki, sa méthode n’est pas de critique littéraire, c’est une quête « de la destinée de l’homme ». En cela même, il est fidèle à la démarche profonde de ces deux écrivains. « On me reproche d’avoir parlé de Dieu », écrivait Gogol, « chacun de nous a ce droit ». Et Dostoïevki : « On m’appelle un psychologue, mais ce n’est pas vrai, je suis un réaliste au plus haut sens du m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
livre qui ma été offert à Noël 2022
Né dans l'aristocratie russe, Evdokimov voit son père être tué. Cadet puis théologien, la guerre civile le transforme en soldat antibolchevique. Fuyant la Russie, il trouve refuge à Paris, oscillant entre théologie et philosophie, tout en s'impliquant dans l'activisme chrétien. La Seconde Guerre mondiale le pousse dans la Résistance aux côtés de protestants, symbolisant un engagement sans relâche malgré les tracas de son existence.

Théologie et Philosophie
Source de Vérité : Un théologien s'appuie principalement sur la révélation divine – telle que les Écritures, les enseignements de l'Église et la tradition – pour comprendre et interpréter la vérité. Un philosophe, en revanche, cherche la vérité en utilisant la raison humaine et la logique, sans nécessairement se référer à une révélation divine.

Objectif principal : Alors que les deux cherchent la vérité, le théologien a tendance à se concentrer sur la connaissance de Dieu et l'application de cette connaissance à la vie humaine. le philosophe, en revanche, peut explorer une gamme beaucoup plus large de questions concernant l'existence, la morale, la connaissance et la réalité.

Nature de la Vérité : Un théologien pourrait voir la vérité comme quelque chose de transcendant, qui dépasse la simple compréhension humaine. La vérité pour un philosophe pourrait être quelque chose de plus immanent, trouvée à travers l'examen et la raison.
Méthodologie : Un théologien pourrait utiliser des textes sacrés et des doctrines comme points de départ pour la réflexion, tandis qu'un philosophe pourrait partir de questions ou de problèmes fondamentaux, utilisant la logique et la raison pour les résoudre.
Rapport à la foi : La théologie est inséparable de la foi. La philosophie, bien qu'elle puisse être influencée par la foi personnelle, n'est pas nécessairement ancrée dans une tradition religieuse particulière.

Il est important de noter que ces distinctions sont des généralités et que la réalité est souvent plus nuancée. Il y a de nombreux points de convergence entre la théologie et la philosophie, et de nombreux penseurs ont oeuvré à la frontière des deux domaines.

Expérience de lecture
Dans la tourmente de l'existence, rares sont les écrivains qui, à l'instar de Dostoïevski, ont osé plonger si profondément dans le gouffre de l'âme humaine. Et il est d'autant plus rare de trouver des penseurs comme Paul Evdokimov qui tentent de dévoiler la vérité complexe de cette plongée. Ce livre est une rencontre de deux âmes tourmentées par le défi constant du bien et du mal, cherchant avec ardeur la lumière dans les recoins les plus sombres de l'existence humaine.

Evdokimov saisit brillamment l'essence de la pensée dostoïevskienne : le nihilisme, ce dragon qui sème le désespoir et réduit tout en cendres, est l'antithèse de l'amour divin. C'est un cri retentissant contre la sacralité, une provocation à l'égard de tout ce qui est saint. Pour Dostoïevski, ce nihilisme dévorant n'est pas seulement une idéologie, mais la manifestation d'une blessure béante dans l'âme de l'homme moderne.

L'amour divin, dans sa grâce infinie, invite l'homme à une communion profonde avec le Tout-Puissant, un amour qui transcende toutes les limites humaines. Mais le nihilisme, dans sa froideur calculatrice, nie cette invitation, se moque de toute aspiration spirituelle, et laisse l'homme errant dans un désert de désespoir.

On ne peut s'empêcher de remarquer la beauté des contrastes dans l'oeuvre d'Evdokimov. Car pour Dostoïevski, le nihilisme n'est pas la fin, mais plutôt le début d'une quête. C'est le défi que chaque homme doit affronter pour trouver la véritable essence de l'amour divin. Et malgré tout, la foi resplendit toujours, même dans les heures les plus sombres.

Le livre de Evdokimov est une lumière qui guide le lecteur à travers ce dédale complexe de la pensée dostoïevskienne. C'est un hymne à l'espoir et à la persévérance, rappelant que même face au nihilisme le plus cruel, l'amour divin est une force inébranlable.

Haiku
Dans l'âme profonde,
Dostoïevski s'éveille,
Jésus le contemple.

Tanka
Sous le regard clair de Jésus,
Nihilisme en ombres furtives,
Dostoïevski danse, s'active,
Pic-vert, en vers, saisit l'étincelle,
Dans la nuit, l'amour se révèle.
Lien : https://tsuvadra.blog/2023/0..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pour Dostoievski, l'utopisme est le produit du bien abstrait qui n'est fondé ni en Dieu ni dans le prochain, et par conséquent est le produit de l'orgueil, principe de solitude; à l'état pur il provoque ou la fuite ascétique hors du monde (le jeune Inquisiteur) ou le pessimisme et « la coupe » d'Ivan Karamasov, ou l'arbitraire divinisé avec son « tout est permis» (Ivan, Kirilov) ou enfin, dans le plan social, le despotisme illimité du paradis terrestre. (Raskolnikov, Les Possédés, l'Inquisiteur).
L'utopie est un mythe projeté dans l'avenir. Le rêve de l'âge d'or dont parle Versilov (L'Adolescent) n'a jamais cessé de hanter l'humanité. Presque tous les grands penseurs ont connu cette espérance de voir se lever une ère nouvelle dans l'histoire humaine, ère qui manifestera l'apothéose de l'homme et son bonheur parfait. La fin du XVIIIe siècle, par l'avènement de la démocratie, donne plus d'acuité, à cette attente; la philosophie sociale du XIXe siècle lui consacre l'essentiel de ses efforts. La dialectique de l'utopisme devient un facteur social de la destinée humaine qui rend réel, au plus haut degré, le débat entre immanence et transcendance. L'humanisme, le moralisme immanent, l'optimisme évolutionniste relèvent de la thèse que le bonheur de l'homme, l'harmonie, sont au terme de l'effort de la volonté, qu'ils sont le produit des forces naturelles de l'homme. Semblable vision du monde évolutif s'oppose radicalement à l'humanisme chrétien qui est essentiellement apocalyptique et transcendant.
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l'homme est malheureux
parce qu'il ne sait pas qu'il est heureux
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