AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070403189
147 pages
Gallimard (03/02/1998)
3.42/5   13 notes
Résumé :
Dans un village près de la mer, dans les marais et le vent, un matin de décembre, l'enterrement d'Alain. La famille n'a avoué de la mort ni comment ni pourquoi, et la journée s'en va de travers, comme avait fait la vie qu'on devine et reconstruit. Moment de bascule où se clôt un cycle, avant les forces neuves du recommencement : celui qui ici est tombé, tandis qu'un autre, son ami, doit continuer. Pour reconstituer au plus près cette journée blanche et rapide, trois... >Voir plus
Que lire après L'enterrementVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
peut-être le livre de François Bon que je préfère - une composition mosaïque, savante, et qui semble naturelle - un va et vient dans le temps qui fait pénétrer plus profondément dans la vie, les vies concernées de près ou de loin par cet enterrement - l'autobiographie affleurante, transformée, déplacée, recomposée d'éléments divers, mais que l'on sent toujours un peu et qui donne densité au texte - attention aux êtres, aux actes, aux petits rites, aux petitesses, et toujours l'horizon qui s'élargit, qui débouche sur l'histoire passée de l"ami, sur l'histoire présente de celui qui revient pour cet enterrement, juste à travers le corps en voyage.
Commenter  J’apprécie          70
Dans une prose quasi Célinienne, François Bon revient sur ses pas, dans les endroits où l'on ne souhaite pas revenir, auprès de gens qu'on ne souhaite pas cotoyer, mais contre lesquels les évènements parfois vous poussent, comme le ressac. Cet enterrement est un prétexte. Prétexte à évoquer la pesanteur familiale, la gangue moralisatrices des campagnes, la bêtise de nos congénères. Dans cette galerie de portraits, François Bon évoque l'hésitation, ce moment de bascule où l'on accompagne son passé sans pouvoir enfin recommencer.

On parcours cette journée de souffrances contenues, égaillées de bouts de souvenirs, comme des bulles d'eau gazeuse pour digérer la lourdeur de tout ce qu'il faut avaler, à l'épaule de l'auteur. On trace petit à petit les pesanteurs qu'a connu celui qui n'est plus, jusqu'à savoir pourquoi. Mais l'essentiel n'est pas là. Il est dans cette peinture en contre, la rage au coeur, dans ce rejet féroce de ce monde là que François Bon dépeint sans pareil : les réflexions routinières, la gangue crasse de la stupidité...
Commenter  J’apprécie          30
Dans une prose quasi Célinienne, François Bon revient sur ses pas, dans les endroits où l'on ne souhaite pas revenir, auprès de gens qu'on ne souhaite pas cotoyer, mais contre lesquels les évènements parfois vous poussent, comme le ressac. Cet enterrement est un prétexte. Prétexte à évoquer la pesanteur familiale, la gangue moralisatrices des campagnes, la bêtise de nos congénères. Dans cette galerie de portraits, François Bon évoque l'hésitation, ce moment de bascule où l'on accompagne son passé sans pouvoir enfin recommencer.

On parcours cette journée de souffrances contenues, égaillées de bouts de souvenirs, comme des bulles d'eau gazeuse pour digérer la lourdeur de tout ce qu'il faut avaler, à l'épaule de l'auteur. On trace petit à petit les pesanteurs qu'a connu celui qui n'est plus, jusqu'à savoir pourquoi. Mais l'essentiel n'est pas là. Il est dans cette peinture en contre, la rage au coeur, dans ce rejet féroce de ce monde là que François Bon dépeint sans pareil : les réflexions routinières, la gangue crasse de la stupidité...
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi si peu d'empathie pour ce monde de pauvres gens ? Pourquoi toujours rappeler leurs disgrâces (les dents pourries de l'organiste) ? Pourquoi cette détestation de soi et du monde dont on vient ? Pourquoi ces phrases longues, toujours bancales, qui jamais ne chantent ? Pourquoi si peu de choses sur ce suicidé, ce convoyeur de voilier, qui avait accepté de partager son monde au mariage de sa soeur ?
Je pense à Bella Tarr mais il y a de l'amour, de la vie intérieure, une bande son intérieure qui a une mélodie chez Bella Tarr, pas chez François Bon. Dommage !
Commenter  J’apprécie          10
Un lent récit, avec des phrases longues, comme une lente déambulation, mais avec en alternance les différents " tableaux " de la journée, avec des détours et des retours, le trajet en train, la levée du corps, le cortège funèbre, la cérémonie à l'église (pour les femmes) et au café (pour les hommes qui n'ont pu trouver de place dans l'église, les pauvres), le cimetière, le repas après la cérémonie. Est-ce que j'ai aimé ? Et bien, je ne sais pas, après quelques pages, je me suis laissée bercée par le lent écoulement du récit.

Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
"Sensation qu'une autre silhouette que vous-même tient la barre à votre place, plus grande que vous, plus lourde, et l'étrange impression, un moment bref, mais sur tout l'horizon à la fois, de voir bien plus loin qu'à l'ordinaire et dans un spectre agrandi : les rouges sombres et les mauves profonds qu'on découvre comme, à la lisière du monde ordinaire, bien d'autres surfaces." Cette heure singulière du soir, disait-il, dans ce vide soudain de l'après-soleil, et le sentiment d'une immobilité géante, sur la mer vide.
Commenter  J’apprécie          20
Enfin forte tête plus l'ongle, à l'eau le quant-à-soi, ne pas assister à l'office du mort ne proclamerait rien. La vraie messe était dehors : combien de temps ça durerait leur machin, soudain je m'étais senti désoeuvré. Heureusement à l'abri du vent ici, et le soleil de onze heures s'était enfin décidé à briller clair : "Ce sera étale de mer haute, avait dit le maire dans le cortège, on aura une heure de eau. Mais ça pourrait faire de l'eau après."
Commenter  J’apprécie          10
Larges échappées, plus rien sur l’horizon qui s’arrondit autour, ciel brouillé, horizon noir. Juste en grisé, au fond émergeant droit des champs, le clocher un trait simple dans le réseau indifférent des fossés jusque tout au bout la petite élévation de la digue contre la mer en surplomb : l’eau imbibe tout, cette eau remplie de ciel des marais, parce que c’est le matin on dirait qu’elle fume.
Commenter  J’apprécie          10
Un nuage d’oiseaux s’y abat d’un coup, centaines de petites boules noires sur le ciel argent gris de décembre, un temps le recouvrant d’un vacarme de cris. Quand ils cessent, encore le vent, on dirait qu’il hurle. Au pâtis des bâille-bec c’est l’expression par ici pour où ce matin on va, jour d’enterrement à Champ-Saint-Père, tout le village fait cortège.
Commenter  J’apprécie          10
Un village ce n'est plus le destin commun de familles réunies, aujourd'hui on s'en va vivre sa vie où on peut mais le coeur sur la main, pleureuses, elles étaient venues et avaient coiffé le masque fixe du deuil, nulle n'aurait manqué ce matin et la mère rendrait la pareille quand il le faudrait : le deuil des autres c'est le meilleur moyen qu'on a de revenir un peu dans les siens et la seule façon qu'on vous laisse parler de vos morts au moins le temps pour l'autre de préparer sa réponse.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de François Bon (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Bon
A l'occasion du salon "Rendez-vous de l'histoire" à Blois, rencontre avec François Bon autour de son ouvrage "Sapiens à l'oeil nu" aux éditions CNRS.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2323506/francois-bon-sapiens-a-l-oeil-nu
Note de musique : © Scott Holmes
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
+ Lire la suite
autres livres classés : rageVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3680 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}