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sur 12476 notes
Momo est un "fils de p***" au vrai sens du terme, il est en pension chez Madame Rosa, prostituée à la retraite, qui prend sous son aile les enfants de celles qui ne peuvent pas s'en occuper.
De mère, Momo ne connaît qu'elle mais Madame Rosa est âgée et abîmée par la vie...

Vous connaissez ce sentiment d'avoir lu une grande oeuvre ? C'est ce que je ressens avec La vie devant soi.

Tout d'abord, j'ai été déboussolée par ce style d'écriture inédit : Momo est un enfant qui mélange beaucoup de mots et fait beaucoup de digressions qui nous perdent dans la chronologie du récit.

Puis je me suis laissée complètement charmer par ce petit bonhomme et sa vision du monde. le livre est truffé de formules magnifiques, très émouvantes : "J'étais tellement heureux que je voulais mourir parce que le bonheur il faut le saisir pendant qu'il est là."

L'auteur nous offre une belle leçon de tolérance dans ce Belleville coloré des années 70 où genres, âges et religions se côtoient avec humour et bienveillance. le tout avec une grande modernité.

Le côté trivial m'a un peu plus dérangée, beaucoup trop de références au scatophiles qui cassent complètement la poésie des beaux moments ... Mais ça colle au côté enfantin du protagoniste, j'imagine !

Vous connaissez l'anecdote ? Émile Ajar était un pseudonyme de l'auteur Romain Gary, ce qui fait de lui le seul auteur à avoir reçu deux fois le prix Goncourt.
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Un grand roman, profondément humaniste.

Madame Rosa, une vieille femme juive, ancienne déportée, garde les enfants des prostituées du quartier. Parmi eux, le petit Momo, arabe et un peu loubard fait office de pilier. Un tendre amour lie Madame Rosa à cet enfant. Et lorsque la santé de celle-ci se met à décliner de façon inquiétante, le petit Momo va redoubler d'efforts pour préserver la vieille dame qui "a arrêté de se défendre avec son cul".

La misère, la prostitution, la solitude, la mort sont autant de thèmes sensibles abordés à travers le prisme de l'enfance. Romain Gary, avec La Vie devant soi, signe une oeuvre qui touche et qui dérange. Je me souviens des controverses et du battage médiatique à la sortie de ce roman.
Le procédé narratif - utiliser Momo comme narrateur avec son vocabulaire rigolo et son incroyable débrouillardise - renforce une vision humaniste sur des sujets pourtant difficiles. le récit reste gai et sans amertume. Comme souvent avec Romain Gary.
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Il est certains livres que l'on traine dans sa bibliothèque depuis une éternité et dont on repousse la lecture sans savoir pourquoi et surtout en ignorant qu'une pépite est à portée de main

La vie devant soi est de ceux là.

Un chef d'oeuvre !

Pour les amateurs des jeux d'écriture et des auteurs du mouvement de l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle), l'écriture de Romain Gary (Émile Ajar) est une pure merveille !

Dans ce roman, le jeu d'écriture est prêtée à son jeune personnage et narrateur, Momo, qui nous raconte sa vie.

Momo est un jeune garçon arabe qui a été confié depuis son plus jeune âge, à Madame Rosa, une vieille juive, encore hantée par les fantôme de l'holocauste, ancienne prostituée des quartiers de Belleville à Paris, qui s'est reconvertie en "nourrice" d'enfants de prostituées en fonction.

Momo nous retrace leur vie, leur relation, la vie des habitants du quartier (prostituées, travestis, proxénètes, immigrés,...), tout cela au travers du prisme d'un enfant d'une dizaine d'année, avec des mots d'adultes interprétés, déformés, hors contexte,...

Le jeune Momo, que la vie n'a pas épargné, est très touchant... il dira de lui que quand il sera grand il sera Victor HUGO et écrira Les Misérables

Cela nous fait sourire, rire parfois, nous resserre la gorge souvent... A la fois triste et drôle mais sans jamais être pathétique.

Mais avant tout, La Vie devant Soi est une belle histoire d'amour !
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Merveilleux.
C'est le premier mot qui me vient quand je pense à ce roman, merveilleux Momo qui durant presque 300 pages m'aura transportée d'émotion.
Maladroitement, Momo se livre. Il raconte avec ses mots de vieil enfant (ou de jeune adolescent) sa vie avec Madame Rosa qui l'élève depuis sa plus tendre enfance. Elle est « clandé pour enfant de pute » : comprendre qu'elle élève les enfants que les prostituees ne peuvent pas garder sous peine de se les faire enlever.
Ses parents ont disparu sans donner de nouvelles, alors Momo a grandit un peu tout seul. Avec les vieux du quartier qui essaie de lui expliquer la vie, avec les « proxynetes » et les « travestites », avec les arabes les noirs et les juifs.
Momo est innocent, il n'a pas beaucoup été à l'école alors il met à profit sa vivacité d'esprit pour déduire et décoder tout seul les codes du monde.
Ses réflexions sont souvent drôles, parfois ubuesques. Ses réactions sont spontanées et sincères.
Cet exercice aurait pu être terriblement lourd et caricatural. A la place, Romain Gary nous a offert un roman beau, triste, drôle et lumineux. Un cadeau sous pseudonyme qu'il faut lire, relire et partager.
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Signé Émile Ajar, « La Vie devant soi » a reçu le Prix Goncourt en 1975. Ce n'est qu'à la mort de Romain Gary en 1980 qu'on découvrit qu'il en était bien l'auteur et qu'il avait utilisé un pseudonyme.
Mohammed alias Momo a dix ans. Ce gamin sensible, débrouillard et plein de bon sens vit avec Madame Rosa, une vieille Juive et ancienne pute qui accueille les enfants abandonnés par leurs mères prostituées.
Ces deux-là sont liés par un amour inconditionnel. À la vie à la mort.
Après que Madame Rosa a pris soin de l'enfant, c'est au tour de celui-ci de veiller celle qui a payé cher sa déportation à Auschwitz. Son corps fiche le camp et elle perd la tête. Momo assiste impuissant à sa déchéance. Il ne peut que lui tenir la main et la faire rêver grâce à son imagination débordante.
Faire d'un enfant le narrateur d'un roman est un pari risqué que Ajar-Gary a réussi avec une grande justesse.
Sans pathos et dans une écriture inventive aux accents céliniens mêlant trivialité, moments poétiques, humanité, tendresse et humour, « La Vie devant soi » fait non seulement le récit d'une relation improbable mais aussi le portrait du quartier populaire de Belleville avec son métissage et sa solidarité entre les gens de peu où l'on croise des « proxynètes », une « travestiste » au grand coeur et des Africains parqués dans des foyers surpeuplés.

EXTRAITS
Pendant longtemps, je n'ai pas su que j'étais arabe parce que personne ne m'insultait.
Elle était si triste qu'on ne voyait même pas qu'elle était moche.
Quand elle marchait, c'était un déménagement.
Le docteur Katz disait qu'il n'y a rien de plus contagieux que la psychologie.
Ce qui reste le plus chez les vieux, c'est leur jeunesse.
Le bonheur est connu pour ses états de manque.
Ils étaient tous tellement cons qu'ils étaient toujours de bonne humeur.
Il avait le sourire plein la gueule.
Les vieux ont la même valeur que tout le monde, même s'ils diminuent.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Des années que j'avais le livre sans l'avoir lu...
J'aurais du le laisser quelques unes de plus dans son coin.
J'ai lu 50 pages et je me suis arrêtée, j'avais compris le concept et franchement c'était rigolo 5 minutes la narration façon 6 ans, mais je vois pas comment j'aurais tenu 200 de plus.
C'était un peut trop premier degré, le procédé, pour que ça passe bien.
Alors que j'ai lu récemment "Crétin des alpes" de Dominique Fabre et là c'était à la juste hauteur pour que le procédé touche au but: créer de la littérature.




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Pour commencer, je voudrais dire que l'écriture est vraiment particulière et que j'ai vraiment eu du mal au début à accrocher…Finalement je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas pu décrocher du livre que j'ai commencé seulement lundi et que j'ai terminé mardi dans les transports 😅
Je pense que malgré l'écriture, on s'attache énormément à Momo et Madame Rosa. Les conditions de vies sont dures, leurs vies a été dures mais ils n'avaient qu'eux pour s'aimer ❤ J'ai trouvé la fin vraiment bouleversante et j'aurais aimé savoir ce qui allait se passer ensuite…Je pense que c'est un livre à lire et ne pas se décourager face au style d'écriture « particulier » qui n'est pas forcément dans les habitudes de tout le monde et qui n'était pas dans les miennes 🥰
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Déception. Je n'ai pas aimé ce livre primé au Goncourt. Ni accroché avec l'histoire et ses personnages. Pourtant il n'est pas dénué d'intérêt car c'est un livre quelque part sulfureux. L'auteur y aborde les thèmes de l'identité, du racisme, de la religion, du sexe et et de la prostitution dans une liberté de ton qui pourrait faire scandale aujourd'hui. Malgré son style et une fin surprenante, ce livre sera -pour moi- vite oublié.
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J'ai eu beaucoup de mal à accrocher sur ce livre. D'une part par le style d'écriture qui est le récit d'un enfant avec des phrases et mots incertains. Gary a choisi un narrateur enfantin qui peut décrire le monde de manière brute et directe, seulement c'est en partie pourquoi je n'ai pas accroché.

D'autre part il ne se passe pas grand-chose dans ce livre. C'est essentiellement une description de ce qui ce passe au sein d'un immeuble, un peu du quartier, de ces personnes qui ont la vie dure. Seul à la fin du livre il se passe quelque chose qui me fait des frissons dans le dos tellement j'ai trouvé cela dérangeant. C'est certain, on ne voit pas cette fin arriver, mais c'est vraiment très glauque.

Par ailleurs, "La vie devant soi" aborde des thèmes difficiles tels que la vieillesse, la maladie, et la discrimination, tout en offrant une lueur d'espoir et de beauté. le roman est également un hommage à la résilience humaine et à la capacité de trouver de la joie au milieu des épreuves.
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Un livre qui montre l'amour qu'il peut y avoir entre un enfant abandonné et une femme qui reçoit de l'argent pour s'en occuper. Sauf que ce livre démontre que cet argent (absent depuis longtemps) n'est pas le ciment de leur relation. Une belle histoire d'amour entre une mère (adoptive) qui protège son enfant (même contre le père supposé du petit) et un enfant qui veut garder sa nouvelle mère et surtout encore éviter une nouvelle perte de repère…
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