A Belleville, quartier cosmopolite et populaire, Momo habite avec Madame Rosa au sixième à pied ; il y a d'autres jeunes comme lui, enfants de prostituées, abandonnés et accueillis par cette femme, juive rescapée de la Shoah.
Monsieur Hamil, est-ce qu'on peut vivre sans amour ?
Le "oui" de Monsieur Hamil nous fait comprendre que la réponse est "non", et ça Momo ne l'oubliera pas.
Momo aime Madame Rosa et il devient le souffle de vie de cette vieille femme, bonne et généreuse, un lien se crée entre les deux et se tisse au fil des jours et des années, une complicité dans la joie et dans la peine. Garçon au début de l'adolescence, ignorant de son âge, Momo a la vie devant lui, et cela grâce à sa mère adoptive qui a su lui donner la confiance en sa valeur humaine. Et Momo nous raconte l'essentiel de sa vie.
Vie, amour, tolérance, maladie, racisme et mort sont des sujets sérieux et graves mais traités sans pathos. La voix de Momo a l'humour de son langage et celui innocent et grinçant à la fois des choses vécues et entendues. Les analyses qu'il fait des choses de la vie sans encore bien comprendre leur l'ampleur, délestent l'histoire de toute lourdeur. Momo avance en mettant un pas devant l'autre et connaît la vie jour après jour, car elle est devant lui.
L'enfant capte au vol des expressions toutes faites et les emploie à sa façon, et son langage jubilatoire réinvente une langue savoureuse et imagée, une langue à part entière.
La vie devant soi est un roman d'une fraîcheur captivante, d'un humanisme profond, d'une tendresse infiniment touchante, une émouvante histoire d'amour.
Livre hors normes par son style, ses trouvailles de technique narrative, son humour, son analyse du milieu des immigrés et des prostituées, par la nouveauté du traitement du thème de la misère, de l'enfance, de l'amour, de la vieillesse, de la mort. Livre d'un enfant qui a
la vie devant soi, avec sa noirceur et sa lumière.