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Cécile Pellissier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782210755185
112 pages
Magnard (26/05/2008)
3.46/5   93 notes
Résumé :
Cinq esclaves qui s'échappent d'un bateau négrier, une traque dans les rues de Saint-Malo… et l'inconcevable qui surgit, sous la forme d'un doigt sanglant cloué sur une porte !
Quatre amis de longue date qui se retrouvent pour se raconter des histoires au cours de veillées mémorables… jusqu'au récit du meurtre étrange et inexplicable d'une femme africaine !
Jusqu'où l'étrange mènera-t-il ? D'où viendra la révélation ?

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Laurent GAUDE est une plume capable de créer des ambiances uniques, d'inviter le lecteur à humer les parfums qui donnent corps à ses récits, à s'émerveiller de la beauté subtile des décors leur servant d'écrins. Tous ceux qui ont cheminé avec l'auteur sous 'le soleil des Scorta' savent de quoi je parle.
Cette même plume, en quelques trais, donne forme et vie à des personnages, à la fois entiers, avec des carrures proportionnées aux récits et, tout en même temps, suffisamment floutés pour que le lecteur se donne le droit de ciseler lui-même les détails qui lui rendent les protagonistes encore plus proche de lui. Proposer des contours empêchant tout écartement avec la nature fondamentale de ses personnages et libérer des espaces à remplir créant l'unicité des liens qui consolident le rapport privilégié entre le lecteur et le roman est un vrai cadeau d'auteur. Lire GAUDE, c'est écrire avec lui l'histoire qu'il nous propose! Quelle plume!
On peut préférer l'auteur écrivain de roman à celui composant des nouvelles... Mais, il est bon de le reconnaître, dans le cas des deux nouvelles qui composent ce recueil 'Voyages en terres inconnues', la maîtrise de l'auteur est d'autant plus grande qu'il dispose de peu, très peu de pages, de lignes et de temps pour nous emmener avec lui. C'est le fondement même du genre qu'est la nouvelle.
Conscient de cette difficulté, je me suis laissé prendre par la main et j'ai suivi, en confiance, Laurent GAUDE. Il faut reconnaître et apprécier le fait qu'en quelques mots il pose le cadre, dessine les ligne de force de ses récits et les développe en 'clair-obscur', entre lumières et mystères, pour nous entraîner dans ses chutes, ses bascules de fins de nouvelle qui sont chaque fois des envols vers une aventure à poursuivre. Après l'avoir suivi, plus personne n'évoquera de la même façon le trafic d'ébène ou le Mozanbique où il n'a jamais été!

'Sans négrier' ou 'Dans la nuit Mozanbique', deux nouvelles où se plonger quelques instants, deux récits où trouver son bonheur!
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Qu'ils sont rares, les auteurs, qui, en aussi peu de mots, que Laurent Gaudé, savent plaire, émouvoir, intriguer, enchanter !
Les deux récits dans ce recueil, sont courts ; mais il y a de vraies qualités d'écriture, et ce sont des oeuvres, qui marquent.
Laurent Gaudé excelle à créer une atmosphère fantastique et inquiétante, qui m'a pour ma part, m'a plu, plus que je ne saurais le dire. Gaudé sait suggestionner délicieusement, ses décors et ses personnages, sont parfaitement décrits.
De la grande, de l'excellente littérature !
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Si le talent stylistique de Laurent Gaudé est indéniable, je ne dirais pas pour autant que ses textes sont sidérants! Au contraire, ils n'ont aucun intérêt! L'auteur fait tout pour créer une ambiance sombre, inquiétante, mais ses textes n'ont rien de fantastique, au sens littéraire du terme.
Dans la 1ère nouvelle, il aurait dû développer sur ce 11ème doigt. En fait, il arrête son texte juste quand ça devenait intéressant! Quant à la 2ème nouvelle, le narrateur raconte un événement étrange mais il disparaît avant de dévoiler la fin! Ok. Super. Il nous plante là, sans rien!
En fait, ces 2 textes me font penser à des rédactions d'élèves (qui écrivent bien, oui) mais qui passent complètement à côté du sujet.
Je pensais faire étudier ces nouvelles à mes 4èmes mais je choisirai autre chose!
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Ce recueil de deux nouvelles fantastiques est publié dans la collection Magnard Collège-Lycée à l'époque de Eldorado.
D'un style classique -on croirait presque lire des nouvelles du 19ème siècle, on est proche de Melville ou Maupassant sans en avoir la qualité - elles évoquent la traite des esclaves vue par les négriers; un capitaine remplaçant dans la première nouvelle, un amiral dans la deuxième.
C'est sans doute ce côté factice qui m'a le plus dérangée, ce côté 19ème qui a mis une distance entre le récit et moi, l'impression que Laurent Gaudé s'est regardé écrire.
Le premier récit est quand même prenant: des futurs esclaves ayant quitté l'île de Gorée et navigué pendant des semaines dans les cales d'un bateau profitent d'un abandon temporaire du bateau pour s'évader. Ils s'évanouissent ainsi dans les rues de Saint-Malo, avant que la chasse à l'homme ne commence. le temps d'une nuit, la ville pénètre dans la folie et la soif du sang.
On retrouve les thèmes de prédilection de Gaudé, l'exotisme, la misère, l'inégalité, l'Afrique.
Intéressant, mais imparfait.
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Ce recueil contient deux nouvelles. La première intitulée « Sang négrier » est narrée par le second d'un bateau négrier, ayant pris le commandement après la mort du capitaine. Alors que la coutume veut qu'on jette le corps par dessus bord, il décide de le ramener à sa veuve, qu'il connait depuis longtemps. Il lui faudra pour ça, faire un détour pour rentrer à Saint Malo et de là découleront une série d'incidents, dont la fuite de cinq esclaves, dans les rues de Saint Malo. Bien vite, quatre sont abattus mais le cinquième reste introuvable. Mais des doigts, noirs, sont bientôt retrouvés cloués sur les portes de certaines maisons du port…
le narrateur interne nous donne un point de vue particulièrement sordide sur la traite des noirs et l'esclavage. La seule chose qui le stresse dans cette fugue sans issue, c'est qu'elle va lui coûter cinq sacs de pièces d'or. Il n'éprouve aucune compassion, aucune humanité envers ces hommes qui cherchent à retrouver la liberté.
Au prise avec un destin qu'il ne maîtrise pas, le commandant va perdre toute notion de la réalité et laisser la peur et l'irrationnel gouverner sa vie.

La seconde nouvelle « Dans la nuit Mozambique » débute par l'arrivée d'un homme dans l'auberge de Fernando à Lisbonne. Avec deux autres amis, il avait l'habitude de venir là, chaque année, pour faire un bon festin et se raconter des histoires. Un soir, Passeo se met à leur conter une étrange histoire. Alors qu'il avait accepté de transporter quelques passagers clandestins jusqu'au Mozambique, une d'entre eux a été sauvagement assassinée. Mais brutalement, Passeo s'interrompt et annonce qu'il poursuivra son récit la prochaine fois…

Cette seconde nouvelle nous plonge aussi dans la poésie du continent africain. Mais elle m'a un peu frustrée par la chute de l'histoire narrée par Passeo. Même si le propos de l'auteur est visiblement plus axé sur les rencontres des quatre hommes et le plaisir qu'ils ont à partager ces moments, on aimerait en savoir davantage.

Probablement écrites pour un public jeune, ces nouvelles plongent le lecteur dans un univers imaginaire ou le destin se joue des hommes. Fantastiques par certains côtés, elles mettent merveilleusement bien en valeur le continent africain. Même si le retour sur le passé est douloureux et sans faux fuyant.
On y retrouve le style de Gaudé et son goût pour l'exotisme. Pourtant, je suis restée un peu sur ma faim. Je pense que j'attendais plus de ces deux textes, surtout du second.

Si on pouvait mettre des demi étoiles, j'indiquerais 2,5
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
«Le jour du mariage, continue-t-il, je suis arrivé tôt chez mon cousin. Nous avons pris un café ensemble. Il était très impressionné par la famille du marié : une famille plus nombreuse, plus riche et qui était venue tout entière de Lisbonne. Lorsque l'heure de la cérémonie approcha, nous nous sommes mis en chemin ensemble. L'église était située tout en haut du village. Il fallait gravir une montée très abrupte. Le soleil chauffait. En pleine marche, mon cousin se sentit mal. Ses jambes flanchèrent. Je ne pus le soutenir. Il s'affaissa de tout son long sur le trottoir, terrassé par une crise cardiaque. Il est mort là, dans mes bras, au milieu de toute sa famille en habit de fête.»
Le contre-amiral fit une pause dans son récit. Il but un peu de vin avec parcimonie et cette précaution n'échappa à personne, tant ses amis étaient habitués à le voir avaler des bouteilles entières avec une soif de barbare.
«Vous imaginez ce qu'il se passa. Nous plongeâmes de la fête à l'horreur. Personne ne pouvait y croire. Les fiancés pleuraient à chaudes larmes. Les tables furent desservies et les musiciens renvoyés chez eux. Beaucoup d'entre nous, ce jour-là, maudirent le ciel de se jouer des hommes avec pareille cruauté.
— Ton histoire est horrible, dit le commandant Passer d'un air accablé.
— Une vraie dévastation, murmura Fernando.
— Quel est le problème dont tu voulais nous parler ?» demanda Medeiros qui n'avait pas perdu le fil du récit.
Le contre-amiral plissa les yeux, heureux que l'on se souvienne de son amorce.
«J'ai beaucoup réfléchi à tout cela, dit-il. Et la façon dont s'est passée cette journée ne me semble pas juste. Ce n'est pas ainsi que nous aurions dû faire. Nous avons tout annulé et nous avons plongé dans la douleur, soit. Mais ma question est la suivante : pourquoi est-ce que le cœur de l'homme ne peut pas accueillir en son sein deux sentiments contradictoires et les laisser vivre ensemble ?
— Je ne comprends rien, dit Fernando avec une mauvaise humeur de vigneron.
— Je m'explique, reprit le contre-amiral, est-ce que le plus juste n'aurait pas été de maintenir la noce ? de marier les jeunes gens et d'enterrer le père, le même jour ?
— C'était condamner les mariés à une noce bien triste, fit remarquer Medeiros.
— C'est bien ce que je dis, renchérit le contre-amiral. Pourquoi l'homme est-il incapable de cela ? La vie en est bien capable, elle. Elle nous chahute sans cesse, nous projette du bonheur au malheur sans logique, sans ménagement. Je rêve d'un homme capable d'assumer cette folie. Pleurer les jours de joie et rire en pleine douleur. C'est cela que nous aurions dû faire. Maintenir la noce, et chacun d'entre nous aurait pu à la fois danser, bénir les jeunes gens et pleurer celui que la mort venait d'avaler. Une seule et même soirée puisque le sort en avait décidé ainsi. Est-ce que cela n'aurait pas été plus juste ?»
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Vous me dévisagez. Vous avez peur. J'ai quelque chose de fiévreux dans le teint qui vous inquiète. Je souris. Je tremble. Un homme brûlé, pensez-vous. Je ne lève pas les yeux. Je sursaute souvent, au moindre bruit, au moindre geste. Je suis occupé à lutter contre des choses que vous ne voyez pas, que vous ne seriez même incapables d'imaginer. Vous me plaignez, et vous avez raison. Mais je n'ai toujours été ainsi. Je fus un homme autrefois.
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Ils se réunissaient parfois, donc, dans le restaurant de Fernando et il était de coutume qu’un d’entre eux prenne la parole et raconte une histoire. et c’était comme de prendre la mer, comme ça, de nuit, tous les quatre ensemble, comme cela n’arrivait jamais dans la vie, sans uniforme, sans grade, tous les quatre portés par le même flot et plongés dans la même ivresse de l’écoute.

Ma question est la suivante : pourquoi est-ce que le cœur de l’homme ne peut pas accueillir en son sein deux sentiments contradictoires et les laisser vivre ensemble ? […] La vie en est capable, elle. Elle nous chahute sans cesse, nous projette du bonheur ou malheur sans logique, sans ménagement. Je rêve d’un homme capable d’assumer cette folie.
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L'amiral resta seul. Il contempla la salle avec un bonheur salé de nostalgie. Combien d'heures avait il passées ici? Un repas tous les ans, tous les deux ans parfois... Même si la soirée uirait toujours jusqu'à la fermeture - et bien au delà -, cela ne faisait pas tant que cela... Et pourtant, il lui semblait que ce lieu lui était plus familier que sa propre maison. Ce qui s'était dit ici, les mots; les conversations, les rires, les confessions, en restait il quelque chose dans la patines des murs, sous les carreaux de porcelaine bleue? Il savait bien que non et cette certitude lui sembla d'une horrible cruauté.
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Vous me dévisagez. Vous avez peur. J'ai quelque chose de fiévreux dans le teint qui vous inquiète. Je souris. Je tremble. un homme brûlé, pensez-vous.
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Laurent Gaude vous présente son ouvrage "Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardé" aux éditions Actes Sud. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3044306/laurent-gaude-terrasses-ou-notre-long-baiser-si-longtemps-retarde-recit
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