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EAN : 9781271751785
286 pages
Nabu Press (12/11/2011)
4.39/5   9 notes
Résumé :
Tancrède Dorimont arrive à Paris pour se faire une situation, seulement, personne ne veut l’embaucher : il est trop beau ! De déconvenue en déconvenue, le jeune homme arpente Paris à la recherche de son futur employeur, tout en profitant des plaisirs de la capitale, des salles de spectacle et des salons. À l’opéra, scrutant le public, un objet monstrueux attire son oeil : une sorte de massue, des turquoises, de l’or, des ciselures merveilleuses. Il s’agit là de la c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai apprécié ce court roman, découvert, je l'avoue, parce qu'il était compris dans les ouvrages au nom De Balzac sur le site Bibebook. La Canne de M. De Balzac a certes un rapport avec Honoré de Balzac, en ce que l'auteure se plaît à imaginer des vertus magiques à la canne "monstrueuse" du romancier (lui-même disait "canne fée") : il s'agit de rendre invisible quiconque la tient dans sa main gauche. C'est une découverte que va faire le héros de ce roman, Tancrède, jeune homme très beau envoyé à Paris par sa mère, avec force lettres de recommandations auprès de supposés protecteurs, qui tous vont se rétracter lorsqu'ils constatent avec terreur les effets de la beauté du jeune homme. En effet, Tancrède, qui pourtant n'est pas exagérément fier de son apparence physique, ni vain de son apparence, va faire d'étape en étape la douloureuse expérience du rejet craintif qu'entraîne une beauté trop parfaite.

Aussi, lorsque, durant un spectacle, il comprend que Balzac sait se rendre invisible grâce à cette canne, il émeut ce dernier par sa perspicacité, finit par se lier d'amitié avec lui et obtient le prêt de l'objet convoité durant quelque temps. Il est logique, et c'est un beau tribut rendu au prodigieux écrivain, que M. de Balzac bénéficie forcément d'un secours magique, pour aussi bien connaître et comprendre l'intimité des hommes dans ses Scènes de la vie privée. Il ne peut qu'avoir pu se rendre invisible, et ainsi observer les hommes dans le secret de l'alcôve ou du salon familial, pour être aussi brillamment capable de restituer ces secrets troublants par l'écriture.

Armé de sa canne, qui favorise ses projets, mais occasionne également quelques mésaventures (lorsqu'elle se perd et tombe en d'autres mains, par exemple), Tancrède est à même de se glisser dans toutes les maisons, d'apprendre à connaître les femmes qui l'attirent, et de faire le choix de l'amour en toute connaissance de cause. Ainsi suivra-t-il Malvina, jeune femme qu'il a connue dans sa prime jeunesse, mais qui est affublée d'enfants et d'un mari, ou encore la belle et pure Clarisse, jeune poétesse qui récite ses vers dans un salon mondain, encouragée par Lamartine. Où le mèneront ces aventures diurnes ou nocturnes en termes de choix de vie ? C'est ce que nous découvrons au fil de ce plaisant récit.

La plume de Delphine de Girardin est enjouée et expressive, le récit se déroule à un bon rythme, ponctué de dialogues ; le personnage de Tancrède est sympathique, et dans ce bref roman d'apprentissage, on se prend à espérer qu'il réunisse les connaissances nécessaires pour prendre confiance en lui et triompher de ce handicap ironique - sa beauté. Certaines pages rappellent les Caractères de la Bruyère, comme si l'auteure voulait également tracer des portraits-types, ou encore édifier sur le fonctionnement social de ce microcosme qu'est "le monde". J'ai eu souvent l'impression de lire un roman du XVIIIème siècle, agrémenté de maximes et d'anecdotes moralisantes, même si le ton reste léger. Delphine de Girardin a un style écrit élégant et plein d'esprit, elle intègre en plusieurs endroits des poèmes, toutefois j'ai trouvé qu'elle usait, voire abusait, des paradoxes ou antithèses. C'est tout de même un ouvrage agréable, souvent instructif, à découvrir selon moi - j'ai eu plaisir à relever des phrases qui résumaient bien certains comportements humains, ne serait-ce que l'approche de la beauté, les jalousies et rivalités, la convoitise, liées à la séduction.
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la Canne de Balzac est exposée au musée de la Maison de Balzac Rue Raynouard à la limite des anciens villages de Passy et d'Auteuil. C'est un bel objet, luxueux, plutôt ostentatoire de belle taille, incrusté de turquoises et d'une chaîne d'or ayant appartenu à Madame Hanszka. A la Maison de Balzac, elle est présentée accompagnée d'un texte un peu énigmatique : 

Cette canne, pense-t-il. Si cette canne était comme l'anneau de Gigès, comme Robert le Diable ! Si cette canne avait le don de rendre invisible !..Gigès avait un anneau qui le rendait invisible... Robert le Diable a aussi un rameau qui le rend invisible. Ah ! si
j'avais ce rameau !..

En effet, on peut imaginer que le don de Balzac de décrire avec précision tant de personnages dans leur milieu de vie ou professionnel ne pouvait s'expliquer que par une observation méticuleuse que seul un spectateur invisible pourrait obtenir. le don d'invisibilité proviendrait-il de cette canne miraculeuse?

Comment se fait-il que M. de Balzac, qui n'est point avare, connaisse si bien tous les sentiments, toutes les
tortures, les jouissances de l'avare ? Comment M. de Balzac, qui n'a jamais été couturière, sait-il si bien toutes
les pensées, les petites ambitions, les chimères intimes d'une jeune ouvrière de la rue Mouffetard ? Comment
peut-il si fidèlement représenter ses héros, non seulement dans leurs rapports avec les autres, mais dans les
détails les plus intimes de la solitude ?

M. de Balzac, comme les princes populaires qui se déguisent pour visiter la cabane du pauvre et les palais du
riche qu'ils veulent éprouver, M. de Balzac se cache pour observer ;

j'ai cherché le texte d'où est tirée la citation : La Canne de Balzac de Delphine de Girardin , roman publié en 1836. 

Delphine de Girardin (1804-1855) était une écrivaine, une journaliste et tenait un salon fréquenté par  Théophile GautierHonoré de BalzacAlfred de MussetVictor Hugo, Marceline Desbordes-ValmoreAlphonse de Lamartine, Franz LisztAlexandre Dumas père, George Sand (source Wikipédia) , elle a écrit plusieurs romans en prose, des pièce de théâtre et des poème. C'est étonnant qu'une telle écrivaine ait laissé si peu de traces à l'heure actuelle. Moi qui imaginais George Sand comme femme originale la seule femme dans le monde littéraire! 

"Il y avait dans ce roman... – Mais ce n'est pas un roman. — Dans cet ouvrage... — Mais ce n'est pas un ouvrage.
— Dans ce livre... — C'est encore moins un livre. — Dans ces pages enfin... il y avait un chapitre assez
piquant intitulé : le conseil des ministres On a dit à l'auteur : — Prenez garde, on fera des applications, on
reconnaîtra des personnages ; ne publiez pas ce chapitre. Et l'Auteur docile a retranché le chapitre.

L'Auteur les a sacrifiées... mais il est resté avec cette conviction : qu'une femme qui vit dans le monde ne doit
pas écrire, puisqu'on ne lui permet de publier un livre"

La Canne de Balzac fait assez peu intervenir l'auteur de la Comédie Humaine  qui se contente de prêter sa canne à Tancrède, le héros du roman, un très beau jeune homme provincial venu tenter sa chance à Paris. Éconduit par les protecteurs éventuels, il va à l'opéra, et découvre la canne

"Sur le devant d'une loge d'avant-scène se pavanait une canne. – Était-ce bien une canne ? Quelle énorme canne !
à quel géant appartient cette grosse canne ? Sans doute c'est la canne colossale d'une statue colossale de M. de
Voltaire. Quel audacieux s'est arrogé le droit de la porter ? Tancrède prit sa lorgnette et se mit à étudier cette
canne-monstre. – Cette expression est reçue : nous

Tancrède aperçut alors au front de cette sorte de massue, des turquoises, de l'or, des ciselures merveilleuses ; et
derrière tout cela, deux grands yeux noirs plus brillants que les pierreries. La toile se leva ; le second acte ...."

Tenue de la main gauche, cette canne confère à son porteur l'invisibilité. Tancrède à l'insu de tous se faufilera dans le cabinet du Roi, sera porteur d'un secret qui lui apportera la fortune. le voilà riche! Il recherche ensuite l'amour. Toujours muni de la Canne de Balzac, il pourra s'introduire dans la chambre d'une femme mariée puis dans celle d'une très jeune fille naïve dont Tancrède tombera amoureux.

On a fabriqué des ruches en cristal, à travers lesquelles on voit les abeilles travailler : on devrait faire les
chambres des poètes transparentes pour les observer dans l'inspiration. Quel beau spectacle que celui d'une
riche pensée qui s'éveille ! Tancrède, grâce à son invisibilité, avait été à même d'observer la femme aux prises
avec la passion, en proie à ses souvenirs d'amour ; et maintenant il observe la jeune fille aux prises avec son
génie, en proie à ses involontaires désirs, à ses pures espérances d'amour.

Fantaisie amoureuse? Pas seulement  ! Delphine de Girardin est une fine observatrice qui nous fera découvrir la vie littéraire de son temps. On assiste à une lecture de vers De Lamartine par son auteur, on lit une lettre De Chateaubriand.... On va dans un  salon, au spectacle...

Surtout ce roman pétille d'esprit, de réparties, c'est léger amusant, drôle. Je pense à un Sacha Guitry sans la misogynie. j'ai souvent ri aux éclats et je n'ai pas regretté l'absence De Balzac alors que c'était lui que je cherchais.



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J'ai découvert ce court roman attirée par son titre intriguant alors que j'achève - presque - ma lecture de la Comédie Humaine, et que Balzac, l'auteur et l'homme, m'est de plus en plus familier.
Balzac lui-même peut sembler un prétexte dans le récit puisqu'il n'apparaît que dans un court chapitre, quelques paragraphes seulement. Il n'est donc qu'à peine un personnage. Non, ce qui compte, c'est bien sa canne.
Mais l'aspect fantastique - une canne qui rend invisible - permet d'évoquer l'oeuvre De Balzac, qui introduit lui-même du fantastique dans son oeuvre, comme dans Ursule Mirouët ou la Peau de Chagrin. C'est aussi, en raccourci, un roman qui convoque la Comédie Humaine avec sa volonté de rassembler le monde avec tous ses types d'individus. On croise ainsi des grandes dames à l'Opéra qui minaudent, des duchesses vaniteuses qui organisent des salons littéraires, des banquiers soucieux de leurs affaires, des ministres bouffis d'orgueil, des mères admirables qui se sacrifient du fond de leur province pour envoyer de l'argent à leurs fils, des domestiques menteurs... Oui, comme dans la Comédie Humaine, on croise différentes strates de la société, différents monde. Delphine de Girardin lit et admire Balzac, et son récit est un moyen de lui rendre hommage, sans être un pastiche au sens propre, car elle a son écriture et son style personnel.
D'ailleurs, j'ai fait un rapprochement avec Jane Austen dans le style de Delphine de Girardin, notamment dans le début qu'elle présente sous forme de maxime, de vérité générale à laquelle chacun doit adhérer : la beauté masculine est un obstacle, un fléau - comme lorsque que Jane Austen commence Orgueil et Préjugés ainsi : "c'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire d'une belle fortune [...]". Oui, du Jane Austen aussi dans le regard amusé, spirituel, un peu moqueur porté sur ses contemporains, sur leurs ridicules comme le goût du paraître en mettant des talonnettes pour un homme petit ou en cachant ses vieux souliers, l'hypocrisie sociale aussi qui règne dans les salons où personne ne dit vraiment ce qu'il pense... Il pourrait y avoir du Mme Bennett dans la mère de Clarisse, provinciale, vaniteuse, souhaitant marier sa fille à tout prix... La comparaison avec Jane Austen est donc un compliment !
Cependant, c'est la fin du livre que je n'ai pas aimée, à partir du moment où Tancrède aperçoit Clarisse. Je ne trouve pas romantique l'idée d'un homme de vingt-cinq ans qui se rend invisible pour passer la nuit dans la chambre d'une jeune fille de seize pour la regarder dormir et l'embrasser pendant son sommeil, se faisant passer pour un ange... Non, c'est pervers et malsain, pas romantique. Clarisse, qui pouvait sembler être un personnage féminin fort, souhaitant vivre de son talent, de sa poésie, se faire un nom en elle-même dans le monde, renonce à tout pour une vie conjugale provinciale.
Dommage, j'aimais bien les réflexions parsemées dans le récit de l'auteure sur le statut justement de la femme écrivain en ce début du XIXème siècle, la revendication qu'une femme puisse écrire, et ce avec talent.
Une agréable découverte !
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À part Mme de Staël et George Sand, encore peu de femmes auteurs du dix-neuvième siècle sont présentes dans les grandes collections de livres de poche. Il en va de même pour les romans de Delphine de Girardin, qui à mon humble avis ne manquent aucunement d'esprit ou d'inventivité. Lecture très agréable même, divertissante, d'une plume raffinée et élégante.

Il est difficile de dire si le personnage principal du roman est Tancrède Dorimont ou plutôt la fameuse canne aux turquoises De Balzac. C'est en tout cas grâce aux pouvoirs magiques de cette canne monstrueuse que le lecteur est plongé dans les aventures de Tancrède qui a le malheur d'être d'une extrême beauté, ce qui est à l'origine de sa malchance (les réseaux sociaux n'existaient pas encore pour en tirer un profit maximum moyennant des selfies et des Reels) pour trouver un emploi et établir une solide réputation parmi la bourgeoisie bien-pensante.

Roman conçu après avoir en vain tenté de reconquérir l'amitié De Balzac qui s'était à nouveau brouillé avec son mari Émile de Girardin, ce roman de Delphine est comme un hommage à l'oeuvre et le génie de son ami et nous montre avec quel brio et ironie Delphine nous brosse un tableau du beau monde à l'époque du romantisme.
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Delphine de Girardin, née en 1804, femme écrivain, intelligente, belle, tenant un salon littéraire fréquenté par les grands poètes de son temps, contemporaine, amie et admiratrice d'Honoré de Balzac, écrivit des romans, des pièces de théâtre et des chroniques pour les journaux.
Sa nouvelle, La canne de M. de Balzac, parut en 1836. L'idée de cette histoire de fiction lui a été inspirée d'une part, par la véritable canne De Balzac spécialement confectionnée pour lui et selon son idée, par un joaillier : le pommeau, sur une gigantesque canne en jonc, était incrusté de grosses turquoises et la chaînette était un collier d'Ève Hanska. D'autre part, par la question que se pose Delphine de façon faussement naïve : comment se fait-il que M. de Balzac soit capable de se mettre dans la pensée d'une femme, d'une ouvrière ou d'un avare, comment en comprend-il les sentiments, les manies ou les vices ?
Ces deux points de départ réels sont la base de la fiction :
« Quelle raison avait engagé M. de Balzac à se charger de cette massue ? Par élégance, on ne se donne pas un ridicule pareil. Par nécessité ? Je ne sache pas que M. de Balzac soit boiteux. Cela n'est point naturel ; cela cache un grand, un beau, un inconcevable mystère. Un homme d'esprit ne se donne pas un ridicule gratuitement. »
Outre l'histoire en elle-même, pleine de rebondissements et de romantisme, Delphine y sème, l'air de rien, avec finesse et humour, ses pensées, ses idées, sa justesse de vue sur elle-même et sur les hommes et les femmes de son époque.
La canne de M. de Balzac est à lire absolument, car on n'a pas tant que cela de femmes qui ont pu écrire au 19ème siècle, comme elle le dit dans sa préface :
« Une femme qui vit dans le monde ne doit pas écrire, puisqu'on ne lui permet de publier un livre qu'autant qu'il est parfaitement insignifiant. »
Heureusement pour nous, Delphine de Girardin nous a laissé de belles pages pleines de spiritualité sous son nom de femme mariée ou sous son pseudonyme de Charles Delaunay.
Gabrielle Dubois
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait dans ce roman…
– Mais ce n'est pas un roman.
– Dans cet ouvrage…
– Mais ce n'est pas un ouvrage.
– Dans ce livre…
– C'est encore moins un livre.
– Dans ces pages enfin. il y avait un chapitre assez piquant, intitulé :
LE CONSEIL DES MINISTRES.
On a dit à l'Auteur :
– Prenez garde, on fera des applications, on reconnaîtra des personnages ; ne publiez pas ce chapitre.
Et l'Auteur docile a retranché le chapitre.
Il y en avait un autre intitulé :
UN RÊVE D’AMOUR.
C'était une scène d'amour assez tendre, comme doit l'être une scène de passion dans un roman.
On a dit à l'Auteur :
– Il n'est pas convenable pour vous de publier un livre où la passion joue un si grand rôle, ce chapitre n'est pas nécessaire, supprimez-le.
Et l'Auteur timide a retranché ce second chapitre.
Il y avait encore dans ces pages deux pièces de vers.
L'une était une satire.
L'autre une élégie.
On a trouvé la satire trop mordante.
On a trouvé l'élégie trop triste, trop intime.
L'Auteur les a sacrifiées. Mais il est resté avec cette conviction : Qu'une femme qui vit dans le monde ne doit pas écrire, puisqu'on ne lui permet de publier un livre qu'autant qu'il est parfaitement insignifiant.
Heureusement celui-ci contient une lettre de M. de Chateaubriand, un billet de Bérenger, des vers de Lamartine, il a pour patron M. de Balzac : tout cela peut bien lui servir de pièces justificatives.
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Par le temps qui court, le métier de poète est un fort bon métier pour les femmes : madame Valmore et madame Tastu ont une célébrité qui ne nuit point à leur bonheur ; elles trouvent dans leur talent de nobles jouissances et de pures consolations ; mademoiselle G***, qui faisait des vers comme ma fille, jouit dans le monde d'une position fort agréable, Mademoiselle Mercoeur, qu'on plaignit beaucoup, recevait du gouvernement une pension de quinze cent francs, qui suffirait à ma fille et à moi... Je ne vois pas pas pourquoi Clarisse, qui est incontestablement poète, ne trouverait pas les mêmes avantages : elle n'a point de fortune, je la marierai difficilement ; tâchons de lui faire un sort par son talent.
Et la sage mère avait fait ses paquets, avait dit adieux aux rivages de la Vienne, avait retenu trois places dans le coupé de la diligence, et les messageries de Limoges avait amené, dans la capitale, une muse de plus.
La soixantième, je crois.
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Si l’exactitude est la politesse des rois, l’inexactitude est, au contraire, l’habileté des ministres, de ceux du moins qui sont influents. D’abord elle ajoute à leur importance ; ensuite un homme ingénieux, qui a les idées, ne risque rien de laisser les autres épuiser les mots, discuter longtemps, retourner, embrouiller les questions que lui seul sait pouvoir résoudre.

Page 63.
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Il connaissait le monde ; il l’avait jugé avec sagesse, et il éprouvait ce qu’éprouve tout homme qui connaît le monde : un amer dégoût, un pro-fond découragement. Dans l’âge mûr, cela s’appelle repos, retour au port, douce philosophie ; mais à vingt ans, lorsque la vie commence, savoir où l’on va, c’est affreux !

Page 5.
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Tancrède aperçut alors au front de cette sorte de massue, des turquoises, de l’or, des ciselures merveilleuses ; et derrière tout cela, deux grands yeux noirs plus brillants que les pierreries.
La toile se leva ; le second acte commença, et l’homme – qui appartenait à cette canne – s’avança pour regarder la scène.
– Pardon, monsieur, dit Tancrède à son voisin ; oserais-je vous demander le nom de ce monsieur qui porte de si longs cheveux ?
– C’est M. de Balzac.
– Lequel ? l’auteur de la Physiologie du Mariage ?
– L’auteur de la Peau de Chagrin, d’Eugénie Grandet, du Père Goriot.
– Ah ! monsieur, je vous remercie mille fois.
Tancrède se mit de nouveau à lorgner M. de Balzac et sa canne.
Mais cette canne le préoccupait.
– Comment, se disait-il, un homme aussi spirituel a-t-il une si vilaine canne ?
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L : 4:33 - LARME - Georges Courteline 4:46 - LIBERTÉ - Henri Jeanson 4:57 - LIT - Paul Éluard
M : 5:05 - MALADIE - Boris Vian 5:18 - MARIAGE - Édouard Pailleron
5:31 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Madame de Sévigné : https://www.linternaute.fr/biographie/litterature/1775498-madame-de-sevigne-biographie-courte-dates-citations/ Delphine Gay : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5e/Delphine_de_Girardin_1853_side.jpg George Sand : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/09/George_Sand_%281804-1876%29_M.jpg Robert Poulet : https://www.belgiumwwii.be/belgique-en-guerre/personnalites/poulet-robert.html Jean-François Marmontel : https://www.posterazzi.com/jean-francois-marmontel-n-1723-1799-french-writer-stipple-engraving-french-c1800-poster-print-by-granger-collection-item-vargrc0085347/ Pierre-Adrien Decourcelle : https://www.mediastorehouse.co.uk/fine-art-finder/artists/henri-la-blanchere/adrien-decourcelle-1821-1892-39-boulevard-des-25144380.html Victor Hugo : https://www.maxicours.com/se/cours/les-funerailles-nationales-de-victor-hugo/ Alphonse Karr : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9c/Personnalités_des_arts_et_des_lettres_-_Alphonse_Karr_%28Nadar%29.jpg Anatole France : https://rickrozoff.files.wordpress.com/2013/01/anatolefrance.jp Alphonse Allais : https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/alphonse-allais-faits-divers.html Louis Scutenaire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Scutenaire#/media/Fichier:Louis_Scutenaire,_rue_de_la_Luzerze.jpg Marcel Pagnol : https://www.aubagne.fr/actualites-109/marcel-pagnol-celebre-dans-sa-ville-natale-2243.html?cHash=50a5923217d5e6fe7d35d35f1ce29d72#gallery-id-4994 Anne Barratin : https://www.babelio.com/auteur/Anne-Barratin/302855 Charles Pinot Duclos
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