Les années de voyage de Wilhem Meister

Je m'intéresse ici au texte suivant : "Les bonnes femmes".

De Goethe, on ne connaît souvent qu'un roman : Les souffrances du jeune Werther. Pourtant, ce fut un écrivain prolixe qui se risqua à essayer tous les genres : roman, poésie, théâtre...

Les Bonnes Femmes est le titre d'une courte nouvelle parue en 1800. Elle met en scène un cercle, comme il pouvait en exister à l'époque. On médite sur la caricature. Certains ne comprennent pas à quoi cela peut servir. Puis, comme dans toute conversation, on se perd, on digresse et on passe à une discussion sur les chiens. Mais il y a bien un fil conducteur mine de rien puisque l'on considère dans ce club très sélect que les chiens sont la caricature des hommes.

On pourra voir dans ce texte une certaine critique de la société de l'époque. En reprenant les prénoms rappelant les Précieuses et les Précieux du XVIIe siècle (Armidore, Arbon, pour ne citer qu'eux), on sent bien le parallèle qui peut être fait entre les salons d'un côté et les cercles de l'autre. On parle, souvent pour ne rien dire et, surtout, on se montre. le paraître est roi, quitte à être ridicule aux yeux de ceux qui n'appartiennent pas à cette classe (si on peut appeler cela ainsi). le thème traité est bien pauvre. Pourtant, les différents personnages semblent ne pas le remarquer. La conversation finira sur le rôle des femmes. Je me demande si cela n'a pas un rapport avec sa vie privée. En effet, à cette époque, Goethe subissait les foudres de ses contemporains pour s'être acoquiné avec Christiane Vulpius, femme qui, outre la sexualité débridée, savait tout faire. Les critiques n'y allèrent pas de main morte. Ainsi, Thomas Mann par exemple, la traita de "beau morceau de viande inculte". Les caricatures allaient bon train. Voilà pourquoi je pense que cette nouvelle trouve ses sources dans la sphère privée de l'auteur.
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Alors que les Années d'apprentissage de Wilhelm Mesiter faisait figure de modèle du roman de formation, les Années de voyage s'apparente plutôt au roman d'éducation, dont le plus célèbre représentant est l'Émile de Rousseau,

Evanouies les velléités dilettantes pour les Muses, Wilhelm Meister, devenu père, animé par le souci éthique d'être un membre actif de la société en faisant oeuvre utile, opte pour la carrière de chirurgien, et se prépare à rejoindre une communauté idéaliste qui projette de s'établir dans le Nouveau Monde. Ceci posé, le présent livre, tant dans sa forme que dans la place qui est laissée aux héros éponyme, réduit à jouer les utilités, surprend le lecteur qui serait naturellement en droit à s'attendre à y trouver une suite aux Années d'apprentissage. L'ouvrage, qui fait la part belle aux préoccupations sociales et utilitaristes de l'auteur, présente un aspect pour tout dire rapsodique. Les plus sévères n'y verront qu'un agrégat de textes de nature fort diverse (contes, nouvelles, essais, poèmes, relations épistolaires, recueils d'aphorismes) qui ne réservent au héros qu'un rôle passif et secondaire n'ayant plus grand chose de romanesque, ne semblant être là que pour créer un lien fort ténu et artificiel dans ce patchwork littéraire. Pire, cette forme décousue et déroutante, qui entraine une inévitable discontinuité dans la narration, s'aggrave de lacunes volontaires dans la chronologie des événements ; les personnages se retrouvent ainsi noyés dans un ensemble de près de 1300 pages (pour les deux volumes), on ne sait plus qui est qui, d'autant plus que Goethe s'est fourvoyé plusieurs fois dans les prénoms des protagonistes, bref, une chienne n'y retrouverait pas ses petits. Seuls les jeux de miroirs et les mises en abyme au sein d'une unité thématique sont les tenons et mortaises de cet opus sans lesquels le tout sombrerait dans un tohu-bohu insurmontable.

Il est superflu de dire qu'on peut sans grand dommage se passer de cette "suite" aux Années d'apprentissage de Wilhelm Meister dont l'intérêt s'étiolait déjà après un tiers du volume.

J ai beaucoup plus de mal avec ce livre, que je suis en train de finir, qu avec Les Années d Apprentissage

En effet, la narration est très difficile à suivre avec des passages qui s intercalent sans que l on comprenne d où ils viennent et leur lien avec le reste.

Le ton est pontifiant et les personnalités pas vraiment creusées

Et c est très long !

Au final j ai préféré, et de loin, les Souffrances du jeune Werther ainsi que les Affinités Électives.

Que je recommande aux germanophones de lire dans le texte original, ou en version bilingue.

Un chef d'oeuvre absolu ici le maitre allemand illumine de son talent ce récit superbe qui nous plonge dans l'Allemagne du 18e siècle avec un ouvrage passionnant et superbement bati: un ouvrage référence !