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EAN : 978B007E5EJIS
Numeriklivres (26/02/2012)
4.31/5   18 notes
Résumé :
Ces textes sont des merveilles du genre, où le fantastique côtoie le naturalisme à chaque instant.Un conseiller d?État se réveille un matin, effaré, par la disparition de son nez. Tandis que son barbier, en déjeunant, découvre à l?intérieur de son petit pain le nez d?un de ses clients. Un autre, petit fonctionnaire besogneux, mais sans le sou, économise pour se faire faire un manteau, mais le sort est cruel pour les pauvres gens, et notre malheureux héros se fera vo... >Voir plus
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Que lire après Le Nez - La Calèche - Le Manteau - Le Portrait - La Perspective de NevskiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quel coup de poing formidable dans l'édifice parfois poussiéreux de la littérature ancienne que ce recueil ! Moi qui ne suis normalement guère adepte de nouvelles, celles-ci m'ont ravi, me ravissent et me raviront longtemps au plus haut point.
Cinq nouvelles qui s'appelaient "Nouvelles de Pétersbourg" s'il y avait en plus le "Journal d'un fou", qui, sans raison apparente a été retiré du recueil. Des nouvelles à la fois cohérentes entre elles et toutes bien singulières. On pourrait les définir dans l'ensemble comme fantastiques, ironico-caustiques et le plus souvent avec une belle pointe de drôlerie. On pourrait dire que Gogol fait de la nouvelle fantastique engagée, car il est notamment très virulent à l'égard des fonctionnaires (de l'époque, c'est-à-dire du Tzar) et des hautes classes de la société en général. Comme leur nom l'indique, elles ont toutes pour cadre la ville de Pétersbourg, actuelle Saint-Pétersbourg.
"Le nez", peut-être la plus corrosive de toutes, est vraiment comparable à du Kafka (en plus drôle et plus caustique), où l'absurde tient une place prépondérante. On pourrait hasarder beaucoup d'interprétations à propos de cette nouvelle à la signification ambiguë. J'y vois pour ma part une dénonciation de la société des apparences et de la superficialité, on dirait aujourd'hui "le monde bling-bling". Néanmoins (je sais, c'est facile le coup du nez en moins !), bien malin celui qui pourrait se vanter de déceler l'ampleur que l'on peut faire porter à un tel texte où si peu de notions sont explicitement assumées et où tant sont suggérées.
"La calèche" est une toute petite nouvelle, qui étonnamment ne se déroule pas à Pétersbourg mais dans une bourgade peu engageante et où l'on assiste à une bouffée d'esbroufe d'un citoyen peu tenace à l'alcool, ce qui est un péché lorsqu'on est russe !
Ma préférence va sans conteste à celle intitulée "Le manteau". Dans cette nouvelle, Nicolas Gogol nous accoquine au quotidien d'un modeste copiste, fonctionnaire mal payé d'un ministère, qui arbore un manteau si élimé qu'il laisse presque voir le jour, ce qui n'est pas sans conséquence quand on connait le climat de cette ville (surtout à l'époque, le réchauffement n'était pas encore passé par là !). le grand événement de sa petite vie va donc être l'acquisition d'un nouveau manteau, qui représente une fortune pour sa maigre bourse.
"le portrait" est une nouvelle plus symbolique, très personnelle sur le monde artistique, où l'auteur livre manifestement un certain nombre de ses convictions sur l'art. le destin d'un jeune peintre malheureux va être bouleversé par l'acquisition d'une toile à quatre sous achetée chez un marchand de croûtes.
Enfin, "La perspective Nevsky" traite du destin de deux jeunes hommes frappés au même instant par la vue d'une femme (différente) dans cette rue qui se nomme la perspective Nevsky. L'un, peintre, romantique, l'autre, militaire, irrévérencieux.
Donc, un excellent petit recueil à un prix imbattable, idéal pour découvrit tant Nicolaï Gogol que la littérature russe du XIXème, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand chose.
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Ce billet concerne la nouvelle "La Calèche" :

"La Calèche" est une nouvelle appartenant aux Nouvelles de Pétersbourg. Elle commence par une description d'une ville de garnison, peu gaie, peu attractive. On n'y voit âme qui vive et, à part quelques animaux, on pourrait la croire abandonnée. Charmant tableau ! Puis, le style s'anime, mimétique de la ville : un régiment arrive ! Voilà qui va réveiller un peu les... deux habitants : un juge et un gouverneur. Soudain, on aperçoit du monde, venu des villages voisins, curieux de voir les soldats. Un beau jour, le général décide de donner un grand banquet. Les gens accourent et, parmi eux, un certain Pythagore Pythagorovitch Tchertokoutski, aristocrate qui aurait pu mener grand train si une "fâcheuse affaire" ne l'en avait empêché. Lorsqu'il entend le général dire qu'il cherche une calèche assez légère à acheter, il se vante d'en avoir une pour lui, la meilleure qu'il soit. Il invite le haut gradé et ses officiers à manger le lendemain...

Sous des dehors anodins, où le rire l'emporte sur le sérieux, cette nouvelle se révèle être plutôt féroce, mordante, ironique envers ceux qui veulent être dans le paraître, qui essaient de piétiner les autres, de se valoriser sans cesse. Molière l'avait fait avec M. Jourdain, le fameux Bourgeois gentilhomme, Gogol s'en moque d'une autre manière dans son oeuvre. C'est réjouissant. Je vous la conseille vivement.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Très plaisante lecture que ce court recueil de nouvelles mêlant habilement fantastique, satire sociale et réalisme crasse. Gogol a le chic pour mettre en scène en quelques pages la société russe du XIXe siècles, ses hypocrisies et ses ridicules, s'acharnant avec la même cruauté joviale sur ses plus humbles représentants – bureaucrates besogneux, artistes fauchés, petits commerçants – comme sur les grands de ce monde. Preuve que la médiocrité existe bien à tous les niveaux sociaux et que la pauvreté n'est pas une garantie de vertu, loin s'en faut. L'écriture est légère, constamment ironique et très facile lire. En somme, une excellente manière de débuter en littérature russe sans récolter un mal de tête pour autant.

Pour parler des nouvelles, j'ai trouvé les cinq rassemblées dans cette édition très réussies, mais j'avoue un gros faible pour la troisième. « le Manteau » raconte l'histoire d'un petit copiste russe, à la vie aussi ennuyeuse que misérable, qui décide un jour de tenter une folie : s'acheter un nouveau manteau ! Hélas, cette entreprise bien peu ambitieuse tournera au calvaire pour le pauvre petit homme un peu simplet. Collègues cruels, policiers bouchés, fonctionnaires corrompus... Tout s'acharne contre lui et sa lamentable pelisse. C'est drôle, méchant et tragique à souhait. J'aime beaucoup.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Ces peintres ne ressemblent en rien, d’ailleurs, aux peintres italiens, ardents et fiers comme leur patrie et son ciel bleu. Au contraire, ce sont pour la plupart des êtres doux, timides, insou-ciants, aimant pieusement leur art, et qui se réunissent entre eux dans quelque chambrette, autour de verres de thé, pour discuter de ce qui leur tient le plus à cœur, sans se soucier du superflu. Ils amènent volontiers chez eux quelque vieille mendiante qu’ils font poser six heures de suite en essayant de reproduire sur la toile ses traits tristes et effacés. Ils aiment également à peindre leur intérieur : une chambre remplie de débris artistiques, jambes et bras en plâtre, que la poussière et les années ont recouverts d’une teinte brune, des chevalets cassés, des palettes" ... "Le coloris de ces peintres est toujours gris, voilé, et porte ainsi la marque ineffaçable de notre ciel nordique. Et pourtant, c’est avec une réelle ferveur qu’ils s’adonnent à leur art. Beau-coup d’entre eux ont du talent, et s’ils pouvaient respirer l’air vivifiant de l’Italie, ils se développeraient certainement et fleuri-raient aussi librement, aussi abondamment qu’une plante qu’on aurait transportée d’une chambre close à l’air libre."
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Mais rien n'est durable dans ce monde, et c'est pourquoi la joie est moins vive dans l'instant qui suit le premier, s'atténue encore dans le troisième, et finit par se confondre avec l'état habituel de notre âme, comme le cercle que la chute d'un caillou a formé sur la suface de l'eau finit par se confondre avec cette surface.
(Le Nez, Gogol)
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...Obtenons-nous jamais ce que nous désirons ? Arrivons-nous à réaliser ce à quoi nos facultés paraissent nous prédisposer ? Non ! C’est tout le contraire qui se produit constamment.

La destinée octroie à celui-ci des chevaux admirables, mais il roule en calèche, profondément indifférent et sans prêter nulle attention à la beauté de son attelage ; tandis que cet autre, qui est possédé d’une passion ardente pour la race chevaline, doit se promener à pied et se contenter de claquer de la langue à la vue des trotteurs des autres. Celui-là possède un excellent cuisinier, mais une bouche si petite, par malheur, qu’il est incapable d’avaler plus de deux bouchées. Cet autre a une bouche plus large que l’Arc de Triomphe de l’État-Major, mais il doit se contenter, hélas ! de pommes de terre. Le destin se joue de nous bien étrangement !
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À mon avis, Excellence, quand on achète quelque chose, il faut prendre du beau ; autrement, le jeu n’en vaut pas la chandelle.
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Ce portrait, je l'ai peint avec répugnance, sans éprouver alors le moindre amour pour mon travail. J'ai voulu m'y contraindre par la force et, étouffant la voix de mon âme, être fidèle à la nature. Ce n'était pas une œuvre d'art...
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Pour en savoir plus : http://ateliershenrydougier.com/moscou.html Lire un extrait : https://fr.calameo.com/books/005553960838d5c676209 A commander en ligne : https://www.interforum.fr/Affiliations/accueil.do?refLivre=9791031204802&refEditeur=155&type=P
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Dans la datcha de Gogol

Que l'on m'apporte mon ..........?............. Les soirées sont fraîches à Saint Petersbourg, et voyez- vous... d’ailleurs... selon moi... je le crois encore bon... sauf un peu de poussière... Eh ! sans doute il a l’air un peu vieux... mais il est encore tout neuf... seulement un peu de frottement... là dans le dos...

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