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EAN : 9782246772415
224 pages
Grasset (26/05/2010)
4.2/5   22 notes
Résumé :

« Quelles qualités rares a-t-il fallu aux quelques hommes qui ont voulu dépasser l’image traditionnelle de l’épouse dévouée, gardienne du foyer et mère admirable, pour penser à elle comme à une personne indépendante, un être humain à part entière ? » Pour beaucoup d’entre nous, le féminisme a toujours été une affaire de femmes. Mais on oublie quȁ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Que de bonheur de découvrir ces hommes qui se sont battus pour les droits des femmes ! Ce livre nous donne l'opportunité de découvrir ou redécouvrir les hommes célèbres (philosophes, écrivains, utopistes nous dira-t-on...) féministes, anti-féministes et faux-féministes.

Je citerai, entre autres, Condorcet et Stuart Mill, remarquables, dont je compte approfondir la connaissance de leurs pensées. Idem quant à Charles Fourier, tellement avant-gardiste ! Ses thèses, tellement modernes, toujours d'actualité, toujours étudiées - alors qu'on les jugeait utopiques au XIXe siècle-, toujours publiées sous d'autres noms, par d'autres sociologues, psychologues et compagnie mais toujours pas appliquées (en plein dedans : la question de l'éducation non genrée).

Relevons l'évidence même : être féministe, c'est avant tout être humaniste, se battre pour les droits de tous les individus et oublier, renoncer à ses petits privilèges égoïstes sans réel fondement.
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Le décès de l'écrivaine Benoîte Groult, à l'âge de 96 ans, m'a amené cet été à lire une de ses oeuvres. Je savais un peu qui elle était, j'avais entendu parler de "La part des choses" et "Ainsi soit-elle", je pouvais même la situer par rapport à d'autres écrivaines féministes. Assez pour frimer mais sans plus. J'ai choisi de lire "Le féminisme au masculin" parce qu'en tant qu'homme, je me suis senti plus attiré par ce titre, et que j'aime bien découvrir un écrivain ou une écrivaine en lisant autre chose que « un de ses classiques ».

J'ai apprécié beaucoup ce livre pour ce qu'il m'a appris, c'est-à-dire que des auteurs et philosophes européens masculins ont effectivement fait preuve d'une véritable pensée féministe. Tour à tour, Benoîte Groult nous présente Poulain de la Barre, Condorcet, Stuart Mill, Saint-Simon et Enfantin : souvent des utopistes, bien en avant de leur temps, trop en fait pour avoir réussi à exercer une influence directe sur l'évolution des pensées en ce qui concerne la femme. Mais ils ont existé et c'est bon de le rappeler ou de nous les faire découvrir.

Groult présente de longs extraits de textes de ces auteurs, mais ils sont toujours bien expliqués et surtout bien mis en contexte. Elle prend le temps de bien résumer la pensée générale du temps, avec noms et citations à l'appui, pour démontrer à quel point ces hommes étaient uniques dans leur pensée féministe. L'auteure a effectué un travail très sérieux et approfondi sur le sujet, livré cependant avec beaucoup d'humour et d'ironie. le lecteur masculin ne se sent donc pas attaqué, mais plutôt complice de la démarche de l'écrivaine.

J'aurais aimé en savoir plus sur le processus de recherche de l'écrivaine, soit comment elle a découvert ces auteurs, si elle les a choisis parmi d'autres qui auraient pu tout autant être traités, pourquoi seulement des Français (et un Anglais), etc. Malgré tout l'intérêt de cette oeuvre en soi et le plaisir qu'on peut en tirer, cela demeure une lecture plutôt « française » de l'histoire en général et de l'histoire du féminisme ; on peut donc regretter que cela n'aille pas plus loin et qu'on n'ait pas un portrait plus universel du phénomène.
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Il faut se rendre à l'évidence : l'humanité est misogyne. Les êtres humains sont misogynes comme ils respirent, avec le même naturel, la même innocence, la même conscience. Qu'on aborde l'histoire, la littérature ou la philosophie, on s'aperçoit que la misogynie est si profonde, si intimement mêlée à tous les actes de la vie et à notre culture, si universellement répandue et si ... normale en somme, que le plus souvent, on ne la discerne même pas. Elle pourtant présente dans la plupart des religions et pèse aujourd'hui encore sur le comportements de la majorité des hommes et d'un grand nombre de femmes..
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Benoite Groultle féminisme au masculin, éd. Grasset, Paris,1977.

« La subordination d'un sexe à l'autre est mauvaise et représente un des principaux obstacles au progrès d l'humanité. » John Stuart Mill

La femme « a été la première eclave, avant même que l'esclavage existe. Et elle l'est presque partout restée après l'abotlition de l'escalavage. » p.18

Benoite Groult analyse avec perspicacité les racines profondes de transformation des femmes en esclaves puis, après avoir évoqué des femmes exceptionneles qui, depuis le Moyen-Age, ont exprimé conscience de l'opression de leur sexe, rend hommage aux hommes qui ont rendu possible le féminisme, Poulain de la Barre (17e siècle), Condorcet (18e), Stuart Mill (19e), Saint Simon (19e), Fourier (19e) et d'autres.

Des larges citations de leurs oeuvres donnent une idée de l'originalité de ces autueurs qui restent d'actualité. « Il n'était pas inutile de montrer qu'ils fuent traités en pestiférés, trop souvent par les femmes elles-mêmes. »

Puis Groult conclue : « Depuis qu'il existe suffisamment de femmes concernées par leur propre condition, et qui savent lire et écrire, le fémnisme ne peut plus être le fait des hommes. Qu'ils aient tort ou raison, ils ont tort. »

Elle n'explique pas pourquoi, mais, en effet, il ne suffit pas de libérer les esclaves, il faut qu'ils se libérent eux-mêmes, pour devenir libres dans leur tête.
Lien : https://blogs.mediapart.fr/p..
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Très intéressant portrait de ces hommes qui ont réfléchi plus loin que le bout de leur nez, et ont ressenti avant les autres la profonde injustice et absurdité de la hiérarchie des sexes. le ton est tantot érudit, ironique, joyeux et atterré, et nous emporte dans une fresque fascinante de la réflexion féministe masculine, tout en rappelant, de-ci de-là, la violence des représentations des genres et des sexes.
Les citations sont édifiantes, la lecture vivante et instructive.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
" (...) On ne peut attendre des femmes qu'elles se consacrent à l'émancipation de leur sexe tant que des hommes, en nombre considérable, ne seront pas prêts à se joindre à elles dans cette entreprise."
Or comment des hommes faits - sauf s'ils doués d'une intelligence et d'une sensibilité supérieures, précise Mill, qui se range parmi ceux-là à juste titre -, comment ces hommes pourraient-ils devenir les alliés sincères de la cause des femmes alors que dès l'enfance ils sont habitués à se considérer comme la race élue ? "Les gens ne savent pas comme les garçons se rendent vite compte de leur statue de supériorité. Comme ce sentiment grandit et prend force en même temps qu'eux. Comme tous les écoliers se le transmettent. Comme le fils se croit vite supérieur à sa mère tout en montrant peut-être une certaine indulgence à son égard mais aucun respect réel. Et quel sentiment sublime et royal il éprouve surtout envers la femme à qui il permet de partager sa vie. Comment peut-on imaginer que cela ne pervertit pas le caractère de l'homme ?" [Stuart Mill]
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" [Freud] (...) Peut-être une éducation nouvelle arrivera-t-elle à supprimer tous les tendres attributs de la femme. il est également possible qu'en pareil cas on ait tort de déplorer la disparition de la plus délicieuse chose que le monde ait à nous offrir : notre idéal de la féminité." (On ne se lasse pas d'admirer avec quel candide égoïsme les hommes demandent aux femmes non pas d'être elles-mêmes mais de ressembler à l'idéal masculin de la féminité !)...
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"Le seul moyen de déterminer ce qu'une ou plusieurs personnes peuvent faire, c'est de les laisser essayer, et personne ne peut découvrir à leur place ce qu'il faut qu'elles fassent ou ne fassent pas pour être heureuses." Ce n'est pas à l'homme de définir la vocation de la femme, car "il y a peu de chances d'avoir une opinion raisonnable sur ce problème tant qu'on se flattera de comprendre parfaitement un sujet dont la plupart des hommes ne savent absolument rien... (...)" [Stuart Mill]
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Malgré ces titres déroutants, la pensée de Fourier est souvent si proche de la nôtre, si riche d'aperçus prophétiques, qu'il paraît étonnant que celui dont Stendhal prédisait "qu'on ne lui accorderait que dans vingt ans son rang de rêveur sublime", chez qui Marx retrouvait "toutes les options fondamentales du socialisme", dont Jaurès vantait "l'admirable génie", n'apparaisse ni dans les manuels scolaires, ni dans les histories littéraires, ni même dans les traités de pédagogie, bien que ce vieux garçon ait fait preuve d'une remarquable connaissance de la psychologie enfantine. c'est, entre autres raisons, parce qu'il s'attaquait aux structures familiales et à cette condition féminine qui avait déjà été la pierre d'achoppement du saint-simonisme. Car ce n'est pas seulement de l'injustice des lois que Fourier entendait délivrer les femmes mais de l'oppression économique, domestique et sentimentale qu'elles subissaient, et "qui les laisse hébétées, indifférentes même à leur asservissement".
"Le mariage est le tombeau de la femme, le principe de toute servitude féminine."
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La nature forme des femmes, faute d'aboutir au sexe parfait.. (Aristote)

Il serait instructif d'ailleurs de consacrer une thèse au style des hommes politiques quand ils parlent de la femme...

On ne s'étonnera pas de constater qu'il a été plus facile de remuer des millions de tonnes de terre et de détourner un fleuve que de modifier d'un iota la condition des musulmanes !.

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Videos de Benoîte Groult (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benoîte Groult
“Notre amitié était allée au-delà des mots et des cases” se remémore Catel, l'invitée de cet épisode, lorsqu'elle évoque sa relation avec Benoîte Groult, dont elle a retranscrit la vie dans sa bande dessinée Ainsi Soit Benoîte Groult (Grasset).
Catel nous a reçu dans son atelier parisien pour raconter les prémices de cette bande dessinée sur Benoîte Groult, icône féministe qui s'est battue toute sa vie en faveur des droits des femmes.
C'était la première fois que la scénariste de bande dessinée spécialisée dans les biographies, racontait l'histoire d'une personnalité toujours en vie. Une mission qui s'est avérée périlleuse pour Catel, qui a dû lutter contre les quelques réticences de la femme de lettres à l'égard du 9ème art…
L'histoire de Catel a été recueillie au micro de Camille Bichler. Ce podcast a été produit par Johanna Bondoux pour le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême et parrainé par l'Institut René Goscinny (https://www.institut-goscinny.org/).
Montage et Mixage : Adrien Leblond Assistante de production : Morgane Mabit
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