Embarquement immédiat à bord du « Queen Charlotte ». Départ New-York, direction Southampton.
Ne serait-ce pas l'itinéraire dans l'autre sens d'un navire réputé insubmersible qui sombra corps et biens en 1912 ?
Le propriétaire revendique d'ailleurs une certaine ressemblance avec ce célébrissime aïeul en ce qui concerne le luxe, même s'il se demande si c'est vraiment une bonne idée d'utiliser cette filiation pour vanter les mérites de son palace flottant.
Durant plusieurs chapitres, aucun nuage à l'horizon, au sens propre comme au figuré. La croisière s'amuse. Entre riches passagers, dont lady Em qui a annoncé qu'elle porterait un collier d'émeraudes ayant appartenu à Cléopâtre en personne, conférenciers spécialistes de
Shakespeare ou de gemmologie, participante chanceuse ayant gagné à une tombola son accès à bord, policier d'Interpol lancé incognito sur les traces d'un mystérieux voleur attiré par les bijoux de la lady, la galerie de personnage est plutôt réjouissante.
L'auteure n'est pas pressée de plonger tout ce petit monde dans l'angoisse du crime. Et même lorsque cela arrive, le ton reste assez léger, bien loin de la noirceur de «
la nuit du renard » pour ne citer que celui qui fut mon premier
Higgins Clark.
Les suspects ne manquent pas, chacun des protagonistes pouvant ne pas être qui il prétend. Mais parmi les croisiéristes, Alvirah et Willy, qui n'en sont pas à leur première affaire criminelle, vont une nouvelle fois utiliser leurs talents d'enquêteurs amateurs pour démasquer les empêcheurs de naviguer peinard – sur la grand-mare des canards.
Ce roman n'est peut-être pas le meilleur de cette spécialiste du polar et du thriller, mais je l'ai néanmoins trouvé très plaisant à lire, sans prise de tête pour reprendre les termes d'autres lecteurs.