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EAN : 9782330060824
304 pages
Actes Sud (06/04/2016)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Graphomane impénitente, car écrire est ma façon de supporter le monde, j'éprouve apparemment une fois par décennie le besoin de rassembler mes textes épars. Après «Désirs et réalités» (1995) et «Âmes et corps» (2004), voici donc «Carnets de l'incarnation». Comme les autres, ce recueil comporte conférences, préfaces, contributions aux revues littéraires, articles de journaux et nombre de mes chroniques parues dans «Le Monde» en 2011-2012. (...) Il est question dans c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

''Carnets de l'incarnation'' n'est pas un roman de Nancy Huston.
Rien à voir avec ses écrits couronnés de prix littéraires.
Il s'agit d'un recensement de moments d'écriture.

Dans ce type de recension prolifique, lire Nancy Huston me rend perplexe.
6 carnets bout à bout.
J'aime, j'aime pas, sais pas.
Elle-même se dit ''graphomane impénitente'', affirmant que c'est sa façon de supporter le monde.
Selon un rythme temporel régulier, genre tous les dix ans, elle rassemble des/ses textes foisonnants, incisifs, brillants dans ce qu'elle appelle des ''carnets''.
Nancy Huston, à coup sûr, est une grande de la littérature.

Dans cet exercice, elle assemble des textes qui parlent, commentent, regardent les autres.
Ils sont parus dans des journaux, souvent français, Libé, le Monde surtout, des ouvrages autres dont elle est l'autrice, des conférences au Festival de Théâtre d'Avignon, des colloques, souvent canadiens, des préfaces de livres d'autres auteurs, de catalogues d'art.
Elle rassemble tout, attentive, faisant feu de tout son bois de dissection littéraire qui s'articule autour de l'observation du monde à travers le regard des autres.
Son écriture est étoffée, volubile, riche, délicate et rude à la fois.
Elle a du style.
Absolument.
Intéressant agencement des mots, de la pensée, de la réflexion.
Le fond a trait à la critique de ses cibles, pertinente et impertinente, respectueuse ou parfois assassine.
Dans l'admiration ou sans concession.
C'est selon.
Un regard, une adresse, un jugement doux et acide.
Une complétude scintillante et des contradictions constantes.
Qui peuvent énerver.
C'est mon cas.
Je doute un peu.
Ses jugements et commentaires sont certes réfléchis, achevés, finis.
Magnifiques, pourtant exprimés comme à reculons.
Ou de côté.
Huston marche comme un crabe.
Elle porte cette attitude sur son visage.
Regardez sa photo.
L'habit fait la moinesse.
Elle se plie et se replie, se ploie et se déploie.
Elle va vers un sujet, je veux dire une personne.
Pour l'admirer, parfois l'affronter, l'attaquer, la culbuter, la critiquer, la juger même.
Elle s'obstine, puis fait marche arrière, nous bouscule, nous émeut, nous fait sourire et réfléchir.
Dans une langue riche.

Elle cible et cite – attention ! - pas n'importe qui ! :
Simone de Beauvoir, Annie Leclerc, Diane Arbus, DSK, donc Anne Sinclair, Wolinski&Cabu&Cie de Charlie Hebdo, Hamedy Coulibaly, les moines de Tibhirine, Meryl Streep, Nicole Kidman, Jean Clair, Julia Butterfly, et j'en passe ...
Son regard sur l'interprète pianiste si particulier de Bach résume bien sa façon de voir Glenn Gould, et sa conception si nuancée de la vie par la musique et son don empreint de sobriété pour cet art.
Elle décrit le protestant, presbytérien, ascète, solitaire, asexué (?).
Gould, selon Huston, a fait de la fadeur un grand art.
Moi, je dirai plutôt : de l'humilité, de la réserve, voire de l'esquive.
Avec respect.
Bref, Gould, c'est comme Devos :
''Rien, c'est rien. En tout cas, c'est peu. D'ailleurs on parle de moins que rien...''
Huston rappelle que le grand interprète/re compositeur affiche un plat, un met préféré :
les Petits LU :''...

N'est pas Monsieur ou Madame tout le monde !
Non, elle se gargarise de grands noms qui ont vécu des expériences fort et très particulières.
Elle admire Simone Weil.
Sa façon de vaincre ses traumatismes d'enfance, de se saisir du devoir de mémoire juive et d'imposer aux hommes que les femmes se hissent à leur position d'existence.
Comme Romain Gary qu'elle admire et cite à tout bout de champ, elle est une schizophrène de la vie et de la littérature.

Nancy Huston me rend perplexe.
Elle m'énerve d'être si brillante, et si critique des autres.
Facile tout compte fait...
Comme si c'était une/sa méthode pour être reconnue, pour exister, inscrire sa patte de grande écrivaine.
Elle l'est.
Vraiment.

Quand elle décide de sortir de son rôle, de sa fonction, de son état de romancière, elle pourrait quand même un peu balayer devant sa porte...

Gérald Drubigny
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critiques presse (1)
LaPresse
22 mars 2016
Retrouver Nancy Huston c'est marcher aux côtés d'un esprit brillant qui s'obstine puis se replie, nous bouscule, nous émeut, nous fait sourire et réfléchir dans une langue riche et incisive.
Lire la critique sur le site : LaPresse

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Vidéo de Nancy Huston
Elle s'appelle Francia après s'être appelée Ruben, là-bas, dans son pays, en Colombie. Devenue femme, Francia est prostituée au bois de Boulogne. Dans son nouveau roman tout en justesse et en sensibilité, à travers ce personnage, Nancy Huston nous raconte le quotidien de la prostitution, entre larmes et espoirs.
Retrouvez l'émission intégrale sur WebTvCulture
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