Les souliers d'or

La jeune narratrice à 14 ans et est une habituée des toccatas et autres sonates. Mais quand elle rencontre Johnny Dermott, âgé de 16 ans, son coeur s'emballe. C'est qu'il est différent, il a la peau basané et sent bon le sable chaud (si vous me permettez l'expression), il est le parfait reflet des gars du Sud. Il écoute des airs rythmés aux accents de negro spirituals (la chanson des Souliers d'or en est un parfait exemple) et tout ça est intrigant, car non ordinaire. C'est le début d'un autre regard sur la musique mais aussi un éveil à l'amour naissant, celui que l'on n'ose déclarer mais dont on espère secrètement la réciprocité. Et dans ce court récit le message passe drôlement bien car on évolue dans une intimité faite de musique et de soleil, cela sonne comme une mélodie à l'aube de l'adolescence. le lien entre les Dermott est la famille de la narratrice, c'est le piano qui occupe une place centrale pour les deux. Chez les premiers, il est tu car la mère ne veut pas en entendre parler d'où la présence des uns chez les autres pour jouer "en paix". Mais un jour, tout bascule !

J'ai une fois de plus aimé Nancy Huston dans le registre de la jeunesse. J'ai trouvé le style léger et plein de poésie car les termes ne m'étaient pas familiers et j'avais du mal à me figurer l'atmosphère de la maisonnée. Les personnes qu'elle esquisse sont une fois de plus charmants car pleins de qualités, à l'écoute de leurs émotions et des autres. On imagine qu'ils croquent la vie à pleines dents et c'est déjà un bel exemple à suivre !
En tout cas, je le constate, la musique est un thème cher à l'auteur et qui pourrait faire l'objet d'une bonne initiation auprès du jeune lectorat. Car ce livre donne envie de tendre les oreilles !
Je recommande cette nouvelle à tous les réfractaires de Huston. Vous pourriez être très (agréablement) surpris !