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EAN : 9782867441851
192 pages
P.O.L. (01/06/1990)
4.37/5   19 notes
Résumé :
Au commencement, l’exil, l’épuisement, l’abandon de tout espoir. Et puis cette lente marche, sans issue imaginable, cette marche obstinée, à la recherche du lieu où la torture cesserait, où se déploierait la réponse. Mais n’est-ce pas faire fausse route, forcément tourner en rond que chercher une réponse ? Rugueux et martelés, ces poèmes sont ceux de la détresse et de la recherche, mais ils ouvrent aussi à cette possibilité d’une réconciliation et d’un accomplisseme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est par Affûts que je suis entrée dans l'univers intime de Charles Juliet. Je ne m'en suis jamais lassée... Poésie de la quête intérieure, de la douleur d'être, douleur de ne pas avoir trouvé la source et pourtant de la sentir, là, au creux de soi, comme la promesse d'une paix ineffable. Poésie de la filiation, de la figure en filigrane de la mère qui manque à l'enfant encore en l'homme. Il faut lire lentement, il faut non seulement sentir les mots, mais aussi l'expérience qu'ils cherchent à traduire. Magnifique!
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Poète de la quête de soi, Charles Juliet inscrit en lettres de feu l'amour maternel qui le conduit au-dessus du vide dans cette ordalie rédemptrice. L'intensité presque insoutenable de ses vers hachés, crépitants semble l'épreuve nécessaire qui conduira l'auteur à L'apaisement (pour reprendre le titre de l'un des volumes de son Journal). Avant d'y parvenir, il aura traversé une période critique. Cela se manifeste dans la plus grande simplicité, le dépouillement qui conviennent à son mysticisme. Sur le bord de l'incommunicable, Charles Juliet a donné naissance à une oeuvre tellurique. le cosmos préside à ces accouchements dont le lecteur ne demeure pas indemne. Il ne faut chercher là ni joliesse ni musicalité, si ce n'est celle d'Arthur Honegger, ou bien plutôt, puisque le poète est amateur de jazz, des cris torturés de Charlie Parker. Affûts est un grand recueil du coeur. Il en émane une émotion incoercible.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
tu te tais
et le besoin que j'ai
de tes mots me lancine

je te supplie
mais tu gardes le silence

et comme je me détourne
tu me convaincs
que tu vas consentir

me fixer dans ta lumière

mais aussitôt tu te reprends
te verrouilles

et je ne suis plus soudain
que cette chose pantelante

cette chair à vif

mais alors que des milliers de fois
tu m'as ainsi mystifié
comment puis-je encore
te tolérer
vivre dans la fiévreuse attente
de ton murmure

toi qui t'acharnes
à pareillement me décevoir

m'humilier
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quand la hache
de l'intérieure division
châtie tes racines

que ronge
et se lamente en toi
l'âcre nostalgie
du pays natal

que se morcelle
le miroir
où se multiplient
tes fragments

si sèche
est ta terre
craquelée
si brûlante
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je m'enchante de ces mots
que je ressasse
la verte lumière de tes yeux

la verte lumière océane
qui monte du fond
de tes abîmes
quand je m'enfouis
dans tes eaux

quand ta mer
frappe et rugit
me roule
m'anéantit
dans ses vagues
sa verte écume

quand nous glissons
tous deux
hors du temps

accédons
à cette terre
que je ne puis
quitter
mais où
tu demeures
seule

tandis que
je m'éloigne

dérive

dois consentir
au naufrage
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quand la sphère
me retire
sa lumière

que je ne suis plus
que cette terre
ravinée

sans doute sais-je
me convaincre
qu'existe
ce qui m'a un jour
apaisé

que ma soif
n'est qu'une autre manière
de m'abreuver
dans la brûlure
du manque
à cette source

perdue
mystérieusement
tarie

mais cette plainte
en moi

mais ce cri
de l'attente
que fissure
le doute
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Gagner les profondeurs. Forer. Forer.
Dégager l'authentique, dénuder le vrai, desceller
l'énergie. Enraciner la paix.
Le reste est vain.
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Videos de Charles Juliet (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Juliet
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
+ Lire la suite
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