Six récits biographiques d'explorateurs nous transportant au coeur des contrées sauvages encore assez méconnues ou quasi inconnues au long de ce XIX° siècle si riche en expéditions de toutes sortes.
L'idée pour chacun de ces voyageurs au long cours était de trouver matière à narrer littérairement pour faire rêver leurs contemporains en apportant leurs pierres à l'édification de "La Science", tâche au combien primordiale car garante de sérieux et propice à susciter l'admiration à cette époque de la fin de l'influence de l'Église sur les consciences.
Ces personnages sont ainsi choisi car bien haut en couleurs et leurs parcours sont effectivement extra-ordinaires pour le coup : balade en canoës sur les fleuves du monde méditerranéen et européen ; trajet d'Angleterre au Kamchatka à pied ; remontée des fleuves d'Afrique de l'Ouest par une jeune aventurière jusqu'en terre réputée peuplée de cannibales ; récits extravagants et totalement improbables de deux d'entre eux qui voulurent impressionner la galerie en surfant sur cette vague de récits au long cours.
Une lecture bien divertissante et quand même instructive.
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Tous ces explorateurs (c'est le qualificatif qu'ils auraient choisi) avaient pleinement conscience de contribuer à une tradition littéraire. Autant que les lieux, les livres les inspiraient ; dans un cas, même, les livres seuls. Cochrane modela sa philosophie du voyage sur celle de Mungo Park ; MacGregor illustra l'un des ouvrages de Livingston et parodia à son insu la recherche de la source du Nil par Speke. Savage Landor se délectait des mélodrames de Samuel Baker. Tous voyagèrent avec l'intention d'écrire sur leurs périples : ils avaient donc en perspective ce qu'ils considéraient comme un bon matériau pour un récit.