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sur 4109 notes
Pas assez tenace le passé. Jake Epping a réussi à emprunter une faille temporelle qui pourrait le modifier.
Une porte du temps qui a plusieurs particularités. L'entrée dans le passé se fait systématiquement à une date précise de 1958 et la sortie vers le présent, toujours en 2011. de plus, chaque passage dans le passé annule le précédent. Une porte à vous faire sortir de vos gonds!

A partir de cette découverte, une mission incombe au héros qui pourrait en inclure d'autres: sauver Kennedy le 22 novembre 1963.

En lisant cette oeuvre il m'en est revenu d'autres illustres: "La machine à remonter le temps" de HG Wells, les livres de P.K. Dick et leur réalité floue et peut-être "Les univers multiples" de Baxter en font partie et il y en a sûrement bien d'autres.
Sans oublier le cinéma: "Retour vers le futur" de Zemeckis ou le non moins excellent "Un jour sans fin" d'Harold Ramis.
Le livre est à la hauteur de ces références mais la patte de Stephen King est bien présente. Notamment dans la partie du roman qui se situe dans la ville de Derry, la ville malsaine de "It", un de ses précédents romans.

Ce qui est appréciable dans la construction du récit est qu'il n'y a pas de lignes narratives multiples comme il y en a si souvent dans les thrillers, le lecteur suivra les aventures de Jake Epping dans le passé sans interruption.

Si l'on se concentre sur l'assassinat de Kennedy, Stephen King se révèle un fin observateur du climat de l'époque en se concentrant sur les villes moyennes voir rurales, où les apparences et les bonnes moeurs priment, mais où la violence et la ségrégation raciale sont omniprésentes surtout dans les états du Sud.

S. King a pris un soin méticuleux à décrire ce contexte. Et, comme Ellroy dans la trilogie Underworld, il a amassé une grosse documentation sur Dallas, mais ses conclusions ne sont pas les mêmes quant à Lee Harvey Oswald, le tueur présumé.

Finalement: mille pages!
Il y a de quoi méditer sur tout cela et sur ce passé tenace qui peut finalement être changé sauf si un génie nommé "Jimla" ou King sort de votre lampe de chevet pour vous signifier la fin de la récréation ou le début d'une autre histoire.
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A Lisbon Falls, la petite ville du Maine où il est enseignant, Jake Epping a ses habitudes dans la caravane aménagée en diner d'al Templeton. Ils ne sont pas véritablement amis mais quand Al, diminué par un cancer, sent ses forces l'abandonner, c'est à Jake, fraîchement divorcé et sans attaches, qu'il confie la tâche de terminer la mission qu'il s'est donnée. Au fond du diner, une faille spatio-temporelle permet de se glisser dans le passé, en octobre 1958 plus précisément. Avant que la maladie ne l'arrête, al voulait en profiter pour empêcher l'assassinat de Kennedy et ainsi éviter l'enlisement des Etats-Unis au Vietnam. D'abord sceptique, Jake finit par se laisser convaincre et part pour un long voyage dans l'Amérique des années 60. Mais le passé ne veut pas être changer...


De l'action, de l'amour, de l'Histoire, du suspense...du sang, des cris, des larmes...il y a tout cela et bien plus encore dans cette magnifique fresque tout droit sortie de l'imagination du grand maître Stephen KING. Bien sûr, il faut laisser de côté son esprit cartésien et accepter le fait que l'on puisse faire un saut dans le passé en descendant quelques marches invisibles à l'oeil, au fond de la réserve d'une caravane-restaurant...et puis revenir dans le présent, et encore retourner dans le passé, mais en tenant compte d'un autre fait : tout retour dans le présent remet les compteurs à zéro dans le passé (comprendre que tout ce qu'on aura changé sera effacé sitôt qu'on reprendra les marches). C'est un peu confus dit comme ça mais, heureusement, le King est très doué pour rendre tout cela à la fois simple, naturel et crédible. Autre postulat à accepter : empêcher l'assassinat de Kennedy est ce qu'il pourrait arriver de mieux pour l'Amérique. Pourquoi ? Probablement parce que le jeune président démocrate n'a pas pu mener à bien sa politique, tenir toutes les promesses que ses électeurs espéraient et faire entrer le pays dans une nouvelle ère. Et plus sûrement parce les Etats-Unis dirigés par lui ne seraient pas aller s'enliser dans une longue guerre au Vietnam. Et quand on connaît le traumatisme causé par ce conflit et les blessures toujours vives qui en ont découlé, le jeu peut en valoir la chandelle. C'est en tout cas l'opinion d'al Templeton et celle de Jake Epping puisqu'il ne met pas longtemps à se laisser convaincre.
Une fois reconnu donc que l'on peut voyager dans le passé et qu'il est essentiel de sauver Kennedy, on peut plonger corps et âme dans le récit foisonnant de l'Amérique du début des années 60, vue par un homme du XXIè siècle. Et cette Amérique-là ne connaît pas la crise ! On peut se nourrir ou faire un plein pour quelques cents, les grosses cylindrées sont produites en séries, les filles ne fréquentes les garçons que dûment chaperonnées, la cigarette enfume les bars, les boutiques, les bus, les commerces sont florissants et les usines tournent à plein régime (quitte à polluer et empester l'atmosphère). Cependant, tout n'est pas idyllique. C'est la guerre froide, l'URSS et Cuba font peur, la menace de la bombe plane et les américains sont violemment anti-communistes. Par ailleurs, le Civil rights Act n'a pas encore été prononcé et les noirs sont victimes de discrimination. On les traite volontiers de ''nègres'' et on ne partage pas les lieux d'aisance avec eux. de 1958 à 1963, Jake se familiarise pourtant avec un pays qui est le sien sans l'être, prend goût à cette ambiance ''Happy days'', se fait des amis et va même trouver l'amour. Mais il n'est pas là pour batifoler, il a une mission, plusieurs même, puisqu'une fois qu'on a le pouvoir de changer le passé, on voudrait éradiquer le mal partout où on sait qu'il a sévit. Jake s'offre donc des détours, de Lisbon Falls à Dallas, pour éviter quelques drames et rectifier quelques torts. (Il fait d'ailleurs une incursion à Derry, croisant les personnages du roman Ça, juste après le drame qu'ils ont vécu). Concilier sa nouvelle vie et sa mission ne va pas être chose facile, d'autant que le passé lutte pour ne pas être changé et que des interrogations demeurent sur les conséquences des changements -le fameux ''effet papillon''. Alors, Jake pourra-t-il arrêter Lee Harvey Oswald à temps ? Et quel effet son action aura-t-elle sur le destin de l'Amérique ? Pour le savoir, il faudra se laisser emporter par le tourbillon du temps et de l'espace, guidé par un Stephen King au meilleur de sa forme. Ces plus de 1000 pages sont un régal que l'on voudrait déguster mais que l'on dévore à toute allure, passionné par ce voyage que l'on espère sans fin. Mais rien est éternel et il faut se résoudre à quitter ces personnages attachants, cette ambiance surannée, cette histoire qui conjugue nostalgie, émotions et frissons. Un pur chef-d'oeuvre !

Mille mercis à Babelio et au Livre de Poche pour cette masse critique.
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« Ne jamais regarder en arrière. Combien de fois se donne-t-on ce genre d'injonction après avoir vécu une expérience exceptionnellement bonne (ou exceptionnellement mauvaise) ? Souvent, j'imagine. Et l'injonction reste généralement lettre morte. Les êtres humains sont ainsi faits qu'ils regardent en arrière, c'est même pour cela que nous avons cette articulation pivotante dans le cou. »

***
« 22/11/63 » est ma première incursion dans l'oeuvre de Stephen King.
J'ai profité d'une lecture commune de l'auteur pour découvrir son univers, et parmi les titres retenus par le groupe, mon choix s'est porté sur ce roman-ci en raison de mon attrait pour la science-fiction, le thème du voyage dans le temps et surtout pour son ancrage dans le tourbillon social et politique des années 60, avec un événement majeur dans l'histoire des Etats-Unis, l'assassinat de John F. Kennedy, le 22 novembre 1963.

Je me représentais Stephen King comme un auteur de romans d'horreur et de fantastique, notamment en raison de nombreuses adaptations cinématographiques, je pense aux films cultes « Shining », « Ça », « Carrie », « Misery » ou encore « La ligne verte ».
Je dois avouer que la lecture de ce roman m'aura permis de changer mon regard sur cet auteur : il explore avec aisance et efficacité d'autres genres littéraires, comme ici où il propose un récit inclassable mélangeant la science-fiction, l'uchronie, la fiction historique, le thriller et une très belle histoire d'amour.

Alors si vous êtes prêt à voyager dans le passé, fermez les yeux. Imaginez un escalier devant vous. Avec votre pied, tâtonnez à la recherche de la première marche. Lorsque vous butez dessus, avancez à la rencontre de la marche suivante. Continuez ainsi jusqu'à ce que vous sentiez votre monde disparaître pour en révéler un autre.
Vous avez remonté le temps jusqu'en 1958, et vous découvrez alors un monde plein de souffle, de vitalité et d'audace, celui des Beatles, du rock'n'roll et du twist, des voitures américaines de légende, mais aussi un monde incertain qui bascule dans la violence, l'insécurité et les inégalités, un monde où les minorités opprimées, les femmes, les homosexuels revendiquent plus de droits.

A chaque fois que j'ai repris le roman où je l'avais laissé précédemment, j'ai eu cette impression plutôt inhabituelle que les mots de l'auteur étaient comme ces marches invisibles : je les sentais m'envelopper, m'aspirer.
Le monde d'aujourd'hui s'effaçait et me ramenait dans le passé.

*
Jake Epping, le narrateur, nous emmène dans un récit aux multiples rebondissements.

L'histoire commence lorsque l'un de ses amis, al Templeton, propriétaire d'un restaurant, lui révèle un secret qui va changer son destin : il remonte le temps jusqu'en 1958 grâce à l'existence d'une distorsion temporelle à l'arrière de son fast-food. Il souhaite que Jake poursuive le projet incroyable qu'il ne peut mener jusqu'au bout pour des raisons de santé : voyager dans le passé, déterminer si Lee Harvey Oswald était le seul tireur ce jour-là et changer le cours du temps en empêchant l'assassinat de JFK.

Quel est l'impact réel de l'assassinat de John F. Kennedy ? Comment aurait évolué L Histoire s'il avait survécu à son assassinat ? L'avenir aurait-il été meilleur ou pire ?
Si Lee Harvey Oswald n'était pas arrivé au bout de son projet, le monde se serait-il tout de même embrasé avec la guerre froide, la crise de Cuba et la terreur nucléaire ? La vie de milliers d'innocents aurait-elle pu être épargnée sans la guerre du Viêt Nam ? Les années suivantes auraient-elles été marquées par cette grande vague de mouvements contestataires, d'émeutes raciales et la mort de Martin Luther King ?

« Nous ne savons jamais quelles vies nous influençons ou non, ni quand ni pourquoi. du moins, pas avant que l'avenir n'ait submergé le présent. Nous l'apprenons quand il est trop tard. »

Ainsi commence l'histoire de Jake Epping dans un pays en lutte pour mettre fin aux discriminations raciales et aux inégalités sociales.
Mais est-il si facile de changer le passé ? Peut-on changer le cours de l'Histoire sans s'interroger sur ses conséquences et le fameux effet papillon ? Et s'il y avait un prix à payer pour tout cela ?

« le passé est tenace pour la même raison qu'une carapace de tortue est tenace : car la chair vivante qui se trouve à l'intérieur est tendre et sans défense. »

*
Stephen King est un formidable conteur. Son écriture est simple, fluide, agréable, graphique.

Là où Stephen King excelle, c'est dans sa façon de retranscrire l'atmosphère de l'époque et nous faire vivre les événements qui ont changé L Histoire. On sent que l'auteur s'est fortement documenté pour brosser un portrait complexe et réaliste de l'Amérique durant ces années d'après-guerre.

L'auteur est captivant et maîtrise parfaitement son récit du début à la fin. Il prend son temps pour planter le décor des sixties, décrire le quotidien dans les petites villes américaines et l'esprit étriqué de l'époque, mettre en scène ses personnages afin de plonger le lecteur dans une ambiance chargée de tension. L'horreur s'invite parfois, sous la forme d'une violence sociale et de drames familiaux qui peuvent donner quelques frissons.

Cette lente montée en puissance du suspense rend la lecture prenante, addictive dans un contexte social détestable marqué par le racisme, la xénophobie, la ségrégation, le sexisme et l'homophobie. Avec cette date du 22 novembre 1963 qui pèse comme une épée de Damoclès, le récit se tend encore davantage. le suspense psychologique est tel qu'il empoigne le lecteur pour ne plus le lâcher.

La lecture aurait pu être fastidieuse sur les 900 pages que compte ce livre, mais je ne me suis jamais ennuyée. La narration particulièrement détaillée est sans doute parsemée de quelques longueurs, mais incorporés dans l'intrigue, ils prennent tout leur sens à des moments clés du récit et participent à nous faire voyager dans le temps et l'espace, à nous préparer à ce jour fatidique de Novembre 63.
La fin est magistrale, je l'ai tout simplement adorée. J'avais imaginé un autre scénario, mais celle proposée par l'auteur est d'une beauté émouvante.

*
Si l'auteur n'a pas son pareil pour installer un décor et une ambiance façon sixties, la force du récit réside également dans des personnages justes et réalistes.
Sous la plume de l'auteur, on les sent prendre vie, devenir de plus en plus consistant, évoluer, tisser des liens entre eux. On ressent de plein fouet les émotions et les sentiments de Jake à chaque étape de son voyage. Même les personnages secondaires laissent une marque dans le récit et Lee Harvey Oswald apparaît dans toute sa complexité.

Entre ces pages, l'auteur développe un côté plus sentimental en superposant une romance d'une beauté et d'une tendresse incroyable. Je ne m'y attendais pas et je trouve que cette histoire d'amour apporte une douceur et des émotions bienvenues, de sorte que Jake et Sadie deviennent des personnages inoubliables.

« Elle prend ma main comme une femme en plein rêve. Elle est dans un rêve, et moi aussi. Comme tous les rêves délicieux, celui-ci sera bref… mais c'est de la brièveté que provient le délice, pas vrai ? Oui, je le pense. Parce que le temps une fois écoulé, on ne peut plus le rattraper. »

J'ai adoré la façon dont Jake décrit son amour pour Sadie Dunhill.

« … je crois en l'amour, vous savez : l'amour, c'est de la magie de poche unique en son genre. Je ne crois pas qu'il soit régi par les étoiles, mais ce que je crois, c'est que le sang appelle le sang, que l'esprit appelle l'esprit et le coeur un autre coeur. »

*
Pour conclure, Stephen King a une façon unique d'entremêler réalité et fiction, roman historique et voyage dans le temps, romance et surnaturel. Au final, il nous propose une intrigue addictive et surprenante sur une des plus grandes énigmes de l'histoire du XXe siècle, couplée d'une magnifique histoire d'amour.
L'écriture de l'auteur ne surjoue pas : sincère, naturelle, capable de provoquer de belles émotions, elle se met entièrement au service de l'histoire pour nous plonger dans un temps passé, décrire les lieux, concevoir des personnages attachants que l'on a envie de suivre, et nous donner l'impression d'être au coeur de l'action.

Je ne peux que vous conseiller d'explorer l'univers de cet auteur et de découvrir ses nombreuses facettes.

* *
J'aurais dû lire Stephen King plus tôt, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Je dois remercier les initiatrices de cette belle aventure, Yaena et NicolaK, et tous mes merveilleux compagnons de lecture, Chrystèle, Hélène, Bernard, Paul.
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Quelle claque !

Stephen King a mené de main de maître ce voyage dans le temps.

Fidèle à ma réputation, je ne dévoilerai rien de l'histoire ni de l'intrigue, même si ce récit est un pavé. le genre de pavés qui nous font dire "même pas peur" une fois la dernière page tournée tant on le dévore.

Avec des "si", on mettrait Paris en bouteille. Avec des "si", Stephen King a mis Kennedy en chef d'oeuvre. Tout le talent réside dans la capacité à nous plonger en quelques pages dans une époque et à en faire partie, comme si nous y avions vécu.

A lire absolument quand bien même, comme moi, vous n'êtes pas un aficionado de la science fiction.
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une oeuvre !
A ne pas louper !
Trop fort ce King !
En plus toutes les anecdotes, après vérifications, m'ont semblé véridiques.
Et si c'était vrai !? si c'était "ça" L Histoire !
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Qu'écrire de plus que tout ce qui a déjà été écrit et dit sur ce monument?
On retrouve ici un Stephen King au meilleur de sa forme, dans une Amérique des années 60 dont il dresse un tel tableau que l'on s'y croit à chaque instant.
Comme j'ai écouté le roman, peut-être que l'immersion fût encore plus vive...

C'est hyper documenté, finement écrit, plein d'humanité,.... Nous sommes ici en présence d'un roman que l'on pourrait classer avec le fameux Ca. D'ailleurs, on se balade à nouveau à Derry, où on croise quelques membres du club des ratés.

Y a pas à dire, l'auteur est le roi du roman de l'atmosphère réaliste. Et c'est tout ce que j'aime dans ses écrits. Et quel talent pour construire ses personnages et leurs relations ! J'ai réellement éprouvé de la tendresse pour Jake/George tout au long de ma lecture. Et quelle belle histoire d'amour que celle qui l'unit à Sadie...

J'entends encore Glenn Miller résonner, je vois encore ces petites filles qui sautent à la corde, je m'attends à voir débouler une Ford décapotable, j'ai envie d'une cigarette, je me ferais bien un p'tit film en noir et blanc... pour rester in the mood car c'est trop tôt pour quitter Jake. Il va vraiment me manquer !
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Pénétrer dans l'univers de Stephen King avec 22/11/63 c'est un cadeau magique. Tapis rouge , rien de moins! Pourtant le domaine de la S.F . est loin d'être mon univers de lecture favori. Je vous avouerais que j'ai mis un peu de temps avant de me laisser entrainer dans ce Temps d'avant mais une fois rendue je me suis régalée. Les années 60 , celles de mon enfance (privilège de l'âge!). Les images de Dallas , des années plus tard, tournent encore dans ma mémoire .Le cataclysme engendré par cet assassinat a été, me semble t'il , tout aussi important que celui des 2 tours , mais à l'époque pas d'internet , pas de portables, juste les images télé quand il y avait une télévision dans les maisons!
Je suis restée médusée devant la richesse de la documentation amassée par Stephen King, admirative devant son talent de conteur et un très grand brin nostalgique de ce temps que les moins de 20 ans.... Histoire, enquête policière, histoire d'amour , psychopathe, mafia, amitié et la musique : madison , swing et In the mood de Miller magique !!!
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Tout simplement l'un des meilleurs romans de S.King !!
22/11/63 date de l'assassinat de J.F.Kennedy.
Le maître fait de cet événement historique une pièce maîtresse de cet ouvrage, où il y mêle avec brio SA touche fantastique afin d'en faire un incontournable de sa bibliographie.
Une porte à travers le passé se trouve dans un dinner américain, la particularité ? Se retrouver projeté dans le passé chaque fois à la même date et au même endroit, et lorsque vous retrouvez le présent seule deux petites minutes de sont écoulées même si vous restez 2 ans dans le passé, avec bien entendu le vieillissement de votre corps.
Un délire totalement génial écrit à la perfection.
Lorsque King s'approche aussi près des étoiles, levez les yeux et admirez la beauté de son oeuvre.
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Un des livres que j'emmènerais sur une île déserte. Pour moi le meilleur de Stephen King, même si je suis très loin de les avoir tous lus. On est à des années lumière des premiers romans d'horreur comme Simetière, un autre de mes préférés. Ce roman magistral nous raconte un voyage dans le temps plein de sensibilité et d'émotion. Il peut décourager vu son format impressionnant de plus de mille pages. mais il se lit très facilement, et même en arrivant à la fin on voudrait qu'il continue.

Jake Epping est prof d'anglais dans un lycée, il est très lié avec al Templeton qui tient un fast food en face de l'école et qui vend de délicieux hamburger à un dollar, grâce à son secret. Seulement il est atteint d'un cancer en phase terminale et ne pourra pas terminer la mission qu'il s'est donné, aussi demande-t'il à son ami Jake de prendre le relais. Son restaurant possède un passage secret au fond de la cave qui débouche en 1958 dans la ville d'autrefois. Là il y a une boucherie où il peut acheter une viande de qualité à un prix dérisoire, mais son but n'est pas seulement de faire du bénéfice. Il veut surtout empêcher l'assassinat de JFK. Même si le temps s'écoule de manière différente et plus rapide dans le passé, il sait qu'il n'aura pas le temps de mener sa mission à bien, aussi demande-t'il à Jake de le remplacer. Celui-ci hésite et commence par faire un petit tour en 1958, il visite le quartier de l'époque, il pense y avoir passé plusieurs jours, mais en fait il rentre chez lui le soir même, le repas du chat n'a même pas eu le temps de sécher au fond de la gamelle. Jake s'enhardit peu à peu et multiplie les voyages dans le temps. Il essaie de corriger quelques injustices pour tester avant de se lancer dans sa grande mission. Mais à chaque passage où il change le passé, l'avenir aussi se modifie un peu, au début de manière imperceptible. Finalement Jake accepte le projet voulu par son ami Al, il profitera des vacances d'été pour essayer de changer l'histoire. Il se rend en 1958 et devient George Amberson, aussi prof d'anglais dans une petite ville du Sud. Il y rencontre l'amour avec Sadie, la bibliothécaire du lycée et se lance sur les traces de JKF et son futur assassin.

Ce roman est très bien documenté, mais ce n'est jamais lourd, bien au contraire. le voyage dans l'Amérique des années 1950/60 est complètement immersif et passionnant, on a vraiment l'impression d'y être. La vie de George est parfois calme, il est heureux avec Sadie, rencontre ses amis autour d'un barbecue, vit pleinement la vie de cette époque. Parfois elle est trépidante lorsqu'il enquête sur Lee Harvey Oswald et essaie d'empêcher le crime. Parfois certains de ses interlocuteurs comprennent qu'il vient du futur et il doit couper les ponts avec eux. Ce roman est vraiment passionnant, il y a du suspense et de l'émotion. On connaît tous l'histoire, pourtant c'est juste génial d'avoir l'impression d'y assister en direct. Sans compter qu'il s'agit d'une époque mythique qui continue de faire rêver. Dans l'Amérique de ces années-là, le pire côtoyait le meilleur et tous les chemins semblaient s'ouvrir. Outre le côté distrayant de ce livre, il y a toute une réflexion sur le fait de changer le passé. Finalement faut-il vraiment empêcher la mort de ce président charismatique ? Ou prévoir une autre date comme Ellory ?

L'écriture est aussi fluide et addictive. le texte reflète tout le talent de l'auteur et ne peut que passionner les amateurs de littérature américaine ou des années soixante. Un tout grand roman, aussi magnifique qu'épais.
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Il y a un mois je vous disais que la lecture de Docteur Sleep m'avait donnée envie de me replonger dans l'oeuvre de Stephen King et plus particulièrement dans 22/11/63. J'attendais beaucoup de ce roman qui, aux dires des initiés, est un des meilleurs romans de Stephen King depuis dix ans. Les initiés ont raison : 22/11/63 est un grand roman.

Grand roman dans tous les sens du terme puisque l'ouvrage pèse 934 pages et que la vue de cet énorme livre fait un peu peur. En effet, on peut légitimement craindre de devoir avaler un pavé indigeste or il n'en est rien. J'ai dévoré ce bouquin avec grand appétit et, pour tout vous dire, j'aurais bien aimé avoir du rab.

L'histoire de 22/11/63 démarre assez vite : 2011, Jake Epping, enseignant au lycée de Lisbon Falls dans le Maine, est appelé en urgence par al Templeton un ami cuisinier. al confie à Jake qu'il a découvert au fond de son diner une faille temporelle qui permet de retourner dans le passé, et plus exactement en 1958. Depuis cette découverte al n'a plus qu'un but : empêcher l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Atteint d'un cancer, al sait qu'il n'aura pas le temps de mener sa mission à son terme et demande à Jake de prendre le relais. Voilà Jake embarqué dans un voyage hors du commun dont le but pourrait bien changer en profondeur la face du monde.

Stephen King a eu une myriade de bonnes idées pour prendre ses lecteurs dans son filet et ne plus les lâcher. Tout d'abord le voyage dans le temps : ça fait toujours son petit effet. Que celui qui n'a pas eu envie de monter à bord de la Dolorean de Retour Vers le Futur pour aller faire un tour dans le passé lève la main. À priori, je crois qu'il n'y aura pas beaucoup de mains levées parce que nous sommes tous plus ou moins nostalgique d'une époque qu'on n'a pas connu.

L'autre excellente idée est d'avoir situé le roman fin des 50's début des 60's soit une période synonyme de rock'n'roll, de drive-in, de belles bagnoles, de mini-jupes, de bouleversements sociaux majeurs... En bref une période qui fascine et fait rêver à tort ou à raison.

Ensuite, l'objectif du personnage principal est de devoir sauver JFK, un Président à l'aura particulière dont l'assassinat mystérieux a provoqué son lot de théories plus ou moins loufoques. Tout le monde a son avis sur le sujet : il y a les complotistes et ceux qui pensent que Oswald a agi seul. Jusqu'au dénouement on se demande à quelle «famille» appartient Stephen King ce qui participe grandement au suspense.

Enfin, Stephen King ne s'est pas contenté d'envoyer son personnage dans le passé pour sauver JFK. Si cela avait été le cas, il aurait pu boucler son histoire en 300 pages. À la place il fait vivre des expériences à Jake Epping qui vont toutes avoir des répercussions sur le futur. Il installe un climat angoissant car le passé résiste ce qui intensifie les efforts fournis par le personnage principal. Au milieu de toute cette tension, une histoire d'amour aussi impossible que touchante qui transforme un banal professeur en véritable héros.

Le récit est remarquable d'intelligence, je salue au passage Stephen King pour son formidable travail d'historien. L'auteur joue avec le temps, les époques, étire son récit, déstabilise le lecteur, le perd aussi pour mieux le surprendre. King maîtrise son sujet de bout en bout ce qui rend l'histoire très crédible*.


22/11/63 est un roman fabuleux qui fait la part belle à l'émotion et dont le suspense est insoutenable. J'ai été ravie de le terminer car, enfin, je «savais». Mais d'un autre côté, je me suis sentie tristoune de quitter les personnages et cette Amérique sentant la clope et la root beer.
Il y avait longtemps que je ne m'étais pas autant éclatée avec un roman : Thanks for fun, Stephen!


*
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