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sur 4109 notes
Ah, le bougre, il est vraiment fort! Mille pages lues quasiment d'une traite, parce que même si on voit bien quelques ficelles, le cadeau est à la hauteur de l'emballage...
Il s'agit donc d'un voyage dans le temps, mais de ceux qui interrogent la Providence, comme le fitVoltaire dans "Zadig". Si, si, retrouvons nos Lagarde & Michard et souvenons-nous: quand l'ermite tue le gentil neveu, il se transforme en ange sentencieux et explique qu'il fallait bien faire mourir cet enfant car il était destiné à devenir un assassin. Bref, nous rappelle opportunément cet envoyé de Dieu, nous vivons dans le meilleur des mondes possibles et tout mal est le revers d'un bien supérieur.
Le discours de l'ange convainquait modérément Zadig, parce que, quand même, justifier la mort d'un enfant en lui imputant un futur possible de serial killer, c'est un peu fort de café.
Remplaçons donc la mort de l'enfant par celle de Kennedy. Et si l'attentat de Dallas avait échoué? Et si la guerre du Vietnam n'avait jamais eu lieu? Comment ne pas chercher à transformer le monde quand on s'aperçoit qu'il est possible de remonter le temps et donc de le corriger?
Oui, mais... Et si l'ermite avait raison? Si sauver Kennedy était une erreur?
Pas de problème! Tout voyage dans le temps annule le précédent. King a inventé l'ardoise magique à remonter le temps: si le dessin est moche, on recommence tout.
Alors? Alors si la mécanique met si longtemps à s'enclencher, si une histoire d'amour assez niaiseuse fait parfois trouver le temps longuet, ce n'est pas que King tire à la ligne: sans enfants à sauver ni femme à aimer, les paradoxes temporels seraient des jeux d'enfants. Mais ils ne le sont pas.
Un regret? Oui, quand même: j'ai toujours trouvé que le deus ex machina était une solution trop facile. Encore que... Ce SDF alcoolo qui donne la solution de l'énigme n'est pas si loin de l'ermite pédagogue de Zadig. King a peut-être vraiment lu Voltaire...
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« Hit the road Jack »
Moins de cinquante pages et hop, je suis embarquée dans cette histoire de voyage dans le temps avec Jake et Al. On descend quelques marches au fond de la cave et ...retour vers 1958. J'adore. Mais le hic Jake, c'est que ça change tout... le coup du battement d'aile du papillon. Tu le savais pourtant, Ray l'a chanté si bien « Hit the road Jack and don't you come back no more, no more... » Mais t'es tombé sur l'amour de ta vie. « Ça renforce ma conviction que c'est bien le hasard qui gouverne l'univers. » Que faire ? Revenir, repartir ou rester à tout jamais dans les années soixante ? Ah ! J'oubliais ta mission : sauver le monde. Oui, je reste dubitative... « Même les gens capables de vivre dans le passé n'ont aucune idée de ce que l'avenir leur réserve. » Alors fais au mieux. Je voyage dans le temps et je n'ai pas trop de conseil à donner sauf que la danse c'est la vie. Alors swingue et profite de chaque instant, charmant voyageur temporel, et apprécie Glenn Miller avec Sadie.
In the mood for all his kissin'
In the mood his crazy lovin'
In the mood what I was missin'
It didn't take me long to say "I'm in the mood now"
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Il est des dates marquantes dans l'agenda sombre des Etats Unis : le 11/09/2011 et le 22/11/1963...Mais il faut reconnaître que j'ai mieux mémorisé la plus récente. La seconde sert de titre à Stephen King.

Ce n'est pas un livre de plus sur l'assassinat de Kennedy. Son propos questionne : et si l'on pouvait empêcher la mort du président par un retour en arrière, et si l'on pouvait maîtriser le temps.

Dans 938 pages, il y a des longueurs et bien des références sociales et culturelles de 1958 nous échappent... ne nous échapperaient-elles d'ailleurs pas si nous étions téléportés en France en 1958 ? Mais la description de l'époque est minutieuse et le récit est accrocheur, bref commencé, on veut finir ce pavé, même si la thèse de Lee Osvald, tireur isolé ne faiblit pas tout du long du récit.
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Oulalalala… Il y avait bien longtemps que je n'avais ouvert un livre de Monsieur King, moi qui en ai lu beaucoup. J'avais cessé après la fin du cycle de la Tour Sombre (trois lectures tout de même) pour lequel je voue un culte totalement inexplicable mais assumé.

J'ai acheté 22/11/63, poussée par la prolifération des chroniques venant de ceux qui habituellement snobent Stephen King. La chronique française est-elle malade? Pourquoi honore-t-elle désormais celui qu'elle n'a jamais considéré? Anticipe-t-elle la disparition de l'un des écrivains les plus populaires aux Etats-Unis? Parce que… Quand même… Hein… Le Figaro en cause et même Télérama. Tous s'y mettent.
Pourtant, ce nouvel engouement ne peut s'expliquer par une actualité littéraire franchouillarde désertique.
Pendant que le Salon du Livre de Paris battait son plein, l'aimable bobine du vain Foenkinos souriait sur tous les plateaux de télévision.
Sans compter une pathétique théorie du cochon aussi croustillante qu'un pied de porc frit, déshonorant à la fois l'édition, le journalisme, la relation amoureuse et l'art d'écrire.

Stephen King a donc eu l'heur de bénéficier d'une couverture médiatique inattendue. Laquelle m'a donc fait renouer avec ce diable d'Américain qui a l'art de titiller les zones d'ombre des âmes qu'il piège.
Il y eut également le billet enthousiaste de gruz pour achever de me convaincre.
Bon mais alors?

J'ai lu du Stephen King! Non, je ne suis pas en train de sucrer quelques fraises, de bavoter devant les feux de l'amour. L'esprit clair, je partage avec vous ma surprise. Il était question de l'attentat de JFK, des années soixante aux states, d'une page d'histoire traumatisante qui n'en finit jamais d'être questionnée. J'avais donc supputé que monsieur King avait amorcé un virage, qu'il offrait 900 pages marquant une cassure avec les Territoires qu'il arpente depuis tant d'années.
J'ai très mal supputé. J'apprendrai donc la supputation, ce qui me donnera un objectif en cette année 2013.

J'ai lu du Stephen King. du très bon Stephen King. Dense, bourré de clins d'oeil à sa propre production, on découvre d'autres Territoires que ceux du talisman, on dresse l'oreille devant des prénoms qui font écho à d'autres ouvrages, on frissonne dans l'ambiance terrifiante qui écrase Derry, toujours étouffée par quelque chose que l'on nommerait Ça. L'immeuble qui abrite Oswald, son fusil et son projet de meurtre présidentiel émet ses vibrations maléfiques qui poussent les passants à changer de trottoir.
Et parmi ses propres références discrètement disséminées, l'écrivain rend hommage de temps à autre à ses pairs. de quoi créer un quiz.

J'ai lu du Stephen King. J'y ai retrouvé la violence des hommes, des pères envers leurs gosses, des hommes envers leur femme. J'ai observé cette redoutable béquille qu'est l'alcool que l'écrivain a bien connu.
J'ai cueilli la beauté ordinaire des gens banals, celle qui donne espoir. le lien qui fait le temps, le lien qui emplit la vie par le sens qu'il lui donne.

J'ai lu du Stephen King et me suis frottée à cette possibilité folle qui permettrait de défaire l'irrémédiable le plus douloureux. Dans Simetierre, les terres sacrées redonnaient un simulacre de vie à l'être aimé décédé. Dans 22/11/63, le temps se défait, se remonte, se change. Mais le prix à payer n'autorise pas la folie. Les bons sentiments individuels s'opposent aux lois de l'univers. Ici, il est question de l'effet papillon.

J'ai lu du Stephen King qui n'encense aucune époque. Les saveurs des aliments des années soixante tiennent peu devant ces toilettes réservées aux gens de couleur, sur un chemin garni de sumac vénéneux.

J'ai lu du Stephen King qui mêle le meilleur et le pire de l'homme. Une godiche blonde irrésistible contre une bande d'ados presque sortis de Carrie. Des petites frappes contre d'aimables citoyens.

Bref, j'ai lu du Stephen King soit plus de 900 pages digestes. L'homme possède indéniablement en plus d'un imaginaire détonnant un sens aigu de la narration.
Mais je mets un bémol: ma propre imagination trop cartésienne ne m'a pas permis de comprendre le lien entre un attentat évité et l'apparition de certains évènements. Les cordes du temps s'étaient trop emmêlées.

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22/11/63 : Ou comment commencer l'année par un coup de coeur.


Quel livre ! le king à attendu pour écrire ce livre parce qu'il ne se pensait pas en capacité de l'écrire 7 ans après le drame à l'époque, il a bien fait, on est sur un chef d'oeuvre !


On sait tous plus ou moins, pour ceux qui ont suivi à l'école, ce qu'a représenté cette date et l'assassinat de Kennedy pour le monde en général, ainsi que toute l'époque de guerre froide qui aurait pu basculer en 3ème guerre mondiale.

Du coup, quelle idée géniale d'écrire un livre ou un héros irait dans le passé empêcher cet assassinat pour rectifier l'histoire et voir ce que notre monde serait devenu.


Le picth est excellent, mais la réalisation est sublime, quel travail, 934 pages de pur bonheur. Car oui, on ne va pas juste se transporter en 63 pour régler le problème, non, la faille temporelle qui permet d'entrevoir la possibilité de stopper l'assassin ouvre en 1958. de ce fait, il va se dérouler 5 ans avant le moment fatidique.


Que ces 5 années avec Jake furent plaisantent.


Jake, c'est notre héros, un homme qui n'a pas le profil de super-héros, loin de là. Un grand échalas de plus d' 1m90 prof d'anglais et qui depuis peu est séparé de sa femme qui avait la main lourde sur la bibine. Il va découvrir la faille par l'intermédiaire d'un ami qui tient un snack. Ce même ami qui n'est pas loin de passer l'arme à gauche et qui n'a qu'un souhait, stopper l'assassinat de Kennedy.


Je ne vais pas trop en écrire parce que je crois qu'il doit y avoir environ 730 critiques de publiées toutes aussi bonnes les unes que les autres (je mens, je ne les ai pas tous lus), puis surtout pas envie de vous spoil. Mais sachez que quoique vous lisez en temps normal, vous trouverez forcément un truc qui vous plaira dans ce pavé.

King, on le sait, c'est avant tous des personnages, une fois de plus aucune surprise, ils sont excellents de détails qui vous font les aimer ou détester. Des personnages qui sonnent vrais, qui font des choses qui nous encrent dans une réalité, toute relative, mais qui vous font oublier par moment que ce n'est que de la littérature. Leurs actions, leurs réactions vont automatiquement tirer sur la corde de l'empathie qui sommeille en vous.

Tous ces personnages vous les faites évoluer sur une intrigue aux petits oignons, comme une dentelle, à la fois précise, complexe et belle.


L'histoire se déroule sur un rythme non pas de page-turner typé thriller, parce qu'évidemment, c'est quasi impossible sur presque un millier de pages, mais l'attachement aux personnages en fera indéniablement un page-turner du coeur. Ce rythme est justement comme une courbe sinusoïdale ou la tension alterne avec les moments de vie qui nourrissent l'arc de nos personnages.


Tout est pesé, on sent un travail colossal derrière pour nous imprégner de ces sixties, que ce fut jouissif la découverte de cette époque fascinante, ou l'insouciance était plus ou moins de rigueur et où les relations humaines étaient plus saines.


Je ne sais pas trop quoi vous dire pour vous convaincre de lire ce livre, mais il doit être lu ; vous n'avez jamais lu de King et bien c'est le moment de prendre un petit coup de pied au cul et de vous ôter l'idée que c'est un écrivain de roman de gare ou de soupe tout public, non c'est bien plus subtil que ça.
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Jake Epping, prof d'Anglais à Lisbon Falls, Maine accepte de voyager dans le temps à la demande de son al qui a découvert une espèce de faille temporelle qu'il appelle « le terrier » qui le ramène systématiquement en 1958.
Il a une mission : empêcher Lee Harvey Oswald d'assassiner JFK à Dallas et ainsi d'éviter les évènements désastreux qui s'ensuivront : guerre du Vietnam, assassinats de M. L. King, de Bob Kennedy…
Jake devient donc George Anderson pour 5 ans, 5 ans durant lesquels il va tracer Oswald pour empêcher de tuer le Président. Il sait que la mission est complexe car il s'est vite rendu compte que vouloir changer le passé n'est pas si facile, le passé résiste.
Si je me suis laissée tenter par un Stephen King que je n'avais pas lu depuis très, très longtemps, c'est parce que l'assassinat de Kennedy suscite en moi une curiosité inassouvie. Je fais partie de ces gens qui croit que quelqu'un était derrière Oswald. Qui ?
C'est ce que je pensais trouver dans ce roman.
Et bien pas du tout. J'ai découvert comme Jake/George la fin des années 50, le début des années 60, du bon, du très bon, du moins bon et du lamentable : de belles voitures comme la Sunliner 54, la puanteur des usines qui polluent à tout berzingue, le lindy hop alors en plein boum, les gens qui fument partout, tout le temps, la ville de Derry glauque à souhait, et Jodie au Texas qui est une petite ville charmante au point que George s'y installe, les gosses sympas du lycée et la ségrégation acharnée du Sud, la communauté bienveillante d'une petite ville mais qui surveille quand même tous vos faits et gestes surtout si vous êtes une jeune femme seule…
On connait tout ça et pourtant le découvrir avec l'oeil, le nez d'un homme d'aujourd'hui nous fait prendre étrangement conscience de l'évolution de la société…
Même si je n'ai pas trouvé ce que je venais y chercher, j'ai aimé, beaucoup.
J'ai aimé cette évocation, la découverte de ces années par Jake, ses surprises et ses évidences. J'ai aimé la construction du récit qui met en place lentement les éléments de l'intrigue, j'ai aimé le sens du récit du King le bien nommé qui installe toutes les clés afin que la chute prenne tout son sens, j'ai beaucoup aimé l'histoire d'amour entre George et Sadie.
Je lui reprocherai seulement ce que je lui reprochais déjà jadis dans ses autres romans : des longueurs….
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Stephen King nous plonge corps et âmes dans cet univers américain fin des années 50 et début des années 60. Et ça marche, on s'y croirais. le soin et la précision d'écriture, les rues s'animent, l'air se rempli d'odeurs, de sons et de musique, on s'arrête dans un bar pour manger un délicieux hamburger, dont on pourrait presque goûter les saveurs uniques de l'époque, on entre totalement dans son univers.
Stephen King est un véritable magicien.
Un travail très soigné, on sent que la documentation sur l'époque a été poussée, le personnage principal devient attachant au fil des mois qui passent et sa vie ordinaire passionne tout autant, si ce n'est plus, que l'objectif qu'il s'est fixé.

L'histoire peut sembler simpliste : Retour dans le passé, assassinat de JFK… Mais il n'en est rien…

C'est là que va se développer la question de la destinée, de la possibilité de changer le cours des événements, de notre libres arbitre et de toutes les conséquences que cela induit… Stephen King développe une idée extrêmement intéressante sur ces question…

Il n'est pas rare que l'auteur brouille les pistes, ce qui donne un rythme à sa narration déjà magnifique.

De tous les romans de Stephen King que j'ai lu jusqu'à ce jour, celui-ci emporte clairement ma préférence.

J'ai été transportée pendant des heures dans une puissante ambiance pleine de réalisme et une intrigue brillamment et palpitante.
Lien : https://julitlesmots.com/201..
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Je remercie bbpoussy pour cette pioche de Décembre, je me doutais qu'il n'allait pas rester longtemps à prendre la poussière dans ma bibliothèque. Je l'ai acheté récemment via un groupe Facebook. À force de le voir choisi lors des différentes pioches, j'ai fini par m'intéresser à son résumé qui est quand même intriguant. Pour le moment, je n'ai lu que « Le Fléau » de cet auteur et j'avais essayé d'en lire un autre mais je n'ai pas adhéré au style. Ça fait 20 ans que j'ai lu « Le Fléau » suite au visionnage fragmentaire du film. J'ai également « La tour sombre » dans ma PAL électronique dans son intégralité, il faudra peut-être que je m'y lance un jour.

L'histoire est assez longue à se lancer et je ne vois pas très bien où l'auteur veut nous amener avec ses deux personnages et leurs curieux dialogues : un prof qui discute avec son restaurateur préféré tout en se demandant ce qu'il raconte. J'ai essayé de tenir jusqu'à la fin de la première partie mais j'ai jeté l'éponge au bout de 80p. Je n'adhère pas du tout au style de l'auteur, il se perd dans les détails et les descriptions à rallonge. D'après le résumé, je pensais qu'il aurait écrit son roman directement à la période voulue pour continuer sur une uchronie. Mais ce n'est point cela car un prof d'anglais reçoit le secret du siècle par son ami le restaurateur. Il peut aller dans le passé, 53 ans plus tôt, y changer des éléments et dont un en particulier qui pourrait modifier à jamais l'avenir de l'Amérique et du monde. Ça pourrait être intéressant mais je n'ai pas accroché au style lent de cette histoire, d'autant plus quand on sait qu'elle contient plus de 900p. C'est trop long pour moi en terme de temps passé à essayer de m'accrocher désespérément à l'histoire et à ses personnages. Je fais sans doute tache au milieu de toutes ces critiques positives mais tous les goûts sont dans la nature. Je crois que mon précédent abandon pour cet auteur était pour la même raison : l'histoire n'avance pas et l'auteur se perd dans des détails qui n'ont rien à voir avec le récit.

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une grosse déception, aussi bien à cause du résumé intrigant que de l'auteur adulé par de si nombreux fans. D'autres livres de cet auteur me font de l'oeil, je tenterais sans doute quand je les trouverais à acheter d'occasion mais celui-là est abandonné définitivement. Je vous conseille néanmoins de le découvrir par vous-même pour vous en faire votre propre avis.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Mea Culpa! Pendant longtemps, j'ai été stupide. Je dédaignais les livres de cet immense auteur américain.

Les couvertures criardes, le succès international, les histoires d'horreur, la production pharaonique ( 56 livres en 40 ans tout de même), tout cela me semblait louche.

Stephen King écrivait de la littérature de genre pour ne pas dire de gare, comme Marc Lévy pond des histoires romantiques…Bref, il produisait des livres commerciaux, mais sans la moindre ambition littéraire. Mea Culpa!

J'avais quelques excuses néanmoins. J'ai découvert la littérature et son pouvoir aspirant par les livres fantastiques et d'horreur ( Lovecraft, K Dick, Huxley, Poe, Bradbury…) J'avais lu le meilleur jusqu'à l'overdose, pourquoi m'ennuyer avec d'autres récits de genre ? Je voulais autre chose que des histoires de monstres et d'au-delà.

Mais voilà, souvent au détour d'une conversation littéraire, ce nom revenait à mes oreilles auréloé de superlatifs. Et puis j'avais vu quelques unes des adaptations de ses livres comme Carrie, Shining, Stand by me, Misery… comme tout le monde ou presque. Elles étaient inégales, mais certaines excellentes.

Alors un jour, il y a quelques années, pour ne pas mourir idiot, pour ne pas rester sur de bêtes préjugés, j'ai ouvert Duma Key du dit Stephen King. Depuis, je prends régulièrement rendez-vous avec ce monsieur pour de délicieux moments de lecture.

Disons-le tout de suite, rarement, ai-je lues d'histoires aussi prenantes, aussi bien maîtrisées sur plus de 500 pages (voire bien plus pour certains de ses ouvrages), rarement la densité des personnages ne s'est aussi bien mariée à une intrigue prenante et addictive, rarement ai-je été à ce point épaté par autant de dextérité dans la conduite d'un récit à rallonge et ai-je pris autant de plaisir à le dévorer.

Au delà de la simple maîtrise et l'aspect purement ludique et jouissif de ses romans, King dissèque avec une rare maestria la violence des hommes et du monde. Il y a quelque chose de brut, de sauvage dans ses récits, où les os se brisent, le sang gicle et les pires atrocités sont commises. Il nous dit là quelque chose sur l'Amérique et plus largement, je crois, sur notre propre nature, bien au-delà des histoires de spectres, des fantômes ou d'extra-terrestres, qui au final ne sont que des prétextes à explorer la face sombre de l'humanité.

22/11/63, l'une de ses dernières grosses productions, est une magnifique illustration de cela.

Il part bien sûr d'une situation fantastique: une faille temporelle permet à un homme de 2011 de revenir dans le passé, en 1958. Il se met en tête de changer la face du monde, en évitant l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Et nous voilà partis tambours battants pour un passionnant récit de plus de 1000 pages, aussi fou qu'haletant.

22/11/63 est autant une histoire voyage dans le temps, qu'une magnifique radiographie des années 60, qu'une histoire d'amour intemporelle, qu'une passionnante uchronie, qu'une enquête sur l'une des plus grandes énigmes du XXème siècle, qu'une réflexion (comme toujours) sur la brutalité du monde et des hommes.

Au fil de ce merveilleux pavé, dont ne peut se défaire et qui vous trotte dans la tête toute la journée, nous découvrons également l'un des plus incroyables et puissants croque-mitaines du bestiaire kingien et peut-être même de toute la littérature : le passé. Mais je ne vous en dirais pas plus, sauf à ajouter que cette idée est absolument géniale et aurait, si j'ai un petit reproche à faire, pu être encore plus exploitée, tellement elle est bonne! Mais dans ce travail de virtuose, il n'y a pas grand chose à redire, au contraire, il suffit de se délecter d'une telle richesse, d'une telle force d'attraction et de jouir du plaisir d'y passer des heures et des heures.

C'est avec tristesse que j'ai refermé 22/11/63. J'aurais voulu que jamais il ne se termine, mais l'autre grand bonheur avec King, c'est que vue l'étendue de sa production, il y en a toujours un autre à lire! Alors monsieur King, on remet cela quand?

Tom La Patate
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En ce 5 janvier 2016, je vais débuter cet article en vous souhaitant une merveilleuse année, qu'elle soit riche en découvertes et pleine de moments que vous garderez en mémoire tour au long de votre vie. Que vos proches vous soient encore plus proches...

Je débute donc cette année en vous parlant d'un pavé, dont vous avez déjà beaucoup entendu parler, mais plus de 900 pages, cela demande du temps. J'ai donc profité de mes vacances afin d'attaquer cette lecture. Et je trouve que c'est un bon choix pour débuter une année, avec de nouvelles résolutions ( comme chaque fois). 22/11/63 est un roman très bien conçu, intelligent où à aucun moment je ne me suis ennuyée, car Stephen nous parle d'une époque de charme, ans un pays où à l'époque tout semblait possible.


Il prend en toile de fond un personnage mythique qu'est J.F Kennedy, ainsi que le drame dont il a été victime, une famille emblématique, dont l'histoire et les membres ont toujours passionné le monde.

A cela Stephen king rajoute l'histoire d'un homme, ses rencontres, ses amours, bref, un pur bonheur de lecteur où tout s'emboîte parfaitement.

900 et quelques pages de plaisir, de découverte ou de redécouverte. Un roman très bien conçu, une réflexion sur laquelle il est important de s'arrêter car un voyage dans le temps nous a tous effleuré l'esprit, que ferions-nous si un tel retour en arrière était possible?
Lien : https://livresque78.wordpres..
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