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sur 4109 notes
Ça y est, j'ai lu mon premier Stephen King. Tout le monde connaît Stephen King, même ceux qui ne l'ont jamais lu, tellement souvent adapté au cinéma… J'ai commencé avec Christine, puis Shining, Dead Zone… et Stephen King me semble familier.
Et puis je me suis déniché celui-ci depuis déjà un bon moment, les histoires de voyages dans le temps, j'adore ça, mais devant l'épaisseur du livre, je reportais sans cesse ma lecture. J'avoue aussi que j'avais un apriori négatif. Pour avoir tant de romans adaptés au cinéma, je voyais Stephen King comme un bon “faiseur” qui connaissait les ficelles, les astuces du suspense, et je m'attendais à quelque chose de formaté, calibré…
J'ai tout faux.
(J'ai lu en parallèle “The Last” de Hanna Jameson, reçu dans le cadre d'une “Masse Critique” privilégiée, là, ces défauts s'y étaient invités avec leurs gros sabots !)
22/11/63 est un roman de science-fiction formidable, pas du tout stéréotypé, intelligent, haletant, consistant, émouvant, un des tout meilleurs romans de Voyage dans le temps qu'il m'ait été donné de lire.
Il ne se contente pas de cultiver le suspense, même s'il est très fort dans ce domaine. Il tergiverse parfois pour nous faire découvrir une société américaine entre 1958 et 1963, on sent son amour pour cette époque, les vieilles bagnoles, le mode de vie, avec bien sûr quelques aspects négatifs, la place de la femme, le puritanisme. Quelques moments d'anthologie viennent ponctuer le récit, comme celui sur la danse, le Lindy Hop, et il n'hésite pas à s'étendre sur les sensations de l'époque, le goût de la bière, la fumée des cigarettes, les odeurs, les bruits, il nous met dans l'ambiance, crée une atmosphère grâce aux nombreux détails, il n'en néglige aucun. Jake Epping va vivre cinq années dans le passé pour tenter d'empecher l'assassinat de John Fitzgerrald Kennedy, il faudra bien sûr un suspense final, pour une fin vertigineuse, pas forcément surprenante, mais vraiment bien amenée.
Je pense que beaucoup d'auteurs n'auraient pas eu le courage d'étendre leur histoire sur cinq années, c'est pourtant là tout le génie de ce roman, on se disperse sur des intrigues secondaires, mais encore plus fortes que l'intrigue principale, et le tout fait une oeuvre à la hauteur de son énorme ambition.
C'est un gros pavé, mais je n'ai pas senti le temps passé, on découvre que l'essentiel n'est pas dans l'intrigue policière, mais dans les temps de répit qui jalonnent le récit. le principal intérêt de la science-fiction et des histoires de voyage dans le temps, c'est de nous faire voir d'un autre oeil ce que nous possédons dans notre présent, nous faire relativiser sur les évènements, de nous proposer des voies alternatives sur notre interprétation de l'histoire, et je dois dire qu'ici, j'ai été comblé. Seul reproche que je pourrais faire, c'est les réveils difficiles que cette lecture m'a imposé après avoir éteint la lumière trop tard.
Enfin, j'ai lu un roman de Stephen King, et je ne m'attendais pas à ce que ça soit de si bonne qualité. À renouveler donc.
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Pas de doute, le 22/11/63 aura eu un impact (certes limité et local) sur le 15/07/15 : à cette date, j'ai fini le roman éponyme de Stephen King, ébouriffée, sonnée, mais avec un sourire jusqu'aux oreilles ! Parce que j'ai tout simplement a-do-ré.

Pas besoin d'être amateur de voyages dans le temps, admirateur inconditionnel de Stephen King, friand des théories du complot ou fan des sixties pour apprécier ce roman... il suffit d'avoir un peu de temps devant soi et d'aimer les bonnes histoires ! Car cette histoire d'un prof idéaliste et solitaire envoyé manu militari dans les Années 60 pour sauver Kennedy, et accessoirement le monde, est excellente.

Sur plus de 1000 pages, elle nous tient en haleine, alternant séquences d'aventures, reportage sur la vie d'avant et rencontres humaines fortes et belles. Quel plaisir de voir Jake Epping aux prises avec ce passé si tenace qui lui envoie alternativement une gastro ou un Jimla ! Quel régal de découvrir avec lui ce monde plus simple et plus goûteux, mais aussi fondamentalement raciste et terriblement enfumé ! Quel délice de vivre avec lui la fin de sa solitude, les moments d'amour et d'amitié à Jodie ou même la jolie fin douce-amère...

Quelles qu'en puissent être les conséquences, moi aussi je voyagerais bien dans le temps... juste pour recommencer 22/11/63.
Challenge Pavés 23/xx et challenge Atout Prix 5/xx
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L'uchronie est en soi un paradoxe. Partant de faits établis, l'uchronie offre un champ de possibles infinis. Ce jeu d'équilibre et de déséquilibres entre le réel et l'imaginaire est ce qui le rend totalement passionnant. L'auteur doit être capable, tout en respectant le cadre historique, de laisser libre cours à son imagination. Pari globalement réussi pour Stephen King même si son 22/11/63 n'est pas exempt de défauts.

Le point fort du roman c'est le mélange entre uchronie relative à la grande Histoire et uchronie personnelle. Ce mélange est souvent gage d'efficacité, permettant d'insuffler de l'émotion dans le récit. C'est d'ailleurs l'aspect uchronie personnelle qui est le plus réussi dans 22/11/63. King fait encore une fois preuve de son incroyable talent pour donner vie à des personnages attachants. Impossible de ne pas être émue par Jake/George et Sadie ainsi que par toute la galerie de seconds rôles qui peuple le roman. On vibre intensément avec eux, avides de savoir ce qu'il va leur arriver. Comme souvent dans son oeuvre, King fait vibrer la fibre nostalgique. Et dans ce domaine, il sait y faire. On a souvent l'envie folle de prendre un aller simple pour l'Amérique du début des sixties. Mais derrière cette vision idéalisée King n'oublie pas de mettre en évidences, par petites touches, les travers de cette époque.
L'uchronie touchant à la grande Histoire est en revanche un peu moins réussie à mon avis. King dresse un portrait de Lee Harvey Oswald qui évite tout simplisme. Ceci dit, j'avoue que je trouve plus marquant le Lee Oswald de Don de Lillo dans le très bon « Libra » que j'ai diablement envie de relire. Dans le roman de de Lillo, Lee était le personnage central, chez King, il m'a semblé plus désincarné, il faut dire qu'il n'est pas le personnage principal, il est davantage un élément de contexte.
Loin de moi l'idée de dire que l'aspect historique du roman est raté, ce n'est pas le cas, le fil narratif autour de l'assassinat de JFK est intéressant, parfois captivant mais parfois aussi un peu longuet. le roman souffre en effet de longueurs et je pense qu'il aurait été salutaire de resserrer le récit sur 700 ou 800 pages au lieu des 1000 écrites par King. Il y a un ventre mou vers la moitié du bouquin qui a un peu fait retomber mon enthousiasme. Fort heureusement, dans le dernier tiers on retrouve la maestria de conteur de King qui raccroche le lecteur pour ne plus le lâcher jusqu'à un dénouement vraiment très beau. Evitant toute facilité et tout cynisme, la fin imaginée par King est terriblement émouvante.

Sans se hisser parmi les meilleurs romans du King, « 22/11/63 » est un très bon cru de l'auteur, à la fois imparfait et très attachant. Sa taille peut faire peur, 1000 pages ce n'est pas rien et il faut bien dire que parfois on les sent passer mais les qualités du roman font vite oublier ces passages à vide. Ceux qui sont admirateurs de King pour créer de beaux personnages seront comblés, d'autant plus qu'ils auront l'immense plaisir de retrouver brièvement Bev et Richie, deux protagonistes de son magistral « ça », d'ailleurs il vaut mieux avoir lu « ça » avant celui-ci le plaisir n'en sera que plus évident. Et puis cette fin qui m'a mis les larmes aux yeux vaut vraiment la peine de s'attaquer à ce pavé.

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Jake Eping alias George Amberson, selon qu'il se trouve dans le passé, le présent, voir le futur, ça dépend de quel point de vue on se place, est un anti héros comme seul Stephen KING sait en faire. Jake a une mission et pas des moindres : sauver JFK. le problème c'est que nous sommes en 2011, aucun souci une petite faille spatio temporelle et le tour est joué.

Vous l'aurez compris 22/11/63 nous parle de voyage dans le temps, un vieux thème éculé vu et revu, raconté sous tous les angles, explorer en long, en large et en travers. C'est mal connaître S KING. Ce qu'il nous propose c'est du haut niveau. Accrochez-vous car vous allez être émotionnellement très secoués. Ce voyage dans le temps est certes le centre de l'histoire mais c'est aussi un prétexte pour nous parler d'autre chose. de beaucoup d'autres choses.

22/11/63 c'est d'abord un livre inclassable : science-fiction, roman historique, roman d'amour (et oui !), roman d'horreur, roman initiatique, épopée, road trip, aventure, polar, fantastique ? Oui et non. C'est ça, mais c'est aussi plus. C'est ça et puis c'est autre chose. C'est ça mais pas vraiment. C'est du grand Stephen KING !

La construction est d'une fluidité étonnante pour un livre aussi foisonnant qui regroupe plusieurs histoires. Plusieurs histoires ou plusieurs versions ? c'est toute la question. On ne voyage pas dans le temps sans conséquences aussi agréable soit la destination. Et elle l'est ! La plongée dans les années 50/60 est savoureuse. L'auteur fait appel à nos 5 sens. On entend ronronner le moteur d'une Chavy (amateurs de vieilles voitures américaines vous allez être ravis) tandis qu'on traverse la rue envahie des fumées malodorantes des usines. En poussant la porte du petit resto pour aller s'enfiler un burger on entend les petites clochettes tintinnabuler. Accoudé au bar un chic type à la coupe rockabilly nous prépare un coca avec du sirop et de l'eau de Seltz tandis que le juke box tout neuf diffuse un lindy pop endiablé. Des garçons en Blue jeans envoient voler leur partenaire dans un joyeux mélange de queues de cheval, de jupons vaporeux, et de socquettes blanches. Parce que la vie est une danse !

Avec un souci du détail impressionnant le KING nous fait revivre ces années pas si insouciantes au contexte politique tendu. Rien n'est laissé au hasard, pas d'anachronisme, la partie historique dénote d'un travail minutieux et titanesque. Pourtant nous ne sommes pas dans un livre d'Histoire, on vit aux côtés de Jake. Et on vit intensément, passionnément. Des histoires d'amitié, d'amour, des moments de tension insoutenables, des moments bucoliques, des moments de suspense, de dénouements (oui plusieurs), des respirations, un souffle coupé, un espoir, un désespoir, des peurs, des angoisses, du bonheur et toujours de l'intensité. Et puis il y a ces moments où on sent planer la menace de forces supérieurs. Ces forces à l'oeuvre dont on ignore tout, même si on comprend que le passé ne veut pas être changé. Il y a aussi ces questionnements sur la vision manichéenne du bien et du mal. Ici la frontière est brouillée, floutée et est source de bien des interrogations.
Comme d'habitude Stephen KING en profite pour égratigner la société américaine par des réflexions que j'ai trouvé ici, plus profonde qu'à l'accoutumé.

1000 pages et pas une seconde d'ennui.

Je le dis souvent, ouvrir un livre de Stephen King c'est aller retrouver un vieux pote. Ici c'est d'autant plus vrai que l'auteur fait un beau clin d'oeil à Ça, qui ne gênera pas ceux qui ne l'ont pas lu mais qui enrichira encore la lecture de ceux qui se sont frottés au célèbre clown et qui ont arpenté les rues de Derry. Une véritable immersion dans l'univers de l'auteur. Un régal.

Ce livre est un condensé d'humanité, de vie. Je suis passée par toute la palette des émotions à la fois enivrée, chavirée, bouleversée, émue… et puis la dernière page est arrivée. La fin est parfaite ; mais c'est la fin. Rideau, retour en 2022, pas envie. Après autant d'intensité il y a un vide, un gouffre, c'est à ça que je sais que je viens de lire un grand livre !

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Scientifique dans l'âme et indécrottable cartésienne, j'avoue avoir toujours regardé les livres de Stephen King d'un oeil condescendant.
J'imaginais qu'ils contenaient des élucubrations, des personnages et des faits délirants, un fatras de choses irrationnelles... et je me demandais quel intérêt on pouvait bien y trouver.
Et puis, l'occasion m'a été donnée de dépasser mes préjugés, de lire et d'apprécier par moi-même, et je ne remercierai jamais assez Babelio et le Livre de Poche pour la grosse claque que j'ai reçue lors de cette lecture. Une gifle magistrale dont je vais longtemps garder la marque.
Il y a de la magie dans ce livre, il m'a totalement ensorcelée. Dès le départ, j'ai été happée par l'histoire, envoutée, maraboutée : Stephen King m'a attrapée dans ses filets, et sur plus de mille pages ne m'a plus lâchée.
Une faille spatio-temporelle dans une arrière-boutique permet un retour dans le temps, dans l'Amérique de 1958. Ça, je n'y ai pas cru, évidemment. Mais à part ce fait, tout le reste, absolument tout le reste est d'une extraordinaire cohérence. Les personnages (tant les principaux que les secondaires), les évènements, les lieux, l'atmosphère des différentes époques : tout est totalement réaliste, crédible, et merveilleusement bien rendu. À tel point que j'en ai presque oublié le postulat de départ. Non, mieux que ça : à tel point que j'ai eu envie de croire que c'était vrai, tellement c'était séduisant. Et si...
Les jours pendant lesquels j'ai lu ce roman ont été différents. J'avais l'impression, tout comme le héros, d'avoir été avalée dans la fameuse faille, et d'être hors de notre temps. En tout cas, j'avais envie de me soustraire du quotidien pour me consacrer à ma lecture.
Imaginez le tableau :
Le dîner ? Rien préparé, pas eu le temps.
Le boulot ? Pas fait. Désolée, je n'ai pas pu.
En retard à un rendez-vous ? Excusez-moi, je reviens de 1958, il m'a fallu un peu de temps.
Évidemment, ça n'a pas été possible.
Mais ça montre à quel point ce livre est diaboliquement addictif. Je pense avoir (un peu) fait l'expérience de l'intoxiqué à une drogue dure qui court sans cesse après sa future dose : j'ai sans cesse couru après ma plage de lecture suivante.
Mais l'histoire et le suspense, si formidables soient-ils, ne sont pas les seuls intérêts du livre.
22/11/63 nous offre une plongée dans l'histoire américaine. On revit des évènements marquants comme la crise des missiles de Cuba, l'arrivée au pouvoir de Kennedy, et bien sûr tout ce qui tourne autour de son assassinat, puisque c'est le coeur de l'ouvrage. L'ambiance de ces années est extrêmement bien rendue. La façon d'agir et de penser des gens de l'époque, leur façon de vivre, leurs habitudes, leurs goûts : que ce soit à travers de grandes différences (comme l'absence de téléphones portables, qui complique bien la tâche du héros) ou par de multiples petits détails, on se retrouve vraiment plongé dans un autre monde. Tout cet aspect du livre a dû demander un travail de recherche colossal, mais le résultat en vaut largement la peine : pas un seul faux pas , pas une miette d'incohérence, et l'ensemble est saisissant de réalisme. Le charme des années soixante en prime, ce qui n'est pas négligeable.
La possibilité qui est offerte au héros de changer le futur en modifiant le passé est l'occasion de réflexions fort intéressantes sur la fragilité des existences et des évènements. L'occasion de parler de la fameuse théorie du battement d'aile du papillon : on est ici en plein dedans.
Mais le coup de génie de Stephen King est d'avoir choisi comme thème central l'assassinat de Kennedy. Sujet emblématique et sensible s'il en est, surtout pour un américain. L'auteur le dit lui-même dans la postface : "J'ai tenté pour la première fois d'écrire ce livre en 1972. J'ai abandonné le projet parce que la recherche qu'il aurait impliquée semblait vertigineuse pour un homme occupé par l'enseignement à plein temps. Il y avait une autre raison : même neuf ans après les faits, la blessure était encore trop fraîche." Eh oui, une blessure dont les américains ne se sont sans doute pas encore remis. Un évènement qui a ébranlé les États-Unis et bien au-delà. Un fait qui est à l'origine de tant de livres, de documentaires, de films, de tant de théories, et qui ne laisse pas grand monde indifférent, même après tant d'années. Alors, quand on sait que le héros part dans le passé pour essayer de le changer, la curiosité est à son comble. L'envie de savoir devient impérieuse : va-t-il ou non y parvenir, et avec quelles conséquences ? Et voilà, on ne lâche plus le livre.
J'ai été prise dans un gigantesque vortex, dans un tourbillon d'histoire et d'émotions, et 22/11/63 fait désormais partie de ma liste des incontournables.
Je ressors de ma lecture avec une certitude : Stephen King a ouvert dans son livre une porte vers le passé, mais il m'a aussi ouvert une porte vers le futur, puisque je compte bien ne pas m'arrêter en si bon chemin dans ma découverte de son oeuvre.
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Une brique de Stephen King, c'est comme un après-midi sur la balançoire d'une cour d'école. Ce n'est pas la chute finale qui est importante, mais toutes les petites émotions qu'on peut ressentir tout au long. Parfois des montées d'adrénaline lorsque le pendule va de plus en plus haut et donne l'impression que le coeur reste accroché tout en haut, avant de redescendre ensuite et apprécier des moments plus calmes, des moments où on est sur « l'erre d'aller », où on continue sans effort sur la lancée, en prenant le temps de regarder autour ou de humer les odeurs.

On grimpe sur la balançoire de ce roman de 900 pages qui se résume en une phrase : un homme découvre la possibilité de retourner dans le passé où il pourra tenter de prévenir des crimes, dont celui du 22 novembre 63, l'assassinat de JFK.

Le mouvement s'amorce lentement, avec un vieil ami mourant, des interrogations sur le phénomène du voyage dans le temps, son étrangeté et ses conséquences éventuelles.

L'escarpolette oscille doucement, on se retrouve dans une petite ville américaine de la fin des années 50, avec des enseignes et des marques familières (ou exotiques selon l'origine du lecteur). L'odorat est un sens efficace pour évoquer des souvenirs et la fumée de l'air ambiant rappelle l'époque d'avant le succès des campagnes antipollution du tournant du siècle.

Une poussée de balançoire et on arrive en pays de connaissance pour les fans de King, à Derry, Maine, où les « Friches » et le clown de « Ça », ravivent des frissons. On salue au passage la « Plymouth Fury » de « Christine ». le rythme s'accélère, on sait qu'ici l'horreur est au rendez-vous. L'émotion grandit, est-ce que prochaine montée conduira au crime?

La tension redescend, on profite de la nature avant d'aller vers une autre ville, dans un autre état. Cette fois, c'est un bel endroit, où les gens sont gentils et solidaires. le héros devient professeur de lycée, « un métier encore plus important que celui de romancier ». C'est un bon moment pour tomber amoureux et pour danser, pour rêver de profiter de la vie tranquille des « Fifties ».

Mais le temps n'a pas dit son dernier mot, encore un élan, puis un autre. Des amis meurent ou sont défigurés, des accidents, des crimes. Kennedy sera-t-il sauvé? le héros s'en sortira-t-il indemne? Propulsé par l'imagination de King, la pulsation augmente sa cadence, le bolide monte de plus en plus haut, atteint presque le firmament…

L'engin décélère, je descends de la balançoire. le sol tangue encore un peu lors de premiers pas sur la terre ferme. de retour en 2014, je referme le livre et chasse un papillon en me demandant quel effet ce petit geste aura sur le futur…
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Quel plaisir de débuter l'année avec mon humble avis sur ce livre qui m'a vraiment bluffée. J'avais des appréhensions car parfois lorsqu'un livre est encensé par la critique, je me sens dans "l'obligation" de l'apprécier et ce n'est pas toujours le cas.

Celui-ci en particulier m'inquiétait, car mes nuits blanches à cause des lectures de Stephen King à l'adolescence m'avaient énormément marquée. Je craignais de ne pas pouvoir absorber autre chose que des descriptions à glacer le sang que j'aimais tant...
Mais quel bonheur lorsque l'histoire s'octroie un raccourci (elle débute tout de même dans le Maine, état fétiche de M. King).

La composition des lieux et des personnages coule toute seule sous la plume précise, riche et fidèle de l'auteur.
On sent même à certains passages le frétillement du stylo qui cherche à glisser dans l'horreur, se reprend et commence suavement à décrire certaines scènes d'épouvante.
J'ai particulièrement apprécié le petit tacle sur la sempiternelle question de l'hypocrisie puritaine aux USA.

L'année littéraire 2014 s'annonce bien!!!



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Changer l’Histoire pour faire que ce qui a été ne se soit pas produit, l’assassinat de Kennedy à Dallas par exemple, tout le monde y a pensé, Stephen King l’a fait et on n’est pas loin d’y croire. Même si pour cela il faut remonter le temps au fond d’une gargotte et vivre dans les années soixante avec celui qui est missionné pour empêcher l’assassin de perpétrer son crime. Un professeur amoureux d’une bibliothécaire qui, quand la machine s’enraie, comprend qu’on ne change pas impunément le cours des évènements.

Cette première lecture de cet auteur très prolifique m’a permis de rentrer dans son monde et de comprendre l’attrait qu’il exerce. Un roman dont j’ai aimé la reconstitution magistrale d’une période reposant sur de solides bases historiques, et dans lequel Stephen King innove, bien que reprenant un genre classique, celui de l’uchronie, pour combattre la théorie du complot chère à ses concitoyens.
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Franchement, si c'était possible, je mettrais six étoiles, sept étoiles, dix étoiles à ce roman. Evidemment, mon avis sera dithyrambique : j'ai adoré ce livre qui m'a non seulement captivée mais qui m'a aussi donné envie de lire toute la bibliographie de Stephen King. Alors bien sûr, je sais que tous ses livres ne sont pas du même genre mais retrouver sa plume sera toujours un plaisir. Ça, je le sais pour en avoir lu quelques-uns, dont Joyland qui aurait pu également se retrouver dans mes « livres pour une île déserte ».

Tout m'a plu dans 22/11/63, notamment ce retour dans les années 1960. J'ai (re)découvert énormément de choses au cours de ma lecture, comme le lindy hop (en fait je connaissais cette danse mais pas son nom), le morceau « In the Mood » de Glenn Miller (« Ta-da-da… ta-da-da-da-dam… »), certains détails sur l'assassinat de Kennedy et sur les conditions de vie à cette époque aux Etats-Unis, etc. J'ai trouvé cette idée de voyage dans le temps tout aussi excellente avec ses « effets papillon », ses « harmoniques » et ses « échos ». Car le moindre changement effectué dans le passé – qui se défend farouchement soit dit en passant – a forcément des conséquences, si infimes soient-elles, sur le futur. Et le personnage de Jake Epping l'apprend à ses dépens. Tiens, parlons-en de ce personnage. Ce n'est pas souvent que je m'attache autant à un personnage. En fait, il fait partie de ces personnages qui me manquent une fois que le livre est terminé. le suivre tout au long des 1 040 et quelques pages que compte 22/11/63 fut un immense plaisir pour moi. D'ailleurs, 1 040 et quelques pages, cela peut sembler énorme mais aucune d'elles n'est superflue. Chacune apporte sa pierre à l'édifice monumental que constitue ce très beau roman de Stephen King. A aucun moment je n'ai ressenti d'ennui ou de lassitude. Et pourtant, j'ai pris tout mon temps pour le lire. Mais il ne manque pas de rebondissements et l'intrigue est passionnante. Outre l'assassinat de JFK que Jake tente d'empêcher, nous suivons aussi toute la vie de ce dernier dans le passé, ses rencontres, son histoire d'amour et son regard sur ces années où l'on pouvait louer un appartement pour quatre-vingt-dix dollars le mois, où tout le monde – ou presque – fumait et où la ségrégation était toujours d'actualité après la ligne Mason-Dixon (Dixie). Oui, le passé avait ses bons et ses (très) mauvais côtés…

Cinq étoiles, donc, pour ce roman magnifique, parce que les six étoiles n'existent pas… Mais les « Livres pour une île déserte » existent, eux, et 22/11/63 figure désormais dans les miens.
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Un gros coup de coeur pour ce dernier Stephen King !!!

Quand on associe uchronie et voyage dans le temps, je ne peux qu'aimer !!! et c'est ce qu'a fait Stephen King dans son dernier opus en donnant à son personnage principal, Jake Epping, prof d'anglais à Lisbon Falls la possibilité de voyager en 1958.

Jake est presque le seul ami de al Tempeton, propriétaire d'un Fast-food installé dans une caravane en alu, comme on les faisait dans les année 50. Personne dans le coin ne mange chez Al, tous pensent qu'à cause de ses prix si bas, on n'y mange du chat ou du chien...
Mais Al, est très malade, il est atteint d'un cancer en phase plus que terminale. Il confie à Jake ses dernières volontés, elles sont quelques peu étranges : En effet, al confie qu'il semblerait qu'il y ait une fissure dans le temps juste dans la réserve de la caravane de son restaurant, au beau milieu des boites de conserves et autres jus de fruits.

Le voeux le plus cher d'al serait que Jake passe par ce passage, qu'il appelle le terrier, et passe quelques minutes dans le passé, le 9 septembre 1958 et qu'il revienne.
C'est ce que va faire Jake, pour voir, il va se retrouver de l'autre coté, après être descendu quelques marches, là où il y a une sombre atmosphère, l'air pue, la filature qui, depuis fort longtemps n'est plus en activité et bien là, sous ses yeux, fumante et dégageante cette fumée malodorante... le 9 septembre 1958.

Quand Jake revient, après quelque minutes en 1958, al lui explique qu'à chaque voyage il arrive toujours à la même heure, toujours de même jour de la même année et qu'à chaque voyage c'est toujours la première fois pour les gens de 1958... Dans ces dernières explications, al retrace ce qu'il y a fait pendant tout le temps passé dans ce passé et surtout son but était de sauver John Fitzgerald Kennedy, et d'arrêter les autres meurtres qui allaient arriver. al avait commencé à tester ce qu'il pouvait faire et il a sauvé une jeune fille d'une vie de handicap. Mais al veut absolument mettre en garde Jake d'un point très compliqué qu'il va rencontrer dans la passé : tout ce qui a été fait pendant le voyage précédent est effacé, tout est à refaire !!! Une fois revenu en 2011 tous les compteurs se remettent à zéro...
Une autre point qui va s'avérer compliqué pour Jake, c'est qu'il va devoir attendre 5 ans, en effet en arrivant le 9 septembre 1958, JFK ne sera pas assassiné par Oswald que le 22 novembre 1963...
Pendant tout ce temps, Jake va vivre une autre vie dans ce passé, 5 ans c'est long et il ne peut pas ne rien faire, alors il va se rapprocher de Dallas et malgré les notes bien complètes que lui a laissé Al, Jake va espionner les fais et gestes d'Oswald pour être prêt le jour J.

Il y a deux ans, quand je me suis plongée dans « Dôme » qui était mon premier King, l'auteur m'a fait entrer dans son histoire et dans son monde en quelques lignes. J'avais une certaine "appréhension", mais dès les premiers mots, je me suis dit que cet auteur était fait pour moi. Ici, il s'est passé la même chose. Je me suis plongée dans ces 900 pages avec bonheur et j'en ressort tout autant enthousiaste. Dès que j'ai vu ce livre en librairie, je n'ai pas pu faire autrement que de l'acheter et de me plonger dedans. C'est irrésistible, je devais connaître cette fabuleuse version de notre histoire à la sauce Stephen King !!!
Tout au long de ma lecture, je ne pouvais pas lâcher ce livre, c'est ce que j'aime chez Stephen King, il a ce don. Je devais aller toujours plus loin, chapitre après chapitre...

J'aime beaucoup l'idée que Stephen King laisse parler son héros et qu'arriver à un moment, il lui laisse la main, en effet, c'est Jake qui endosse le nom de George Anderson en 1958 commence à écrire. Stephen King nous explique vers les pages 320, que c'est George/Jake qui écrit ce livre, ce que nous sommes en train de lire et cette idée persistera jusqu'à la fin du livre...

Ici Stephen King nous confronte à l'effet papillon et fait évoluer son personnage dans cette idée que tout peut être défait et qu'il peut retourner dans son présent pour tout effacer, mais qu'il n'en est rien en fait, puisque même s'il remet les pendules à zéro il reste tout de même des traces et qu'irrémédiablement tout change tout de même. Stephen King confronte aussi son personnage à la douleur de l'amour et aux choix impossibles à prendre, à la folie qui n'a pas sa place ici, car il faut rester lucide...

Mon seul regret dans ce livre, c'est que toute la partie dans laquelle Jake revient dans son époque, après avoir accomplit sa mission, l'auteur n'a pas plus développé ce qu'il s'était réellement passé, je m'explique : j'ai trouvé que Stephen King était passé trop rapidement sur toutes les conséquences de cet effet papillon et j'aurais bien aimé quelques pages de plus sur tous ces chapitres, peut-être contre quelques unes qui font traîner en longueur par moment...

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