On se retrouve aujourd'hui avec un de mes auteurs favoris, à savoir
Stephen King, que j'ai découvert avec
La peau sur les os quand j'étais au collège. Depuis, j'ai lu chacun de ses écrits avec diligence, et son escapade du côté du thriller ne m'a aucunement détournée de lui.
Carnets noirs n'est pas à proprement parler une suite à
Mr Mercedes, c'est une nouvelle histoire dans laquelle on retrouve les personnages de la précédente, en particulier Bill Hodges, notre officier de police à la retraite.
Le récit débute en 1978 avec un thème assez cher à l'auteur puisqu'il l'a déjà développé à plusieurs reprises, celui d'un écrivain qui décide de prendre sa retraite, non sans déclencher une certaine amertume chez nombre de ses lecteurs. L'un d'entre eux, Morris Bellamy, se met en tête de cambrioler son héros littéraire pour récupérer à la fois ses économies, mais aussi et surtout ses précieux carnets de note qui donnent leur titre à ce second volume. Comme il fallait s'y attendre, cela tourne mal ! John Rothstein, l'écrivain, est assassiné, et Bellamy a juste le temps de cacher le fruit de ce meurtre avant de se retrouver derrière les barreaux.
Bien des années plus tard, en 2010, un adolescent du nom de Pete Saubers, issu d'une famille en grave difficulté financière, met la main sur l'argent et les carnets. le liquide va secrètement lui permettre de sortir ses parents de la crise, et la lecture des carnets faire naître chez lui une véritable passion pour les écrits de Rothstein. Jusqu'au jour où, poussé par un urgent besoin d'argent, il se met en tête d'en vendre une partie et s'attire des ennuis. C'est là, après plus d'un tiers du roman, que Bill Hodges refait surface... Je dois avouer que cette première partie m'a un peu déstabilisée, je ne m'attendais pas du tout à ça, et les héros de
Mr Mercedes, que j'attendais avec impatience de retrouver, finissaient par me manquer. Mais comme souvent, King prend le temps de nous faire faire connaissance avec ses personnages, les nouveaux s'entend.
On passe beaucoup de temps avec Bellamy, au moment du meurtre, puis en prison et enfin quand il en sort en liberté conditionnelle plus de trente ans plus tard ; on grandit aussi avec Pete jusqu'à ce qu'il soit sur le point d'entrer à l'université. Une exposition souvent surprenante pour les novices, ceux qui découvrent la plume de l'auteur, mais qui s'avère au final nécessaire pour nous entraîner ensuite dans l'horreur. Et cette dernière naît cette fois de l'obsession d'un homme pour le héros d'une saga littéraire abruptement interrompue, une obsession qui fait exploser chez lui le voile existant entre la fiction et la réalité. Il en devient complètement fanatique aux dépends du jeune Saubers, bien sûr. On retrouve dans
Carnets noirs de nombreux éléments qui font penser à
Misery, en particulier dans les relations qu'entretient Bellamy par rapport au livre et à son héros auquel il s'identifie à l'extrême.
Si ce roman ne figurera sans doute pas parmi ceux auxquels on pense immédiatement quand on évoque
Stephen King, il n'en reste pas moins un thriller efficace, truffé de références à la littérature américaine et d'interrogations vaguement ironiques sur la société actuelle. Insidieusement, il nous conduit aussi vers le troisième volet de ce triptyque, dont on devine déjà quel sera le grand méchant que Bill Hodges et ses amis devront affronter. Il est annoncé aux États-Unis pour le moins de Juin 2016, et j'ai vraiment hâte de le retrouver chez Albin Michel en français.
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