Dortmunder 12 : Des billets sur la planche (2005) in Transgressions vol.1
La 12e mésaventure de John Dortmunder, limitée à 85 pages, est accompagnée, dans l'édition française, de deux autres textes (d'
Anne Perry et J.C. Oates). Accro à John Dortmunder de longue date, je ne pouvais passer à côté de cette publication un peu originale. La recension qui suit ne concerne donc que la longue nouvelle de Donald Westake.
Dans le désoeuvrement expectatif qui caractérise son humeur au début de chaque nouvelle mésaventure, John Dortmunder est sur le point de céder à l'appât que lui tend son pote Andy Kelp. Une connaissance de celui-ci nommée Querk leur propose un plan fort astucieux. Depuis sa sortie de tôle, Querk est employé dans une petite imprimerie de province (à deux heures de New York) qui a décroché un contrat avec un obscur petit pays d'Amérique latine pour produire toute leur monnaie. de là l'idée lumineuse de faire tourner un peu les rotatives pendant l'arrêt de l'usine, ni vu ni connu, et d'embarquer un magot que personne ne viendra jamais réclamer. Seulement voilà, Querk est un brave gars pas très futé, un bon exécutant en somme, et John a bien du mal à croire que le montage d'une pareille combine a pu germer dans ce modeste intellect.
Quelle bonne surprise ! Malgré la relative brièveté du texte, cet épisode ne laisse absolument pas cette impression d'inachevé et de fin vite expédiée du roman précédent (
Les sentiers du désastre). Tous les ingrédients des meilleurs Dortmunder sont là, et plus encore. Des personnages tordus, des coups foireux et un JD brillantissime qui déjoue toutes les chausse-trappes en maîtrisant les guignols qui pensaient le manipuler. En dire plus pourrait me valoir les foudres des futurs lecteurs. Je ne vous fait pas de dessin : foncez sur ce bijou avec lequel
Westlake retrouve sa fabuleuse verve imaginative déployée en 2001 dans "
Mauvaises nouvelles" et un peu mise en veilleuse depuis.