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EAN : 9782246279136
366 pages
Grasset (17/03/2004)
3.94/5   16 notes
Résumé :
Membre du triumvirat de l'art contemporain avec Picasso et Kandinsky, Paul Klee (1879-1940) n'est pas seulement un peintre de génie. Ce journal, qui jalonne sa vie jusqu'en 1917, révèle aussi un grand écrivain. Souvenirs d'enfance, premières amours, réflexions sur la peinture et la musique, notes de voyages en Italie, en Tunisie, ces textes sont indispensables à toute tentative de compréhension globale de l'œuvre de Klee ; ils prouvent aussi que ce dernier fut dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Paul Klee se raconte homme et artiste à la fois. Son Journal s'aborde comme un objet littéraire intimiste, biographique, mais également comme une source d'informations sur sa création artistique. Ces deux éclairages, mêlés, fécondent autant son écriture que sa peinture, l'une comme l'autre traçant un geste hautement expressif.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Une déception. Ce journal ne concerne que la jeunesse de Klee jusqu'en 1917. Sa participation au Bauhaus est postérieure. Son voyage en Tunisie qui avait motivé ma lecture n'est qu'une très courte partie (30 pages) de ce journal.
Ses émois pré-pubères et adolescents m'ont ennuyée. Je suis toujours mal à l'aise -même lorsqu'il s'agit d'écrivains majeurs - dans les relations amoureuses des jeunes gens de 1900, qui adoptent une attitude très "limite" dans leurs rapports aux jeunes filles, pleines de préjugés, condescendance avec les modèles et même avec leurs fiancées. Beaucoup de ragots, peu de peinture ou de musique.
En revanche ses récits d'excursions en montagne, son voyage en Italie et en Tunisie sont racontés avec beaucoup d'humour et de vivacité
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait une petite fille qui n'était pas belle et qui portait des éclisses à cause de ses jambes étiolées, et, de temps en temps, je cherchai à lui faire subir des petites vexations. Tenant toute sa famille, et particulièrement la Frau Enger, pour inférieure, je vins me présenter devant l'instance supérieure avec des manières d'enfant sage et prier qu'on me confiât la gentille créature pour une promenade. Nous fîmes quelques pas, paisiblement, la main dans la main, mais ensuite, sans doute sur le champ voisin où fleurissaient des pommes de terre et où se trouvaient des coccinelles, peut-être même déjà avant d'y parvenir, nous cheminions l'un derrière l'autre. Au moment propice, je bousculai ma « protégée » d'une faible poussée. Elle tomba, et je la ramenai tout en larmes, hurlante. « Elle est tombée ». Je recommençai plusieurs fois la manœuvre sans que Frau Enger se doutât de quelque chose. Je devais l'avoir jugée exactement. (Cinq à six ans).
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Mon ardeur est davantage de l’ordre des morts et des êtres non nés. La manière passionnée de l’humain fait sans doute défaut à mon art. Je n’aime pas d’un cœur terrestre les animaux et l’ensemble des êtres. Je ne me penche point sur eux ni ne les élève à moi. Bien plutôt je me fonds d’abord dans la totalité et me trouve ensuite à un niveau fraternel par rapport au prochain, par rapport à tout voisinage terrestre. Le terrestre le cède chez moi à la pensée cosmique. Mon amour est lointain et religieux. Toute tendance faustienne m’est étrangère. J’occupe un point reculé, originel de la Création, à partir duquel je présuppose des formules propres à l’homme, à l’animal, au végétal, au minéral et aux éléments, à l’ensemble des forces cycliques. Des milliers de questions cessent comme si elles étaient résolues. Là ni doctrine ni hérésie. Les possibilités sont infinies et la foi en elles vit, en moi, créatrice.
De la chaleur émane-t-elle de moi ? De la froideur ? Il n’en est pas question là-bas, au-delà de l’incandescence. Et parce que le grand nombre ne saurait y atteindre, rares sont ceux qui puissent en être touchés. Nulle sensualité si noble fût-elle ne me permet d’établir un contact avec un plus grand nombre. L’homme dans mon œuvre ne représente pas l’espèce, mais un point cosmique. Mon regard porte trop loin et presque toujours à travers les plus belles choses. “Il n’est pas capable de voir même les choses les plus belles”, dit-on souvent de moi.
L’art est un symbole de la Création. Dieu ne se soucia point des stades fortuitement actuels.
(p. 339-340)
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Mon ardeur est davantage de l’ordre des morts et des êtres non nés. La manière passionnée de l’humain fait sans doute défaut à mon art. Je n’aime pas d’un cœur terrestre les animaux et l’ensemble des êtres. Je ne me penche point sur eux ni ne les élève à moi. Bien plutôt je me fonds d’abord dans la totalité et me trouve ensuite à un niveau fraternel par rapport au prochain, par rapport à tout voisinage terrestre. Le terrestre le cède chez moi à la pensée cosmique. Mon amour est lointain et religieux. Toute tendance faustienne m’est étrangère. J’occupe un point reculé, originel de la Création, à partir duquel je présuppose des formules propres à l’homme, à l’animal, au végétal, au minéral et aux éléments, à l’ensemble des forces cycliques. Des milliers de questions cessent comme si elles étaient résolues. Là ni doctrine ni hérésie. Les possibilités sont infinies et la foi en elles vit, en moi, créatrice.
De la chaleur émane-t-elle de moi ? De la froideur ? Il n’en est pas question là-bas, au-delà de l’incandescence. Et parce que le grand nombre ne saurait y atteindre, rares sont ceux qui puissent en être touchés. Nulle sensualité si noble fût-elle ne me permet d’établir un contact avec un plus grand nombre. L’homme dans mon œuvre ne représente pas l’espèce, mais un point cosmique. Mon regard porte trop loin et presque toujours à travers les plus belles choses. “Il n’est pas capable de voir même les choses les plus belles”, dit-on souvent de moi.
L’art est un symbole de la Création. Dieu ne se soucia point des stades fortuitement actuels.
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J'esquissai un testament. J'y demandai de détruire tout ce qui subsisterait de mes tentatives artistiques. Je savais sans doute à quel point tout ceci était misérable et nul, en comparaison des possibilités pressenties.
Parfois je m'abîmais tout entier dans la modestie, prêt à faire des illustrations pour des feuilles humoristiques. Plus tard je n'en serais pas moins capable d'illustrer mes propres pensées. Ce qui devait sortir à la faveur de pareille modestie, c'étaient des expérimentations technico-graphiques, plus ou moins raffinées.
Il est aisé de qualifier d'aberrante une volonté ruinée.
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Passant la main par la brèche de la palissade d'un jardin, je dérobai le bulbe d'un dahlia qu'ensuite je replantai dans le carré auquel se limitait mon propre jardin. J'avais espéré de jolies feuilles, peut-être aussi quelque aimable fleur. Or, ce fut tout un buisson qui se mit à croître avec d'innombrables éclosions d'un rouge grenat. Alors s'éveilla en moi une certaine angoisse et j'envisageai de renoncer à cette possession par le don que j'en ferais. (Huit ans).
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