AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020529310
187 pages
Seuil (14/01/2002)
4/5   4 notes
Résumé :

La publication en 1947 de « Sade mon prochain » a été décisive pour l'entrée de Sade dans la réflexion contemporaine. Ce texte a été réédité en 1967, précédé de « Sade ou le philosophe scélérat ». À vingt ans d'intervalle, l'évolution intellectuelle de Pierre Klossowski à propos de Sade est passionnante. En 1947, l'athéisme sadien lui paraiss... >Voir plus
Que lire après Sade mon prochain, précédé de 'Le Philosophe scélérat'Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un Appendice examine la relation psychanalytique au père et à la mère (voire à l'épouse et à la belle-mère) où apparaît un complexe oedipien NEGATIF et où seront distinguées la perversion sodomite (fondamentale chez Sade) et l'homosexualité.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
A l’inverse de l’âme croyante qui se définit par la présence de Dieu en elle comme sa propre affirmation, l’âme de Sade, cachant son exaspération foncière sous une conscience athée, se définit de prime abord comme sa propre négation. Il s’agit pour cette âme d’oublier sa blessure secrète, ce à quoi elle ne parvient qu’en aliénant Dieu, son Créateur et Juge ; car Dieu, comme l’image de la vierge, est le rappel douloureux de la virilité maudite. Elle se détourne donc de l’éternel, de son fond divin, pour se livrer tout endère à la rêverie, à une contemplation rêveuse du temps qui raine les êtres et les choses, dans l’espoir de l’oubli et de ia destruction de son souvenir essentiel. Ainsi la conscience athée née de l’âme blessée de Sade cherche à en renier l’immortalité avec l’existence de Dieu, tout en obéissant au chagrin de cette âme reniée. Cette conscience, en étouffant le remords pour obtenir l’oubli, voudra déprécier purement et simplement ce que l’âme aura vécu antérieurement ; et, dans le mouvement de sa rêverie, elle s’imaginera être libre, en recommençant à projeter un acte (déjà projeté, voire accompli jadis), dont il ne reste en apparence nulle trace en elle ; alors qu’en réalité, si elle recommence à le projeter et croit le pouvoir recommencer impunément (à l’instar du personnage fictif qu’elle conçoit à cette fin)31, c’est que l’acte antérieur n’ayant pas été sanctionné moralement, exige d’être agi une nouvelle fois, l’âme ayant un besoin secret mais absolu, d’avoir commis cet acte et ne pouvant en avoir l’acquit de conscience qu’en en ayant assumé la responsabilité ; tant et si bien qu’à se proclamer irresponsable par l’organe de sa conscience athée, l’âme de Sade n’en éprouve que plus fortement le besoin de s’affirmer dans un acte coupable.

C’est pourquoi une même situation délictueuse que ce rêveur imagine ne cesse pas de se représenter à son esprit : le temps vide de leur contenu les actes délictueux du passé et laisse subsister l’image des choses auxquelles ces actes se rapportent ; l’image des choses et des êtres devient une présence provocatrice d’actes nouveaux dont le projet ne parvient pas à épuiser la provocation.
Commenter  J’apprécie          10
La persévérance de Sade toute sa vie durant, à n'étudier que les formes perverses de la nature humaine prouvent qu'une chose seule lui importait : la nécessité de faire rendre à l'homme tout le mal qu'il est capable de rendre.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Pierre Klossowski (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Klossowski
INTRODUCTION : « Je ne quitterai plus ce journal. C'est ici qu'il faut que je m'agrippe, car ce n'est qu'ici que je le puis. » (Franz Kafka, in Journal intime, au 16 décembre 1910.)
« Franz Kafka (1883-1924) ne nous a laissé que des fragments ; ses romans le sont au même titre que ses aphorismes et ses journaux intimes. […] “Celui qui de son vivant ne vient pas à bout de la vie - écrit-il en octobre 1921 dans son journal - il a besoin de l'une de ses mains pour écarter un peu le désespoir que lui cause son destin - il n'y arrive que très imparfaitement - et de l'autre main il peut enregistrer ce qu'il aperçoit sous les décombres, car il voit autre chose et plus que les autres, il est donc mort de son vivant et il est essentiellement le survivant.“ […]  le journal de Kafka est tout d'abord le journal d'un malade qui désire la guérison. […] il veut la santé pour le plein épanouissement des ressources qu'il devine en lui […]. » (Pierre Klossowski, Préface.)
« […] “Ce ne sont pas la paresse, la mauvaise volonté, la maladresse… qui me font échouer ou pas même échouer en toutes choses : vie de famille, amitié, mariage, profession, littérature, mais c'est l'absence du sol, de l'air, de la Loi. Me créer ceux-ci, voilà ma tâche… tâche la plus originelle…“ […] » (Pierre Klossowski, Introduction.) « Franz Kafka au sanatorium
On brassait trop d'air autour de lui, la chambre du sanatorium, la vaine imprécation des potions, le vase aux fleurs pitoyables, un désespoir insinué dans le jour déclinant. Le médecin tomba soudain dans l'absurde en s'acharnant mécaniquement sur sa poitrine à l'affût d'un battement égaré, d'un signe dans le noir. Alors il l'écarta avec une colère sourde, la lutte obscure qui avait toujours dicté des gestes si délicats pour abriter son exil. Tous ceux qui l'aimaient étaient là, allant et venant derrière la porte ou se précipitant par vagues vers le visage lointain, débitant des questions sans issue du meilleur style juif. Mais là se limitait le monde à incarner les intenses syllogismes de ses textes en même temps qu'il confirmait sa poésie en un code fragmentaire et monotone de marionnettes. Toute cette agitation, au nom de quoi, sinon la rage de vivre toute honte bue ? Beau comme un condamné, un mourant très spécial aux abondantes preuves touchant le non-dit et disparaissant, contre toute logique, dans un corps tout petit. » (Joaquín O. Giannuzzi, in Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
Journal intime 0:06 - 1er extrait 0:59 - 2e extrait 2:32 - 3e extrait 3:14 - 4e extrait
Notes choisies dans d'autres journaux 3:55 - 1er extrait 5:24 - 2e extrait
Considérations sur le péché, la souffrance, l'espérance et la vraie voie 6:03 - 1er extrait 6:20 - 2e extrait 7:05 - 3e extrait 7:22 - 4e extrait
Méditations 7:39 - 1er extrait 8:07 - 2e extrait 8:32 - 3e extrait 9:25 - 4e extrait
10:29 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Franz Kafka, Journal intime, suivi de Esquisse d'une autobiographie, Considérations sur le péché, Méditations, traduction par Pierre Klossowski, Paris, Grasset, 1945.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://www.nytimes.com/2018/10/24/books/review/benjamin-balint-kafkas-last-trial.html
BANDE SONORE ORIGINALE : Hinterheim - i look into the distance i look into the distance by Hinterheim is licensed under an Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License. https://freemusicarchive.org/music/Hinterheim/rive-droite-rive-gauche-1/i-look-into-the-distance-1/
SOUTENIR « LE VEILLEUR DES LIVRES » : https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=W2WVWAMNPGV4E
CONTENU SUGGÉRÉ : https://youtu.be/_4UQVAUvJvs https://youtu.be/kDYOEwYo3k8 https://youtu.be/99u7-BMzTkI https://youtu.be/yNhwbsgZPYc https://youtu.be/sz2ufPuopLM https://www.you
+ Lire la suite
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1713 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}