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EAN : 9782881829581
200 pages
Editions Zoé (20/10/2016)
4.12/5   8 notes
Résumé :
Après les trois romans de sa trilogie, Le Grand Cahier, La Preuve, Le Troisième Mensonge, son dernier roman, Hier, ses nouvelles, C'est égal et son récit autobiographique, L'Analphabète, nous pouvons lire aujourd'hui les poèmes d'Agota Kristof (1935-2011). Peu avant sa mort, elle les avait sortis de ses archives pour qu'ils soient édités.
Clous rassemble les poèmes hongrois de jeunesse dont elle a intensément regretté la disparition au moment de quitter la Ho... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Clous est un recueil de poèmes en deux parties:
la première, la plus importante, regroupe les poèmes qu'Agota Kristof avait écrit avant de s'exiler en Suisse, donc des poèmes de jeunesse datant des années 50-60 qu'elle a perdu en quittant la Hongrie et qu'elle a fini par réécrire de mémoire des années plus tard.
La deuxième regroupe quelques poèmes écrits en Suisse, certains dans sa langue natale et les derniers directement en français une fois qu'elle a commencé à suffisamment maîtriser la langue pour l'utiliser à l'écrit.

La première partie, qui donne son titre au recueil, évoque implicitement la guerre, la mort, le deuil, l'exil, avec un lyrisme qu'elle évitera plus tard. J'ai aimé le côté onirique voire réalisme magique de certains des poèmes qui sont tous, sans exception, empreints de douleur et de détresse. le blanc et le noir sont deux couleurs dominantes, je ne sais plus où j'avais lu que le blanc est la couleur de la dépression... rien d'étonnant quand on connait l'histoire d'Agota Kristof, obligée de fuir son pays pour se retrouver ouvrière en Suisse, d'oublier sa langue pour en apprendre une autre. Ses poèmes pourraient être un accompagnement en filigrane de son autobiographie Analphabète, que je recommande vivement à celles et ceux qui s'intéressent à cette auteure.
Le style de ses poèmes se retrouve dans ses romans, d'ailleurs d'après la postface de Marlyse Pietri, certains des vers se retrouvent dans ses écrits ultérieurs, que j'ai lu il y a bien trop longtemps pour m'en rendre compte.
Agota Kristof a vraiment un style personnel qui sort des tripes, du coeur, ça se sent tout de suite. C'est déprimant, oui, mais c'est d'une sincérité émouvante.

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critiques presse (1)
LeDevoir
15 décembre 2016
Accompagnés de photographies de l’auteure, ces textes peuvent être lus comme une bouleversante autobiographie poétique, qui nous révèle la sensibilité plombée d’Agota Kristof.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La table


En se penchant, il vit son visage,
Sur la surface brillante, rouge son propre visage,
Et ce visage était profond comme les rêves de l’enfant,
Incroyablement solitaire comme les années qui s’en suivirent,
Et comme les premiers jours de la vie, entièrement oublié.
Il le dévisagea de l’intérieur du cadre noir de la table,
Un cadre qui n’était pas carré,
Ni rond, au mieux, il faisait penser peut-être
à une amibe.
Il le regardait, ne lui demandait rien,
Les ombres pénétraient dans la chambre et eux
Ils s’éloignaient l’un de l’autre comme les instants.
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Pas mourir
pas encore
trop tôt le couteau
le poison, trop tôt
je m’aime encore
j’aime mes mains qui fument
qui écrivent
Qui tiennent la cigarette
La plume
Le verre.
J’aime mes mains qui tremblent
qui nettoient malgré tout
qui bougent
Les ongles y poussent encore
mes mains remettent les lunettes en place
pour que j’écrive.
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DES ROUTES HURLANTES


Des nuits sans étoiles secouent les arbres
mon œil est de plus en plus noir et les soirées
se dilatent des feuilles poisseuses
frappent mon front luisant

égarée je cours sur des rails et des fils qui se balancent
des routes hurlantes s’entrelacent devant moi
les brouillards cotonneux blanchissent les champs gelés

au matin la neige fraîche tombe au-delà
des montagnes flottantes l’automne disparaît
la ville devient prostrée et silencieuse

tu es loin aussi loin que l’été
des visages et des barrières s’interposent entre nous
et sur les vitres sombres de ta fenêtre
le vent peint ses souvenirs argentés
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Une fois plus tard je parlerai
de quelque chose de beau de douces
choses tendres avec une imperceptible
tristesse
un soir quand le ciel se remplira de beauté
quand les maisons se feront grises
et tout sera brouillard
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Vidéo de Agota Kristof
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Quelle romancière hongroise et suisse mais qui écrivait en français est l'auteure d'un roman magistral qui montre que les enfants en péril deviennent bien souvent pervers ?
« le grand cahier » d'Agota Kristof, c'est à lire en poche chez Points.
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