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EAN : 9782070414161
132 pages
Gallimard (07/06/2000)
3.57/5   58 notes
Résumé :
Ce livre tente de dire la « venue au monde », le banal miracle de chaque naissance. Car la naissance est comme le trépas, le passage invisible dont nous ne savons pas, ne pouvons pas parler.
Trois naissances singulières sont ici relatées.
La première est terrible : dans un camp de prisonnières, une femme accouche dans des conditions atroces sous l'œil de soudards excités. Mais soudain, les hommes se figent : l'enfant est là, et sa fragilité, incroyable... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Naissances est un livre bouleversant, à la fois sombre, très sombre parfois, et lumineux. Les descriptions que son auteur fait, tout particulièrement des deux premières naissances, sont par moment à la limite du supportable mais c'est en surmontant notre horreur ou notre dégout qu'on parvient à sentir les choses essentielles qui se disent là, dans une langue belle, émouvante, jamais complaisante, propres aux confidences les plus intimes. Car c'est là que Péju "opère", au plus intime de nos corps et de nos émotions, ceux et celles des accouchées ou ceux et celles des pères, quand ils sont présents.
J'ai une petite réserve néanmoins: à la fin du livre Péju nous parle de lui, notamment dans une scène avec son fils, et tout d'un coup Péju se fait très elliptique, très secret. On a presque envie de le bousculer un peu pour qu'il nous dise à son tour son intimité. Mais le bonhomme garde son mystère et préfère nous parler de l'écriture, cet autre accouchement.
"Dans son éblouissement d'aveugle, chaque père n'a pu voir que de loin et fort mal la venue au monde des enfants. Mais le père, ce manqueur de mots, cet absent, peut malgré tout assister aux naissances multiples qui perdurent dans l'enfance. L'écriture ne consiste qu'à révéler de tels surgissements modestes, qu'à assister, vaille que vaille, au commencement perpétuel."
C'est un livre difficile, qu'il faut aller conquérir, mais qui je pense résonnera longtemps en moi.
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Je me suis fiée au titre et à la photo en regardant vaguement la quatrième de couverture lorsque je l'ai acheté, juste avant de tomber enceinte. Finalement j'ai attendu la fin de ma grossesse pour le lire, et j'avoue que la deuxième histoire m'a quand même fait flipper... Un bébé n'est finalement pas à l'abri de tout dans le ventre de sa mère, même à terme. J'ai été très bouleversée par ce récit, puisqu'il finit mal.
La première naissance est quand même très... bizarre, avec ces voyeurs qui zieutent de l'extérieur l'entrejambe de la femme en train d'accoucher. Heureusement, la dernière histoire nous raconte une fin heureuse, avec des mots émouvants. Car c'est ça le critère si spécial de ce roman. Pierre Péju a pris tous les sentiments qu'il avait au fond de lui pour nous écrire des textes vraiment très beaux. Nous, femmes, on sent le ton très juste du narrateur (qui se met dans la peau du père) mais on est très émues de se rendre compte que les hommes puissent voir un bébé et tout ce qui l'entoure et entoure l'accouchement de cette façon. On n'arrive pas forcément à savoir ce qu'ils pensent vraiment, puisqu'ils ne disent pas tout haut ce qu'ils pensent au fin fond d'eux-mêmes. Grâce à Mr Péju, j'en ai eu un aperçu dans ce roman. Les hommes sont tout aussi émotifs que nous, ils ont aussi peur que nous, ils ont des sentiments très proches des nôtres finalement.
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j'ai lu ce livre d'une seule traite avec un goût amer dans la bouche, un mal de ventre tenace, avec les yeux brouillés de larmes, avec le coeur chaviré....j'ai AIME...
J'ai aimé ma douleur, mon émotion, ma peur, mes souvenirs, mes désirs, mon espoir de...
Un livre qui nous rappelle que la vie c'est la mort aussi et que l'on peux vivre avec la mort, malgré la mort.
J'ai particulièrement aimé le passage qui parle de cette ligne que l'on franchit dont on revient changé, différent, grandit tout en restant le même. Cette ligne invisible, transparente qui fait partie de nous (après), cet autre coté où l'on retourne parfois tout seul avec pudeur et un respect pour LA VIE.

Je ne crois pas au hasard, je crois aux rencontres qui arrivent quand c'est le moment, avec les autres comme pour les livres - certains livres -
Pour moi, en tout les cas c'était le bon moment pour lire celui-ci. MERCI Andras....

Agora : janvier 2006.
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C'est un homme qui relate sa vision de l'accouchement, un homme, qui par définition, se trouve seulement spectateur de l'événement. On débute devant un reportage à la télévision une nuit alors que le sommeil se fait difficile à trouver, un témoignage d'une vieille dame qui raconte son accouchement dans un camp pendant la deuxième guerre mondiale. Sans y avoir participer, l'émotion de cette dame lui permet de retranscrire avec des mots justes toute la véritable tragédie qui se déroule dans cette petite salle poussiéreuse, cet enfant sauvé par une infirmière avant de monter dans le wagon.

Puis la vie continue, et cet homme assiste impuissant à la naissance de son bébé, mort-né, se replie derrière cette "mâle maîtrise de soi" pour pouvoir faire abstraction de sa propre peine cachée derrière un masque impassible, et se rendre disponible pour sa femme.

Mais la vie continue, et il assiste à une naissance joyeuse, une première naissance pour une toute jeune sage-femme, un moment heureux.

Lu une première fois pendant la grossesse de ma fille, je me suis replongé dedans pour lire cette magnifique écriture qu'est celle de Pierre Péju. Comment arrive t-il à nous faire vibrer avec des mots alors qu'il n'est qu'un simple spectateur de l'événement. Les émotions sont fortes tout au long de cet ouvrage. du déchirement de la séparation, de la tragique mort d'un enfant, ou d'un accouchement normal et heureux, Pierre Péju nous emmène assister à trois naissances différentes, mais chargées d'amour. Un livre à lire absolument, les femmes, les mamans, pour comprendre le regard du père, les hommes, les papas, pour mettre des mots sur ces émotions.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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"Naissances", j'ai hésité à le prendre. D'une simple raison rationnelle d'un : je ne donnerai, jamais, moi la vie. Choix personnel. L'enfantement, je n'en fais de miracle. La délivrance non plus; mais au final ce livre…. C'est simplement, la VIE, et la MORT. C'est l'absolu tout ou l'absolu néant. C'est un livre à la portée d'une mère, d'un père, ou d'un adulte dans l'absence de cette présence. Parce que c'est aussi la VIE de l'écriture, trois romans en un, trois parcours de VIE. Mais c'est aussi, quant on l'a vraiment côtoyé, la mort, se dire qu'au plus juste, Pierre Péju a su écrire : ""Plus tard, on croit avoir entendu : "Qu'est-ce qui m'arrive ?", mais on se souvient mal de cette lueur obscure qui semblait signifier : "C'est ça ? C'est maintenant ? C'est ça !"" … c'est maintenant ça la mort, je me souviens… Merci M. Féju de parler à une infinité de profils.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
« Fidèlement, timidement ou crânement, le père ne peut que se tenir sur le rivage de toute maternité, bras ballants, un peu maladroit. Patient et impatient. Inquiet et rassurant. Jusqu’au bout. » (Pierre Péju)
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S'il y a bien dans l'écriture un désir de dire la "vie courante", une envie d'accompagner le fleuve temps, d'élargir les instants et leur banalité trompeuse, écrire, c'est aussi l'intention obscure de harponner ce qui survient, de harponner ce qui surgit brutalement, vision terrible se dérobant au regard.
Ecrire, c'est vouloir distinguer à travers des mots ce qu'en réalité on ne peut voir: naissance et mort, apparition et disparition fulgurantes des êtres. (p.11-12)
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Immense, immense précarité de la paternité qui n'est jamais donnée, comme la maternité, mais conquise, réellement conquise, de jour en jour, d'instants partagés en instants partagés, de mains doucement serrées en jeux turbulents, de questions déroutantes en réponses appliquées, de paroles en silences, d'émotions en habitudes, de confiance en énigmes.
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Très vaguement, la jeune femme sentit qu'un bras entourait ses épaules, qu'une main secourable et fraîche épousait son front. Derrière la brume, elle entendit une prisonnière qui frappait du poing contre la porte verrouillée et gueulait plus qu'elle n'appelait: " Il y en a une qui accouche !" La voix aiguë, s'égosillant toujours, jurait, tambourinait, puis il y eu des claquements, des grincements, le bruit de talons ferrés qui se rapprochaient.
Voilà, j'écris l'histoire de cette femme d'une vingtaine d'années, arrêtée alors qu'elle est enceinte pour la première fois, et qui s'apprête à accoucher, avant la déportation, dans un camp d'internement français.
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Si le père n'est pas loin, il se tient malgré tout dans un retrait inévitable. Père toujours périphérique. Homme qu'un plaisir fugace a fait père de très loin et très vite, il y a déjà si longtemps. Alors pour être à la hauteur, il décrit du mieux qu'il peut ses cercles d'escorteur. Il protège ou s'attendrit, mais il sait confusément qu'il n'a pas accès au Grand Œuvre.(p.43)
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Videos de Pierre Péju (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Péju
Pierre Péju vous présente son ouvrage "Effractions" aux éditions Gallimard.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2626471/pierre-peju-effractions
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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